Polycarpe Abah Abah écope de 6 ans de prison pour tentative d’évasion aggravée

L’ex-ministre des Finances avait, courant mai 2012, profité d’un rendez-vous avec ses médecins pour se rendre à son domicile

Le tribunal de première instance de Yaoundé, la capitale camerounaise, a confirmé vendredi en appel la condamnation à 6 ans de prison de l’ancien, accusé de «tentative d’évasion aggravée» en 2012, apprend-t-on de source judiciaire.

Détenu à la prison centrale de la ville pour des faits de crimes économiques, l’intéressé avait, courant mai 2012, profité d’un rendez-vous avec ses médecins pour se rendre, en compagnie de ses geôliers, à son domicile pour, s’est-il défendu, «récupérer un colis alimentaire».

Cette bifurcation, considérée par la justice comme une tentative d’évasion, lui vaudra alors une condamnation à 6 ans de prison en juin 2012, en même temps que les gardiens de prison qui l’avaient accompagné écoperont eux aussi de lourdes sanctions disciplinaires.

Considéré par le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun comme un détenu politique, qui dénonce également un «acharnement judiciaire», Polycarpe Abah Abah a aussi, le 13 janvier dernier, écopé de 25 ans de privation de liberté par le Tribunal criminel spécial (TCS) pour «détournement de deniers publics».

Deux autres affaires similaires le visent actuellement devant la même juridiction, dont l’une portant sur 1,8 milliards FCFA et l’autre sur la gestion de la redevance audiovisuelle.


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Affaire Crédit-foncier: Abah Abah écope de 25 ans de prison

L’ancien ministre camerounais des Finances, Polycarpe Abah Abah, a été condamné à Yaoundé mardi à 25 ans de prison pour détournement de fonds publics. La justice a confisqué également 29 immeubles

Les juges du Tribunal criminel spécial (TCS) ont reconnu mardi soir l’ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, coupable de quatre chefs d’accusation pour des malversations financières estimées à environ 7,8 milliards de FCFA (près de 12 millions d’euros), après une audience qui aura duré près de neuf heures d’horloge. Ils lui ont infligé une peine de « 25 ans de prison ferme ». Il devra en outre payer 7 milliards de F CFA au Crédit Foncier à titre de dommages et intérêts, ainsi qu’un milliard de F CFA à l’Etat du Cameroun.

Joseph Edou, ex-directeur général du Crédit foncier, banque publique ; et Raphaël Meke, ancien haut cadre de cette société ont écopé, chacun, de 15 ans de prison dans le cadre de la même affaire. Evina Sylvie Chantal, Mewoulou Oyono et Thérèse Eloumba, tous accusés dans l’affaire ont été acquittés pour faits non établis.

M. Abah Abah a affirmé qu’il allait se pourvoir en cassation. « Chaque match a un aller puis un retour. Le match retour, nous allons l’engager », a-t-il indiqué, s’adressant aux juges. « Je sais que je suis innocent », a-t-il réitéré.

Sa condamnation est assortie de la confiscation de ses biens, dont 29 immeubles et des appartements, de sommes d’argent gardées sur des comptes bancaires, ainsi que de neuf véhicules.

Dans le détail, il s’agit de 11 immeubles ruraux répertoriés à Zoetelé, dans le Sud du Cameroun, région d’origine de Polycarpe Abah Abah ; d’un immeuble urbain dans certains quartiers de la capitale politique: Essos, Ekounou, Mendong, Nsimeyong, Mendong, Bastos, Nkomo, Efoulan, Mfandena, Soa, Odza, Mfou ; deux immeubles urbains à Messamendongo et cinq immeubles urbains à Minkan (localité proche de Nsimalen).

Parmi les comptes confisqués par la justice, on recense, entre autres, deux logés à la Société commerciale de Banque (SCB) et un à la Commercial-Bank Cameroun (CBC).

Les neuf véhicules saisis concernent trois tracteurs et des véhicules de différentes marques: Peugeot, Maxima, Nissan, Toyota, Rav 4, Infinity.

Les malversations dont M. Abah Abah a été reconnu coupable ont été commises alors qu’il occupait le poste de directeur des impôts, au début des années 2.000.

Après la direction des impôts, il avait été promu en 2004 ministre de l’Economie et des Finances avant d’être déchu de ce poste en 2007. Il fut arrêté quelques mois plus tard, en 2008. Il a déjà été condamné en 2012 à six ans de prison ferme pour évasion. Le 26 septembre dernier, Polycarpe Abah Abah avait été acquitté dans le cadre de l’affaire du recouvrement des créances de l’ex-Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb), affaire qui avait vu la condamnation de l’avocate franco-camerounaise Lydienne Eyoum à 25 ans de prison.

Pressé par les bailleurs de fonds internationaux, le Cameroun a lancé en 2006 une campagne dite « Epervier » de lutte contre la corruption dans le cadre de laquelle de nombreuses personnalités, dont d’anciens ministres, un ex-Premier ministre et d’anciens patrons d’entreprise publique ont été emprisonnées, certains pour de lourdes peines. Malgré cela, le niveau de corruption demeure élevé dans le pays. Selon l’Indice de perception de la corruption 2014, élaboré par l’ONG Transparency International, le Cameroun figure à la 136e position sur 174 pays, avec une note de 27/100. En 1998 et 1999, le pays avait été classé comme pays le plus corrompu au monde.

