Après l’arrestation du Dg, trois autres responsables l’ont rejoint à la prison centrale de Kondengui la semaine dernière
Au total déjà quatre responsables de la Société de développement du Coton (Sodecoton) qui sont détenus à la prison centrale de Kondengui de Yaoundé. Après le directeur général Iya Mohammed, c’est autour de Jean Fouapou, ingénieur principal des travaux agricoles, Abdoulahi, caissier, et de Lucien Fotso, cadre comptable d’être rattrapés par la justice dans le cadre de cette affaire de détournement de deniers publics à la Sodecoton. Selon des sources, un conseil extraordinaire serait programmé pour demain mardi 25 juin dans les services du gouverneur à Garoua ville siège de l’entreprise. La même source précise qu’un seul point sera à l’ordre du jour à savoir une «communication spéciale du représentant de l’Etat» qui sera donnée par le gouverneur de la région du Nord Otto Wilson Joseph. Et selon des indiscrétions, elle portera sur la nomination d’un nouveau directeur général de cette entreprise et un PCA.
La Sodecoton faut il le rappeler, est une entreprise camerounaise d’État créée en 1974 pour gérer la filière coton. Sa mission est d’organiser la production et la commercialisation du coton sur l’étendue du territoire. Elle détient plusieurs sites de production à travers le Cameroun. Sa privatisation totale est exigée par le Fonds monétaire international (FMI) depuis 1997 mais rejetée par les paysans, ce qui a abouti à une privatisation partielle. La Banque mondiale souhaitait que la privatisation s’accompagne d’une ouverture du marché à la concurrence. Mais d’autres spécialistes conseillaient de conserver l’intégrité de la filière, avec comme actionnaire principal la CFDT, partenaire technique de la Sodecoton depuis des décennies. Devenue entreprise para-privée, détenant un quasi-monopole du marché du coton au Cameroun, la Sodecoton ne possède plus de plantations de coton, mais travaille en partenariat avec les producteurs camerounais. En 2003 la Sodecoton était la 3e entreprise du Cameroun après la SONARA et les Brasseries du Cameroun. Elle était aussi classée 8e parmi les entreprises africaines les plus performantes.