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Relance post Covid-19: le Gicam plaide pour une réallocation des appuis aux secteurs stratégiques

Le ministre du Commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA, a été reçu au siège du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) le…

Le ministre du Commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA, a été reçu au siège du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) le 1er Octobre.

La rencontre intervenait dans un contexte de crise post COVID-19, caractérisée par la flambée historique des prix des matières premières et du coût du fret maritime ; sujet au centre des échanges avec la centaine de Chefs d’Entreprises présents ainsi que les représentants des associations de défense des intérêts des consommateurs.

L’exposé du Président du GICAM, Célestin TAWAMBA a mis en exergue l’origine, principalement importée, de la hausse des coûts de production sans précédent dans les Entreprises. Les prix des matières premières et du fret maritime affichent les niveaux les plus élevés de ces 20 dernières années. L’augmentation des prix des matières premières atteint les 200% pour certains produits. Les prix du fret maritime, à destination de l’Afrique, connaissent une hausse, oscillants entre 250 à 400%, suivant l’origine.

Les explications de cette situation inédite se retrouve dans l’ampleur historique des plans de relance post-COVID dans les principales économies du monde (d’un montant cumulé de plus de 10 000 milliards de dollars) et dont la hausse de la demande induite n’a pus être satisfaite du fait de l’offre limitée. Également, les restrictions à l’exportation pratiquées par certains pays producteurs, la persistance des restrictions sanitaires et la baisse de la production du fait des aléas climatiques notamment, justifient la faiblesse de l’offre mondiale.

À ces causes importées, s’ajoutent des causes internes, notamment l’introduction de nouvelles taxes, l’accroissement des coûts de passage portuaire, toutes choses qui s’additionnent à des contraintes structurelles auxquelles sont déjà confrontées les Entreprises, en l’occurrence le déficit énergétique et la fiscalité de plus en plus pesante.

La hausse des coûts de production dans les Entreprises à l’heure actuelle oscille entre 15 et 50% suivant les secteurs. La compétitivité voire la survie des entreprises est donc en jeu tout comme les risques sur les emplois sont réels.

Fort de ce diagnostic, par ailleurs partagé par les Associations de consommateurs, les Entreprises, ont formulé à l’endroit du membre du Gouvernement des propositions de mesures envisageables à savoir l’ajustement limitée des prix de vente, les subventions ponctuelles, les allègements fiscaux (taux de TVA réduit ou nul, allègement/suspension de l’acompte sur certains secteurs, suspensions de contrôles, …) ; la suspension des taxes parafiscales, la suspension de certaines taxes portuaires ; la réallocation des appuis COVID aux secteurs stratégiques et la réactivation et/ou maintien en 2022 de mesures exceptionnelles instaurées en 2021.

De façon structurelle il est question de promouvoir la production locale ainsi que l’économie circulaire à travers notamment les transactions interentreprises afin de réduire la dépendance aux importations, principalement dans les secteurs pour lesquelles une production locale est envisageable.

À la suite des Entreprises, Monsieur le Ministre dans sa prise de parole à reconnu la gravité de la crise à laquelle doivent faire face les Entreprises et dont l’une des causes se trouve également dans l’exercice des pratiques contraires aux règles du commerce international dans certains pays (notamment la constitution de stock de sécurité largement supérieurs aux besoins de ces pays). Le Ministre a également reconnu le caractère résilient et citoyen des Entreprises qui ont clairement marqué leur réticence à répercuter mécaniquement l’augmentation des coûts de production sur le consommateur final.
Appel à  » l’Union sacrée »

S’agissant des mesures à envisager, elles doivent se situer aussi bien à moyen long terme, qu’à court terme. Dans le moyen/long terme, le ministre insiste sur la nécessité de dénoncer et adresser les pratiques anticoncurrentielles tant nationales qu’internationales. À ce sujet il invite vivement les Entreprises et la société civile dans son ensemble à faire entendre sa voix auprès des Instances internationales dans la suite de la démarche des pouvoirs publics auprès de l’OMC. À échéance plus courte, notamment à l’horizon du premier trimestre 2022, le ministre prône une approche sectorielle des solutions à envisager. Aussi il invite les Entreprises des différents secteurs à adresser dans les délais les plus brefs leurs propositions via le GICAM, qui seront examinées et soumises à l’appréciation du Chef de l’Etat.

Au terme des échanges, les parties retiennent les mesures d’accompagnement, formulées par secteurs devront être discuter à brève échéance dans un cadre de dialogue serré; l’urgence des mesures d’accompagnement à prendre.  Il s’agit notamment de s’assurer que les dispositions de la loi des finances 2022 en préparation tiennent pleinement compte de la situation de crise que vivent les Entreprises et du besoin d’accompagnement, notamment fiscal de celles-ci; la nécessité, dans le cadre du dialogue public-privé, d’un changement du paradigme fiscal afin de faire de la fiscalité un véritable outil de d’accompagnement au développement .

La conviction est celle de la nécessité d’une Union sacrée entre tous les acteurs (Etats, Entreprises, Consommateurs). Pour y parvenir, un triptyque énoncé par le Président du GICAM : « l’accompagnement du Gouvernement, la responsabilité des Entreprises et la compréhension des consommateurs », ceci permettra d’assurer la pérennité des Entreprises, de préserver le pouvoir d’achat et le climat social.

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