Polycarpe Abah Abah a été reconnu mardi, 13 janvier 2014, à Yaoundé coupable de détournement de deniers publics
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Le point de vue du gouvernement sur l’affaire Lydienne Eyoum

L’intégralité du point de presse accordé par le ministre de la Communication sur le sujet. Le procès de Lydienne Eyoum a été qualifié par certains médias français de procès politique

Depuis le 26 septembre dernier, date à laquelle le Tribunal criminel spécial de Yaoundé a rendu son arrêt dans l’affaire opposant le Ministère public et l’État du Cameroun d’une part, à Monsieur Abah Abah Polycarpe, ministre des Finances au moment des faits, Madame Yen Eyoum Lydienne, épouse Loyse, avocate au Barreau du Cameroun, Messieurs Baleng Maah Célestin, Huissier de justice à Douala, Engoulou Henri, ancien ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé du Budget et secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances au moment des faits, et Ngwem Honoré, directeur des Affaires juridiques au ministère de l’Economie et des Finances au moment des faits, depuis le prononcé de l’arrêt relatif à cette affaire disais-je, certaines voix, en particulier celles émanant de la défense de l’une des accusés, en l’occurrence Madame Yen Eyoum Lydienne, épouse Loyse, se sont élevées, pour crier à ce qu’elles qualifient de parodie de justice sous-tendue par une inféodation de la justice camerounaise au pouvoir exécutif, ainsi qu’à une politisation de la cause, sous le couvert d’une croisade contre les atteintes à la fortune publique.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous souhaiter, à toutes et à tous, une chaleureuse bienvenue dans cette salle de conférences de mon département ministériel, et de vous exprimer ma gratitude pour la promptitude avec laquelle vous avez bien voulu répondre à l’invitation que je vous ai adressée, à l’occasion de notre échange de ce jour.

Mesdames, Messieurs les journalistes, Chers Invités,
La campagne de presse que j’évoquais tantôt au sujet de l’affaire Ministère public et État du Cameroun contre Dame Yen Eyoum Lydienne épouse Loyse, n’a en réalité pas attendu le prononcé de l’arrêt du Tribunal criminel spécial, puisque depuis belle lurette, les obligés et autres sympathisants de cette compatriote en délicatesse avec la justice de notre pays, n’ont eu de cesse d’écumer les studios de radio ou les plateaux de télévision, pour dire qui, tout le mal qu’ils pensaient du procès intenté contre leur protégée, qui, pour dénoncer les conditions, à leur goût, inhumaines, dans lesquelles la mise en cause vivait à la Prison centrale de Kondengui.

Sans doute escomptaient-ils par un tel stratagème, susciter une émotion populaire, ou alors obtenir une mobilisation extra-frontalière qui aurait pu, soit attendrir la justice camerounaise, soit a contrario l’intimider, pour la contraindre à fausser sa recherche de la vérité et sa juste application du droit.

Le 26 septembre 2014, le Tribunal criminel spécial a donc rendu son arrêt, en déclarant les accusés Yen Eyoum Lydienne et Ngwem Honoré coupables de détournement de deniers publics et complicité de détournement de deniers publics, faits prévus et réprimés par les articles 74, 97 et 184 du Code pénal.

Madame Yen Eyoum a été condamnée de ce fait à 25 ans d’emprisonnement ferme, avec mandat d’incarcération à cet effet. Quant à Monsieur Ngwem Honoré, il est condamné à un emprisonnement à vie, avec mandat d’arrêt à l’audience.

Les autres accusés, Messieurs Abah Abah Polycarpe et Baleng Maah Célestin ont été acquittés pour faits non établis. Conformément aux dispositions du Code de procédure pénale en vigueur, le Ministère public et toutes les parties condamnées se sont pourvus en cassation devant la Cour suprême. L’affaire étant donc toujours en instance, il serait peu indiqué de faire des commentaires sur le règlement judiciaire de ce dossier.

Néanmoins, et en raison d’une part, de la polémique volontairement entretenue sur la conduite de ladite affaire, et d’autre part, des accusations d’instrumentalisation de la justice de notre pays par le pouvoir exécutif, afin d’en incurver l’issue à des fins prétendument politiques, le gouvernement a choisi de porter à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale les faits ayant amené l’État du Cameroun à saisir la justice de cette cause, puis de présenter le déroulé de la procédure qui a conduit au prononcé de la décision du 26 septembre dernier.

D’abord en ce qui concerne les faits de l’accusation:
Courant mai 1994, la société Barry dont le siège se trouve dans la ville de Douala, vire dans le compte de la liquidation de l’ex-Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB), logé à la Société générale de banques au Cameroun (SGBC), la somme de 3 milliards 697 millions 972 mille 800 francs CFA, correspondant au rachat des actions détenues par l’État du Cameroun dans le capital de l’ex-ONCPB.

Sur instruction du ministre du Développement industriel et commercial (MINDIC) d’alors, une partie de ces fonds, soit la somme de 3 milliards 219 millions 804 mille 822 francs CFA, doit être reversée aux Établissements Gortzounian, un opérateur de la filière café-cacao dans notre pays, en extinction d’une créance détenue par cette société sur l’État du Cameroun ; le reste, soit 478 millions 167 mille 978 francs CFA étant acquis à la liquidation de l’ex-ONCPB.

Contestant cette mesure ministérielle, les liquidateurs de l’ex-ONCPB obtiennent le cantonnement de la somme litigieuse, soit 3 milliards 219 millions 804 mille 822 francs CFA, dans un compte interne à la SGBC.

