Sud-Soudan: L’indépendance proclamée ce 9 juillet 2011

La partition du plus grand pays du continent africain sera donc officielle Après cinq décennies de conflit avec le Nord,…

La partition du plus grand pays du continent africain sera donc officielle

Après cinq décennies de conflit avec le Nord, et un référendum qui scinde en deux nations le plus grand pays d’Afrique, le Sud-Soudan accédera le samedi 9 juillet à son indépendance. Des cérémonies seront organisées à Juba, la capitale du nouvel Etat, en présence des représentants de la communauté internationale ainsi que du président soudanais Omar El-Béchir. Un certain nombre de questions clés restent cependant en suspens dans une région où plus de 2000 personnes ont été tuées depuis le début de l’année. Six mois après le référendum qui a entériné la scission avec le Nord, les habitants du Sud-Soudan vont voir leur souhait exaucé. C’est quelque chose que les gens attendaient depuis plusieurs années. C’est un moment que nous célébrerons avec joie, a déclaré Mangar Gordon Marial, un porte-parole officiel du gouvernement du Sud-Soudan. Les gens sont très excités à l’approche de ce jour, car c’est le jour de la liberté, a-t-il ajouté.

Les célébrations se dérouleront à Juba, autour du mausolée de John Garang, le chef de file charismatique de la rébellion sudiste décédé en 2005 dans un accident d’hélicoptère. Au programme des festivités: Des parades militaires, des danses traditionnelles, une cérémonie pour hisser le drapeau de la République du Sud-Soudan et la signature de la Constitution transitoire par le premier président du pays, Salva Kiir. La tâche du 193e Etat mondial et 54e Etat africain, riche en pétrole mais pauvre, est titanesque. Tout est à faire, explique Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS. Il n’y a pas d’infrastructures étatiques, peu d’infrastructures routières et une administration civile très faible. Tout cela va prendre du temps pour se mettre en place. Deux éléments cruciaux restent en suspens: La répartition des revenus du pétrole, dont l’essentiel se trouve dans le Sud, et le tracé de la frontière entre les deux États, notamment le sort la région d’Abyei, qu’ils se disputent et où le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé lundi dernier le déploiement de 4.200 casques bleus éthiopiens. Les négociations sont toujours en cours sur le pétrole, dont les trois quarts des 500.000 de barils produits chaque jour proviennent du Sud. C’est problématique, parce que le statu quo bénéficie plus à Khartoum qu’à Juba la capitale du Sud-Soudan, affirme Roland Marchal. Les plus optimistes espèrent que le président soudanais Omar al-Bachir, qui sera présent pour les cérémonies d’indépendance, et son homologue du Sud, Salva Kiir, parviendront très vite à un accord sur l’ensemble des contentieux. Les autres redoutent que l’euphorie du Sud soit de courte durée. Ils craignent une reprise des hostilités, soulignent que la méfiance persiste et que les tensions sont vives dans les régions pétrolifères d’Abyei et du Sud-Kordofan. De nombreux chefs d’État et de gouvernement seront également présents samedi à Juba. Les Nations unies seront représentées par leur secrétaire général, Ban Ki-moon. L’Union européenne, l’Angleterre et la France dépêcheront sur place leurs chefs de la diplomatie. Quant aux États-Unis, ils ne seront représentés que par leur ambassadrice à l’ONU, Susan Rice, et par l’ancien secrétaire d’État Colin Powell.

L’indépendance du Sud-Soudan sera proclamée le 9 juillet 2011
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La petite histoire
L’Egypte ottomane de Mohamed Ali envahit le Soudan en 1820. Les hommes de Mohamed Ahmed, dit le « Mahdi », leader religieux et politique soudanais, chassent en 1885 de Khartoum les troupes du général anglais Gordon. Le condominium anglo-égyptien durera de 1899 à 1956, date de l’indépendance. En 1955 éclate une guerre civile Nord-Sud, jusqu’en 1972. Le régime militaire du général Gaafar al-Nimeiri dure de 1969 au soulèvement populaire de 1985. En 1986, les élections multipartites sont remportées par le parti Umma de Sadek al-Mahdi, renversé en 1989 par le coup d’Etat du militaire Omar el-Béchir. De 1983 à 2005, le pays est plongé dans une autre guerre civile Nord-Sud, conflit à l’origine de deux millions de morts et quatre millions de déplacés. Le 9 janvier 2005, les rebelles sudistes signent avec Khartoum un accord de paix, qui prévoit la fin de l’application de la Charia (loi islamique) dans le Sud et accorde six années d’autonomie au Sud avant un référendum sur l’indépendance. En janvier 2011, le Sud-soudan vote la sécession à 98,83%.

En Rappel
Le Sud-Soudan, qui fait sécession du Soudan, partage ses frontières à l’Est avec l’Ethiopie, au sud avec le Kenya et l’Ouganda et à l’Ouest avec la RD Congo et la République centrafricaine. Sa superficie est de 589.745 kilomètres carrés, soit 24% de l’ancien Soudan. Sa population s’élève à plus de 8,5 millions de personnes, soit environ 20% de la population totale soudanaise. Avec la Capitale, Juba le pays compte
comme principales villes Rumbek, Malakal et Wau. La population est essentiellement chrétienne ou animisme, mais il y a également une minorité musulmane. L’anglais est la langue officielle du gouvernement. L’arabe est aussi largement parlé.

Frontières entre le Soudan du Sud et le Soudan du Nord
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