Cameroun: le milliardaire Nana Bouba réorganise son empire

L’homme d’affaires, 6ème fortuné du Cameroun avec plus de 184 milliards de francs Cfa, selon le classement Forbes Afrique, vient de remplacer les Dg à la tête de ses principales sociétés

Nana Bouba, 6ème fortuné du Cameroun et 19ème en Afrique subsaharienne francophone avec un matelas financier de plus de 184 milliards de francs Cfa (310 millions de dollars), selon le classement Forbes Afrique, vient de procéder à une réorganisation de son empire, en remplaçant les DG à la tête des principales sociétés.

C’est ainsi que la holding Nana Bouba Group, société anonyme au capital de 10,5 milliards de francs Cfa, est désormais dirigée par un certain Abbo Amadou, tandis que les postes de DGA échoient à Mohamadou et Hamidou Nana Bouba, des membres de la famille du milliardaire.

Par ailleurs, ces deux derniers dirigeants héritent respectivement des postes de DG de la société Azur (48,5 milliards de chiffre d’affaires en 2013), une raffinerie des oléagineux au capital de 8,5 milliards de francs Cfa, qui produit du savon, de la margarine et des huiles végétales ; et de la Société alimentaire du Cameroun (Soacam), dotée d’un capital de 5,6 milliards de francs Cfa, qui contrôle la plus importante chaîne de distribution des produits de grande consommation au Cameroun. Fleuron du groupe Nana Bouba, Soacam a officiellement réalisé un chiffre d’affaires de 73,5 milliards de francs Cfa en 2013.

Dans le même temps, Nabo Beverage Company (Nabco), la société au capital de 2,5 milliards de francs Cfa qui a permis à l’industriel Nana Bouba de se lancer dans la production de boissons hygiéniques est désormais confiée à un certain Hamidou Adamou, auprès duquel veillera Abdoul Hakim Nana Bouba, un autre membre de la famille du milliardaire.

Déjà propulsé à la tête de la société Azur, Mohamadou Nana Bouba a également été nommé au poste de DG de Soacam Agro Industries (Sagri SA), une autre entreprise appartenant à Nana Bouba, et dotée d’un capital social de 500 millions de francs Cfa. Produisant du concentré de tomate de la marque Neima. Cette société a réalisé un chiffre d’affaires d’un milliard de francs Cfa en 2013.

Pour l’heure, seule la société Berni SA, créée en 2012 et spécialisée dans la réalisation des travaux d’infrastructures, semble n’avoir pas été touchée par cette réorganisation au sein de l’empire Nana Bouba.


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Les affaires et la politique dans les colonnes de la presse camerounaise

Les contenus des journaux parus jeudi font la part belle aux sujets liés à la mal-gouvernance, aux tourments à la fédération nationale de football, et à la politique

Avec pour titre : «L’Epervier plane sur Ama Tutu Muna», le quotidien à capitaux privés Mutations révèle qu’une équipe d’inspecteurs d’Etat, sur instructions du chef de l’Etat Paul Biya, séjourne depuis lundi au ministère des Arts et de la Culture (Minac) où le management de celle qui en était la patronne jusqu’au 2 octobre dernier est fortement remis en cause.

Au c ur de l’enquête, la gestion du compte d’affectation spéciale pour le soutien de la politique culturelle, créé en décembre 2001 et qui a notamment vocation à encourager l’excellence dans la création, la production et la diffusion des uvres de l’esprit, encourager la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel national.

Ce compte, étaye le journal, doté d’un milliard de FCFA pour l’exercice 2011, est entièrement consommé et présente un solde débiteur à la paierie générale du Trésor et d’importants décaissements, de plus de 1,096 milliard FCFA, y ont été opérés par l’agent comptable du Minac.

