Les festivités ont attiré des milliers de mahométans et des élites extérieures à Ngaoundéré
La communauté musulmane de l’Adamaoua à l’instar de celle du reste du pays a célébré vendredi, 10 septembre 2010, la fête de fin du jeûne du mois de Ramadan de l’an 1431 du calendrier musulman. A Ngaoundéré, la grande prière a eu lieu en présence des milliers de fidèles au champ de prière du quartier Baladji II en présence du lamido de la ville. A vélo, à moto, dans des véhicules ou à pied, des milliers de fidèles ont tenu à être présents à ce lieu sacré, le tout dans un ordonnancement protocolaire diligenté par les agents de sécurité du lamidat. La foule était bigarrée et la variété des couleurs donnait une image particulière au champ de prière. Il a fallu attendre l’arrivée du lamido de Ngaoundéré sur un cheval blanc pour que la prière soit effectivement lancée. On peut toutefois regretter que certains fidèles se soient immédiatement retirés après que les deux »rakats » soient achevés, sans même attendre la fin de la prédication de l’officiant du jour, l’imam Mahmoud Ali. Heureusement que les plus attentifs sont tout de même restés très concentrés à écouter cette homélie.
Une prière de deux »rakats » au cours de laquelle l’imam a également prononcé un sermon sur le thème de la conduite à tenir pour accéder au bonheur éternel pour avoir la paix et la sécurité. Aux milliers de fidèles rassemblés, il les a exhortés à avoir la crainte d’Allah aussi bien en privé qu’en public. Car a-t-il dit, Allah vous jugera sur tous vos actes si vous les avez bien accompli selon les injonctions du très haut, votre vie ici bas et dans l’au-delà sera meilleure et vous serez épargnés des épreuves, des tentations et des évènements tristes ainsi que des conflits et des luttes intestines. Selon lui, celui qui récolte le bien doit remercier Allah et celui qui récolte le mal ne doit s’en prendre qu’à lui-même et se ressaisir.
Ce sermon en deux temps est venu rappeler aux croyants qui viennent de sortir de trente jours de jeûne d’être bienfaisants envers les parents, de protéger la vie des enfants, d’abandonner les pêchés, de gérer avec sérénité les biens des orphelins ou encore d’établir des relations humaines saines. Au terme de son sermon, l’imam Cheick Mahmoud Ali a développé des thèmes ayant trait à l’actualité, notamment les maux qui minent notre société. Ainsi, il n’a pas manqué de prier Allah pour la sécurité et la paix dans notre pays et surtout de nous protéger contre des maladies comme le SIDA ou l’épidémie du choléra. Le Seigneur du jeûne du mois du Ramadan est aussi le Seigneur des autres mois. Par conséquent, on ne saurait l’obéir pendant le mois du Ramadan et le désobéir hors de ce mois. Inutile donc de faire comme celui qui défaisait sa quenouille brin par brin après l’avoir solidement tissé, A-t-il ajouté. Après le retour dans les chaumières, les visites entre amis ont rythmé le quotidien des musulmans en ce jour de fête.
Et puisqu’il fallait rendre grâce à Allah pour tous ses bienfaits tout au long de ce mois d’abstinence et de privation, la fête du ramadan a joué les prolongations à Ngaoundéré pendant le week-end avec la traditionnelle fantasia qui est l’une des attractions majeures et l’un des symboles forts du pouvoir du lamidot. On a alors vu à cette occasion de nombreux touristes venus de loin, ainsi que certaines élites extérieures comme le ministre Baba Hamadou ou encore Abba Sadou qui ont bien voulu passer la fête en famille. Un peu plus tard dans la soirée, des concerts étaient annoncés ça et là à l’instar de celui qu’offrait la princesse Kadidja Oumar au cinéma théâtre Adamaoua. Une belle fête en somme qui s’en est allée, en attendant la tabaski qui aura lieu dans 70 jours exactement après la fin du jeûne du mois de Ramadan.