Le 10 juin 1994, le Tribunal de grande instance du Wouri rend à l’encontre de la SGBC, une ordonnance l’enjoignant à payer à l’ex-ONCPB la somme de 3 milliards 987 millions 972 mille 800 francs CFA, représentant le principal de la somme cantonnée, majorée des intérêts et des frais divers.

Face à la résistance de la SGBC, qui exerce un contredit sur cette ordonnance, le Tribunal de grande instance du Wouri rend un jugement le 21 octobre 1994 entérinant ladite ordonnance, laquelle sera confirmée par la Cour d’appel du Littoral le 10 mars 1999.

Rendu au niveau de la Cour suprême à la diligence de la SGBC, qui continue de résister en introduisant une demande de sursis à exécution, la demanderesse, c’est-à-dire la SGBC, essuie un énième échec par le rejet de sa demande et l’apposition de la formule exécutoire.

L’arrêt de la Cour suprême est signifié à la SGBC le 22 juillet 2000 par exploit de Me Baleng Maah Célestin, Huissier de Justice à Douala agissant pour le compte de l’État, pour un montant de 4 milliards 228 millions 323 mille 162 francs CFA.

Nouveau dilatoire de la SGBC à la suite de cette procédure, qui amène Me Yen Eyoum Lydienne en sa qualité d’avocat de l’État du Cameroun, à faire pratiquer le 22 août 2000, une saisie-attribution de créances de cet établissement bancaire auprès de la Banque des États d’Afrique Centrale (BEAC), à la diligence, une fois de plus, de Me Baleng Maah Célestin, pour un montant de 5 milliards 124 millions 497 mille 461 francs CFA, en principal, intérêts et divers frais de procédure.

Après avoir contesté cette saisie qu’elle jugeait exorbitante, la SGBC finit par proposer un règlement à l’amiable, qui se solde par un protocole d’accord avec le ministère de l’Économie et des Finances, pour le paiement à la liquidation de l’ex-ONCPB de la somme de 3 milliards 637 millions 972 mille 800 francs CFA.

Le 02 avril 2001, la SGBC tient son engagement en payant au Trésor public la somme sus-citée, contre une main levée entière et définitive de la saisie querellée, et pour solde de tout compte. Pour l’ensemble de ses diligences, Me Eyoum perçoit alors à titre d’honoraires, la somme de 379 millions de francs CFA.

L’affaire est donc réputée close, ce d’autant plus que l’entente passée entre le ministère de l’Économie et des Finances et la SGBC reçoit l’onction de la Cour d’appel du Littoral, par son arrêt de donner-acte du 08 août 2001, et qui, par là-même, scelle définitivement et de façon irrévocable le classement de l’affaire.

Mais voilà que contre toute attente, la SGBC va à nouveau être convoquée au ministère des Finances le 29 janvier 2004, c’est-à-dire trois ans plus tard, pour s’entendre notifier le fait qu’elle soit encore redevable de la somme de 3 milliards 500 millions de francs CFA, au titre du même litige.

La SGBC oppose alors son refus de s’acquitter de cette somme, dont l’exigence apparaît non-conforme au protocole d’accord précédemment signé avec le même ministère de l’Économie et des Finances, et au titre duquel elle avait respecté son engagement à payer l’intégralité de la somme qui lui était exigée.

Devant cette opposition, Me Yen Eyoum Lydienne fait pratiquer une nouvelle saisie-attribution par les soins de Me Baleng Maah Célestin, en sa qualité d’Huissier de Justice, sur les avoirs de la SGBC à la BEAC, à concurrence de 2 milliards 155 millions 971 mille 808 francs CFA.

Le 16 décembre 2004, M. Abah Abah Polycarpe, alors ministre des Finances, délivre un pouvoir spécial à Me Yen Eyoum, en sa qualité de conseil du ministère des Finances dans cette affaire, à l’effet de recouvrer les fonds, objet de la deuxième saisie-attribution.

À la suite de la décision du juge du contentieux, la BEAC émet un ordre de virement des fonds querellés en date du 21 décembre 2004.

Deux jours plus tard, c’est-à-dire, le 23 décembre 2004, M. Engoulou Henri, alors ministre délégué aux Finances, chargé du Budget, demande à Me Yen Eyoum Lydienne, par lettre-fax, de ne virer dans les comptes de l’État au Trésor public, que la moitié du montant reçu de la BEAC, c’est-à-dire la somme de 1 milliard 77 millions 987 mille 905 francs CFA, jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé sur le montant des nouveaux honoraires qu’elle estime lui être dus au titre de la seconde phase de la procédure.

Il est sans doute important d’indiquer ici qu’en agissant de la sorte, Me Yen Eyoum choisit de faire fi de l’arrêt de donner-acte du 08 août 2001 de la Cour d’appel du Littoral qui clôturait l’affaire.

C’est ainsi qu’elle va fixer ses nouveaux honoraires à la somme de 825 millions de francs CFA, en sus de ceux déjà perçus, à concurrence de 379 millions de francs CFA. De fait, que fera Me Yen Eyoum, à la suite de la lettre-fax à elle délivrée par M. Engoulou Henri ?

Me Yen Eyoum va d’abord verser l’intégralité des fonds du virement en provenance de la BEAC au titre de la seconde saisie-attribution, à savoir la somme de 2 milliards 155 millions 971 mille 808 francs CFA, dans son compte personnel N°01 001 206 676 900, ouvert dans les livres de la Standard Chartered Bank.

