Le chef de l’Etat camerounais pourrait se rendre en Guinée Equatoriale en réponse à la dernière visite-invitation de son homologue Obiang Nguema
Aucune information officielle ne le confirme encore, mais le président Biya du Cameroun, devrait se rendre pour le 7ème sommet des chefs d’Etat des pays du groupe Afrique Caraïbe et Pacifique (ACP). Un sommet placé sous le thème L’avenir du Groupe ACP dans un monde en mutation: enjeux et opportunités. Deux indices pour conforter cette position, la récente visite du président Obiang Nguema au Cameroun et la présence sur le terrain de l’équipe spéciale des reportages du déplacement du chef de l’ Etat de la CRTV. Ce sommet se présente comme une étape importante pour les 79 pays-membres du Groupe ACP, qui compte 40 pays parmi les moins développés et 30 petits états insulaires en développement. Des représentants des principaux organismes internationaux, tels que la Commission Européenne, l’Union Africaine et différentes agences des Nations Unies, ainsi que des gouvernements partenaires, seront également présents. Dès ce matin Les discussions sur l’avenir du Groupe ACP porteront sur les enjeux commerciaux, notamment les accords de partenariat économique avec l’Union Européenne, ainsi que la nature des relations ACP-UE en général. Les chefs d’État parleront également de la paix, de la sécurité et de la bonne gouvernance des états et régions ACP ; de l’avenir du financement du développement (y compris le Fonds européen de développement) et des partenariats faisant suite au Partenariat de Busan ; de la coopération plus poussée au sein du Groupe ACP ; et des partenariats diversifiés, notamment avec des groupes tels que les pays BRICS. Une session sur l’environnement, le changement climatique et la sécurité alimentaire, et un dialogue de haut niveau sur l’énergie et le développement durable sont également à l’ordre du jour.
Difficile de savoir de quel poids pourrait véritablement peser le Cameroun à une telle rencontre. Mais de toute évidence, la Guinée Equatoriale ne souhaitait pas faire sans la présence de l’économie la plus diversifiée de sa zone. Le Groupe ACP a été créé en 1975 sous la forme d’une organisation intergouvernementale. Tous les membres, à l’exception de Cuba, partagent une relation privilégiée avec l’Union européenne au titre de l’Accord de Partenariat ACP-UE (« l’Accord de Cotonou »), qui repose sur des relations commerciales, une coopération au développement et un dialogue politique. Le Soudan du Sud deviendra le 80ème pays-membre de l’ACP lors de sa prochaine adhésion à l’Accord de Cotonou. Aujourd’hui pourtant ce groupe continue d’être fragilisé parmi les Etats de son principal partenaire l’UE. Seulement 11 des 27 pays de l’union économique ont validé les accords économique. De vraies raisons existent à cela. Le groupe ACP manque de cohérence dans son positionnement, avec des objectifs économiques et parfois idéologiques totalement différents, voir opposés. Le deuxième grief est celui du volume des échanges. La France par exemple en 2010 a effectué 5 fois plus d’échanges avec la Suisse, qu’avec l’ensemble des pays ACP. Une autre faiblesse des ACP est le manque d’échanges entre ses membres. Peu d’entre eux produisent des biens et services compétitifs. Les statistiques estiment qu’on a à peine 4% des échanges opérés entre les pays membres du groupe. La substance des ACP reste finalement des accords économiques avec l’union européenne, qui sont fortement marqués par la critique des organisations de défenses des droits collectifs dans certains pays membres. certains acteurs dénoncent des accords commerciaux qui plombent la compétitivité des pays ACP au détriment des produits européens. Le bilan du sommet de Malabo est fortement attendu mais on voit mal ce qui pourrait y sortir de pertinent. Les ACP ont cessé de séduire, et même la France qui en était le mentor semble vouloir mettre fin à la pratique du paternalisme.
