D’après l’administrateur de la Société civile de l’art musical déchu depuis le 7 mars 2012, ses déboires viennent de la Pca de cette société
Version des faits
C’est l’une des informations majeures à retenir de la conférence de presse populaire organisée à Douala ce 29 septembre 2012. Seulement, Raymond Tchengang, qui, pourtant, était parmi les panélistes, n’a pas parlé ce jour. «Raymond Tchengang ne parlera pas aujourd’hui (le 29 : Ndlr). Ainsi en a décidé son collège d’avocats. Nous voulons que les choses se passent comme chez les Américains. Lors du procès de Dsk, ce sont ses avocats qui parlaient », soutient le président du collège des avocats. C’est justement Me Frédéric Tongo Mbia qui déclenche les hostilités. Dans une salle de conférences de l’hôtel Sawa prise d’assaut par une centaine de journalistes et une bonne grappe d’artistes musiciens. Docteur en droit et avocat au barreau du Cameroun, le président du collège des avocats de Raymond Tchengang dans cette affaire prend près de deux heures, pour servir aux journalistes la version des faits de cet opérateur économique ayant pignon sur rue à Douala. Maître Jean Jacques Makolle entre en matière dans la phase des questions. Frédéric Tongo Mbia et Jean Jacques Makolle reviennent en détails sur la genèse du litige, le début du conflit ouvert et la procédure devant le juge des référés. « Nous sommes venus vous dire la vérité, pas un son de cloche. Car, il y a un côté qui ment », martèle Frédéric Tongo Mbia. Le côté qui ment, d’après lui, c’est la Socam. « Il est question de restaurer la vérité et que notre client soit réhabilité dans tous les plans », clament les avocats. En clair, Raymond Tchengang réclame son titre d’administrateur de la Socam. « Moi à sa place, je ferais pareil », encourage Frédéric Tongo Mbia. Pour lui, la décision du conseil d’administration de la Socam démettant Raymond Tchengang de son titre d’administrateur est illégale et insensée. «Notre client, au départ, a simplement demandé à Odile Ngaska de lui remettre des documents pour vérification, parce qu’il a reçu des informations faisant état de ce qu’il y avait des détournements à la Socam. Cette dernière a refusé et c’est après cela qu’il a officialisé sa demande, en la saisissant à nouveau par courrier », narre Frédéric Tongo. « Notre client demandait deux choses. L’obtention des documents de la gestion de la Socam et la convocation d’un conseil d’administration en urgence », poursuit l’avocat, en s’étonnant du comportement de la Pca de la Socam. « Odile Ngaska a répondu par des menaces de sanctions, au lieu de répondre aux griefs de notre client », s’indigne-t-il. Ces menaces sont d’ailleurs mises en exécution, puisque la déchéance de Raymond Tchengang est prononcée lors du conseil d’administration du 7 mars 2012. C’est pour cette raison, explique-t-il, le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif a été saisi, avec comme principale demande, la condamnation d’Odile Ngaska et autres à remettre à Raymond Tchengang l’intégralité du dossier qui a servi de base aux sessions du conseil d’administration ordinaire et extraordinaire du 7 mars 2012.
Sommation
D’après les avocats, toutes les décisions du tribunal ont tourné en faveur de Raymond Tchengang. Ici, on accuse vertement la Pca de la Socam d’être à l’origine de cette crise. « Si elle remettait ces documents, on aurait pu éviter cette situation », apprend-on. Un argumentaire vite battu en brèche par le camp de la Pca de la Socam. C’est d’ailleurs ce camp qui est le premier à se faire illustrer. En effet, à la mi-septembre 2012, la Socam a mis à la disposition des médias les décisions de justice du tribunal de première instance de Yaoundé centre qui « frappent et condamnent cet ancien administrateur de la Socam ». En parcourant ces importants textes, il est bien indiqué que « Sommation et interdiction formelles sont faites au requis Tchengang Raymond de se servir désormais et à quelque moment que ce soit, du titre de Membre du conseil d’administration de la Socam dont il est statutairement déchu depuis le 7 mars 2012 ». Les mêmes décisions de justice précisent que « Injonction est également faite à sieur Tchengang Raymond, de cesser la campagne de désinformation et de calomnie qu’il a engagée à travers certains médias au préjudice de la Socam ».Enfin la justice rappelle au président de sociétés « que de tout refus d’obtempérer , la société requérante tirera toutes les conséquences statutaires et légales nécessaires, notamment la saisine des instances disciplinaires et répressives conformément aux textes en vigueur ». Par ailleurs l’ordonnance N° 583/C du 23 août 2012 de la chambre des référés du tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif de la Cour d’appel du centre est encore plus explicite. En tout cas, les proches d’Odile Ngaska disent être déçus par Raymond Tchengang. « Madame le Pca, dont le souci permanent est de rassembler tous les acteurs du secteur de l’art musical au Cameroun, avait ouvert ses bras et son coeur à Raymond Tchengang aujourd’hui, il se retourne contre elle », indiquent-t-ils.