Le président sortant Abdoulaye Wade a reconnu la victoire de l’ex-Premier ministre, à l’issue du deuxième tour qui s’est déroulé dimanche 25 mars 2012
L’ex-Premier ministre du Sénégal, Macky Sall, est devenu le dimanche 25 mars 2012, le nouveau chef de l’Etat à l’issue du second tour de la présidentielle. Abdoulaye Wade son adversaire et président sortant, a reconnu sa défaite avant même les résultats officiels d’un scrutin qui s’est déroulé finalement sans heurts. Mes chers compatriotes, à l’issue du second tour de scrutin les résultats en cours indiquent que Macky Sall a remporté la victoire, a déclaré le président Wade, selon un communiqué diffusé dimanche dans la soirée par la présidence sénégalaise. En dépit des craintes suscitées par la candidature très contestée de Wade, 85 ans, et qui cherchait un troisième mandat, la victoire acceptée de son ancien ministre et Premier ministre qu’il appelait son « apprenti », semble désormais chose admise. Comme je l’avais toujours promis, je l’ai donc appelé dès la soirée du 25 mars au téléphone pour le féliciter, a expliqué le chef de l’Etat sortant. Wade a aussi salué le peuple sénégalais pour sa mobilisation autour de ce scrutin. Vous avez été nombreux… à vous rendre aux urnes et à voter librement, dans le calme et la sérénité, et je vous félicite tous et toutes pour la part déterminante que chacun de vous a jouée dans ce processus, a-t-il ajouté. Une rhétorique reprise aussi par Macky Sall. Ce soir (dimanche), un résultat est sorti des urnes, le grand vainqueur reste le peuple sénégalais, a-t-il déclaré de son côté lors d’une conférence de presse à Dakar. Je serai le président de tous les Sénégalais, a-t-il promis, remerciant notamment le président Wade pour son appel téléphonique.
Une élection finalement sans heurts
Les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant ce lundi ou demain mardi dans la soirée. La campagne pour le premier avait laissé craindre que le Sénégal qui n’avait jamais fait l’expérience d’un coup d’Etat, bascule dans un cycle de violences. Des manifestations avaient éclaté lorsque le Conseil constitutionnel avait validé la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat, estimant que le premier ne devait pas entrer en ligne de compte dans l’application de la nouvelle règle institutionnelle limitant à deux le nombre de mandats présidentiels mais introduite après l’arrivée au pouvoir de Wade en 2000. Six personnes avaient été tuées dans ces manifestations pré-électorales et la France et les Etats-Unis avaient fait part de leurs doutes sur cette nouvelle candidature du président sortant. Mais le premier tour s’est déroulé dans un calme inattendu.
Macky Sall hérite cependant d’un pays dans lequel Abdoulaye Wade a engagé des grands chantier. Le nouvel homme fort de Dakar sera donc très attendu notamment sur le plan économique. Son programme de campagne prévoyait un renforcement des institutions démocratiques du pays et une réorganisation du secteur de l’énergie pour lutter contre les pannes de courant chroniques. Il a aussi promis de réduire les taxes sur les produits de première nécessité, tels que le riz. Macky Sall veut également relancer les initiatives visant à mettre un terme à la rébellion rampante en Casamance, à l’époque, une destination touristique de premier choix.
Le nouveau président élu au Sénégal est un ancien proche d’Abdoulaye Wade, dont il fut tour à tour ministre de l’Energie et des Mines puis de l’Intérieur avant d’être nommé Premier ministre et de devenir, après la réélection de Wade en 2007, président de l’Assemblée nationale. Il hérite aussi d’un poste occupé par les grands du Sénégal, notamment, Léopold Sédar Senghor (1960-1981), Abdou Diouf (1981-2000) et.. Abdoulaye Wade.