Un séminaire sous régional auquel prennent part des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest est organisé à Yaoundé depuis ce 12 mai à cet effet
Il est nécessaire d’adopter « un circuit transparent de traitement des plaintes » pour contribuer à la légitimité du régulateur, a déclaré ce jour au Palais des Congrès de Yaoundé, le président du Réseau francophone des régulateurs des médias (Refram), Moustapha Ali Alifeï. Par ailleurs président du Haut Conseil de la Communication du Tchad, Moustapha Ali Alifeï a reconnu que le séminaire ouvert ce 12 mai 2014 à Yaoundé pour «l’harmonisation des procédures de traitement des plaintes et des réglementations des organes de régulation, membres du Refram», était une première du genre. Le ministre de la Communication du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, a également présenté l’enjeu d’une telle rencontre : « donner une valeur incontestable » aux avis et expressions des organes de régulation des médias.
Des organes qui ne jouissent pas encore, en Afrique centrale, d’un pouvoir total de régulation comme l’a soulevé le président du Conseil national de la Communication du Cameroun. « Très souvent, l’Afrique centrale s’est présentée avec un visage décevant », a affirmé Mgr Joseph Befe Ateba. Raison pour laquelle, en plus des pays d’Afrique centrale (Centrafrique, République démocratique du Congo, Congo, Centrafrique, Burundi, Gabon, Tchad, Cameroun), des pays d’Afrique de l’Ouest ont été conviés à ce séminaire. Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Conakry, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo, pays qui seraient plus avancés dans le domaine, ont été appelés dans l’espoir de partager leurs expériences.

Depuis le 23 janvier 2012, le Conseil national de la Communication du Cameroun (CNC) par exemple, jouit d’un double pouvoir de régulation et de consultation en ce qui concerne l’encadrement des médias. En 1990, date de libéralisation de la communication sociale au Cameroun, il n’était doté que d’un pouvoir de consultation. Depuis qu’il a été doté d’un pouvoir répressif, ses décisions, qui ne font pas l’unanimité au sein des éditeurs de presse dans leur grande majorité, sont suspectées d’être entachées de nombreuses irrégularités.
A titre illustratif, on se rappelle que le Classement 2014 de Reporters sans frontières qui donne des indications sur la liberté de la presse dans le monde avait relégué le Cameroun de la 120ème à la 131ème position en accusant principalement les décisions de cet organe. Position qui avait déjà été adoptée en novembre 2013 par plusieurs patrons de presse qui se sont regroupés aujourd’hui en une Fédération des éditeurs de presse (Fédipresse). Les travaux de Yaoundé, qui se tiennent du 12 au 13 mai 2014, et qui vont se clôturer par un rapport général produit par les 15 pays qui prennent part à ce séminaire soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), charrient de nombreux espoirs pour une instance comme le CNC qui a du mal à s’imposer dans le paysage médiatique camerounais.