Par la suite, l’accusée va procéder à un second virement représentant la moitié de la somme initialement reçue, vers le compte d’une certaine société Ofaly SARL, B.P. 2820 Douala, dans laquelle elle avait droit de signature ; ce, en même temps qu’elle vire l’autre moitié au Trésor public.

Le compte de la société Ofaly, également ouvert à la Standard Chartered Bank, est identifié sous le N°01 020 112 56 7000.

Or, faut-il le rappeler, le pouvoir spécial délivré à Me Yen Eyoum pour le recouvrement des fonds représentant la seconde phase de la procédure, indiquait clairement que l’intégralité de cette somme devait être versée au Trésor public.

Au demeurant, il est établi, conformément à la loi (article 37 de la loi N°90/059 du 19 décembre 1990 portant organisation de la profession d’avocat), que les fonds reçus par un Avocat en sa qualité de mandataire d’un client ne lui appartiennent pas, et qu’ils doivent être versés dans un compte spécial intitulé « compte-client », et non dans un compte personnel.

C’est donc sur cette base que le Tribunal criminel spécial de Yaoundé a établi la culpabilité de l’accusée, et l’a condamnée à 25 ans d’emprisonnement ferme, au paiement à l’État du Cameroun, solidairement avec ses co-accusés également reconnus coupables, de la somme de 1 milliard 153 millions 444 mille 981 francs CFA, ainsi qu’à la confiscation de leurs biens saisis et placés sous main de justice. Voilà donc pour ce qui est des faits liés à la procédure dans cette affaire.

Mesdames, Messieurs les journalistes,
Permettez-moi à présent, de dire un mot sur des allégations proférées à un moment donné de cette procédure, et qui faisaient état de l’arrestation et de la détention illégales de Me Yen Eyoum, tout au long de la période ayant précédé sa condamnation par le Tribunal criminel spécial de Yaoundé.

Sur la prétendue arrestation illégale, il y a lieu de relever qu’autant la constatation de l’infraction, que l’arrestation, puis le placement en détention préventive de Madame Yen Eyoum, ont été effectués en parfaite conformité avec le Code de Procédure Pénale en vigueur au Cameroun.

Quant aux allégations relatives à sa détention arbitraire, et que ses défenseurs entendaient fonder d’une part, sur le maintien de cette détention préventive au-delà des délais légaux, c’est-à-dire au-delà d’une période de 06 mois renouvelable deux fois, donc ne pouvant aller au-delà de 18 mois, et d’autre part, sur le retard pris à leur goût dans l’enrôlement de l’affaire, force est de constater qu’il n’en a rien été.

Il y a lieu de relever qu’en réalité, dès son arrestation, Me Yen Eyoum et ses Conseils avaient multiplié à la fois des incidents de procédure et des exceptions préjudicielles, en fait, des arguties consistant à ne pratiquer rien d’autre que du dilatoire.

Je vous en donne quelques illustrations:
– Le 28 avril 2010, faisant en cela suite à son arrestation, Me Yen Eyoum a saisi le tribunal de grande instance du Mfoundi d’une requête en libération immédiate, fondée sur l’illégalité de son arrestation.
è Ladite requête a été rejetée comme non-fondée par le Tribunal le 27 mai 2010.
– La défenderesse a ensuite relevé appel de cette décision devant la Cour d’appel du Centre, qui a confirmé la décision du Tribunal.
– Poursuivant dans leur dilatoire, Me Yen Eyoum et ses Conseils se sont pourvus en cassation le 30 septembre 2010 sur cette question préjudicielle.
– Le 15 mars 2012, la Cour suprême a déclaré ce pourvoi irrecevable.
– Pour illustrer davantage cette stratégie du dilatoire, il y a lieu d’indiquer que Me Yen Eyoum et ses Conseils, outre la requête de libération immédiate sus-évoquée, ont présenté jusqu’à cinq demandes de mise en liberté, toutes rejetées par le Juge d’instruction.
– Le 08 juillet 2011, c’est-à-dire dans les délais légaux de détention provisoire tels que prévus par le Code de procédure pénale du Cameroun, Me Yen Eyoum a été renvoyée par le Juge d’Instruction devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance du Mfoundi, pour y être jugée sur les faits de son inculpation.

Comme on peut le constater, l’ordonnance de renvoi du Juge d’instruction est donc intervenue dans les 18 mois prévus par le Code de procédure pénale. Il est du reste établi que dans ce délai, le Juge d’instruction dessaisi ne pouvait plus poser aucun acte. De plus, conformément aux dispositions de l’article 262 alinéa 2, du Code de procédure pénale, et je cite :

«Lorsque l’inculpé détenu ou placé sous surveillance judiciaire est renvoyé devant le Tribunal pour crime, l’ordonnance de renvoi ne met pas fin à la détention provisoire ou à la mesure de surveillance judiciaire», fin de citation.

Or, les faits reprochés à Me Yen Eyoum et autres sont bel et bien des crimes, puisque passibles d’une peine d’emprisonnement égale ou supérieure à 10 ans.

Me Yen Eyoum et ses co-accusés sont donc restés en détention préventive jusqu’au prononcé de l’arrêt du Tribunal criminel spécial devant lequel ils étaient poursuivis, et ceci en parfaite conformité avec les lois camerounaises, donc en toute légalité.

Me Yen Eyoum et ses Conseils ont ensuite entrepris, non pas d’attaquer l’ordonnance de renvoi, mais plutôt de soulever des exceptions d’incompétence de la juridiction de jugement, et de demander de ce fait la nullité de la procédure.

