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Sommet mondial sur la sécurité dans le golfe de Guinée: Le ministre de la communication informe la presse

Intégralité du propos liminaire du ministre Issa Tchiroma Bakary « Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de la Communication, Monsieur…

Intégralité du propos liminaire du ministre Issa Tchiroma Bakary

« Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de la Communication,

Monsieur l’Inspecteur Général,

Messieurs les Conseillers Techniques N°1 et N°2, Madame,

Messieurs les Inspecteurs,

Madame, Messieurs les Directeurs et Chefs de Divisions, Madame, Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs des Organismes sous-tutelle,

Chers Collaboratrices, Chers Collaborateurs,

Mesdames, Messieurs les Journalistes,

Chers Invités,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais tout d’abord vous souhaiter à toutes et à tous une chaleureuse bienvenue dans cette salle de conférence de mon département ministériel, devenue familière des rencontres que nous tenons régulièrement, dans le souci d’informer l’opinion publique sur les points saillants de l’actualité nationale et internationale.

Je vous remercie d’avoir comme d’habitude, répondu avec promptitude à l’invitation que je vous ai adressée, pour nous entretenir cette fois, sur l’imminence d’un événement de première importance pour notre pays et pour l’ensemble de la communauté internationale.

Il s’agit de l’organisation ici en terre camerounaise, les 24 et 25 juin 2013, du tout premier sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de la Commission du Golfe de Guinée sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée.

Comme vous le savez certainement, au plan géographique, le golfe de Guinée est constitué par cet espace maritime situé à l’ouest de notre Continent, qui inclut au sens le plus strict huit (08) pays bordés par l’océan Atlantique: le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigéria, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon, Sao Tomé et Principe, auxquels s’ajoutent aujourd’hui deux autres pays: le Congo-Brazzaville et l’Angola.

Mais en son acception la plus large, le golfe recouvre un champ politique beaucoup plus étendu, qui implique les deux grandes sous-régions de l’Afrique Centrale et de l’Afrique de l’Ouest.

Les organisations sous-régionales qui structurent ces deux ensembles, à savoir, la CEEAC et la CEDEAO regroupent dix (10) Etats pour la CEEAC et seize (16) pour la CEDEAO.

Ce sont les Chefs d’Etat et de gouvernement de ces pays qui ont décidé de se retrouver au Cameroun les 24 et 25 juin prochains, pour harmoniser et intégrer leurs positions respectives, en vue d’une sûreté et d’une sécurité maritimes plus efficaces dans le golfe de Guinée.

De nombreux pays observateurs prendront également part aux travaux, au nombre desquels l’Allemagne, la Belgique, le Brésil, la Chine, l’Espagne, les Etats-Unis, la Fédération de Russie, la France, la Grande-Bretagne et le Japon.

En outre, des invités spéciaux et les représentants des organisations internationales sont également attendus. Je citerai sans être exhaustif: le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour l’Afrique Centrale, le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, le Directeur Général de l’Office des Nations Unies contre le Crime et la Drogue, le Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine, le Président de la Commission de l’Union Européenne, le Secrétaire Général de l’Organisation Maritime Internationale, le Secrétaire Exécutif de la Commission du Golfe de Guinée, le Président de la Commission de la CEDEAO, les Secrétaires Généraux de la CEEAC et de la CEDEAO, le Secrétaire Général de l’organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le Secrétaire Général de l’OIPC-INTERPOL, le Président de la Commission Régionale des Pêches du Golfe de Guinée, ainsi que tous les Chefs de Missions Diplomatiques accrédites à Yaoundé.

Cet événement est donc de la plus haute importance, autant du point de vue du niveau de participation qu’au plan des intérêts géostratégiques et géo-économiques qu’il met en jeu.

Sans doute faudrait-il dire un mot sur les enjeux que représente cette partie de l’Afrique dont fait partie notre pays.

D’abord, de par sa composante Afrique Centrale et particulièrement à la charnière de celle-ci avec l’Afrique de l’Ouest où se trouve la façade maritime du Cameroun, le golfe de Guinée est en contact avec toutes les autres sous-régions de l’Afrique. II est donc classé comme incontournable pour toute question qui touche à l’Afrique.

