Révélation de la Liga cette saison, le colosse milieu défensif d’Osasuna, de 24 ans, est sur les tablettes de Jean Paul Akono
Raoul Cédric Loé est peu connu du public sportif camerounais. Normal pour un footballeur né en France (le 31 janvier 1989 à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine) de parents camerounais et qui ne côtoie le monde des footballeurs professionnels que depuis quelques mois. A Osusuna, club de l’élite espagnole, où il est titulaire cette saison, malgré quelques blessures qui l’on souvent éloigné des terrains, il a déjà disputé 24 matches de Liga. Utilisé dans tous les postes de l’entrejeu, il impressionne par son volume de jeu. Des prestations qui n’ont pas échappé au staff technique des Lions indomptables. Supervisé quelques fois par l’entraîneur des gardiens Jacques Songo’o, il est en passe aujourd’hui de connaître sa première sélection chez les Lions. « Ils sont entrés en contact avec le club et moi. Il y a une possibilité que je sois convoqué en Juin ». Cette déclaration du 29 mars dernier faite par le Franco-Camerounais lui-même pendant une conférence de presse à Pampelune laisse penser qu’il serait dans les petits papiers de Jean Paul Akono. Il pourrait d’ailleurs être convoqué pour le match amical contre l’Ukraine, le 2 juin prochain à Kiev.
L’histoire de Raoul Cédric Loé est assez atypique. C’est l’itinéraire d’une jeune, qui est parti des terrains vagues de la région parisienne, pour se retrouver en train de jouer au Camp-Nou. Dès son enfance, Raoul Loé s’est très vite trouvé une passion commune avec ses voisins d’immeuble, le football. Dans les parcs et terrains vagues de la banlieue parisienne, le jeune Raoul rêvait de grandeur, de clameur, de chants de supporters, de grands matchs, comme beaucoup de gamins. Il rêvait simplement de devenir un grand joueur. Après une scolarité difficile, sur les bancs de Courbevoie, il décide de forcer le destin et rejoins le club de Cergy-Pontoise par lequel il a été repéré lors de tournois locaux. Très vite, il attire vers lui, cette fois-ci, un centre de formation, celui de Bretigny sur Orge. Comme beaucoup de jeunes de son âge (14-15 ans), c’est un changement assez radical, difficile à supporter, mais une étape indispensable pour songer au haut niveau. Il rejoint alors le Lycée Jean-Pierre Timbaud de Bretigny, où il fera ses classes en sport études. Son avenir lui appartient désormais.
Au terme de sa formation, il évolue deux saisons pour le club de Bretigny sur Orge. Attiré depuis son plus jeune âge par les grands clubs espagnols, notamment le Real Madrid, il choisit l’Espagne pour son premier contrat pro. Il quitte donc la région parisienne et s’installe à Ceuta, où il évoluera pendant deux saisons pour l’AD Ceuta. Ce club a la particularité d’être le seul club espagnol situé sur le continent africain (Ceuta est une péninsule du Nord Maroc, qui fait face à l’Andalousie). Raul Loé jouera à Ceuta, en Segunda B (équivalent ailleurs de la troisième division), pendant deux saisons, avant de saisir l’opportunité de sa jeune carrière. Repéré par les émissaires basques de l’Osasuna Pampelune lors des confrontations entre Ceuta et le FC Barcelone (Coupe du Roi), le camerounais cède aux sirènes du club basque et de ses promesses d’élite. Il signe en août 2011 à Pampelune, où il évoluera une partie de la saison avec l’équipe réserve. Mais le staff de l’Osasuna en lui faisant confiance, l’offrira un nouveau contrat, portant jusqu’en juin 2015, et en lui donnant, dès le début de la saison, une place de titulaire qu’il saura fructifier par des prestations remarquables, et remarquées. Souvent décrit comme un milieu défensif (son poste de formation), Loé a été replacé plus haut (il évolue souvent en soutien de son attaquant) par José Luis Mendilibar, entraîneur de l’Osasuna. Une confiance qui semble le porter : cette saison, Raul Loé c’est 24 matches, dont 18 titularisations, deux passes décisives et deux buts. Chez les Lions, le colosse de 1m92 pour 83 Kg devra apporter toute sa fraicheur physique et ses qualités athlétiques et techniques. Son adaptation devra être facilité par le capitaine Samuel Eto’o dont il est admirateur.