Depuis plusieurs jours, hommes et femmes se bousculent devant les opérateurs pour tenter de réinitialiser les numéros suspendus
Ils sont nombreux ceux qui ne croyaient pas que les suspensions des lignes seraient opérationnelles un jour et ce sont eux que l’on voit depuis le 1er décembre entassés devant les sièges des différents opérateurs. En rang, debout ou assis, ces hommes et femmes qui aiment voir avant d’accepter, s’impatientent. Je suis là depuis 11 heures du matin, il y avait déjà un monde pas possible lance Hervé, venu faire enregistrer les numéros de son oncle et de sa s ur. Ils ont été coupés, leurs numéros ne passent pas depuis hier ajoute t-il. Tout près de lui, Sandrine se ventile avec une feuille. Il fait chaud et pourtant elle doit encore attendre que la cinquantaine de personnes qui se trouve devant elle soit servie. Je n’ai pas le choix si je veux récupérer mes numéros lance-t-elle avec désinvolture.
Plaintes
Le fait est que la date limite de cette opération, initialement fixée au 31 décembre prochain, avait été ramenée au 30 novembre par le ministre en charge des postes et des télécommunications, Jean Pierre Biyiti Bi Essam, et ce à la grande surprise de tous. Ce dernier avait au cours d’un point de presse en fin du mois dernier à Yaoundé, annoncé que les numéros non identifiés seraient suspendus à partir du 1er décembre 2010. Par la même occasion, le ministre informait l’opinion publique que tous opérateurs, au-delà de ce délai, sera tenus pour responsable de tous incidents survenus du fait d’un abonné non identifié et non désactivé en service dans son réseau. Par incident, le ministre parlait ainsi d’arnaques, d’injures, d’escroqueries et autres harcèlements. La phase actuelle de désactivation est la suite d’un épisode dont le terme était initialement fixé au 30 novembre 2009 et qui depuis lors a connu de multiples reports. Dans les rangs de ceux qui attendent de se faire réactiver leurs puces, certains se plaignent d’avoir été suspendus alors qu’ils se sont faits identifier. Je me suis faite identifiée il y a un mois par un de leurs agents qui était passé au marché, j’ai été surprise de constater qu’on désactive ma puce affirme Hortense, vendeuse de vivres frais au marché Sandaga à Douala. Une situation que l’un des agents d’identification rencontré sur place explique par le fait que les données ont pu ne pas être correctement envoyées dans le serveur central. Des difficultés inattendues qui amènent certains à s’interroger sur le sérieux de l’opération. La campagne d’identification des abonnés au téléphone mobile lancée en 2009 a pour objectif de faire le nettoyage dans ce secteur où de nombreux forfaits sont commis au quotidien. A ce jour, le ministère des postes et des télécommunications estime à 90% le taux d’identification des abonnés depuis le début de l’opération. Ce ministère qui a par ailleurs mis en garde tous les vendeurs de puces à la sauvette, ceux là-même qui selon Jean-Pierre Biyiti Bi Essam s’exposent à de lourdes sanctions. Un homme averti en vaut deux!