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RDC: la manifestation de l’opposition autorisée à Kinshasa

Le parti au pouvoir appelle également à manifester entre le 25 et le 30 mai, pour défendre la Cour constitutionnelle…

Le parti au pouvoir appelle également à manifester entre le 25 et le 30 mai, pour défendre la Cour constitutionnelle et l’arrêt autorisant Kabila à rester au pouvoir jusqu’à l’élection présidentielle

Le gouverneur de Kinshasa ne s’est pas opposé à l’organisation d’une manifestation par la Dynamique de l’opposition ce jeudi 26 mai dans la capitale congolaise, a annoncé le ministre provincial de l’Intérieur, Emmanuel Akweti, à l’issue d’une rencontre avec la délégation de cette plateforme de l’opposition. Elle entend notamment dénoncer une nouvelle fois l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui autorise le président Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà de 2016 en cas de report de l’élection présidentielle.

La marche de la Dynamique de l’opposition est autorisée à Kinshasa. Il y a juste un changement de tracé. Cela fait partie des prérogatives du gouvernement provincial, souligne le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, conformément à la Constitution et à la loi, a-t-il rappelé à plusieurs reprises.

La réunion a quand même duré près de deux heures en présence du gouverneur et de son cabinet, du commissaire provincial de la police, mais aussi d’une délégation de haut niveau de la Monusco qui a suivi les débats. La Dynamique de l’opposition par voix de Me Poela, son coordonnateur, a particulièrement remercié la police et la mission onusienne. « Il n’y a pas lieu d’avoir d’hésitation, de ne pas se mobiliser. La marche est autorisée », a insisté Me Poela.

Rassemblements interdits dans le reste du pays
Dans le reste du pays, en revanche, les marches de l’opposition sont interdites, comme à Lubumbashi et Mbuji Mayi, jugées sans bienfondé ou inopportunes par les autorités locales.

Lors d’un point de presse, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a interdit les manifestations dans toute la province.

Mais l’opposition persiste et signe. Sept opposants arrêtés lundi lors d’une réunion préparatoire à la marche à Matadi sont accusés d’incitation à la désobéissance civile. Ils étaient jugés ce mardi soir en procédure de flagrance

Le parti présidentiel appelle également à manifester
L’opposition ne sera pas la seule à marcher. Une délégation du parti présidentiel, le PPRD, était reçue dans la foulée par le gouverneur de la ville. Il appelle à des manifestations à travers tout le pays entre le 25 et le 30 mai pour défendre la Cour constitutionnelle et son arrêt autorisant Joseph Kabila à rester au pouvoir jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Mais aussi pour défendre le dialogue convoqué par le chef de l’Etat congolais. Elles commenceront dès ce mercredi à Kinshasa.

Mais la grande marche est prévue pour le jeudi 26 mai, comme pour l’opposition. Ce qui est un véritable casse-tête pour le gouvernement provincial qui vient d’accorder le boulevard du 24 novembre à l’opposition et que le PPRD souhaite également emprunter ce jour-là. Pour les autorités provinciales, hors de question que l’un ou l’autre se retrouve en centre-ville pour éviter les pillages.

Ce mardi soir, au siège du PPRD, on mobilisait déjà les militants avec musique et discours. Le président du groupe parlementaire PPRD à l’Assemblée a assuré que cette demande du parti présidentiel avait été faite avant même celle de l’opposition depuis le 14 mai. Et qu’il ne s’agissait donc pas d’une mobilisation destinée à concurrencer ou doubler l’opposition.

La délégation de la Dynamique de l’opposition en réunion avec le gouverneur de Kinshasa, mardi 24 mai 2016.
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