Dès ce mercredi et jusqu’à vendredi, les Etats, sociétés civiles et Ong vont discuter de l’économie verte et du cadre institutionnel du développement durable
Les dirigeants de la planète et de nombreuses délégations venues de plusieurs pays dont le Cameroun, vont tenter à partir de ce mercredi 20 juin 2012, d’apporter des réponses face aux risques qui pèsent sur les écosystèmes dans le monde. Ce grand rendez-vous mondial sur le développement durable sera donc une occasion de recréer l’élan civique et l’engagement politique suscité par le Sommet de la Terre en 1992. Pour cela le Cameroun s’est mobilisé à travers plusieurs acteurs : publics et société civile, mais aussi à travers la position africaine commune. Pour l’heure, les négociations piétinent. En cause notamment, le fait que de nombreux sujets au programme de Rio+20 réveillent des clivages de longue date entre les différentes forces en présence. Le principal thème au menu de Rio+20 porte sur la promotion de l’économie verte. Mais, l’idée d’un tel modèle de croissance, mettant en avant le critère de durabilité et tenant compte du fait que les ressources naturelles sont épuisables, fait l’objet de nombreuses définitions et le sujet est matière à polémiques. Les occidentaux voient dans le concept une solution à la crise économique. Pour de nombreux pays en développement dont le Cameroun, ces ressources représentent une chance de relancer la croissance et sortir de la pauvreté. Autre point d’achoppement et qui concerne le Cameroun, c’est la question de la contribution à la réduction des gaz à effet de serre, notamment par la préservation des forêts. Il est d’autant plus difficile pour les pays développés de demander aux pays du Sud de s’engager dans des efforts contraignants de réduction d’émissions de CO2 quand 1,3 milliard de personnes restent à ce jour dépourvus d’électricité et que presque autant vivent avec moins de 1,25 dollar par jour.
Ces différents enjeux font annoncer un échec par de nombreux observateurs, avant même que le sommet n’ait commencé. Les négociateurs n’ont pas pu convaincre l’ensemble des parties prenantes jusqu’ici, à se mettre d’accord sur la moitié des points à l’ordre du jour. Au sein de la délégation camerounaise, on devrait retrouver des responsables du ministère de l’environnement et de nombreux acteurs de la société civile. L’Afrique une fois encore arrive à ce sommet en rangs dispersés. Une partie de ses Etats ont donné le droit formel à Denis Sassou Nguesso, d’être le porte-parole du continent. Dans un discours prononcé le 05 juin dernier à Brazzaville, il a reprécisé les priorités qu’il défendra en son nom. Sa position devrait notamment être l’idée soutenue par la France de mettre un accent sur une meilleure gouvernance mondiale, mais aussi il devrait pouvoir défendre l’idée d’une plus grande coopération entre pays du sud dans le cadre de grand regroupement climatique. Toutefois, L’Afrique du sud préfère défendre ses intérêts aujourd’hui dans le cadre des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), le Maghreb lui se positionne dans le cadre d’une union méditerranéenne, et certains pays contestent la légitimité de Sassou Nguesso. Le Cameroun placé au c ur du continent Africain, vit au quotidien les altérations progressives en rapport avec la terre et le climat. Dans sa partie septentrionale, la poussée désertique est un problème majeur et un risque pour les millions de personnes qui y vivent. Dans sa partie sud, la déforestation est une autre préoccupation qui prive de nombreuses populations autochtones de leur habitat naturel, autant qu’elle participe à l’augmentation de l’effet de serre. Pourtant on n’aura pas particulièrement ressenti un vrai débat national autour de cette participation au Sommet de Rio+20. Preuve comme le disais Jacques Chirac ancien président français lors d’un sommet analogue il y a 20 ans. « Notre maison la terre brûle, et nous regardons ailleurs »
