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Prix l’Oréal-Unesco: deux camerounaises honorées

Les scientifiques Francine Tankeu et Inès Ngoh font parties des 20 lauréates qui ont remporté le Prix jeunes talents Afrique…

Les scientifiques Francine Tankeu et Inès Ngoh font parties des 20 lauréates qui ont remporté le Prix jeunes talents Afrique subsaharienne 2019 L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science.

Inès Ngoh, dès sa plus tendre enfance a toujours su ce qu’elle voulait faire: être une scientifique. Pari réussi! Aujourd’hui, elle fait partie du Groupe de biologie des populations paludéennes dans le Programme de contrôle et d’élimination des maladies (Malaria Population Biology Group) de l’unité de recherche de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM).

Au sein de ce groupe, cette doctorante essaye depuis 2017 de «Comprendre les variations génétiques utilisées par les populations naturelles de parasites du paludisme». Une thématique qui a plu au jury du Prix jeunes talents Afrique subsaharienne 2019 L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science, qu’elle vient de remporter aux côtés de 19 autres scientifiques.

Parmi lesquelles Francine Tankeu, elle aussi de nationalité camerounaise. Si la curiosité et l’amour pour la découverte ont toujours guidé Inès Ngoh, Francine, quant à elle s’est toujours nourrie des situations difficiles qu’elle a vécues. Son thème de recherche «Soigner la leucémie en alliant biochimie et pouvoir des plantes» va naître d’une tragédie.

«Le décès d’un ami des suites d’un cancer m’a véritablement donné la volonté de me servir de la recherche pour résoudre des problèmes de santé publique», rapporte la dame qui compte soutenir sa thèse en fin 2020. Pour l’étudiante en biochimie à l’Université de Yaoundé I au Cameroun, la cuisine est un peu comme un laboratoire de chimie. C’est ainsi, que ses recherches visent à tester des extraits éthanoliques de feuilles de Syzygium guineense, utilisées habituellement comme épice dans la cuisine camerounaise, sur un panel de cellules cancéreuses de différentes origines (cancers du col de l’utérus et du sein, et leucémie).

Il est question pour elle de démontrer les propriétés antileucémiques de cette plante notamment contre la leucémie myéloïde aigüe, c’est-à-dire la leucémie affectant la moelle osseuse.

Ces deux compatriotes ont été récompensées ainsi que 18 autres informaticiennes, ingénieures ou encore biologistes, issues de 15 pays, lors d’une cérémonie organisée le 21 novembre 2019 à Dakar dans le cadre de la 10ème édition du programme régional du Prix l’Oréal-Unesco. Ces lauréates ont été sélectionnées parmi 400 candidatures et auront en plus d’une formation, des appuis financiers pour leurs travaux de recherche.

Cette initiative dure depuis 21 ans et a permis de mettre en lumière 3400 chercheuses issues de 118 pays. «Parmi les chercheurs mondiaux, on compte seulement 2,4 % de scientifiques africains, dont à peine 30 % sont des femmes. Aujourd’hui, il n’y a pas assez de femmes scientifiques en Afrique. Au travers le Prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne, nous mettons en avant et soutenons les extraordinaires chercheuses du continent, qui sont indispensables pour développer une recherche inclusive en Afrique, pour l’Afrique et menée par des Africaines», a déclaré Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal.

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