DossiersDossiers, Focus




Rentrée scolaire au Cameroun: L’épargne des ménages mise à forte contribution

Face aux dépenses encore élevées de la rentrée scolaire cette année, les ménages ont plusieurs stratégies La rentrée, un casse…

Face aux dépenses encore élevées de la rentrée scolaire cette année, les ménages ont plusieurs stratégies

La rentrée, un casse tête financier
Dans les rayons d’un grand magasin de Yaoundé, Michelle Zanga, fait les dernières courses en vue de la prochaine rentrée scolaire. Pour ses enfants qui l’accompagnent, cette sortie est l’occasion de choisir des fournitures à la mode. Pour la maman, ce sont d’énormes dépenses qui sont faites. Rien que pour les fournitures de tout ce monde, je suis à près de 250.000Fcfa ; il faut ajouter à cela, les frais d’inscription et d’écolage pour la première tranche et les tenues confie la dame débordée par les achats qu’elle a à faire. Avec une moyenne de 200 000 frs CFA de salaire par mois pour les fonctionnaires camerounais, financer la rentrée scolaire relève d’un vrai parcours de combattant.

Plusieurs frais à prendre en compte
Un rapport sur Les conditions de vie des populations et le profil de pauvreté au Cameroun plaçait à 10% des dépenses annuelles dans les ménages. La scolarité et les fournitures prennent à elles seules 70% de ces dépenses. Il faut y ajouter celles liées aux frais de déplacement et à l’alimentation. Ce qui augmenterait considérablement ce taux. Sous un autre angle, les frais d’éducation coûtent encore plus chers aux parents dans la mesure où ils contribuent à la gestion des établissements à travers les frais d’APE (Association des Parents d’Elèves). Pour aider les parents, l’Etat avait rendu l’école publique maternelle et primaire gratuites. Mais les frais connexes et surtout la qualité de l’encadrement ont poussé les parents à choisir des écoles privées. Ces dernières bien que chères offrent une gamme variée de services qui justifient les dépenses.

La solution des crédits rentrée
Cette situation a ouverte la porte au marché du crédit scolaire. Une mesure qui marche dans les grandes villes mais peut se relayer dans les villages en vertu du soutien africain à la grande famille. A quelques jours du début de l’année scolaire 2009, de nombreuses structures financières proposent aux parents d’élèves des soutiens financiers remboursables. Dans les banques, les emprunteurs se bousculent devant les guichets. Je suis un abonné du crédit scolaire. Avec mes seuls revenus mensuels, il aurait été difficile pour moi de préparer la rentrée scolaire de mes enfants, affirme un fonctionnaire. Les conditions d’éligibilité à cet appui bancaire sont souvent bien souples. L’opération est facilitée pour les fonctionnaires et autres employés de certaines grandes entreprises qui ont leur salaire viré dans cette banque.

Dans certaines familles, les parents qui ne possèdent pas de comptes en banque ont recours à d’autres voies de financement. Les tontines, les usuriers et toutes les autres formes de prêts sur gage sont mis à contribution. D’autres enfin ont opté pour l’anticipation. Les enfants durant les congés sont mis à contribution, soit dans le cadre de l’affaire familiale, soit en faisant des stages rémunérateurs. Les salaires perçus permettent d’alléger la tâche des parents qui se concentre sur un aspect de la rentrée.


Suivez l'information en direct sur notre chaîne