Soudan: Le nord et le sud vont-ils s’unir ?

La réponse est attendue du 9 au 15 janvier par référendum des chrétiens sudistes Les Sud-Soudanais se prononcent à partir…

La réponse est attendue du 9 au 15 janvier par référendum des chrétiens sudistes

Les Sud-Soudanais se prononcent à partir du dimanche 9 janvier sur leur indépendance dans un référendum attendu depuis plus de 50 ans par une population qui devrait opter pour la partition du plus grand pays d’Afrique. Le pays est actuellement divisé entre un Nord arabo-musulman et un Sud afro-chrétien. Personne n’y croyait trop il y a encore quelques semaines, mais le référendum du Sud-Soudan aura bien lieu du 9 au 15 janvier, malgré d’importants retards dans l’organisation qui avaient fait craindre un report du scrutin. Tout est prêt. Nous avons distribué le matériel électoral dans tous les points prévus, c’est maintenant à la commission référendaire de l’acheminer dans les bureaux de vote, a déclaré Denis Kadima, chef des opérations référendaires et électorales de l’ONU. Nous sommes prêts à 100% pour ce grand jour, a renchéri le vice-président de la commission responsable d’organiser le référendum, Chan Reec. A ces garanties s’ajoute un vent d’optimisme quant au futur des relations entre les ex-ennemis du Nord et du Sud, même en cas de sécession. Personnellement, je serai triste en cas de division du Soudan. Mais je célèbrerai votre décision, même si vous choisissez la sécession, a déclaré mardi 4 janvier, le président Omar el-Béchir lors d’une rare visite à Juba, la capitale sudiste. Quelque 3,9 millions de Sudistes, majoritairement au Sud-Soudan, mais aussi les minorités au nord et à la diaspora, se sont inscrits sur les listes de ce scrutin, point d’orgue de l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à la seconde guerre Nord-Sud qui a fait deux millions de morts. Le Nord, musulman et en grande partie arabe, et le Sud, qui se définit comme africain et chrétien, entretiennent des relations tumultueuses depuis des lustres en raison de l’esclavagisme, puis des différends politiques et religieux notamment sur le rôle du pouvoir central à Khartoum et la laïcité de l’Etat.

Même si le Nord et le Sud négocient toujours le partage de la manne pétrolière, dans la perspective d’une indépendance du Sud après le référendum du 9 janvier, il semble déjà acquis que le Nord disposerait de moins de recettes qu’auparavant, peu importe la formule de partage établie. Le président Omar el-Béchir a lui-même admis en fin décembre, une probable chute des revenus pétroliers et répété l’intention du gouvernement de diversifier son économie. Notre politique pour avoir une économie stable et flexible continuera en tenant compte des changements internationaux et en se prémunissant contre l’impact (…) de la perte des recettes pétrolières, a-t-il dit. Le Soudan produit actuellement 500.000 barils par jour, mais les trois-quarts de cette manne gisent dans des zones limitrophes et au Sud-Soudan. Le pétrole représente par ailleurs 90% des exportations de ce plus grand pays d’Afrique, et donc la première source de devises étrangères. Le pays a déjà annoncé son intention de relancer la filière agricole afin de compenser les pertes pétrolières. Avec ses terres arables irriguées par le Nil, le potentiel du Nord-Soudan fait des envieux parmi des pays arabes et asiatiques, qui se sont bousculés au portillon pour acquérir des droits à long terme sur ces terres et produire au Soudan de la nourriture exportée dans leurs pays. Cette stratégie permet en théorie de doper les exportations agricoles du Soudan, et donc de récolter des devises étrangères, mais elle ne permet pas nécessairement d’assurer la sécurité alimentaire du pays.

L’économie du Nord-Soudan risque de subir de plein fouet la sécession du sud du pays
bbc.co.uk)/n