Le 29 février 2012, ces exceptions ont été rejetées comme non fondées, mais ce même jour, l’accusée a interjeté appel.

La Cour d’appel du Centre a par la suite confirmé le jugement entrepris, et ordonné le retour de la cause devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi.

Une fois de plus et le même jour, l’accusée a exercé un pourvoi de la décision de la Cour d’appel devant la Cour suprême, mais elle a refusé de verser au Greffe les fonds nécessaires à la reproduction du dossier de la procédure, tel que normalement exigé, jusqu’à ce que le Ministère public ait dû procéder à ladite reproduction par ses propres soins.

La Chambre spécialisée de la Cour suprême normalement compétente pour cette procédure d’avant-dire-droit, s’est prononcée le 29 octobre 2013, et a déclaré irrecevables les recours de Me Yen Eyoum et autres, renvoyant cette fois la cause devant le Tribunal criminel spécial, au titre des dispositions transitoires prévues par la loi ayant institué ladite juridiction.

De cette succession d’incidents de procédures et de questions préjudicielles volontairement soulevés par Me Yen Eyoum et ses Conseils, on peut donc déduire que les intéressés étaient manifestement à la recherche d’un vice de procédure susceptible de faire en sorte que le dossier ne puisse pas être examiné au fond, et d’obtenir ainsi la nullité de l’ensemble de la procédure, tant les faits de détournement de deniers publics étaient patents au regard du droit commun, et y compris, à leurs propres yeux.

De la même façon, l’on a entendu parler pêle-mêle dans cette affaire, tantôt d’inféodation de la Justice par le pouvoir exécutif, tantôt de politisation du procès, ou encore des conditions de détention de l’intéressée de la Prison centrale de Kondengui, lesquelles conditions seraient inhumaines et en tout cas, insupportables.

Sur les allégations d’inféodation de la justice, nous avons voulu vous présenter ici, autant les faits ayant conduit à la poursuite de Madame Yen Eyoum et de ses co-accusés devant les tribunaux, que le déroulé de ce procès jusqu’au prononcé de l’arrêt, de manière à ce qu’une telle présentation soit de nature à parler d’elle-même, en termes d’indépendance et d’objectivité avec laquelle la Justice camerounaise aura statué tout au long de la procédure.

Et quand bien même les accusations d’immixtion, d’ingérence, en tout cas, d’influence de l’Exécutif sur le travail de la Justice venaient à être soulevées, il resterait encore à en trouver les mobiles. On nous parle d’une persécution politique.

Mais alors, qui est Me Yen Eyoum en tant qu’acteur politique au Cameroun ?
Permettez-moi d’être tout simplement interloqué face à une telle question, moi qui tout de même, ne serait-ce qu’en ma qualité de leader politique, élu de la Nation dans une vie politique antérieure et de membre du gouvernement à plusieurs reprises depuis plus de vingt ans! Vous conviendrez donc avec moi que cet argument ne saurait prospérer.

Il est tout simplement regrettable d’observer depuis un certain temps, que l’argument politique soit systématiquement brandi chaque fois que l’action publique est mise en mouvement pour mettre en accusation des justiciables, dans le cadre des poursuites consécutives à des faits de détournements de deniers publics.

S’agissant du cas présent, certains tentent de faire valoir par ailleurs le fait de la nationalité étrangère de Madame Yen Eyoum, comme pour exiger par là-même sa libération, et proclamer du même coup son immunité judiciaire.

Là encore, et quelle que soit l’influence du pays dont on peut se réclamer, le seul principe qui a cours en matière de responsabilité judiciaire, c’est celui de la territorialité dans la commission de l’infraction.

Une infraction commise dans un pays est par principe jugée par les juridictions de ce pays, et selon les lois de ce même pays, quelle que soit la nationalité de la personne poursuivie, sauf cas de force majeure nécessitant une extradition, dans des conditions du reste définies, soit par la loi du pays où l’infraction a été commise, soit par des conventions passées entre États.

Nous comprenons alors que ceux qui avancent cet argument ne veulent ni plus ni moins, que de voir notre Justice se soumettre au diktat de quelques pays étrangers. De toute façon, il y a bien des Camerounais poursuivis et incarcérés dans des pays étrangers! Le Cameroun respecte la souveraineté de ces pays, ainsi que l’indépendance de leur Justice.

Nous demandons qu’il en soit autant, lorsque des justiciables, fussent-ils de nationalité étrangère, sont en délicatesse avec notre Justice, pour des faits s’étant déroulés à l’intérieur de notre territoire national.

Pour ce qui est de la référence faite ci et là au pouvoir de remise ou de commutation de peines, dont le président de la République, Son Excellence Paul Biya a décidé, dans un passé récent, de faire usage, pour la remise en liberté de certains justiciables purgeant des peines d’emprisonnement pour diverses atteintes à la fortune publique, c’est à lui et à lui seul qu’il revient d’exercer ce pouvoir, conformément aux prérogatives que lui confère la Constitution.

Il l’a fait récemment, à une occasion à la fois historique et exceptionnelle dans notre pays, parce qu’il a estimé que ce moment pouvait justifier un élan d’humanisme et de pardon de la communauté nationale à l’égard de certains justiciables, quoiqu’ayant causé du tort à la fortune collective. Jamais en tout cas, il ne l’a fait sous une quelconque pression intérieure ou extérieure au Cameroun.

