Sommet de l’union africaine: Des discussions houleuses pour une fin fructueuse

Compromis sur la création d'une "Autorité" commune, refus de coopérer avec la CPI... Les dirigeants africains se sont mis d'accord…

Compromis sur la création d’une « Autorité » commune, refus de coopérer avec la CPI…

Les dirigeants africains se sont mis d’accord sur presque tout

Les Etats africains ont décidé qu’ils « ne coopèreront pas » avec la Cour pénale internationale (CPI) pour l’arrestation du président soudanais Omar el-Béchir, ont indiqué des délégués vendredi soir à l’issue de la réunion. Les dirigeants africains clôturaient vendredi dernier un sommet de trois jours à Syrte (Libye) en débattant de la Cour pénale internationale (CPI), peu appréciée par l’hôte du sommet, Mouammar Kadhafi. Le président soudanais est sous le coup depuis mars d’un mandat d’arrêt de la CPI. Il est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

Dans sa résolution, le sommet de l’UA fait observer notamment au Conseil de sécurité de l’ONU de ne pas avoir répondu à sa demande de suspendre les poursuites contre Omar el-Béchir.En conséquence, il a été décidé que les Etats membres de l’UA « ne coopéreront pas » avec la CPI « dans l’arrestation et le transfert » du président soudanais. Cette décision est on ne peut plus surprenante, 30 Etats africains ayant ratifié les statuts de la Cour. Ce qui veut dire que la majorité des Etats présents à Syrte aurait du pencher pour la coopération. Dans un ensemble de discussions marathon, d’autres problèmes ont été au centre des débats. Ainsi la série de conflits et de crises qui minent le continent sont passées au crible, avec une attention particulière à la Somalie.

Autre réussite de ce sommet, très tard dans la nuit du jeudi 02 à vendredi 03 juillet dernier, les dirigeants africains sont parvenus à un compromis pour créer une « Autorité » commune qui « coordonnera » les politiques de défense et les relations internationales, mais sans les pouvoirs étendus souhaités par Mouammar Kadhafi.
D’après une information rapportée par RFI, les discussions d’après de nombreux participants ont été vives, notamment sur la délicate question des abandons de souveraineté en matière de défense et d’affaires étrangères. En effet, deux positions paraissaient inconciliables au soir de jeudi. Le Nigeria et le bloc de l’Afrique australe, auquel il faut ajouter l’Ethiopie, ne voulaient pas entendre parler d’une « Autorité continentale » aux pouvoirs élargis. De l’autre coté, ceux qui souhaitaient que la future Autorité gère les questions diplomatiques et de défense du continent africain avec un « Monsieur Défense » et un « Monsieur Affaires étrangères », ont dû faire des concessions.

Dans la nouvelle Autorité, un secrétaire s’occupera entre autre de la défense commune c’est à dire des opérations multinationales. Un autre aura en charge, la politique étrangère du continent c’est à dire par exemple, la défense des intérêts de l’Afrique dans les négociations internationales sur le commerce ou le climat. Mais le président Kadhafi dont l’ambition d’un superpouvoir africain a plané tout au long des discussions n’aura pas obtenu des Etats qu’ils abandonnent la moindre parcelle de leur souveraineté au plan intérieur. Il a néanmoins obtenu une avancée sur la voie des « Etats-Unis d’Afrique » qu’il appelle de ses v ux.
Elle sera notamment chargée « de la coordination de la politique étrangère et de la coordination de la politique de défense du continent ». Rien n’est acquis cependant. Pour entrer en vigueur, la création de l’Autorité devra être ratifiée par les Parlements des 53 membres de l’UA.
Selon le document adopté par le sommet de Syrte, elle sera entre autres chargée de « coordonner les positions des Etats membres de l’Union africaine lors des négociations internationales ». Elle pourra aussi « parler au nom » de toute l’UA « au sein des organismes internationaux, notamment dans le domaine de la politique extérieure, sur mandat des Etats membres ».

Elle devra coordonner « la mise en uvre de la politique africaine commune de défense et de sécurité, ainsi que les stratégies et la mobilisation des ressources nécessaires pour la défense du continent ». Enfin l’ambiance de réprobation à l’encontre de l’invitation du président iranien ahmadi Nedjad a du porter ses fruits. Ce dernier a annulé son déplacement à Syrte. D’autre part, de nombreux spécialistes du développement communautaire en Afrique font remarquer que les ambitions du guide Lybie ont occulté les vrai problèmes de l’Afrique à savoir ; l’accès à la santé, à une alimentation permanente et saine et enfin les questions de développement durable.


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