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Rencontre avec Clyde Wright du Golden Gate Quartet

Parrain du gospel et du negro spiritual en Europe, cette voix extraordinaire a chanté aux quatre coins de la planète…

Parrain du gospel et du negro spiritual en Europe, cette voix extraordinaire a chanté aux quatre coins de la planète et sur toutes les grandes scènes

Il a chanté aux quatre coins de la planète et sur toutes les grandes scènes. C’est une voix extraordinaire. Ce parrain du gospel et du negro spiritual en Europe a un sens de l’humour extraordinaire, il déborde d’amour et de joie, il s’appelle Clyde Wright et c’est un privilège de le rencontrer.

Que vous dites-nous de vous-même ?
Clyde Wright : Que du haut de mes quatre-vingt huit ans, je fais partie de l’âme du Golden Gate Quartet. Je chante le premier ténor, le deuxième ténor et baryton, j’ai trois voix, et j’ai chanté depuis 1953 avec mes anciens copains, jusqu’à ce jour. Malheureusement, tous ces copains sont décédés. Je suis le seul du groupe toujours en vie. Nous avons fait je ne sais plus combien de fois le tour du monde dans nos tournées.

Mais vous restez pur et gardez votre originalité au sein de toutes les tendances nouvelles qui se font jour !
Vous savez, je suis dans l’ambiance des églises aux Etats-Unis. La première chose que j’ai apprise dès l’âge de trois ans fut de chanter les musiques religieuses, et déjà, j’entendais parler du Golden Gate Quartet et de différents groupes. Je continue de chanter les mêmes choses. Nous chantions différents styles, mais surtout le negro spiritual. Nous avons créé notre style à nous, et l’avons exporté dans le monde entier, en Israël, en Egypte, et nous sommes restés en France… Hélas, j’ai perdu mes copains.

Il y a plein de nouvelles tendances en effet, de nouveaux styles ; tenez, un chanteur comme Michaël Jackson! Je connais bien la famille. Son père était un bon fan de notre groupe. On se rencontrait à Chicago, et il a formé son groupe en référence à notre style, mais dans la musique populaire. Il y a de nouveaux artistes du gospel avec de nouvelles tendances, ce n’est plus tout à fait la même chose qu’il y a cinquante ou soixante ans.

Vous aimez insister sur la base africaine de vos rythmes et sonorités spirituelles !
Le negro spiritual est une musique qui vient de l’esclavage. Ce rythme est né dans les églises au sud des Etats Unis, mais l’origine en est africaine; les Noirs sont venus avec ces rythmes d’Afrique, quand ils ont été emmenés contre leur volonté pour travailler dans les champs de coton. Ce sont ces rythmes qui sont à la base des negro spirituals. Ils sont à la base de toutes les autres musiques noires américaines, tout cela vient d’Afrique.

A propos de votre actualité artistique ?
Je viens justement de sortir un single qui parle de mon héritage musical «Tribute to Clyde » (after the Golden Gate Quartet – from slavery to Président of the USA) avec un producteur français, Fred Martin. Il me suit depuis longtemps et a retracé dans ce single mon parcours artistique. C’est un grand honneur qui me fait plaisir. Le gospel a toujours la même place, le même sens, les mêmes valeurs, c’est certain. C’est l’âme et l’arme spirituelle des Noirs, qui est née au sud des Etats-Unis. Par contre les façons de l’interpréter sont différentes, elles changent et évoluent comme toute chose, mais le fondement reste le même. Le gospel reste le gospel, comme la parole de Dieu, comme la foi et la croyance.

Quelles sont vos perspectives ?
De mauvaise choses se passent dans le monde actuellement, comme les attentats dans les églises, si bien que les gens ont peur d’aller y assister aux concerts, et les organisateurs traînent les pieds. Mais, tant que je serai en vie, je continuerai de chanter le gospel, ça c’est certain. Le gospel, c’est ma vie, et le gospel vivra toujours.

Le mot de la fin ?
J’ai eu le privilège de faire des tournées dans presque tous les pays d’Afrique, et les Africaines m’ont vraiment positivement marqué. Je me souviens particulièrement, à l’issue d’un concert en Afrique centrale, avec Sylvie Vartan. Nous avons été invités par des dames à discuter, dîner et danser. J’ai appris beaucoup de choses fondamentales sur mes racines, car je suis Américain certes, mais noir d’origine africaine. Aucune femme au monde n’est plus belle que ces Africaines. J’espère retourner faire une tournée là-bas, c’est mon rêve.


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