Le chef de l’Etat camerounais s’est confié à la fin de la rencontre aux journalistes de la télévision nationale
Le président de la France, François Hollande, et son homologue du Cameroun, Paul Biya, ont eu un tête à tête, samedi 13 octobre 2012, en marge des travaux du 14ème Sommet de la Francophonie qui se tennait à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Un échange que le dirigeant camerounais a présenté comme normal : «j’ai eu des contacts avec beaucoup de chefs d’Etat, il était normal que je discute avec le président français que je n’ai pas vu depuis son élection. On a eu des entretiens cordiaux, francs, j’en ai profité pour le féliciter non seulement pour son élection, mais aussi pour réaffirmer la force de la coopération qui existe entre la France et le Cameroun», a expliqué Paul Biya, dans un entretien diffusé sur la télévision nationale (CRTV). Le président camerounais a fait savoir que ces échanges avec François Hollande ont porté essentiellement sur la sécurité en Afrique. « Nous avons fait un tour d’horizon sur les problèmes de sécurité dans le golfe de guinée et en Afrique de l’ouest au Mali. Nous sommes arrivés aux mêmes conclusions, il faut renforcer la coopération et lutter contre ces fléaux », a ajouté Paul Biya, qui a aussi fait savoir que François Hollande était l’invité de son gouvernement et du peuple à la tête duquel il se trouve. « J’ai profité de cette occasion pour redire au président Hollande tout le plaisir que le peuple camerounais et son gouvernement auraient à l’accueillir dans une visite officielle au Cameroun » a conclu Paul Biya.
Au Cameroun, de nombreuses analyses relayées par les médias ont souvent fait état du climat de tension qui existait entre la France et le Cameroun, notamment sur la question de la transition politique. François Hollande est le quatrième président français à devenir homologue du chef de l’Etat camerounais, arrivé au pouvoir depuis 1982. Une situation qui comme celle de beaucoup de pays dans la même situation, soulève des critiques au sein de l’opinion publique en France. Le nouveau président alors qu’il était en campagne, avait montré une volonté d’avoir une attitude tranchée avec des régimes verrouillés sous la domination d’une seule personne. Une analyse des propos tenus par François Hollande lors d’une récente interview exclusive accordée à la chaîne de télévision France 24 permet de dire que la question des droits de l’Homme a dû se glisser dans la conversation. « Je reçois les chefs d’Etat de tous les pays du monde. Il n’y a pas toujours que des démocrates, je le regrette, mais j’ai des relations d’Etat à Etat. Chaque fois que je reçois un chef d’Etat, africain, d’une autre origine ou d’un autre continent, je leur parle de la situation dans leur pays, non pas pour m’immiscer, non pas pour m’ingérer, mais parce que je leur dois cette franchise» a déclaré François Hollande au cours de cette interview. La rencontre entre les deux hommes intervient alors que l’Ambassadeur Bruno Gain de France, a fait part de sa déception, à la suite de l’octroi de 15 ans de prison à un français d’origine camerounaise. Une réaction qui a suscité la réaction du gouvernement via son ministre de la communication.
