Economie



Le président du conseil interministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale, à travers une correspondance signée le 02 août 2022, a ordonné au gouverneur de la BEAC de suspendre de manière « immédiate » le processus de recrutement des agents d’encadrement supérieur.

Climat de tension entre l’UMAC et la BEAC ; avec au cœur du problème le recrutement des agents d’encadrement supérieur.

En effet, le président de l’UMAC, Hervé Ndoba cite les incidents significatifs qui sont de nature à altérer la crédibilité du concours de recrutement des agents de la BEAC. Selon la présidence de l’UMAC, la publication des premiers résultats de ce concours fait apparaître des situations et exemples dont il est certain, du moins, qu’ils portent indubitablement et gravement préjudice à l’image de la BEAC.

Au vu de ces éléments, « je vous instruis de surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement », a écrit Hervé Ndoba dans sa correspondance.

D’après la présidence de l’UMAC, l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer des tâches d’évoluées à la BEAC par des chefs d’Etat, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité de chance, transparence et exigence permanente de compétence.

Il va plus loin. « De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence. » écrit le PCA de l’UMAC au gouverneur de la BEAC.

« Une évaluation approfondie en sera faite par le Conseil d’Administration de la BEAC et le Comité Ministériel de l’UMAC ». Il demande au gouverneur de convoquer des sessions extraordinaires afin que des mesures adéquates soient prises et que des orientations précises soient communiquées.

Abbas Mahamat Tolli réagit

Pour le gouverneur de la BEAC, « le recrutement en cours est conduit et organisé par un cabinet international et choisi par un appel d’offres international ».

« Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.

Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.

Après présenté les textes de l’institution : le gouverneur indique que : « aucun organe ne saurait s’immiscer dans les attributions du Gouvernement de la BEAC exercées en toute transparence et dans l’intérêt supérieur de l’Institution, sans causer d’entorse aux principes de subsidiarité et de gouvernance sus évoqués, ainsi qu’au sacro-saint principe de l’indépendance de la Banque Centrale ».

C’est pourquoi : « Il me parait de toute évidence que contraindre le Gouverneur de la Banque Centrale à convoquer des sessions extraordinaires du Conseil d’Administration et du Comité Ministériel sur une question relevant purement de la gestion opérationnelle, est contraire aux Statuts de la Banque Centrale (article 47.5) et constituerait un dangereux précédent »

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