En ce qui concerne les conditions de détention de Madame Yen Eyoum, le gouvernement s’efforce autant que possible de créer un cadre de vie acceptable en milieu carcéral. Cette compatriote, fût-elle une éminente avocate, est aujourd’hui placée dans les mêmes conditions que tout détenu de son genre.

Il n’y a donc aucun acharnement dirigé contre sa personne.
Mais voyez-vous, Mesdames, Messieurs les journalistes, pour un pays comme le Cameroun, il faut aussi pouvoir arbitrer et faire des choix entre des routes, des hôpitaux, des écoles, des lycées ou des universités à construire d’une part, et d’autre part, des prisons à bâtir, dans un contexte de ressources financières jamais suffisantes.

Malgré cela, le gouvernement s’est engagé dans un programme de réhabilitation de nos espaces carcéraux qui sans doute, contribuera à améliorer un tant soit peu les conditions de vie dans nos prisons.

Je voudrais, pour terminer, dire que le chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, s’est engagé voici quelques années, dans un vaste mouvement d’assainissement des comportements en matière de gouvernance publique et de protection des biens de la nation.

Il a, pour cela, le soutien de la communauté nationale et internationale. De nombreux pays amis ne cessent chaque jour de lui témoigner leur soutien dans cette croisade qu’il mène contre les prédateurs de la fortune publique. Il s’agit là d’un enjeu de taille, dans la voie qui mène à l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.

Nous devons donc continuer de faire confiance à notre Justice et à toutes les Institutions que le chef de l’État a mises en place, pour assurer la protection de la fortune publique, et d’une manière générale, celle des biens de la collectivité nationale.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais
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Affaire ex-ONCPB : 25 ans de prison pour Lydienne Eyoum

Le tribunal criminel spécial a rendu son verdict cet après-midi à Yaoundé. L’huissier de Justice Me Baleng Maah et l’ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah ont été acquittés

Le verdict de l’affaire du recouvrement des créances de l’ex-Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb) a été rendu ce vendredi, 26 septembre 2014, en début d’après-midi au Tribunal criminel spécial à Yaoundé.

Lydienne Yen Eyoum, principale accusée, a écopé d’une peine de 25 ans de prison. L’avocate a été reconnu coupable des faits de co-action de détournement et de complicité de détournement de deniers publics. Le président du tribunal a été moins sévère que le ministère public qui avait requis un emprisonnement à vie. Cette peine de prison à vie a été rendue à l’endroit de l’ex-directeur des affaires juridiques au ministère des Finances, Honoré Gwen, en fuite.

Henri Engoulou, ancien ministre délégué aux Finances en charge du Budget, a vu l’extinction de l’action publique contre lui, du fait de son décès.

L’huissier de justice, Me Baaleng Maah, et l’ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, ont quant à eux été acquittés pour faits non établis.

C’est donc l’issue dans cette affaire qui date de 1994. La principale condamnée, Lydienne Yen Eyoum avait été avocate et conseil du ministre des Finances durant une quinzaine d’années avant son interpellation le 8 janvier 2010. Dans les faits, le procès est né d’un recouvrement des fonds de la liquidation de l’ex-Oncpb, logés à la Société générale de banques du Cameroun (Sgbc) aujourd’hui Société générale Cameroun.

Me Eyoum avait été alors constituée comme conseil par le ministère des Finances pour récupérer 3,6 milliards de F que la Banque était supposée détenir par devers elle et qu’elle devait restituer à l’Etat. Après des péripéties, des actions en justice, la banque sera sommée de restituer 2,155 milliards de F CFA à l’Etat. Lydienne Eyoum recouvrera cet argent par un pouvoir spécial accordé par le ministre des Finances de l’époque, Abah Abah. Sommes à partir desquelles, l’avocate retiendra de son gré 1,077 milliard à titre d’honoraires et considéré par la justice comme un détournement de biens publics.

Condamnée ce 26 septembre 2014, les avocats de Lydienne Eyoum ont la possibilité de se pourvoir en cassation auprès de la Cour suprême. S’il a été acquitté dans le cadre de cette affaire, l’ancien ministre des Finances, Abah Abah, devrait toutefois rester en prison du fait d’une autre procédure judiciaire liée à des détournements de deniers publics présumés du temps où il était directeur général des impôts.

Lydienne Eyoum a été condamnée à 25 ans de prison le 26 septembre
DR)/n

Affaire Lydienne Eyoum- Abah Abah: Verdict le 11 septembre

Le Tribunal a écouté les dernières plaidoiries des accusés hier. Lydienne Eyoum, Polycarpe Abah Abah et Me Baleng Maah seront bientôt fixés sur le détournement présumé de 1,07 milliards de F CFA

Les débats ont été clos mardi, 19 août 2014, au Tribunal criminal spécial (TCS) dans ce qu’il est convenu d’appeler désormais l’affaire Lydienne Eyoum. L’avocate est poursuivie en co-action avec Polycarpe Abah Abah, ancien ministre des Finances et Me Baleng Maah, huissier de justice, pour le détournement de 1,07 milliard de F CFA. Ils seront fixés sur leur sort le 11 septembre 2014.

Dans cette affaire qui date de 1994, la principale accusée est Lydienne Yen Eyoum, avocate et conseil du ministre des Finances durant une quinzaine d’années avant son interpellation le 8 janvier 2010. Elle a déjà passé plus de cinq ans en prison dans le cadre de catte affaire. Dans les faits, le procès est né d’un recouvrement des fonds de la liquidation de l’ex-Oncpb, logés à la Société générale de banques du Cameroun (Sgbc) aujourd’hui Société générale Cameroun.

