La population du Cameroun au 1er janvier 2010 est de 19 406 100 habitants. Avec un taux d’accroissement de l’ordre de 2,6% par an
C’est le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Yaouba Abdoulaye, qui l’a finalement annoncé: la population du Cameroun au 1er janvier 2010 est de 19 406 100 habitants. Avec un taux d’accroissement de l’ordre de 2,6% par an. Plus de la moitié de la population camerounaise est constituée de femmes. Le taux de fécondité est supérieur à 5 enfants par femme en moyenne. Les populations, dans l’ensemble, sont relativement jeunes. La région du Littoral, la plus dense, a le plus fort taux d’urbanisation. Le sud est la région la moins peuplée et a une population vieillissante. Les régions du Centre et de l’Extrême-Nord mènent le peloton avec 3525664 et 3480414 habitants respectivement. Sur l’ensemble du territoire, il y a plus de population en zone urbaine qu’en zone rurale.
Des résultats aux forts enjeux économiques et . politiques
C’est en novembre 2005 qu’avait eu lieu le recensement général de la population et de l’habitat au Cameroun. Selon les cadres du BUCREP, Le Bureau central de recensement et des études de populations, responsable technique de cette opération, ces résultats permettrons d’une part, d’améliorer la connaissance de la situation démographique et sociale du pays et, d’autre part, d’utiliser ces résultats dans la conception, la formulation, la mise en uvre et l’évaluation des stratégies politiques des pouvoirs publics. Ce recensement était le troisième du genre depuis 1960. Un rythme très en deçà des recommandations du système des Nations unies qui prescrivent un recensement tous les dix ans. Selon certains experts, ces résultats ne seront pas très proches de la réalité. Lorsque les résultats d’un recensement ont mis aussi longtemps à sortir, la seule chose à faire ce sont des projections de données, mais il faut tenir en compte des décès, des naissances et des mouvements de population, des paramètres qui ne sont pas maîtrisés au Cameroun déclare un ingénieur statisticien sous couvert d’anonymat.
Le BUCREP accusé pour le retard
Sur les raisons du retard, le ministre Motaze du Plan avait à son arrivée dans ce département ministériel évoqué des problèmes techniques. Mais selon les sources proches, le BUCREP est accusé pour son absence de vision, sa lenteur ou sa mauvaise utilisation des ressources humaines. On a aussi déploré non seulement un financement parfois insuffisant mais encore une mauvaise utilisation du budget des activités, trop centré sur les travaux préparatoires, le dénombrement et le traitement des données. L’analyse même des données et la publication des résultats sont des chapitres qui ne sont pas souvent pris en considération, avec le sérieux qu’exige un tel labeur.
Des sources proches du BUCREP ont affirmé que les travaux de récupération et d’analyse des données étaient encore en cours au mois de septembre 2009. Dans certains milieux plus restreints on affirme que les responsabilités d’un tel retard s’étendraient au-delà du BUCREP et concernent également le ministère de tutelle, la hiérarchie gouvernementale et la présidence de la République dont il faut questionner la volonté d’accorder tous les moyens financiers nécessaires permettant de finaliser le travail et la volonté de publier les résultats dans les meilleurs délais.
Des estimations entre 17 et 20 millions d’habitants et 40% très pauvres
Les prochaines échéances électorales sont identifiées comme un motif valable de manipulation de la publication des résultats. Une thèse qui puise sa source dans l’expérience du recensement de 1987 dont les résultats sont apparus après quatre ans et dans la perspective des premières élections pluralistes. Cette fois le doute subsiste même quand à la qualité des données récoltées. De nombreuses personnes témoignent n’avoir pas été recensées. Et une source qui a requis l’anonymat affirme que les opérations de décompte ont été menées à la hâte et par des personnes n’ayant pas toujours les compétences statistiques de base. Le recensement de 2005 aura nécessité une vaste mobilisation de ressources humaines, matérielles et financières, avec l’appui de la communauté financière internationale et des partenaires au développement. L’on peut citer le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Les experts pensent que les résultats ne surprendront pas et seront généralement en hausse. Les projections effectuées lors de la deuxième phase et la troisième phase des enquêtes sur les économies des ménages ECAM II et III ont permis de récolter des données qui permettent d’estimer la population camerounaise entre 22 et 23 millions d’habitants. Le taux d’urbanisation des populations a augmenté, celui de la scolarisation et malheureusement celui de la pauvreté. L’INS estime à 40% la tranche des personnes vivant avec moins de 500 francs CFA par jour. Le chiffre en valeur absolue sera connu ce jour.
