La promotrice Béatrice Lottin Same fait le point des préparatifs
Avant tout pouvez-vous présenter ce concept à ceux qui ne le connaissent pas, c’est quoi le Weddin art?
C’est un salon de mariage et il faut préciser au public qu’il ne s’agit pas d’une foire. Dans une foire on retrouve tous les secteurs d’activités or le Weddin art c’est un salon et il y a une nomenclature à respecter. Ce sont les professionnels des métiers du mariage. Dans mon salon, ceux-ci se retrouvent pendant une semaine pour promouvoir leurs produits. C’est pour permettre à tous ceux qui organisent des mariages et des réceptions de connaitre sans trop de maux de tête le traiteur qu’il faut selon sa bourse, le décorateur, la robe de mariée, le styliste. L’autre volet c’est promouvoir les jeunes créateurs qui n’arrivent pas à se faire un nom. C’est un peu cela le Weddin art.
Quel bilan faites-vous de la 1ère édition tenue en novembre 2009. Un succès, un échec ou entre les deux?
Je ne parle jamais d’échec. Tous les coups que je peux encaisser, je prends comme un succès. Comme quelqu’un le disais le succès ce n’est pas d’aller de réussite en réussite, mais c’est de se relever à chaque fois qu’on tombe, et tel est le cas avec moi. J’en ressors avec une grande expérience, beaucoup d’intelligence, de sagesse et de force. La preuve en est que je me relève avec la deuxième édition qui est déjà reçue à bras ouvert. J’arrive même à dire que je suis pratiquement entrain de faire le plein de mes stands. Ceux qui ont cru en moi sont revenus cette année, il y a des entreprises qui ont observé de loin et qui ont réagi pour cette autre édition. Ils ont cru au concept et ont dit voila quelque chose de novateur, ca change un peu de ce qu’on a l’habitude de voir. Je pense que cette année ont aura une très belle fête.
L’édition 2010 se tiendra non pas à la place du gouvernement comme l’année dernière, mais au Castel Hall. Pourquoi ce changement de site?
Il est possible que nous repartions à la place de gouvernement un peu plus tard. Compte tenu de la superficie du Castel Hall, je suis obligée de dire à certaines personnes qu’il n’y a plus de place pour leur secteur d’activité. Aujourd’hui je vais au Castel hall parce que la première édition a été très lourde. Mais c’est un site génial, c’est vrai que c’est surdimensionné mais quand l’évènement commence à prendre de l’ampleur on est obligé. Nous l’avions gracieusement obtenu de la communauté urbaine, mais l’aménagement est très lourd. Aussi, il faut reconnaitre que le Castel hall est assez sécurisant.
L’année dernière, près de 70 exposants étaient attendus et une trentaine seulement ont effectivement répondu présents, combien y en a-t-il déjà à ce jour?
J’arrive à faire le plein, on a toutes catégories d’exposants, à l’intérieur nous pouvons avoir quarante cinq exposants sur une surface de 9m2, hors mis l’espace réservé aux créateurs et stylistes, et à l’extérieur nous avons près de vingt cinq qui sont des entreprises, des banques, des assurances. Ils ont des produits à proposer aux jeunes et futurs mariés.
Qui retrouve-t-on au salon du mariage?
Déjà comme visiteurs vous avez tout le monde. Du côté des exposants vous avez tous ceux qui font dans l’art de la table. La décoration full option, des stylistes, les bailleurs de logistiques, c’est-à-dire ceux qui proposent des salles de fête à louer comme les hôtels etc, les prêts à porter, les accessoiristes, bijoutiers, fournisseurs de cadeaux, imprimeurs et concepteurs de supports visuels, des vidéastes, photoreporters parce qu’ils font partie des prestataires du mariage, les animateurs. Nous avons inclus un autre volet, les banques, les assurances, le crédit foncier et je vous explique pourquoi. Le mariage est la base d’une famille et une famille qui n’a pas de couverture est légère. Le Weddin art étant le salon aux solutions du mariage, nous invitons les assureurs à proposer des produits adaptés à toutes les couches sociales. Les banques parce qu’elles ont des produits comme les crédits-mariage, on sait ce que coûte l’organisation d’un mariage. Le crédit foncier parce qu’il faut un logement à tout le monde. Ils ont des produits qu’on appelle prêt et épargne logement que beaucoup ne connaissent pas.
