Réunis au sein de l’association, AREFOP, les fonctionnaires à la retraite dénoncent.
Après des années de dur labeur, nombreux sont les fonctionnaires qui aspirent à une retraite bien méritée. S’ils pensent notamment à un repos normal, les retraités au Cameroun déchantent assez vite au vu de leurs nouvelles conditions. Que ce soit dans le secteur privé ou public, les problèmes sont nombreux. Si dans le secteur privé singulièrement, l’on estime que la condition du retraité est un peu abordable, dans la fonction publique, « tous cadres confondus et dans tous corps relevant de ce département ministériel, la retraite est plutôt une punition qui plane comme une épée de Damoclès au dessus de la tête de tout fonctionnaire de l’Etat en activité », regrette Moïse Nyemb, retraité. Le secrétaire exécutif de l’association des retraités de la fonction publique, AREFOP, dénonce également le fait que certains fonctionnaires réduisent leur âge, afin de rester le plus longtemps possible en activité. Et pour cause, se retrouver du jour au lendemain sans emploi et ne devant vivre que d’une pension désormais, n’est pas toujours chose facile, compte tenu du fait que l’accès aux droits relatifs au départ en retraite, s’apparente parfois à un chemin de croix. L’Arefop depuis quelques années, est montée au créneau pour dire NON à cette situation, et demande que le retraité camerounais puisse pleinement jouir de ses droits, « car au Cameroun, la retraite est le chemin le plus court pour mourir », selon M. Nyemb.
Les retraités revendiquent
Les membres de l’association, égrènent le chapelet de revendications, dont l’amélioration de la pension des retraités face à l’augmentation du pouvoir d’achat. « Où sont passées nos cotisations au Crédit foncier pendant des décennies ? », « pourquoi les banques ne veulent-elles pas accorder de crédit aux retraités au moins en ce qui concerne les avances scolaires ? », « combien d’entre nous sont partis à la retraite sans bénéficier d’une seule distinction honorifique alors qu’ils ont servi la nation avec loyauté ? », s’interrogent les fonctionnaires retraités. Toujours au chapitre de revendication, ils demandent la possibilité pour un instituteur ou un PLEG retraité, d’avoir accès à l’agrément relatif par exemple, à la création d’un établissement scolaire, voire à sa gestion, etc. Au-delà de ce chapelet de revendications, l’Arefop apprécie certes les avancées effectuées par le gouvernement pour améliorer les conditions des retraités, mais estime qu’il reste encore beaucoup d’action à mener. Et c’est un combat qui concerne tout le monde, précise l’Arefop. Pour sa part, elle entend permettre au retraité de se ressourcer en son sein, et peu à peu, explorer pourquoi pas, des voies d’une reconversion, afin d’éviter l’oisiveté et vivre plus longtemps. C’est dans cette optique que depuis quelques mois, l’association a entamée les démarches nécessaires auprès des différentes administrations, « pour leur proposer des solutions en faveur des retraités de chaque corps de l’Etat, dans un partenariat gagnant – gagnant », selon Moïse Nyemb.