Fabrice Dauvillier, directeur par intérim: « Notre avenir est toujours flou! »
C’est la rentrée au Centre Culturel Blaise Cendras de Douala et donc la reprise des activités, après un mois d’interruption. Les congés se sont bien déroulés ?
Les congés se sont bien déroulés, merci ! Là il faut déjà penser à entamer la nouvelle saison qui a démarré depuis le 1er septembre 2009. Le C.C.F a rouvert ses portes.
Une rumeur a circulé récemment faisant état de ce que le C.C.F de Douala pourrait définitivement fermer ses portes. Qu’en est -il ?
Si j’avais des informations je vous les donnerai. Pour l’instant c’est très flou. Donc notre avenir est incertain, du moins nous ne savons pas si nous allons changer de nom, de structure ou rester en place. Tout ça est un peu flou, il est un peu tôt pour en parler. De toutes les façons nous entamons cette saison avec un fonctionnement tout à fait normal.
Un centre culturel qui va en congé, ce n’est pas un peu mettre en suspens la culture, qui pourtant évolue minute après minute ?
Certes on pourrait nous reprocher de fermer un mois. On a fermé tout le mois d’août. Le personnel du CCF a aussi droit à des congés. Nous ne sommes pas très nombreux pour pouvoir faire tourner l’établissement donc nous sommes contraints de partir en vacances pratiquement tous en même temps pour reprendre ce service tous en même temps et s’assurer onze mois de bon fonctionnement.
De quoi sera-t-il véritablement question durant ces onze mois ?
Ce n’est pas possible de se projeter sur l’intégralité de cette période. Mais sur cette fin d’année, nous allons poursuivre nos activités de façon normale et régulière avec du théâtre, de la danse, de la musique, des invités littéraires. On a un programme relativement chargé et riche au moins jusqu’à la fin de l’année.
Un CCF à Douala, cela profite à qui ? Au Cameroun ou à la France ?
En tout cas on n’a pas vocation à être établi pour le compte du public français. On est ravi d’avoir des compatriotes en tant que spectateurs, ou adhérents, mais on est là pour diffuser la culture française et francophone de façon plus générale auprès du public local, donc camerounais. Les chiffres sont là pour le prouver. Nous avons entre 90 et 95 pour cents de notre public qui est camerounais pour une énorme partie d’étudiants et de scolaires. Les français sont en minorité, il faut le reconnaître, même les autres nationalités ne viennent pas en très très grand nombre mais autant on est là pour leur rendre service aussi, bien évidement, en proposant à la fois des ouvrages français, la presse française, des spectacles français ou africains, mais notre vocation est de diffuser la culture française ou francophone au public camerounais.
Les programmations se font sur quelles bases, tous les artistes peuvent-ils être programmés au CCF ?
C’est un peu plus complexe, c’est un peu du coup par coup. Des artistes camerounais peuvent se signaler au CCF, nous faire part de leur projet, déposer des CD, des cassettes, des DVD, bref des uvres artistiques qui sont examinées sur place et dans ce cas on parle de programmation purement locale, et puis il y a ce qu’on appelle des tournées, qui sont des spectacles proposés soit par délégation régionale située à Libreville, soit par la France. Paris qui peut nous proposer des spectacles, des tournées pour plusieurs dates sur le continent ou dans la région ; et dans ce cas là c’est un petit plus lourd à mettre en place, mais on en accueille quand même cinq, six, voir sept par an.

Comment se négocient les cachets des artistes programmés, notamment les camerounais?
Là aussi c’est du coup par coup, ça dépend de la notoriété de l’artiste, de la troupe. On négocie au coup par coup ; est ce qu’il y a un intéressement aux entrées, est ce que c’est un cachet, une aide à la création ; donc il y a plusieurs variantes dans les termes du contrat.
Quelles sont vos relations avec le ministère camerounais de la culture ?
Alors là, j’ai un peu mal, en tant que médiathécaire, et directeur par défaut, comme je le souligne régulièrement, puisqu’on n’a pas encore notre directeur officiel. Donc je ne vais pas trop me prononcer sur ce sujet. Il faudrait plutôt voir avec lui quand il sera nommé. Mais nos relations sont bonnes, on collabore sur certains points comme la fête de musique, la fête du livre ou autre, on a des relations tout à fait normales. Peut être qu’on pourrait davantage les renforcer.
Pensez vous qu’entre les cultures camerounaises et françaises y a un courant qui passe, est-ce que tout va bien ?
J’ose espérer. Il y a des choses à améliorer, tout n’est pas parfait mais à voir on peut penser que nos spectateurs étant toujours plus nombreux, nos adhérents à la bibliothèque qui frôlent maintenant les trois mille, on peut penser qu’il y a des connivences qui sont solides entre les français et les camerounais.
Tous les camerounais peuvent-ils être adhérents du CCF ?
Bien sur ! Toute personne qui répond à tous nos critères d’inscription: s’acquitter d’une certaine somme, remplir une fiche, donner son adresse. Dès lors qu’on a rempli ces conditions on est adhérent au CCF, on a accès aux bibliothèques (documentation, romans, jeunesse.), à la presse et puis une entrée libre parfois gratuite, parfois demi-tarif pour tous nos spectacles.

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