Un autre ancien gestionnaire sur la sellette, c’est l’ex-trésorier payeur général de Yaoundé, Emmanuel Mbia Enguene, aux arrêtes depuis le 15 février 2013 pour un détournement présumé d’environ 6 milliards FCFA dans le cadre du règlement des émoluments dus aux magistrats militaires. Seulement voilà, cette scabreuse affaire constitue aujourd’hui un véritable «casse-tête» et un «dilemme» pour le Tribunal criminel spécial (TCS), appelé à se prononcer sur un dossier alors que les principaux accusés n’ont jamais été cités dans une quelconque ordonnance de renvoi.

L’imbroglio se fait d’autant plus cruel que les avocats de la défense exigent que les militaires impliqués, c’est-à-dire des magistrats en fonction, soient présentés à la barre. Au rang des illustrations criardes de mal-gouvernance, Le Quotidien de l’Economie (LQE) recense de son côté les ratés du programme phare de logements sociaux dans la capitale, Yaoundé : murs penchés, retards dans l’exécution du chantier, délits d’initiés et, last but not least, le paiement au compte-gouttes des prestataires.

Actuellement réalisé à 50% le site du quartier Olembe, réalisé à 50% des logements attendus, sera livré en mars 2016, informe néanmoins le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. En sport les colonnes de LQE rendent compte de l’annulation, la veille par le ministre des Sports, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, d’une sentence de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du pays (CNOSC) qui avait prononcé la caducité du processus électoral de la Fécafoot.

«Bidoung Mkpatt légitime Tombi à Roko», renchérit Mutations pour qui le membre du gouvernement, en adoubant à sa manière l’élection du nouveau président fédéral, a estimé que la CCA «n’est pas compétente pour se prononcer sur un cas afférent à la légalité républicaine». «Bidoung Mkpatt maintient Tombi à Roko», acquiesce Le Jour pour qui l’acte ministériel est de nature à pousser les belligérants au consensus.

Tombi à Roko peut d’autant plus se sentir renforcé dans sa légitimité, appuient en ch ur Emergence et Cameroon Tribune, que la CCA «a outrepassé ses compétences en violation des règles de compétence, qui du reste sont d’ordre public». Abordant l’actualité politique, le 2ème journal cité évoque un «succès total pour le Cameroun» s’agissant de la participation du pays à la 38ème conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ayant pris fin la veille dans la capitale française, Paris.

Et, alors que le président Paul Biya a plaidé dans son intervention pour une solution globale contre le terrorisme, un compatriote, Ebénézer Njoh Mouelle, a de son côté été élu pour un mandat de 4 ans au sein du conseil exécutif de l’organisme onusien. Loin de ces relents enjoués, le bihebdomadaire La Météo s’en prend violemment à la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, accusée d’avoir fait épingler un badge d’identification, «comme à un vulgaire accompagnateur», au chef de l’Etat camerounais lors de cette conférence.

«Imagine-t-on François Hollande (France), Barak Obama (Etats-Unis) ou encore Angela Merkel (Allemagne) confrontés à ce type d’exigences protocolaires ?» s’emporte la publication qui exige d’Irina Bokova pas seulement des explications, mais surtout excuses en règle face à ce comportement condescendant.


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CIF 2015: plus de 200 entreprises étrangères attendues à Douala

La métropole économique camerounaise accueille la première édition du Cameroon Investment Forum (CIF) prévue du 25 au 27 novembre 2015. L’heure est aux derniers préparatifs

La métropole économique camerounaise, Douala, accueille la première édition du Cameroon Investment Forum (CIF) du 25 au 27 novembre avec la participation de plus de deux cent entreprises étrangères, a indiqué l’Agence de promotion des investissements (API), cheville ouvrière de cette rencontre.

Parmi celles qui ont confirmé leur participation, une cinquantaine d’entreprises vient d’Afrique du Sud, une trentaine des Etats-Unis, une dizaine du Maroc, et bien d’autres pays à l’instar de la Chine, de la France, de la Turquie, du Royaume Uni, du Nigeria..

Ce rendez-vous du monde des affaires dont le thème principal est «l’émergence à travers l’investissement» aura une coloration internationale selon le directeur général de l’API, Marthe Angeline Minja. «Nous sommes en train de boucler les derniers préparatifs puisque toutes les dispositions pour la réussite de ce forum ont été prises. Ceci nous laisse croire que le CIF devra se tenir dans de bonnes conditions. Le comité interministériel est à pied d’ uvre», a précisé Marthe Angeline Minja.

