Le gouvernement et le partenaire privé se sont dits résolus à avancer ensemble pour l’aboutissement du projet, rendez-vous a été pris pour mars 2012
Encore des points à clarifier
Le gouvernement camerounais s’est dit disposé mercredi 23 novembre 2011, à poursuivre sa collaboration avec la Cameroon Mineral Exploration en vue de voir aboutir le projet d’exploitation du fer à Nkout, localité située dans l’arrondissement de Djoum, au sud de pays. Le ministre Michael Tomdjio de l’énergie et de l’eau était finalement le seul ministre présent à la cérémonie de présentation. Il était accompagné de Mata Joseph Roland, secrétaire d’Etat aux forêts et à la faune et des hauts commissaires de Grande Bretagne et du Canada au Cameroun. « Nous attendons que vous nous remettiez un premier rapport d’évaluation et le gouvernement saura exactement comment vous apporter son soutien et à quel rythme », a fait savoir le Ministre, qui représentait le gouvernement, à l’occasion des discussions avec les experts venus à la demande D’Affero Minning la maison mère de CAMINEX, pour évaluer le projet. Il a été suggéré la mise en place d’une plateforme d’échanges permanents entre l’administration et les investisseurs. « Le gouvernement est attaché à la réalisation de ce projet et prêt à vous fournir son concours, mais il faudrait qu’on puisse être informé, afin de prendre les mesure à temps », a-t-il fait savoir. Chez CAMINEX, on s’st dit prêt à suivre la collaboration. « Nous prenons à note compte vos suggestions et nous pensons effectivement que d’ici à Mars 2012, nous vous remettrons une première évaluation complète de manière à permettre la mise en marche du projet », a fait savoir Richard Howe, le directeur général de cette entreprise. La période de mars 2012 a été retenue comme celle de la première grosse évaluation entre partenaires.
Une visite de site jugée satisfaisante
Un peu plus tôt, juste après son arrivée à Djoum, le ministre et sa délégation se sont fait expliquer les données du travail fait et à faire. Il a pu prendre connaissance de l’état d’avancement des travaux. « Actuellement vous assistez à des travaux de forage. Nous avons déjà jusqu’à près de 300 mètres de profondeur et les premières estimations sont encourageantes, puisqu’elles ont permis de mettre en évidence environ 2 milliards de tonnes de potentiel de fer sur une surface d’à peine 8 kilomètres », a expliqué Divin Ngong, le géologue sénior de l’entreprise. Toujours selon ses déclarations, la région se présente comme un véritable gisement de fer, mais de travaux supplémentaires sont requis pour avoir une estimation exacte de la quantité de fer. « Il n’ya pas que du fer ici, même si sa teneur peut être plus importante » a expliqué l’expert au représentant du gouvernement. La délégation a aussi pu visiter le hangar retraçant l’évolution des travaux depuis trois ans et ainsi pu avoir un aperçu des conditions et du cadre de travail des personnels ouvriers. « Je suis très confiant et très à l’aise pour le projet après cette visite, parce que j’ai pu apprendre qu’après plusieurs tests, Affero Minning et sa filiale camerounaise CAMINEX sont parvenus à la conclusion que les résultats encouragent à avancer. La teneur est bonne, la qualité aussi, et d’après les partenaires, la quantité aussi. Nous pensons donc qu’on est parti pour une longue période d’exploitation minière dans cette localité et même dans tout le pays » a déclaré Michael Tomdjio à l’issue de la visite.
Les populations encore en attente
Pour les populations, les attentes restent grandes. « Bien sûr que ce projet est une vraie opportunité pour les populations locales, déjà parce qu’il génère des emplois, jusqu’à trois cents rien que pour cette première phase. Si le projet est effectivement lancé, ce sera bien plus encore », a fait remarquer le maire de Djoum. Un cabinet a été chargé de mener une étude d’impact environnemental et socio économique. « Il avait aussi pour mission de rencontrer les populations et de voir comment avec elles nous pouvons les intégrer. Les résultats de leurs travaux sont attendus, mais en attendant comme vous le constatez, 80% de personnes travaillant sur le site sont des camerounais, car nous croyons que ce projet est d’abord celui des camerounais », a fait savoir un des responsables d’Affero Mining. Pour les populations, principalement pygmées, les retombés sont encore attendus. « Nous souffrons encore et nous voulons dire au directeur général de CAMINEX, que nous les pygmées Baka, nous sommes lésés. On ne retient pas nos demandes de travail et on nous chasse même » s’est plaint Jean, un pygmée venu accueillir le ministre à l’aéroport. Le gouvernement lui se veut confiant : « un projet comme celui-ci s’active comme une vanne. Dès qu’elle sera libérée, les implications seront fortes. Il appartient à chacun désormais de s’organiser en vue de tirer le maximum de retombées et d’y croire dur comme fer. Pour sa part le gouvernement facilitera la gestion de tous les intérêts ».