Une centaine de personnes ont dénoncé vendredi 23 septembre à Ziguinchor la candidature du président sortant à l’élection présidentielle prévue en 2012
La manifestation s’est tenue au siège du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie/Takku defaarat Sénégal (RSD/TDS). Des représentants des organisations syndicales et de la société civile, des partis politiques membres du M23 ont pris part au meeting. A cette occasion, le coordonnateur du M23 Ibrahima Badji a invité les Casamançais, à l’image des autres Sénégalais, à « s’opposer » à la candidature du président Wade. Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile au Sénégal, lors d’un meeting à Dakar, le vendredi 23 septembre dernier, un ultimatum au président Abdoulaye Wade, jusqu’à la fin du mois d’octobre pour renoncer à briguer à un nouveau mandat en 2012. Nous réaffirmons notre opposition à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade et nous lui donnons jusqu’à fin octobre pour renoncer à sa candidature à la présidentielle de l’an prochain, a déclaré le porte-parole du mouvement, Alioune Tine, devant plusieurs centaines de personnes rassemblées Place de l’Obélisque.Nous lui donnons jusqu’à la Tabaski, fête musulmane de l’Aïd el-Kébir qui sera célébrée fin octobre ou début novembre, pour qu’il renonce à sa décision de se porter candidat, a-t-il dit. Interrogé sur le délai choisi pour l’ultimatum, M. Tine a affirmé: L’objectif est de faire en sorte que sa candidature ne soit même pas déposée.
Selon les dispositions légales au Sénégal, le Conseil constitutionnel doit publier fin janvier 2012, la liste des candidats autorisés à prendre part au scrutin présidentiel, dont le premier tour est prévu le 26 février 2012. Plus nous allons approcher de la date (de dépôt des dossiers des candidats à la présidentielle), plus nous allons assister à de fortes tensions. Donc, mieux vaut que la décision de retrait de la candidature (du président Wade) soit prise tôt, avant la Tabaski, a poursuivi Alioune Tine. Le peuple vient de fixer à Wade un ultimatum. On attend jusqu’à la Tabaski, et s’il ne renonçait pas, ce seront des manifestations tous les jours, tous les jours, jusqu’à son départ, comme pour (Zine el Abidine) Ben Ali, président tunisien chassé du pouvoir en janvier suite à un soulèvement populaire, a de son côté affirmé à Haïdar el Ali, leader d’un parti écologiste et autre responsable du M23. L’objectif du M23 était également de faire entendre pendant ce meeting la voix des Sénégalais. La foule a ainsi vu monter sur scène un représentant des familles de victimes du naufrage du Joola, puis un membre de l’intersyndicale de la Sonatel, le principal opérateur de téléphonie du pays. Sont également venus témoigner un handicapé, puis un habitant de la banlieue inondée, entre autres.
Durant le meeting, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la candidature de Wade, 85 ans, élu une première fois en 2000 pour sept ans, puis réélu en 2007 pour cinq ans après une modification de la Constitution instituant un quinquennat renouvelable une fois. M. Wade a annoncé en 2009 qu’il se représenterait en 2012, après avoir dit le contraire après sa réélection de 2007. Sa candidature est soutenue par ses partisans, qui affirment qu’il peut se représenter, tandis qu’elle est contestée par des opposants, une partie de la société civile et l’opinion sénégalaise, arguant qu’il doit céder le fauteuil après deux mandats présidentiels consécutifs maximum. Qu’il parte, parte, parte, pouvait-on entendre dans la foule levant le poing ou faisant le geste d’une personne qu’on chasse, en référence au président. Sur des pancartes ou banderoles, on pouvait notamment lire: SMS à Wade: Mame, bayi jotna, Papy, l’heure du départ a sonné; Wade, yemal, dégage! ou encore ALERTE – Non à la candidature de Wade.