Me Eyoum avait été alors constituée comme conseil par le ministère des Finances pour récupérer 3,6 milliards de F que la Banque était supposée détenir par devers elle et qu’elle devait restituer à l’Etat. Après des péripéties, des actions en justice, la banque sera sommée de restituer 2,155 milliards de F CFA à l’Etat. Lydienne Eyoum recouvrera cet argent par un pouvoir spécial accordé par le ministre des Finances de l’époque, Abah Abah. Sommes à partir desquelles, l’avocate retiendra de son gré 1,077 milliard à titre d’honoraires et considéré par la justice comme un détournement de biens publics.

Les avocats de Polycarpe Abah Abah ont toujours plaidé l’innocence de leur client expliquant que le ministre avait demandé à Lydienne Eyoum d’aller reverser la totalité des sommes dans les caisses de l’Etat. La responsabilité de la rétention de la moitié de cet argent serait attribuée, selon ces avocats, à l’ancien ministre délégué aux Finances en charge du Budget, Henri Engoulou (poursuivi avec eux mais malheureusement décédé aujourd’hui).

Dans cette affaire, tous les accusés se disent innocents, comme dans la plupart des procès pour détournement de deniers publics. Lydienne Eyoum a déjà utilisé plusieurs voix pour se faire entendre, parmi lesquelles celles des avocats français Me Christian Charrière-Bournazel et Me Caroline Wassermann qui ont envoyé une lettre au pape François pour demander sa libération. L’un de ses avocats camerounais, Me Yondo Black a même envoyé une lettre au président de la République, Paul Biya pour l’acquitement de Lydienne Eyoum. La justice tranchera le 11 septembre.


hypotheses.org)/n

Le point commun entre Vieira, Marafa, Abah Abah, Fotso, Charles Metouck, etc.

Par Jean-François

le point commun entre le footballeur Patrick Vieira, Yves Michel Fotso, Dieudonné Mballa, Abah Abah ex ministre des Finances du Cameroun, Charles Metouck, Marafa ex SG,etc. Kadhafi,Duvalier = 1 compte bancaire en suisse.

Déposer de l’argent en Suisse est bienvenu pour tout le monde. Le retirer,impossible. C’est signer son arrêt de mort..c’est la plus grosse arnaque.Vous ne pouvez pas le retirer.

La Suisse comme on a pu le constater lors de l’affaire Polansky est un nid de Juifs. Pour le Juif,l’argent c’est comme le sang pour le vampire et il est prêt à tout pour le prendre. Chaque Juif qui a un peu d’argent a un compte en Suisse et peut user et retirer de son argent comme bon lui semble: Kondorkosky,Sarkozy,Srauss kahn, Fabius, Tapi, etc.

Quand vous n’êtes pas Juif ou Israélien, le dépôt en Suisse vous garanti au Cameroun que le colonel israélien de service vous signalera immédiatement à Genève et à Yaoundé comme étant dangereux. Une procédure est déclenchée qui durera 20,30 ans. Pendant ce temps, votre argent est gelé à jamais et vous restez en prison.

Ne pas signaler aux Camerounais cet enfer appelé la Suisse est un acte antipatriotique. Avis aux Eto’o Samuel, autres ministres, commis de l’Etat et hommes d’affaires. tôt ou tard votre argent en Suisse est pris. Retirez le, si vous le pouvez encore.

L’auteur a lui même été enlevé par les Suisses, séquestré à Genève parce que les Suisses(lisez Juifs) le soupçonnaient d’avoir retiré $4millions de son compte en Suisse. Vous avez bien lu: soupçonné d’avoir retiré son propre argent en Suisse=enlevé et séquestré par les Suisses.

10 ans après cet enlèvement, cette affaire n’est toujours pas jugée.
Je dispose de documents pour prouver tout ce qui est dit ci-dessus.
Seul Dieudonné (PAS DE COMPTE SUISSE) a été balancé pour avoir investi de l’argent au Cameroun par les services de renseignements israéliens de Yaoundé qui ont leur siège social à Ringo,Yoomee et Creolink en plus, évidemment, de l’ambassade israélienne. Ils surveillent tous vos emails chez ces fournisseurs d’accès à Internet.


lematin.ch)/n

Fin de parcours pour Henri Engoulou

Décédé le 08 mai 2014, l’ex-ministre délégué aux Finances en charge du Budget ne verra pas l’issue de son procès dans le cadre de l’opération dite « épervier »

Henri Engoulou, écroué depuis janvier 2010 à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui, a rendu l’âme dans la matinée du jeudi 08 mai 2014 dans les services de réanimation de l’hôpital central de Yaoundé où il était interné depuis quelques jours. C’est le 5 mai dernier précisément, qu’il y avait été conduit au service des urgences dans un état jugé critique. Sa famille, citée par Cameroon Tribune et l’hebdomadaire Jeune Afrique, indique qu’il serait décédé d’une « fièvre typhoïde » à l’âge de 60 ans. Pour prévenir la polémique, Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary a tenu un point de presse cet après-midi pour exprimer la « compassion » du gouvernement en affirmant que Henri Engoulou est mort de sa propre maladie. Il a succombé à « diverses affections » a déclaré Issa Tchiroma Bakary.