Cette année en termes d’innovations on va assister à la célébration de mariages collectifs, peut-on voir en cela le soutien que vous apporte le gouvernement?
Oui ! Le gouvernement à créé ce concept pour permettre à ceux là qui n’ont pas de moyens ou qui vivent dans le concubinage, utilisons ce terme trivial que je ne n’aime pas beaucoup, de légaliser leur union. Nous avons approché le délégué du ministère de la promotion de la femme et de la famille qui a tout de suite salué l’initiative. Ils ont donc convoqué les délégués d’arrondissements pour que les couples se fassent enregistrer. Ils m’ont promis un soutien technique pour l’organisation de la cérémonie, elle aura lieu le 02 octobre sur le site du Weddin art.
Autre innovation, l’évènement se tiendra aussi dans la ville de limbé du 12 au 17 octobre
En effet nous avons reporté la date de limbé tout simplement parce qu’il y a un autre évènement dans cette ville à partir du 14. Limbé étant une petite ville, on n’a pas voulu se confronter à cet autre évènement. Mais nous y serons avant la fin de cette année parce qu’ils ont aimé l’initiative d’organiser un Weddin carnaval ainsi qu’un défilé de mode. Ces choses leur manque là-bas. Le délégué du gouvernement de la ville de Limbé nous attend à bras ouvert.
Y a-t-il d’autres innovations?
Oui. Par exemple cette année nous avons des parrains. Je dis des parrains parce que c’est un couple. Comme nous sensibilisons les gens sur toutes les questions essentielles liées au mariage, nous avions besoin d’un couple qui a une expérience sur le sujet. Et donc Félicité et Joseph Antoine Bell, mariés depuis plus de trente ans ont accepté de nous accompagner durant toute l’aventure du weddin art. Ils sont des modèles pour moi dans le mariage. Nous aurons des tables rondes notamment sur la problématique de la dot dans notre société et sur les moyens mis à la disposition des jeunes par les banques et assurances pour leur épanouissement dans leur vie de couple. Nous avons aussi lancé un concours du plus beau gâteau de mariage, le gagnant sera présenté lors de la soirée de gala. Justement la soirée de gala qui sera en faveur des malades de l’émission « Urgences » qui passe sur Canal 2 International. Le comité d’organisation a décidé à l’unanimité d’apporter un soutien à ces enfants qui sont malades, certains qui n’ont plus de famille, qui souffrent moralement et physiquement. Nous voulons emmener les gens à réagir, pour garantir la santé à ces enfants même si ce n’est pas à 100%. Nous avons contacté des pharmacies pour avoir des bons de médicaments, et une société de jeux de la place va offrir des cartes à gratter, et un pourcentage des gains sera également reversé à cette uvre humanitaire. Comme musiciens nous avons Ruth Kotto et Henri Dikongue, qui seront les invités spéciaux en plus de plusieurs autres artistes résidant au pays.
Vous avez choisi cette année le thème de la dot. Parlez-nous-en.
C’est un thème très important pour nous. On aurait pu prendre autre chose, mais je dis sans dot, il n’y a pas de mariage chez nous. Pour prendre femme chez les Bassa, les Béti c’est un chemin de croix. C’est à peine si on ne vous demande pas d’aller arracher un Baobab. C’est très pénible. Et compte tenu de la conjoncture économique actuelle, est ce que tout le monde a les moyens de doter une femme? C’est la raison pour laquelle nous avons invité les professionnels pour venir en parler au cours de notre table-ronde. Il faut élever le ton. Moi j’ai élevé le ton en disant qu’il faut que ça s’arrête ! La dot est devenue un moyen de commerce. La surenchère de la dot fragilise le couple et ne responsabilise pas les gens. Aujourd’hui ça n’encourage pas les jeunes à se marier et favorise plutôt le concubinage. Je dis et ça fait peut être grande gueule, il faut que nos parents comprennent que nous n’avons plus les moyens.
D’après vous doit-on bannir la dot?
Non, on ne peut pas bannir la dot. Je ne suis pas contre la dot, mais je suis contre le commerce qu’il y a autour aujourd’hui. Il faut que ça reste symbolique et qu’on facilite la tâche à tout le monde.