La conférence dédicace a eu lieu cette semaine à Douala. Entretien avec l’auteur
Un voyage en aller simple. Cette expression, l’auteur l’utilise à l’entame de son livre, comme pour signifier que dans son plan de départ, le retour n’était pas prévu pour sitôt. Juste un billet d’avion aller, elle était censé y passer un an. C’était sans imaginer tout le plaisir qu’elle prendrait dans la nature sauvage du Kenya en compagnie de son époux Patrick. Loin du traditionnel Metro, boulo, dodo parisien, le couple a été adopté par ce peuple qui «malgré les vicissitudes de l’histoire, est resté égale à lui même». En Afrique, on relativise affirme la nouvelle écrivaine camerounaise installée à Paris depuis la fin des années 90. En Afrique, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions.Akuna matata! pour citer l’aventurière. Son voyage qui aura finalement duré trois années au c ur du paradis terrestre kenyan, Rebecca le relate, le partage dans cet ouvrage de 279 pages, des pages qui nous réconcilient avec l’Afrique dans toute sa beauté, dans toute sa splendeur.
Rebecca Di Giusto votre livre «La vie sous d’autres cieux» vient de paraître, c’est une invitation au voyage ou un compte rendu?
Les deux à la fois. D’abord un compte rendu de tout ce que j’ai vécu durant mon voyage au Kenya et puis une invitation au voyage. J’ai vu à travers cette conférence que certains ont eu une envie de voyager, donc pour moi le but de ce livre est atteint du moment où il donne envie aux gens de découvrir autre chose. C’est formidable!
En même c’est un peu le résumé de votre vie toute entière!
Voilà! Tout à fait, de ma petite vie (rires) qui est bien courte parce que je n’ai que 35 ans, il n’y a pas beaucoup de chose à dire mais c’est le résumé de ma petite vie. J’ai la chance malgré mon âge de faire les choses peut être hors du commun ou de les avoir fait dans ce pays et je veux les partager avec les lecteurs.
Au départ il n’était pas question d’écrire parce que vous n’êtes pas écrivaine à la base, que s’est-il passé?
Ce qui s’est passé c’est que j’ai commencé par un journal où je notais tous les jours et du coup à la fin des trois années de séjour j’avais le choix entre faire lire ce livre à quelques amis et le mettre à la poubelle ou le faire publier. Alors c’est vrai que le cercle des éditeurs est très fermé partout, on m’a dit que c’est très fermé ici, c’est pareil en Europe. Mais la chance que j’ai eu c’est que j’ai une amie qui l’a lu, qui est écrivaine. Elle a décidé de le présenter à son éditeur qui l’a pris tout de suite.
Ce livre vient à peine de sortir que vous pensez déjà au prochain voyage, ce sera où et quand?
Tous mes voyages je ne les mets pas forcement par écrit, notamment quand ce sont des voyages courts. Je mets par écrit quand on fait au moins une année quelque part parce qu’on a le temps de découvrir plein de choses. Donc le prochain long voyage que l’on fera ce sera dans trois ans, ce sera en Amérique du Sud plus précisément au Costa Rica. En attendant je fais la promotion de «La vie sous d’autres cieux» qui loue le continent africain.
Vous intégrez donc là un cercle pas très évident des écrivains, comment vous vous sentez?
Je n’en ai pas rencontré une masse, c’est vrai que chez mon éditeur en France j’ai rencontré quelques uns; et je ne vais pas non plus vivre qu’à travers ce cercle, parce qu’avant d’être écrivain j’ai ma petite vie aussi, je vais continuer à la vivre et prendre le livre comme vous prenez par exemple votre métier de journaliste. Je suppose que quand vous n’êtes pas au travail vous ne pensez pas qu’à ça. C’est pareil pour moi quand je suis en promotion comme cette semaine je pense au livre et après j’ai d’autres occupations aussi et qui me passionnent tout autant.