Les organisateurs ont révélé que le secteur bancaire, celui des assurances et des industries, seront «fortement représentés» lors de ce rendez-vous d’envergure au cours duquel il sera question «de mettre en interaction investisseurs nationaux et étrangers».

Le CIF se propose également de créer un cadre de coopération et d’interaction entre la diaspora camerounaise, l’API et les pouvoirs publics. Le Forum sera une occasion de «vanter le dynamisme» des opérateurs économiques camerounais, entre autres activités au programme, des sessions plénières, des ateliers thématiques, des rencontres B2B, l’attribution de CIF Awards, etc.


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Doing Business 2016 de la Banque mondiale: le Cameroun à la 172e position

Le pays a perdu quatre places à ce classement sur le climat des affaires, selon le rapport 2016 publié mercredi par la Société financière internationale (SFI), filiale de la BM

Le Cameroun a perdu 4 places au classement «Doing Business» sur le climat des affaires, selon le rapport 2016 publié mercredi par la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale (BM).

En dehors du règlement de l’insolvabilité, où il progresse d’un point, le pays régresse sur des critères aussi divers que l’obtention des prêts (-8), la création d’entreprise et le raccordement à l’électricité (-3), le transfert de propriété (-2), l’octroi du permis de construire ainsi que la protection des investisseurs minoritaires (-1).

Le Cameroun, qui passe ainsi de la 168ème à la 172ème place sur 189 économies évaluées, est par contre stable sur les chapitres liés aux paiement des taxes et impôts, au commerce transfrontalier et à l’exécution des contrats.

S’exprimant dans les médias en avril dernier sur la problématique du climat des affaires dans le pays, le président du Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM), André Fotso, avait appelé à «une prise de conscience et un changement de paradigme», interpellant «prioritairement l’administration qui doit se départir de ses vieux réflexes pour traduire en résultats la volonté affichée au niveau politique. Le regard porté sur l’entreprise doit notamment évoluer pour passer du soupçon et de la méfiance affichés vis-à-vis des entrepreneurs à un rapport de confiance».

Pour lui, ce changement d’approche devrait se traduire par des engagements plus ambitieux et mieux ciblés qui pourront faire l’objet d’évaluations précises impliquant tous les acteurs, dénonçant un approche plus parcellaire et manquant d’un véritable fil d’Ariane suffisamment fédérateur pour canaliser l’ensemble des efforts.


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Centurion Law Group ouvre une représentation au Cameroun

Le Cabinet juridique et d’affaires panafricain a ouvert un bureau qui sera son centre d’affaires le plus nanti en Afrique centrale, dans la capitale économique camerounaise, Douala

Le Cabinet juridique et d’affaires panafricain, Centurion Law Group, a ouvert une représentation dans la capitale économique camerounaise, Douala, qui sera son centre d’affaires le plus nanti en Afrique centrale, annonce un communiqué de la structure.

Le Président-directeur général de Centurion Law Group, NJ Ayuk, a expliqué que la pénétration du marché camerounais est représentative de leur stratégie de croissance à grande échelle.

« Notre arrivée dynamique sur le marché répond aux attentes de la communauté CEMAC et signifie que notre croissance va se poursuivre dans la région, grâce à la fidélité que nous témoignent l’industrie de l’énergie et les sociétés clientes », a-t-il ajouté.

Centurion prévoit un plan de croissance dynamique au Cameroun, soutenu par l’industrie résurgente du pétrole et du gaz et une économie résiliente.

Le bureau de Douala sera composé de huit avocats camerounais dotés de qualifications académiques et professionnelles obtenues aux États-unis, au Royaume-uni, en France, au Nigeria et au Cameroun.

Centurion est un groupe panafricain de conseillers juridiques et d’affaires, avec une vaste expérience des lois applicables au secteur pétrolier et gazier.