Ensuite, les découpages géopolitiques du siècle en cours la confirment comme « zone utile»; ce qui en fait, comme on aime à le décrire dans le vocabulaire de cette géopolitique, «un espace convoité» et «un espace pivot» du monde extra-occidental.

Au plan écologique, le golfe de Guinée revêt un intérêt de taille, en raison de la richesse de sa biodiversité, avec en particulier des écosystèmes propices à la nidification d’oiseaux et autres refuges d’espèces maritimes rares, auxquels il faut ajouter d’importantes réserves halieutiques estimées à ce jour plus d’un million de tonnes. A cela, il faut ajouter une production d’environ 600 000 tonnes par an.

Mais, comme on le sait, le golfe de Guinée est avant tout réputé pour son important potentiel énergétique. Le pétrole constitue en effet sa première ressource naturelle, qui en fait la principale région pétrolière d’Afrique. A titre d’illustration, le golfe de Guinée héberge à ce jour l’un des plus grands gisements de pétrole «off-shore» connus au monde, qui représente jusqu’à 24 milliards de barils de réserves, soit à lui seul, 4,5% des réserves mondiales.

Vient ensuite le gaz encore abondamment sous-exploité dans la région.

S’agissant des routes maritimes, le golfe de Guinée présente là encore un intérêt stratégique, dans la mesure où on estime que, de l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud et vice-versa 90% des échanges se font par voie maritime et que la plupart d’entre eux transitent par le golfe de Guinée.

On comprend alors que cette zone du continent africain se trouve aujourd’hui particulièrement exposée à de multiples convoitises, ainsi qu’à une insécurité grandissante.

De nombreuses attaques y sont ainsi perpétrées, soit en zone maritime, soit dans les parties continentales, mais en provenance de la mer.

Ce sont, pour ne citer que ces quelques exemples: des attaques et vols à main armée qui sont le fait de groupes organisés, des détournements de tankers chargés de cargaisons de brut, des enlèvements d’opérateurs dans le secteur du Pétrole avec demandes de rançons, du sabotage de plate-forme d’exploration ou de production pétrolières ou encore de pipelines terre-mer.

Au total, l’Organisation Maritime Internationale dénombrait dans le golfe de Guinée en 2009,46 attaques, en 2010, 38 attaques, 53 en 2011 et 60 en 2012, avec certes une grande disparité par pays allant de 25% des attaques recensées au Nigeria, jusqu’à des niveaux plus bas de l’ordre de 2% au Cameroun.

A cette situation d’insécurité pour le moins alarmante, s’ajoute celle de la pêche illicite pouvant à terme se révéler comme une source d’instabilité et d’obstacle au développement des populations riveraines.

Depuis le durcissement de l’administration américaine sur le trafic de drogues en provenance des Pays de l’Amérique latine, l’écoulement se fait désormais via l’Afrique à destination des Etats-Unis ou l’Europe, avec pour principale plaque tournante, le golfe de Guinée.

A ce sujet, l’Office des Nations Unies contre le Crime et la Drogue a établi qu’en 2010,18 tonnes de cocaïne estimées à 125 milliards de dollars américains sont partis de l’Amérique du Sud, pour être acheminées en Europe centrale, après avoir transité par le golfe de Guinée ou l’Afrique du Sud.

C’est fort d’un tel constat que le Cameroun a pris la tête d’une initiative africaine, pour une stratégie intègre de lutte contre ce fléau grandissant.

De fait, lors de la 28e réunion ministérielle du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies sur les Questions de Sécurité en Afrique Centrale qui s’était tenue en septembre 2008, le Cameroun fut le premier de tous les pays aujourd’hui concernés, à suggérer la tenue d’une conférence internationale sur la piraterie maritime.

Cette idée a été ensuite plusieurs fois réitérée par les différentes délégations camerounaises aux assises du Comité consultatif.

Elle a finalement pris corps, soutenue en cela par d’autres pays africains au cours de la 6727e séance du Conseil de Sécurité des Nations Unies le 29 février 2012 à New-York, au terme de laquelle a été prise la résolution 2039. Cette résolution demandait entre autres (je cite) «aux Etats de la région du golfe de Guinée, d’agir sans tarder, à l’échelle nationale et régionale, avec le concours de la Communauté internationale lorsque cela est possible, sur la base d’un accord mutuel, en vue d’élaborer et de mettre en uvre des stratégies nationales de sécurité maritime, prévenir et réprimer les actes de piraterie et les vols à main armée en mer, ainsi que poursuivre les auteurs de ces crimes et de punir quiconque en sera reconnu coupable» (fin de citation)

La même résolution encourageait en outre (je cite à nouveau) «la coopération régionale, en particulier pour ce qui est d’adopter un code de conduite en matière de lutte contre la piraterie internationale dans le golfe de Guinée à cette fin» (fin de citation).

