Le Cameroun va construire un complexe agro-industriel de 120 milliards F à Nkoteng

L’opération de paiement des indemnisations y relatives à ce projet a été lancée hier mercredi, par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt).

Cinq ans jour pour jour après la pose de la première borne de sécurisation du site devant accueillir le technopôle agro-industriel de Ouassa-Babouté, dans l’arrondissement de Nkoteng, département de la Haute Sanaga (Centre), le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmdt), Gabriel Dodo Ndoke, a effectué une descente hier mercredi sur le terrain pour procéder au lancement de l’opération de paiement des indemnisations dues aux personnes victimes de pertes des droits fonciers et de destruction des biens dans le cadre de ce projet.

A en croire le quotidien Mutations, plus de 340 millions Fcfa vont ainsi être reversés aux 123 personnes et familles impactées avant le démarrage effectif du projet qui, d’après le Minmidt, a d’ores-et-déjà reçu l’avis de soutenabilité budgétaire du ministère des Finances. Ce technopôle s’étendra sur une superficie totale de 450 hectares, pour un coût global de réalisation des travaux estimé à 120 milliards F cfa.

Le site devant l’accueillir avait déjà fait l’objet d’un décret portant expropriation pour cause d’utilité publique et d’incorporation au domaine privé de l’Etat, signé depuis le 21 décembre 2020 par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. Autour de cette infrastructure de base, seront développés des bassins de production, des centres de collecte, des unités de première transformation, etc., à cheval entre les départements voisins de la Haute Sanaga et du Mbam et Kim.

Sur le plan global, cette zone industrielle particulière s’étendra sur 574000 hectares. Selon le Minmidt, ce projet participe de la volonté du gouvernement de pallier la faible capacité du Cameroun à concevoir des produits nouveaux, à définir et à s’approprier des technologies pour les fabriquer industriellement.

« Les Camerounais ont ainsi tendance à consommer ce qu’ils ne produisent pas, et à produire ce qu’ils ne consomment pas. Un état de choses qui a suscité auprès du gouvernement camerounais la nécessité de créer de la valeur ajoutée par la transformation des produits locaux », explique-t-il. Et dans ce contexte, poursuit-il, les actions du Minmidt « s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de développer un secteur industriel moderne, compétitif et innovant, capable d’inverser la structure actuelle de la balance commerciale ».

L’objectif de la mise en place d’un parc technologique agro-Industriel ou technopôle, « est de faire converger sur une même aire géographique des instituts de formation, des centres de recherche, des espaces d’incubation, des zones industrielles ; de créer une synergie entre développeurs de savoir-faire et entreprises de production industrielle, dans des projets collaboratifs et innovants, pour mettre sur le marché des produits dont la nouveauté et la qualité devront conquérir un grand marché national et international », souligne Gabriel Dodo Ndoke.

Pour qui le riche potentiel de l’industrie des produits locaux pourrait décoller grâce à une réforme structurelle et une volonté politique fortes, dans l’harmonisation et la mise en synergie des secteurs de l’éducation, de la recherche et développement et de la production industrielle.