J – 13 avant le choix de l’un des 23 candidats. Les uns veulent convaincre, les autres conforter leurs «acquis» Le weekend de lancement de campagne aura été animé
Débuts mitigés à Yaoundé
Samedi 24 septembre 2011, au matin, l’on a du mal à réaliser que la campagne présidentielle est au officiellement lancée à Yaoundé la capitale camerounaise. Dans cette atonie, le président Paul Biya candidat à sa propre succession a pris de l’avance. Des affiches de sa candidature, portant son slogan de campagne: «le choix du peuple», habillent de nombreux panneaux publicitaires des grands carrefours de la ville. Il a fallu attendre, le début d’après-midi pour entendre et voir se mouvoir dans la ville, les cortèges de véhicules des partis politiques qui ont choisi de lancer leur campagne à Yaoundé. Le premier à se faire entendre est Adamou Ndam Njoya, candidat de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC). A la tête d’un cortège fort animé et coloré, le candidat a offert une kermesse de lancement de campagne au Stade Omnisports de la ville. Un évènement qui lui a permis d’échanger et de discuter avec des potentiels électeurs, présenter les priorités de son programme, dont, l’autodétermination – la lutte contre la corruption – l’emploi des jeunes. Il devait ensuite quitter le Cameroun pour l’Angleterre, avec pour objectif, faire une campagne auprès de la diaspora.
Autre lieu, autre candidat. Isaac Feuzeu. Dans une stature digne d’un roi, le visage serein, le sourire en coin et l’épaule habillée d’une écharpe aux couleurs de son parti. C’est à bord d’une Mercedes et sous bonne escorte, que le candidat du Mouvement pour l’Emergence et le Réveil du Citoyen (MERCI), est allé au-devant des électeurs. Le cortège «présidentiel », toutes sirènes hurlantes, martèle au mégaphone le slogan du parti. En Tee-shirt, les militants distribuent des tracts. Tout au long du parcours qui va les mener du quartier Étoudi, au marché Mokolo; taximen, commerçants, usagers, indifférents à ce qui se passent autour d’eux, sont invités à faire le bon choix avec le MERCI. La fin d’après-midi, sera animée au quartier Obobogo. L’un des carrefours dudit quartier a été choisi par le président du Grand Cameroun, pour haranguer les foules, chansons à l’appui. Avec son slogan de campagne «N’ayons plus peur du bonheur», Atangana Nsoé dit vouloir faire de son parti Grand Cameroun le catalyseur d’un bonheur pour tous. Il se propose même s’il était élu, de nommer une femme comme premier ministre.
Douala, à la même sauce
A Douala Edith Kabang Walla du Cameroon Poeple Party (CPP), a choisi de débuter sa campagne samedi, en rendant hommage à Douala Manga Bell, un des héros de l’histoire politique du Cameroun. Nous avons estimé qu’il y a des gens qui ont montré la voie du patriotisme. Que ce soit Douala Manga Bell ou encore Charles Atangana, ce sont des gens qui à un moment ou à un autre ont combattu pour leur pays; nous sommes sur leurs traces et nous tenions donc à rendre cet hommage, a déclaré la candidate. Le grand meeting de dimanche 25 septembre au stade CICAM de la capitale économique n’aura cependant pas drainé la grande foule attendue. Albert Nzongang a lui aussi tenu un meeting de lancement de campagne le même dimanche 25 toujours à Douala, tout comme Paul Aya Abine. Tous, promettaient en substance, le relèvement économique du Cameroun, des solutions pour l’emploi des jeunes, ou encore l’amélioration des conditions de travail. Le début officiel de la campagne pour le rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir depuis 26 ans, est prévu ce lundi dans la ville d’Edéa, située dans la région du littoral. Mais dans certaines localités notamment à l’extrême nord, des premiers meeting ont eu lieu. Le parti a annoncé vouloir mettre cette campagne sous le signe de l’ouverture et du rassemblement.