RDC – Rutshuru: Les rebelles du M23 se retirent

Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) se sont retirés comme promis de la ville de Rutshuru qu'ils occupaient…

Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) se sont retirés comme promis de la ville de Rutshuru qu’ils occupaient depuis dimanche 8 juillet

Quelques heures après l’occupation sans violence de la ville de Rutshuru, les combattants du mouvement du 23 mars ont tenu parole et ont quitté la ville. Dimanche matin la ville de Rutshuru, dans l’est de la République démocratique du Congo, était tombée aux mains des mutins du Mouvement du 23 mars (M23) sans un seul coup de feu. Les forces armées congolaises avaient fui la ville quelques heures auparavant. Cette prise sans violence constitue un revers pour le gouvernement de RDC, qui avait décidé de lancer une offensive contre le M23. Très tôt lundi 9 juillet, les mutins se sont retirés à 5 km au sud de la localité, et se trouvaient sur la route qui descend vers le sud-est à Bunagana, un poste-frontalier avec l’Ouganda qu’ils occupent toujours annonce l’AFP. Quelques rebelles étaient postés sur cet axe avec mitrailleuse lourde pointée en direction de Rutshuru, chef-lieu du territoire du même nom, dans la province du Nord-Kivu.

Un retour progressif à l’ordre?
Le colonel Sultani Makenga, chef des mutins du Mouvement du 23 mars (M23), a déclaré le dimanche 8 juillet à des journalistes, dont celui de l’AFP, que ses hommes allaient se retirer des localités prises dans l’est de la République démocratique du Congo, sauf Bunagana, « Nous avons pris Rubare, Rutshuru, Kalengera et Kako. Même si nous avons pris toutes ces localités, nous allons nous retirer et les laisser à la Monusco (Mission de l’ONU) et à la police nationale (…). Mais nous allons garder Bunagana parce que nous devons éloigner nos ennemis de nos positions », a déclaré le colonel Makenga à Bunagana, poste-frontière avec l’Ouganda. « C’est le gouvernement de Kinshasa qui détermine s’il veut la paix, s’il veut cesser de nous combattre. S’ils veulent la guerre ils continueront à nous attaquer et nous les poursuivrons », a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas là pour prendre des villes mais pour faire entendre notre voix (…). Nos principales revendications, le gouvernement les connaît: le retour des réfugiés congolais qui sont au Rwanda, une bonne démocratie, et nos grades militaires doivent être confirmés, et tant d’autres revendications » a affirmé l’officier, vêtu d’un uniforme de l’armée congolaise, portant un képi et un pistolet à la hanche, et entouré de nombreux gardes armés. Avant leur avancée, les mutins, qui ont commencé à faire défection en avril, étaient cantonnés depuis mai à une dizaine de km au sud de cet axe, sur plusieurs collines dans le sud-est du parc national des Virunga, adossé à l’Ouganda et au Rwanda, où ils ont résisté aux bombardements réguliers des FARDC.

Image d’illustration
AFP)/n