L’Institut National de la Statistique parle d’un recul par rapport à 2011, mais cela fait un cumul de 5,4% de hausse au cours des deux dernières années
Les prix à la consommation des ménages au Cameroun ont crû de 2,4% au cours des neuf premiers mois de 2012 par rapport à la même période de l’année 2011, a indiqué un dernier rapport de l’institut national de la statistique. Cette hausse, rappelle le document, était de 3% il y a un an. En moyenne sur les douze derniers mois, l’augmentation est de 2,5% en recul de presque un demi-point (0,4) comparativement au niveau atteint sur la même période il y’ a un an. Cette augmentation des prix a été marquée dans toutes les villes. La ville de Bafoussam dans la région de l’Ouest à 320 kilomètre de la capitale Yaoundé, a enregistré la plus forte hausse des prix (3,2%), suivie de Garoua (3,%) dans la région du Nord. Les plus faibles hausses ont été constatées dans les villes de Yaoundé (1,1%), Douala et Bamenda qui ont enregistré respectivement 2,1% et 2,2%. Un des produits qui a le plus tiré l’inflation à la hausse c’est le poisson. Il a connu une hausse de près de 9,1% sur l’année. « La pénurie du poisson maquereau observée au cours de l’année précédente(2011) s’est poursuivie et a significativement contribué à la hausse des prix des poissons », explique le document. Autre aliment à avoir connu une hausse, c’est la viande. Son prix sur le marché a grimpé de près de 5%, avec par endroit des pics de 7 à 10%. Même si le rapport aborde le sujet sur un ton rassurant en ce que la hausse des prix a été légèrement moins forte en 2012, il a fourni des indications qui suscitent de l’inquiétude.
L’une d’elle est qu’au cours des neuf premiers mois de l’année 2012, on note une inflation aussi bien d’origine interne qu’externe. Les prix des biens produits localement et ceux qui sont importés ont connu des hausses respectives de 2,8% et 1,7%. « Il convient de rappeler que l’inflation au Cameroun a été d’origine interne pour les années 2009, 2010 et 2011, traduisant ainsi les difficultés qu’éprouvent les producteurs locaux à satisfaire la demande intérieure et sous régionale sans cesse croissante », indique le rapport. Mais au-delà de traduire l’incapacité de la production nationale à satisfaire le marché local, les observateurs estiment qu’il y a lieu d’y voir plutôt une faiblesse structurelle des forces de production locale et un gros échec de l’objectif de compétitivité économique que s’est fixé son gouvernement. « J’ai toujours estimé que la recherche de la compétitivité est une véritable mascarade. La compétitivité s’entend de la capacité qu’une économie à de conquérir un marché et de le dominer, ou encore d’offrir des biens et services à des coûts maîtrisés. La cherté des produits made in Cameroun est la preuve parfaite que cet objectif reste encore très lointain » explique Dieudonné Essomba, un ingénieur statisticien en service au ministère de l’économie. L’autre information que donne le rapport c’est qu’entre 2011 et 2012, les prix sur le marché camerounais ont grimpé de 5,2% en valeur cumulée. Or durant la même période, le revenu par habitant a grimpé d’à peine 1%, lorsqu’on combine croissance du PIB et de la population. Au Cameroun il faut le rappeler 40% de la population vivent encore avec moins de 600 FCFA.