Sans doute que c’est cet engagement du Cameroun pour cette cause qui a amené l’ensemble des États du golfe de Guinée, réunis à Cotonou au Bénin au mois de mars dernier, à porter son choix sur notre pays, pour abriter le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, de la CEDEAO et de la Commission du Golfe de Guinée – le premier du genre qui va s’ouvrir lundi prochain ici même à Yaoundé.

Il s’agit d’une indéniable victoire diplomatique pour notre pays et pour notre Chef d’Etat. C’est aussi une reconnaissance internationale de son engagement en faveur des grandes causes nationales et supranationales, pour la protection des biens et des personnes, le progrès des nations et l’épanouissement des populations.

Je relevais il y a un instant, qu’en dépit de l’insécurité grandissante dans le golfe de Guinée, le Cameroun figurait encore au bas du tableau statistique de ces occurrences à la fois néfastes et immorales.

Ce sont, à n’en point douter, les résultats des efforts déjà produits au plan interne par notre stratégie de lutte contre cette forme d’insécurité, avec notamment les actions menées par notre Marine nationale et le Bataillon d’Intervention Rapide (le BIR).

Vous convenez donc avec moi que le choix du Cameroun pour abriter ce Sommet n’est pas fortuit.

C’est dans cette optique que le Chef de l’État a prescrit la forte mobilisation des ressources tant humaines que logistiques pour la réussite de cet événement. A cet effet, le Président de la République, Son Excellence Paul Biya, a mis sur pied un Comité National d’Organisation avec pour mandat la conception, l’organisation et la coordination de toutes les activités nécessaires à la préparation et au bon déroulement de ces assises, en liaison avec la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (la CEEAC).

A ce jour, je puis vous rassurer que le Cameroun est prêt à accueillir les différentes délégations conviées à ce Sommet.

En ce qui concerne la communication, elle figure en bonne place parmi les composantes les plus déterminantes du dispositif mis en place pour la pleine réussite de ces assises. Ainsi, une campagne de sensibilisation démarre aujourd’hui même à travers les médias nationaux, afin de sensibiliser au maximum nos populations sur la tenue et les enjeux de ce Sommet.

Des facilités seront en outre organisées à l’intention des médias pour les accompagner dans la couverture des différentes activités dudit Sommet.

Des instructions ont été données pour qu’il soit accordé une large place à la presse nationale dans l’attribution des accréditations, ainsi qu’à l’accès aux délégations étrangères prenant part à ces travaux.

Dès ce soir, le site Internet du Sommet sera mis en ligne à l’adresse suivante : www.golfedeguinee2013.cm. Il permettra un accès plus fluide aux informations relatives au Sommet.

Entre autres dispositions, deux centres de presse dotés d’une connexion Internet à haut débit seront ouverts à tous les journalistes accrédités, sur le site de l’événement au Palais des Congrès et ici au Ministère de la Communication, dans la salle de conférences du bâtiment annexe.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

La communauté internationale vient, par le choix porté sur notre pays pour l’organisation de ce Sommet, d’administrer, s’il en était besoin, la preuve de la respectabilité, de la notoriété et du crédit dont jouit le Cameroun à travers le monde.

Cette responsabilité est donc incommensurable. Je vous demande par conséquent de savoir la porter, à travers le rôle qui est le vôtre, en tant que producteurs de l’information, cette information par laquelle notre pays transparaît aux yeux du monde.

De nombreuses personnalités de haut rang et autres hôtes de marque séjourneront parmi nous. Sachons leur offrir notre hospitalité légendaire. Mais sachons aussi les conforter dans le choix qu’ils auront porté sur notre cher et beau pays, pour servir de cadre à leur réflexion ainsi qu’aux importantes décisions qu’ils s’apprêtent à prendre pour le bien-être de nos nations respectives.

Je vous remercie de votre aimable attention».


leseptentrion.net)/n