Son siège est basé à Malabo en Guinée équatoriale, avec des représentations à Johannesburg en Afrique du Sud, à Accra au Ghana, à Libreville au Gabon, à Luanda en Angola, à Juba au Soudan du Sud, à N’Djaména au Tchad, à Bangui en Centrafrique et à Toronto au Canada.


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Les hommes d’affaires sud-coréens prospectent au Cameroun

Une mission de chefs d’entreprises séjourne à Douala afin de nouer des partenariats avec les opérateurs économiques camerounais

La « Korea Trade Investment Promotion Agency » (Kotra), que l’on peut traduire littéralement par « Agence coréenne de promotion du commerce et des investissements », organise une mission de patrons d’une douzaine de sociétés sud-coréennes. Cette mission est officiellement prévue sur trois jours, du 12 mars au 14 mars 2014.

Il est prévu ce 13 mars 2014, à l’hôtel Sawa de Douala, dans la capitale économique, des rencontres « B2B » entre les chefs d’entreprise sud-coréens et leurs homologues camerounais. la Kotra indique que c’est dans la perspective de nouer « un partenariat solide et durable » entre les hommes d’affaires de ces deux pays.

La République de Corée du Sud est dans le « portefeuille de coopération avec les pays émergents » du gouvernement camerounais. Cette puissance économique asiatique réalise actuellement le Centre national des urgences de Yaoundé et la construction de trois centres de formation professionnelle d’excellence : à Douala, dans le Littoral ; Sangmélima, dans la région du Sud ; Limbé, dans la région du Sud-Ouest.

La Corée du Sud est aussi en chantier avec le ministère camerounais des Marchés publics (Minmap) sur un projet de dématérialisation des procédures de passation de marché. Ce projet, baptisé « e-procurement », a été lancé officiellement en février 2014 par le ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics, Abba Sadou, et l’ambassadeur de la Corée du Sud au Cameroun, Cho June Hyuck . Il devrait permettre, à partir de 2015, à tout soumissionnaire à un appel d’offres, de le faire aisément en ligne sans plus avoir à se rendre à Yaoundé.


Adoption des enfants au Cameroun: Un nouveau dispositif sera mis en place

Un nouveau document de procédure a été validé à l’initiative du ministre en charge des affaires sociales, Catherine Bakang Mbock

Un document de procédure de la chaîne d’adoption des enfants au Cameroun, fait l’objet d’un processus de validation depuis le 22 novembre 2012, à l’initiative du ministère en charge des affaires sociales. Le document a pour ambition de définir les règles qui désormais devront encadrer l’adoption d’un enfant dans le pays. Le ministre a tenu a préciser que le document ne venait pas se substituer aux règles déjà existantes.

L’adoption judiciaire relève exclusivement et strictement du pouvoir judiciaire. Tous les textes qui sont législatifs relèvent du pouvoir législatif. Maintenant, dans l’entourage de ces textes nous avons des problèmes sociaux qui se posent au quotidien en matière de protection de l’enfant vulnérable. C’est de cela qu’il s’agit lors de la reprise en main de la chaîne d’adoption. Nous devons mettre en cohérence toutes les interventions, tous les actes administratifs et civils qui sont posés dans le cadre de la protection sociale de l’enfant.
Catherine Bakang Mbock, ministre des affaires sociales

Globalement, le document devrait contenir les conditions de forme et de fond pour être éligible à l’adoption d’un enfant au Cameroun. Pour les célibataires ou les couples non mariés il faudra en plus apporter une garantie de moralité supplémentaire. Le document propose aussi de suivre l’adopté dans son nouveau cadre familial.

Dans le principe, rien ne devrait changer. L’objectif du document est de permettre une mise en cohérence des actions d’adoption et une plus grande traçabilité entre les partenaires de la chaîne.

