La footballeuse camerounaise peut rester en France de manière légale, après une procédure judiciaire qui aura duré un an, mais à condition d’y avoir un travail
La footballeuse originaire du Cameroun et évoluant dans le club d’Hénin-Beaumont, Rigoberte M’Bah, a obtenu vendredi 15 juin dernier un titre de séjour en France, après près d’une année de procédure. « J’ai su vendredi soir que c’était bon, qu’elle obtiendrait enfin ses papiers pour rester en France. C’est la fin d’un long combat depuis février 2011 et ça fait du bien », a fait savoir Me Emmanuelle Lequien, l’avocate de la camerounaise, selon une information rapportée par des médias français. Rigoberte M’Bah devrait se voir délivrer à partir du 24 juin un titre de séjour, assorti d’une autorisation de travailler. Mais cette victoire reste une demi-teinte. Le titre donnée à la camerounaise n’est valable que pour six mois et ne peut être renouvelé que si celle-ci justifie d’un contrat de travail en France. « Si à la fin de ces six mois, elle est toujours en possession d’un contrat de travail en France, elle se verra délivrer un nouveau titre de séjour d’un an supplémentaire », a expliqué la préfecture du Pas-de-Calais. La footballeuse, de son côté, manifeste de la prudence. « La dernière fois, on m’avait dit que j’aurais un titre provisoire de trois mois, et en fait j’ai eu un mois. Alors là, j’attends d’avoir le papier dans les mains » a-t-elle déclaré selon des propos recueillis par le journal Nord Eclair
Cette ancienne internationale camerounaise, venue en France pour jouer à Brive (Corrèze) puis à Hénin-Beaumont, a été menacée d’expulsion à plusieurs reprises depuis 2011. février 2011, elle est placée en centre de rétention à la suite d’un arrêté de reconduite à la frontière qui avait finalement été annulé. Plusieurs de ses demandes de régularisation auprès de la préfecture avaient été refusées, notamment au motif qu’elle avait deux filles au Cameroun. Mais les recours déposés par l’avocate et le comité de soutien de la jeune femme avaient abouti à l’annulation de ces décisions et à un réexamen de son dossier. Dans la foulée, on apprendra que l’affaire s’est corsée en raison d’un problème personnel qui existait avec ses employeurs initiaux. Rigoberte M’Bah, âgée de 28 ans, a évolué de l’été 2008 à l’été 2011 au poste de défenseure de l’équipe de football féminine d’Hénin-Beaumont, mais les conditions de cet emploi avaient été très critiquées. En octobre, elle a signé à nouveau, avec son club, un contrat fédéral homologué par la fédération française de football. Ce contrat lui permet désormais de jouer en première division, ce qui lui donne un statut et une rémunération d’environ 1.200 euros (786 000 Fcfa) par mois. Ce titre de séjour intervient un mois après que le tribunal administratif de Lille ait annulé la décision de la préfecture du Pas-de-Calais d’expulser Rigoberte M’bah du territoire français, et après l’avoir condamné à verser à la joueuse camerounaise une amende de 800 euros.
