Alors qu’il était prévu que le journaliste comparaisse ce jeudi devant la chambre militaire de la Cour d’appel du Centre, l’affaire a été retiré du rôle sans aucune explication.
Le procès en appel du correspondant en langue Haussa de Radio France internationale (RFI), Ahmed Abba, ne s’ouvrira pas ce jeudi, 17 août 2017, comme initialement prévu. Après plus de trois mois d’attente, la première audience vient d’être retiré des affaires à l’ordre du jour de la Chambre militaire de la Cour d’appel du Centre.
Le conseil de la défense dit ne pas connaitre les raisons de cet acte et demande qu’une nouvelle date d’audience lui soit communiquée. «Nous allons nous rapprocher de la présidente de la Cour d’appel du centre, du Conseil du gouvernement pour en avoir le cœur net et souhaiter que l’affaire Ahmed Abba soit enfin et véritablement enrôlée car nous avons fait appel le 25 avril et nous pensons qu’il était temps qu’Ahmed soit jugé devant la Cour d’appel», a indiqué Me Joel Nakong au micro de RFI ce jeudi matin.
Ahmed Abba et ses avocats espèrent, à l’issue de cette nouvelle procédure judiciaire, faire annuler la décision du Tribunal militaire de Yaoundé qui l’avait condamné, le 24 avril dernier, à dix ans de prison pour «non-dénonciation de terrorisme» et «blanchiment de produits de terrorisme». Le verdict de cette juridiction militaire avait tenu compte des circonstances atténuantes plaidées par les avocats du journaliste, toutes choses qui lui éviter d’être condamné à mort.
En attendant le début du procès en appel, Ahmed Abba continue sa détention à la prison centrale de Yaoundé. Il y séjourne depuis plus d’un an. Il y a été conduit après trois mois de détention au secret.
Le correspondant de RFI avait été arreté à Maroua (région de l’Extrême-Nord) le 30 juillet 2015, alors qu’il sortait d’une réunion sur la sécurité organisée par le gouverneur Midjiyawa Bakari, huit jours après un double attentat attribué à Boko Haram. Il lui a été reproché de s’être trop souvent retrouvé sur les scènes d’attentat et d’avoir été interpellé en possession du téléphone portable d’une victime de la secte islamiste. Il est également accusé d’avoir fourni des informations sensibles au terroristes de Boko Haram.