Ce qui va changer également, c’est qu’il y aura un renforcement des capacités des partenaires civils. Ils disposeront dans leur environnement de la documentation, mais surtout des procédures claires qui leur permettra de savoir comment il faut s’y prendre pour encadrer ces enfants vulnérables.
Catherine Bakang Mbock, ministre des affaires sociales

De nombreux observateurs s’interrogent sur la valeur ajoutée du document en examen. Dans l’ensemble l’adoption d’enfant au Cameroun relève plus de la sociologie. Elle prend plusieurs formes et une des formes privilégiée est le fait pour des parents vivant dans les zones rurales, de donner leurs enfants à des parents proches ou éloignés plus nantis et vivant en ville, pour les élever et leur faire bénéficier « d’une bonne éducation ». L’autre forme d’adoption très répandue aussi, est le fait que des enfants en bas âge et qui ont perdu leurs parents, soient « adoptés » par des frères ou des cousins des disparus. Là aussi aucune procédure n’est souvent effectuée. Dans certains cas extrêmes, on corrompt un officier d’Etat civil, qui produit un nouvel acte de naissance à l’enfant qu’on prendra en charge. Une situation qui ne va pas sans causer des conséquences. Très souvent, l’enfant devenu adulte est disputé et divisé entre une mère biologique qu’il ne connaît pas, et une mère adoptive qui en réalité n’est pas légitime. Mais au Cameroun on est loin de ce débat. Le principal défi étant de lutter contre le trafic des enfants.

Catherine Bakang Mbock, ministre des affaires sociales

Salon PROMOTE 2011: Entre opportunités et contraintes!

Pour sa quatrième édition, l’évènement a attiré plus d’exposants, pour plus d’opportunités mais aussi de nombreuses contraintes

La quatrième édition du salon international PROMOTE a ouvert ses portes officiellement le 03 novembre 2011 au Palais des Congrès de Yaoundé, la capitale camerounaise. Presque ou l’ensemble des stands est occupés. L’évènement bien avant de débuter a nécessité d’intenses travaux d’installation. Je suis sérigraphe et je dois le dire, j’ai déjà réalisé les commandes pour près de 6 millions de FCFA. Généralement les gens demandent de floquer les tricots, les chapeaux et autres produits d’impression. J’ai même été obligé de recruter des assistants pour m’aider et voila les affaires vont plutôt bien, a déclaré Eric S, qui possède une petite unité de sérigraphie. La fabrication du matériel de présentation rivalise avec le montage des stands. Actuellement, j’ai un problème, je suis complètement à court de tapis et je suis très heureux parce que je me suis fait beaucoup d’argent déjà. Les gens m’appellent pour que j’apporte les tapis et que j’installe. C’est facile parce que presque tous les stands ont une mesure de 9 mètres carrés ou le multiple. Mais pour chacune des unités de 9 mètres carrés, on me paie 2500 FCFA le tapis plus les frais d’installation a déclaré Kamdem Jacques, marchand de tapis au marché Mokolo à Yaoundé. Les menuisiers ont aussi montré leur satisfaction, plusieurs d’entre eux ont été sollicités pour le montage des stands. C’est un gros business, il faut monter peindre et cela donne beaucoup de travail affirme un des employés menuiser sur le site.

Derrière ces opportunités économiques évidentes surviennent de petits couacs. Je viens de Belgique, je dois exposer ici à PROMOTE, mais mes affaires sont bloquées au port et difficile à dédouaner, explique un des exposants. Pour la première nuit tout le stand anglo-saxon regroupant la Grande Bretagne, les Etats-Unis et l’Afrique du sud était plongé dans le noir. C’est pas mal, ce sont des aléas mais surtout cela prouve qu’il y a encore des possibilités au Cameroun, dans le domaine énergétique par exemple a exprimé avec philosophie Josh Barack, le haut commissaire de grande Bretagne. Une consolation pour certains, même le stand de l’opérateur AES Sonel était plongé dans le noir. Une situation indépendante de notre volonté, il y a eu un léger souci dans l’installation mais comme vous le remarquez tout est rentré dans l’ordre et personne ne se plaint du courant électrique a fait savoir Siegfried Eballe, le responsable communication pour la région du Centre. Autre contrainte imposée par l’évènement, de gros bouchon de circulation au niveau du «carrefour de la foire» habituellement vide. L’évènement se poursuit ce lundi 05 décembre 2011, avec la journée française. Un thème à l’ordre du jour, la coopération France Cameroun. Plusieurs autres débats sont attendus avec le FEICOM (salle D), la première journée de la conférence Energie (Salle E).

