l’opposition crie au scandale, des violences ont été signalées
Les résultats définitifs ont été annoncés en milieu de journée, au terme de deux heures de proclamation par le ministre de l’Intérieur. Ali Bongo est arrivé en tête de cette élection avec un score de 41,73% des suffrages exprimés. La majorité relative suffisait pour remporter cette élection à un tour et le fils d’Omar Bongo « a été élu », ont annoncé successivement le président de la commission électorale, René Aboghé Ella, et le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, à la télévision d’Etat. Ali Bongo était le candidat officiel du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien parti unique fondé par son père, qui n’a connu le multipartisme qu’à partir de 1990. Cette victoire confirme la majorité des pronostiques qui lui attribuaient le statut de favoris.
La longue attente avant la proclamation des résultats avait suscité de tensions, les deux principaux candidats de l’opposition, l’ancien ministre de l’Intérieur André Mba Obamé et l’opposant Pierre Mamboundou, prétendaient eux aussi à la victoire et dénonçaient une manipulation des résultats. Selon le décompte effectué et annoncé par le ministre de l’Intérieur Jean-François Ndongou, Ali Ben Bongo aurait obtenu environ 141 952 voix, Andé Mba Obamé 88 028 voix et Mamboundou un peu plus de 85 797. Ainsi, André Mba Obame, arrive en deuxième position avec 25,88% des voix. Quant à Pierre Mamboundou, il recueille 25,22% des suffrages. Autre chose, le taux de participation contrairement à ce que l’on avait escompté n’était pas aussi élevé. Au total, seulement 357 402 sur les 807 402 inscrits ont voté, selon les chiffres donnés par le ministre. Ce qui fait moins de 50%. Une précision qui a toute son importance, le deuxième Mba Obame est arrivé en tête dans la ville de Libreville.
Des violences signalées
De nombreux librevillois qui ne supportent plus de se faire diriger par la famille Bongo ont manifesté leur mécontentement. Des incidents se sont produits dans le centre de Libreville. Dans le quartier Plein-Ciel, des carcasses de voitures étaient visibles sur le périphérique expresse qui entoure la ville, tandis que des jeunes tenaient des discours hostiles à Ali Bongo et à la France, accusée de l’avoir «imposé» aux Gabonais. Des jeunes qui scandaient aussi des messages hostiles à l’encontre des français. D’autres violences ont été annoncées à Port-Gentil, où toujours d’après des informations confirmées par RFI, des partisans de Pierre Mamboundou auraient attaqué la prison de Port-Gentil et libéré les prisonniers avant de se diriger vers le centre, où des barricades ont été dressées avec des carcasses de voitures. Peu après, le consulat général de France a été incendié
Des rumeurs inquiétantes.
Certaines rumeurs font état de l’interpellation d’André Mba Obame alors que selon « L’Express », Franck Nguéma, PDG de TV+, aurait indiqué que l’ex-ministre de l’Intérieur a été « exfiltré et placé en lieu sûr ». Dans une information que rapporte le site Gaboneco, Joseph Loembè, chargé de la communication de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR) qui s’est confié au correspondant de « L’Express », a affirmé que lors d’une charge menée par les forces de l’ordre, Pierre Mamboundou, le leader de l’Union du Peuple gabonais (UPG), aurait été sérieusement blessé. « Notre président a reçu un projectile au niveau de la poitrine. Il a été embarqué aussitôt à bord d’une voiture pour être acheminé vers un hôpital susceptible de le soigner. » Aurait-il confié. Une information qui n’a pas été confirmée.
Ali Bongo qui a tout au long de cette campagne, promis aux Gabonais la Paix, le développement et le partage des richesses de la Nation est maintenant attendu sur ses promesses.
