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«Samuel Eto’o à la Fecafoot, c’est le temps des footballeurs », Par Emile C. Bekolo, Expert-comptable

L’élection de Samuel Eto’o Fils comme président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) le 11 décembre 2021 est une bonne nouvelle pour le football Camerounais, Africain et Mondial. Malgré son échec lors de la précédente élection à la présidence de la Fecafoot, Joseph Antoine…

L’élection de Samuel Eto’o Fils comme président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) le 11 décembre 2021 est une bonne nouvelle pour le football Camerounais, Africain et Mondial. Malgré son échec lors de la précédente élection à la présidence de la Fecafoot, Joseph Antoine Bell avait déjà ouvert la brèche dans la forteresse, préparant ainsi l’accès des anciennes gloires du football à la tête de la Fecafoot.

Samuel Eto’o Fils a l’avantage d’avoir été un footballeur de classe mondiale avec un palmarès exceptionnel, connu et respecté dans tous les coins de la planète. Il a par ailleurs joué dans les plus grands clubs de football du monde et connaît de ce fait le fonctionnement des meilleures organisations de football du monde. Il a travaillé ou négocié avec les plus grands annonceurs et sponsors du monde.

Tous ces atouts constituent son « fonds de commerce ». Il est l’incarnation parfaite du «football business» actuel, car il allie la réussite sportive à la réussite économique, les deux vont ensemble et doivent coexister. La Fecafoot devrait tirer avantage de l’arrivée à sa tête de Samuel Eto’o ; sur le plan sportif, les choix des entraineurs devaient être meilleurs, et la gestion des équipes nationales qui devrait être plus professionnelle ; sur le plan du business, les recettes de sponsoring et des rencontres sportives devraient connaître une forte augmentation par rapport aux années précédentes.

Aussi, il a la capacité d’apporter l’électrochoc qui permettrait de recréer un engouement parmi les supporters désabusés, et de relancer un championnat national de football moribond. Le Cameroun vient d’investir des centaines de milliards de francs CFA dans la construction d’une dizaine de stades de football, parmi lesquels les stades ultra-modernes d’Olembe à Yaoundé et de Japoma à Douala.

Qui d’autre qu’une personnalité de la trempe de Samuel Eto’o à la tête de la Fecafoot pour attirer les compétitions internationales de football au Cameroun, les matches amicaux internationaux, pour entretenir et rentabiliser à long-terme ces stades ? Pourquoi ne préparerait-il pas une candidature du Cameroun pour l’organisation de la Coupe du Monde de football en 20XX ? Permettez-nous de rêver un peu !

Pour réussir comme président de la Fecafoot, Samuel Eto’o devra être tout le contraire de ce qu’il a été comme capitaine des Lions Indomptables, où il n’a pas su être à la hauteur de son prédécesseur, le «capitaine courage» Rigobert Song. A la tête de la Fecafoot, il devra rassembler sans être complaisant avec les tricheurs, rajeunir l’équipe managériale avec de jeunes talents innovateurs, intègres et travailleurs, donner une place prépondérante aux anciens footballeurs car ne l’oublions pas, il s’agit avant tout de prendre des décisions de football et ils le connaissent mieux que quiconque.

Il devra s’entourer de technocrates pour avoir les expertises managériales nécessaires dans son équipe. Par ailleurs, contrairement à ce qui a été annoncé durant sa campagne, Samuel Eto’o devra toucher la rémunération dont il a droit conformément aux textes de la Fecafoot , quitte à lui de la reverser à des organismes de charité. Le fait pour un dirigeant d’une organisation publique de ne pas toucher sa rémunération est une mauvaise pratique de gestion et ouvre la porte à la mauvaise gouvernance.

Il faut mettre en place de bonnes pratiques de gestion pérennes. Ne pas toucher sa rémunération même quand on est « milliardaire » est plutôt un mauvais exemple. Le risque majeur qui pourrait menacer la présidence de Samuel Eto’o à la Fecafoot et qui pourrait entacher sa réputation et sa crédibilité, se situe dans la gestion financière de la Fecafoot qui est réputée avoir des systèmes bien implantés de détournements de fonds, de surfacturations, de fausses factures, etc.

Il ne lui sera pas facile de mettre fin aux mauvaises pratiques sans la mise en place de systèmes comptables, de contrôle interne et de contrôle de gestion très performants. L’élection de Samuel Eto’o à la présidence de la Fecafoot pourrait ouvrir la voie à celle de Didier Drogba en Côte d’Ivoire et pourquoi pas à celle d’El Hadj Diouf au Sénégal, pour le grand bien du football africain.

Une nouvelle ère pleine d’espoir s’ouvre peut-être pour le football Camerounais et Africain, il faudrait saisir cette fenêtre d’opportunité et souhaiter à Samuel Eto’o de réussir, il en a les moyens à condition qu’il fasse preuve d’humilité et qu’il ne se laisse pas prendre en otage par son clan.

Par Emile C. Bekolo, Expert-comptable

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