Une vue intérieure de l’un des salon du Promote
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Offensive économique hollandaise au Cameroun

Une mission économique hollandaise visite le Cameroun en vue de nouer des contacts avec les hommes d’affaire locaux

Les atouts à valoriser
L’initiative est une volonté des milieux des affaires des Pays-Bas et du Cameroun pour promouvoir la relation commerciale entre les entreprises néerlandaises et camerounaises. Cette visite est coordonnée par le Conseil de business des Pays-Bas-Afrique dénommé le Netherlands-African Business Council (NABC). La mission a pour but de faire découvrir aux entreprises néerlandaises les opportunités d’affaires que le Cameroun a à offrir. L’une des principales motivations est le potentiel économique du Cameroun, le pays possède l’économie la plus diversifiée dans la région de la Cemac, contribuant à environ 60 % du produit intérieur brut de la région, ce qui offre des possibilités intéressantes pour les investisseurs. Ainsi plusieurs secteurs importants contribuent au produit intérieur brut : transport, activités de production, mines et port pétrolier. Toutefois, l’agriculture, reste encore le pilier de l’économie. Avec la modernisation des systèmes économiques, l’augmentation substantielle des niveaux de scolarité et une population relativement jeune, le Cameroun est appelé à devenir un important centre dans la zone CEMAC.

Enjeux stratégiques
Le Cameroun a de grandes opportunités, mais les entreprises néerlandaises doivent être conscientes que la concurrence des pays comme la Turquie, le Maroc, l’Inde et le Nigéria est susceptible d’augmenter et est en mesure de fournir une vive compétition d’où la nécessité d’établir des relations économiques de premier ordre. La délégation Hollandaise est forte de 14 entreprises Néerlandaises, elles sont actives dans des secteurs tels que le transport, la logistique portuaire, le dragage, la construction, le pétrole et gaz, la finance. Des secteurs dans lesquels les Pays-Bas ont démontrés leur expertise de part le monde.

Un patronat fort et bien structuré
Le Netherlands-African Business Council est une fondation du secteur privé, établie en 1946 par un certain nombre de sociétés néerlandaises à la recherche d’opportunités d’affaires en Afrique. NABC est une organisation en réseau qui promeut les relations d’échanges et d’investissements entre les Pays-Bas et l’Afrique; au fil des ans, elle a prouvé sa réussite par le développement d’un réseau solide. NABC est membre fondateur du Conseil du Patronat Européen pour l’Afrique et la Méditerranée (EBCAM, the European Business Council for Africa and the Mediterranean). Ce réseau se compose de plus de 2 500 sociétés européennes. En combinaison avec la grande expérience de ses sociétés membres, NABC offre un réseau efficace aux sociétés qui souhaitent explorer de nouvelles opportunités d’affaires en Afrique. NABC soutient de manière continue ses sociétés membres en recherchant activement des opportunités et des contacts pertinents, la structure fournit des services d’études de marché, de résolution de problèmes et d’appariement (jumelage) d’entreprises. En plus de la promotion du commerce et de l’investissement des sociétés néerlandaises, NABC assiste également les pays africains dans leurs relations diplomatiques économiques aux Pays-Bas, tandis que les sociétés africaines sont en mesure d’établir des contacts d’affaires. Côté Hollandais la mission au Cameroun est conduite par Ben Zwinkels membre du Conseil de NABC avec comme relais Jos van Dinther, chargé d’affaires à l’ambassade des Pays-Bas à Yaoundé ; côte camerounais la partition est menée par Son Excellence Madame Odette Melono, ambassadrice du Cameroun aux Pays-Bas.