L’ex-ministre délégué auprès du ministre des Finances, en charge du Budget avait été interpellé le 08 janvier 2010 et entendu à la direction de la police judiciaire du Centre avant d’être placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Yaoundé cinq jours après, dans le cadre d’une enquête sur des détournements de deniers publics. Le préjudice qui a conduit Henri Engoulou en prison porte sur une affaire qui l’opposait lui ainsi que Polycarpe Abah Abah (ex-ministre de l’Economie et des Finances), l’avocate Lydienne Eyoum, et consorts à l’Etat du Cameroun et au ministère des Finances. Il est reproché à ces différents acteurs le détournement de deniers publics estimés à 1,077 milliard de F CFA, de la somme totale de 2.155 milliard de F CFA reçue de la BEAC et destinée au Trésor public. L’action judiciaire s’éteint automatiquement ce jour contre l’accusé Henri Engoulou, selon les dispositions du Code pénal camerounais.

Henri Engoulou était écroué à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui depuis janvier 2010
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Opération Epervier au Cameroun: Les débuts d’une dérive?

Présenté au départ comme une opération de nettoyage, l’opération épervier suscite de plus en plus d’interrogations

Paul NGAMO HAMANI ancien administrateur provisoire de la défunte CAMAIR l’ex société camerounaise de transport aérien, aurait été aperçu dans les locaux de la police judiciaire vendredi 06 MARS 2009 à Yaoundé. Très rapidement certains médias audiovisuels de la capitale ont confirmé cette nouvelle interpellation. On a conclu à une manifestation de la vaste opération épervier, opération destinée tel qu’on la présenté à l’opinion publique à assainir les structures publiques des gestionnaires coupables. Véritable opération de charme, la population apprend chaque fois avec beaucoup de joie l’arrestation de telle ou telle grosse personnalité du gouvernement ou du régime. Mais aujourd’hui l’euphorie est passée et de plus en plus des faits ont amené à porter une analyse plus objective.

Depuis le début de l’opération épervier, on ne peut déterminer avec exactitude celui ou ceux qui mènent cette opération. On connaît en Espagne le juge Balthazar Carson ou le juge Moreno Ocampo de la CPI (cour pénal internationale de justice). Tel n’est pas le cas avec l’opération épervier ou on ne sait qui de la présidence ou du pouvoir judiciaire pilote les opérations. Cette incertitude dans les compétences s’est manifesté avec le cas de l’ex ministre Jean Marie ATANGANA MEBARA dont les délais de détention provisoire se sont épuisés sans qu’une juridiction l’aie formellement chargé d’une quelconque inculpation. Et le juge a semblé hésiter pour renouveler comme il relève de sa compétence sa détention. Aujourd’hui on en est au point ou on devra déterminer le 10 mars si oui ou non peut le relâcher. Ceci est quand même étrange car les principes de la procédure pénale voudraient qu’on ne détienne que des personnes qui sont déjà inculpées et qui pour certaines raisons (besoins d’enquêtes, ou même fuite de l’inculpé) sont retenus dans un centre de détention. La question peut donc valablement se poser pourquoi l’a-t-on arrêté ?

Paul NGAMO HAMANI, ancien administrateur provisoire de la CAMAIR
typepad.com)/n

De même on a présenté jusque là l’opération comme une vaste croisade contre les responsables suspectées de détournement de fonds publiques. C’est ainsi que des personnes comme Polycarpe ABAH ABAH (ex ministre des finances) ou encore Urbain OLANGUENA AWONO (ex ministre de la santé) et bien d’autres se sont retrouvées à la prison centrale de Kondegui à Yaoundé. Mais jusque là aussi étrangement que cela pourrait être on a toujours pas pu retenir de véritables charges contre eux. Et paradoxalement juste à coté il y a d’autres personnalités contre lesquels il ne fait aucun doute qu’on peut construire une forte présomption de détournement de fonds publiques en raison du rapport qu’à dressé en ce qui les concerne le comité de gestion budgétaire mené cette fois par le contrôle supérieur de l’Etat. Il a été clairement établi des dépassements non autorisés de budget, ou des manquements manifestes au respect des procédures budgétaires et comptable. Le cas le plus probant est celui de Gervais MENDO ZE (ancien directeur de l’office de télévision publique).

D’une part on lui attribut des fautes de gestion mais de l’autre on le somme de restituer les sommes manquantes. De deux chose l’une : Ou on a détourné a son profit et on restitue les sommes tout en faisant face à la justice pénale, ou on a commis des fautes et erreurs mais on est pas tenu dans son patrimoine de restituer les sommes manquantes. Au meilleur des cas on engage une responsabilité civile délictuelle. MENDOZE est dans la première catégorie tout comme le professeur BIWOLE Sida (directeur de l’hôpital centrale de Yaoundé) et Jean baptiste NGUINI EFFA (directeur de la société des dépôts pétroliers) dont les comptes ont été sanctionnés par le contrôle supérieur de l’Etat. Il apparaît donc étrange que le juge en charge de l’opération hésite encore à entendre ceux ce lorsqu’on sait que d’autre se retrouvent en détention sur la base de forte présomption
L’ultime interpellation de Paul NGAMO HAMANI renforce toutes les interrogations autour de l’opération épervier. D’après des sources proches de certains médias audiovisuelle, il serait cette fois retenu pour sa gestion non pas à la CAMAIR mais en tant que responsable des impôts

Jean Marie ATANGANA MEBARA, ex ministre
Lurgent.net)/n