les relations de bon voisinage avec le Nigeria se raffermissent
14 août 2008 à Calabar au Nigeria, 20% restants de l’administration et des forces de police nigérianes se retirent de la presqu’île de Bakassi. Dans la même circonstance s’est opéré le transfert d’autorité au Cameroun, en présence des représentants des deux pays. Cette cérémonie parachevait le long processus qui avait été amorcé après l’accord de Greentree (Etats-Unis) signé le 12 juin 2006 par les deux Etats, en présence d’Etats témoins. Le 14 août 2008 marque ainsi la récupération entière et effective par le Cameroun de sa souveraineté sur la presqu’île de Bakassi après huit ans de procès. Un jour qui devrait rester gravé dans les mémoires comme un moment fort de la construction nationale.
De nombreux projets de développement en cours
Un an après cette décision, les deux gouvernements semblent avoir tenu leurs promesses. L’administration camerounaise s’est progressivement installée. Les Nigérians habitant cette zone avant le retrait bénéficient toujours, et ce, jusqu’en 2013, d’un certain nombre de facilités liées à l’exercice de leurs activités en terre camerounaise. La politique d’apaisement et de bon voisinage choisie par les présidents Biya et son homologue nigérian d’alors Olusegun Obasanjo, politique poursuivie par son successeur à la tête de l’État, Umaru Yar’Adua semble tenir. Abuja comme Yaoundé admettent avoir tourné définitivement la page de leur différend sur Bakassi pour se tourner vers des objectifs de développement. Dans cette perspective, figurent les projets d’infrastructures routières, d’éducation de base et de développement du touristique.
La situation sécuritaire maitrisée
La situation sécuritaire est peu à peu maitrisée elle aussi. Durant l’année qui a suivi, de nombreuses brèches sécuritaires ont souvent été observées, notamment par des actes de pirateries et d’enlèvement de personnes aux larges de la presqu’île. Une situation que les autorités ont toujours choisi de gérer par le dialogue. Ce choix semble avoir été porteur. D’après une information rapportée par les très introduit quotidien Le Jour, les Bakassi Freedom Fighters (BFF) auraient dans une lettre adressée le 11 Aout dernier, renoncé à toute forme d’actions armée dans les environs de la presqu’île. D’près cette lettre, « L’Organisation pour la défense du Delta du Niger saisit automatiquement cette opportunité pour présenter ses excuses à M. Paul Biya et son gouvernement, au peuple, à l’armée et à toutes les autres entités de l’Etat ». Un engagement marqué l’autre jour, par la libération des derniers otages en leur détention.
Des résultats mitigés et la crainte d’un oubli
Les observateurs avertis restent néanmoins sceptiques sur la question. Ils le sont encore plus sur l’évolution des grands projets annoncés par le gouvernement pour Bakassi. Un an après, une bonne partie des projets élaborés en sont au début, en raison pour certains de la mauvaise gestion. Les acteurs impliquée dans le suivi de ces projets admettent eux-mêmes que les objectifs n’auront pas été atteints. Jacob Lekunze Ketuma, le conseiller du PM responsable principal de ces projets prioritaires, affirmait lors des assises de la 7e session du comité de coordination et de suivi y relatif, du 24 juillet dernier, affirmait que les chantiers engagés à Bakassi n’étaient réalisés qu’à 50%. Pourtant les pouvoirs publics camerounais avaient annoncé vouloir faire de la transition du 14 août 2008, « un acte définitif et irréversible. »
Le conflit de Bakassi aura duré près d’une dizaine d’années et couté de nombreuses vies dans les rangs des soldats, mais aussi de milliards de francs CFA aux contribuables camerounais. C’est pour cette raison que de pour de nombreux observateurs, la crainte est trop grande de voir oubliés ou mal gérés tous ces sacrifices