Les entreprises hollandaises en visite au Cameroun
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Business : Les hommes d’affaires Sud-africains prospectent au Cameroun

Mission conduite par Elisabeth Thabathe, ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’Economie, du commerce et de l’industrie

Une délégation de 20 membres
C’est là tout le sens de la mission économique sud-africaine qui séjourne au Cameroun depuis le 22 janvier 2011. Conduite par Elisabeth Thabathe, ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’Economie, du commerce et de l’industrie, cette mission a démarré son travail de prospection ce lundi 24 janvier 2011, à travers un balai de discussion avec plusieurs opérateurs économiques camerounais. Avant les différents échanges, les représentants des deux gouvernements ont profité de l’occasion pour situer le cadre de la coopération qui lie les deux pays. Elisabeth Thabathe côté République Sud-Africaine. Chantal Elombat, côté Cameroun. C’est d’ailleurs la coordonatrice nationale du comité de suivi des accords de partenariats économiques et cadre au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT) qui a prononcé le discours d’ouverture, en lieu et place de Louis Paul Motaze, le MINEPAT. Après la phase protocolaire, les deux parties se sont vite mises au travail. Travaux en comités. Echanges. Et validations des propositions. La mission Sud-africaine compte séjourner au Cameroun jusqu’au 29 janvier 2011. Sa présence rentre dans le cadre du suivi des engagements pris lors de la mission économique effectuée par le gouvernement camerounais en Afrique du Sud du 23 octobre au 02 novembre 2010, et la recherche de nouveaux partenariats. Concrètement, il s’agit du prolongement de cette action menée par Louis Paul Motaze, le MINEPAT. Forte d’une vingtaine de membres, officiels et opérateurs économiques, la délégation Sud-africaine compte multiplier des partenariats dans dix secteurs d’activités.

Protocoles d’accord
A savoir la santé, les mines, les hydrocarbures, la foresterie, les logements sociaux, l’agro-industrie, l’industrie, les télécoms, les finances et les infrastructures. Après les échanges de Douala, la mission se rendra dès ce mardi 25 janvier 2011 à Limbé pour les autres contacts. et le tourisme. D’autres rencontres suivront à Yaoundé dès demain, mercredi 26 janvier 2011. A la fin du périple, il est prévu la signature de certains protocoles d’accord et de contrat entre les opérateurs économiques des deux pays. Un avant-goût desdits protocoles était déjà donné par Louis Paul Motaze en Afrique du Sud du 23 octobre au 2 novembre 2010, ceci, au cours de sa dernière mission de l’année dans ce pays. Au terme de cette mission économique, plusieurs domaines d’activités susceptibles de donner lieu à la signature des protocoles d’accord entre différents partenaires, avaient été identifiés : la réalisation d’un marché de vivres frais à Douala, la construction des logements sociaux à bas prix, la réparation et la maintenance des infrastructures navales et pétrolières, la recherche et la coopération universitaire, le jumelage entre les villes du Cameroun et celles d’Afrique du Sud. Le Cameroun et l’Afrique du Sud entretiennent une coopération dense et fructueuse. Celle-ci est matérialisée par la mise en place d’un cadre juridique, notamment par la signature de l’accord commercial signé le 22 septembre 2006, ratifié le 20 mai 2009 par Paul Biya, un mémorandum d’entente signé en octobre 2008 définissant les domaines de coopération entre les deux pays et un accord en matière de santé signé en septembre 2008. Pour la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA), cette mission commerciale est opportune pour le Cameroun. Car, explique la chambre consulaire, le commerce entre le Cameroun et l’Afrique du Sud est à La croisée des chemins.

