En l’espace de quelques heures, le président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) a tenu deux discours contradictoires quant à la mise en œuvre des résolutions du débat national visant à ramener la paix dans les régions anglophones.
En fin de semaine dernière, Cabral Libii s’est exprimé au sujet de la mise en application des recommandations du Grand dialogue national tenu du 30 septembre au 04 octobre 2019 à Yaoundé.
«Ceux qui diabolisent et dénigrent le Gdn (Grand dialogue national Ndlr), le succès de cette rencontre ne réside pas forcément dans ce que Paul Biya fera des recommandations, mais davantage dans la qualité du travail effectué et des conclusions dégagées. Il s’agit du Cameroun. Les recommandations certes perfectibles, peuvent déjà faire l’objet d’une appropriation par tous», écrit le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn).
Une sortie qui va provoquer une vague de réactions. Certains estimant à tort ou à raison que Cabral Libii avait changé de bord ou alors que sa déclaration était révélatrice de son accointance avec le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Surtout que la sortie de Cabral Libii arrive au moment où le Rdpc, a fustigé « les partis politiques qui voulaient atténuer la portée du Gdn», dont le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).
Toujours est-il que quelques heures après son permier tweet, le leader du mouvement Onze millions fait une autre déclaration, cette fois, plus nuancée «je maintiens que ceux qui diabolisent, dénigrent et méprisent le Gdn, pour masquer l’incompétence de la «chaise vide», sont pitoyables. En revanche éprouver ou exprimer des doutes quant à la mise en œuvre des recommandations est compréhensible quand on connait ceux qui en sont chargés», s’exprime-t-il avant de poursuivre «Vivement que les recommandations soient suivies de concrétisation en espérant que ça accélère le retour définitif à la paix. Il faut se les approprier pour exercer le plaidoyer et la pression nécessaires. Le Pcrn ne compte pas sur une guerre pour remporter la victoire de l’alternance, le Pcrn compte sur l’éveil citoyen et l’appropriation par la majorité, de son offre politique», ponctue celui qui a occupé la troisième place à la suite de l’élection présidentielle de 2018.