Les deux fillettes offrent leur premier concert officiel ce soir au Centre Culturel Français de Douala
Elles ont, ces deux bouts de chou, la musique dans la peau, comme on dit. Toutes petites, mais déjà une bonne maîtrise de soi, de l’énergie à revendre. Sur scène, en pleine séance de répétition ce mardi au CCF, les Whassom’s sont d’un naturel que nul n’aurait imaginé d’un coup. Elles sont déjà en condition. Ce qu’elles sont aujourd’hui, il a fallu le construire. Au gré de multiples péripéties, manque de moyens et surtout la disparition de leur « tantine » qui leur avait donné la voix. Une histoire passionnante, celle de Sasha, 09 ans est élève en classe de 6ème au Lycée Bilingue de Déido, et de sa cadette Shine, 07 ans, élève en CE2 à l’école Saint Gérard de Déido.
La volonté de grand père
Whassom, le nom que porte ce duo Sasha et Shine, était le nom de leur grand père. Ce dernier avait toujours souhaité que ses enfants fassent de la musique, mais non, ce n’est pas leur affaire. Encore moins celle de Marie Christine, la mère de ces deux petites merveilles. Seule Sandrine Richelle, la s ur cadette de la famille avait suivi la voie que montrait leur père. Seulement, elle avait besoin de compagnie pour faire chemin dans cet univers. Très vite, elle jette son dévolu sur Sasha dès sa naissance, et deux ans plus tard sur Shine. Surtout que celle-ci avait surpris tout le monde, à six mois, elle mimait des chansons, raconte Marie Christine. Ayant donc lu un fort talent chez les deux fillettes, Sandrine décide d’en faire ses inséparables. Elle les amène à tous les concerts, les entraine au chant, bref les façonne.
Mais le bonheur que vivent les trois « amies » ne sera que de courte durée. Sandrine, « notre tata et coach » dit Shine, décède le 13 juillet 2009 « des suites d’un paludisme cérébral » nous apprend sa s ur aîné Marie Christine, les larmes aux yeux. Le tournant qui a faillit tout gâcher. A ce moment, c’est comme si le ciel était tombé sur la tête des enfants. Elles ne veulent plus rien faire. J’ai dû abandonner tout ce que je faisais, mes petites activités, pour me consacrer à elle et leur permettre de croire encore en leur rêve. Leur redonner la force, rebooster leur moral n’a pas été facile poursuit-elle.

Aujourd’hui c’est Julie, « la petite s ur de notre maman » qui joue le rôle de manager. Malgré les difficultés financières, la famille a pu produire en juin dernier le premier album des Whassom Singers, dit The Whassom’s. J’y ai mis toutes mes économies, et aujourd’hui je suis très fier de leur avoir redonné le sourire confie Marie Christine. «Mes premiers pas» est le titre de cet opus, dans lequel les deux fillettes révèlent leur façon de voir le monde qui les entoure, et dont elles découvrent les multiples facettes au fil des jours. Un monde plein d’égoïsme, de jalousie et de guerres inutiles. Et elles en parlent comme si elles pouvaient y faire quelque chose. En tout cas c’est leur but, que de pouvoir à travers leurs chansons, la plupart écrites par leur défunte tata, apporter leur pierre à la construction d’une société harmonieuse. Tout en gardant les principes de travail et de respect à elles prescrite par leur maman, celle qui se félicite aujourd’hui d’avoir atteint son objectif. Les aider à réaliser leur rêve. Ceci grâce aussi au centre Culturel Français qui nous offre là une opportunité exceptionnelle, surtout que par manque de moyens nous n’avons pas pu faire la promotion de l’album. Le concert s’annonce riche en émotions, un cocktail de bonheur, d’amour et de nostalgie.