Balance commerciale
On apprend ainsi que depuis 2005, la balance commerciale du Cameroun avec l’Afrique du Sud est en chute libre. Ce déficit qui s’est élevé à 58 milliards de Fcfa représente le volume des importations du Cameroun en Afrique du Sud. Les exportations du Cameroun vers l’Afrique du Sud à la même période s’élèvent à près d’un milliard de FCfa. Ce déficit, souligne la CCIMA est dû à une baisse des exportations de pétrole brut, qui au fil des ans est resté le principal produit du Cameroun sur le marché sud-africain. Au contraire, les importations en provenance d’Afrique du Sud sont plus diversifiées et ont continué d’augmenter en volume. Cela a grandement penché la balance commerciale en faveur de l’Afrique du Sud. Cette augmentation rapide du volume des exportations sud-africaines au Cameroun entre 2006 et 2009 était essentiellement due à une offensive de charme dont le gouvernement sud-africain a lancé en 2006. Ce pays a plus de gros intérêts au pays de Paul Biya. En effet, le Cameroun abrite la compagnie aérienne sud-africaine South African Airways, qui a quatre vols par semaine entre Johannesburg et à Douala. Une autre société sud-africaine connue, Tiger Brand, a repris la chocolaterie du Cameroun (CHOCOCAM), après sa mie en vente par Barry Callebaut. Avant ces deux sociétés, une autre société sud-africaine célèbre Mobile Telephone Network (Mtn) avait déjà pignon sur rue au Cameroun. La signature des contrats pourra permettre de renforcer cette présence au grand bonheur des opérateurs économiques camerounais. «Ces contrats vont permettre aux petits entrepreneurs camerounais d’avoir de partenaires techniques et financiers assez solides », présage Toussaint Mboka Tongo, secrétaire permanent du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (MECAM).


Communication: Le Président du GICAM face à la presse

Olivier Behle entretiendra la presse sur l’état des affaires au Cameroun, ce vendredi 3 septembre 2010 au siège du groupe

Quatre points pourraient figurer à l’ordre du jour de la rencontre entre le président du groupement interpatronnal du Cameroun (GICAM) et la presse, à l’occasion du déjeuner de presse organisé ce jour au siège du groupement. Olivier Behle devrait logiquement apporter des éclairages sur les différentes conventions signées par le GICAM avec certains partenaires, durant le mois de juillet 2010. Avec le Medef International, le GICAM a signé une convention dont l’objectif est d’encourager les relations commerciales et d’investissements entre le Cameroun et la France, promouvoir les affaires et l’échange d’informations dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, développer le renforcement des capacités des secteurs publics et privés, organiser des rencontres et des échanges entre opérateurs économiques français et camerounais. Il a aussi été question de la signature d’un accord avec Afreximbank, cette institution de financement, qui voudrait avoir une plus grande importance dans le financement du commerce au Cameroun. Enfin il y a la signature d’une convention avec la haute école de commerce (HEC) de Paris en France, en vue de contribuer au renforcement des compétences managériales des dirigeants d’entreprises. Rentrée scolaire oblige, le deuxième point pourrait tourner autour de la réévaluation des stratégies de formations pour relancer et renforcer la compétitivité et l’emploi. Un sujet qui est d’actualité. Le ministère en charge de l’économie et celui en charge du plan, ont confirmé officiellement la situation selon laquelle le solde courant de la balance des paiements pour une période de dix au Cameroun est négatif. Vue sous l’angle des entreprises, cette information est un indicateur de contreperformance. Cela pourrait faire comprendre qu’il n’y a pas suffisamment d’expansion, ou que la demande locale n’est pas satisfaite, ou encore que la compétitivité n’est pas au rendez-vous, ce qui empêche d’exporter plus ou de convaincre les consommateurs locaux. Olivier Behle pourrait aborder cette question.

Des annonces envisagées
Le président du GICAM pourra aussi faire ce jour, l’annonce des journées germano-camerounaises qui auront lieu du 22 au 23 Octobre 2010, sous le patronage du premier ministre Philémon Yang. Une rencontre dont les objectifs sont de mener une discussion sur les possibilités et exigences d’une intensification des investissements allemands au Cameroun, mieux connaître le Cameroun et les différentes possibilités d’investissements qui se présentent dans ce pays, discuter sur le rôle de la diaspora en matière d’investissement au Cameroun, présenter les différents types de financement – allemands et internationaux – des projets et présenter les différentes possibilités d’un partenariat public-privé tant du côté allemand que du côté camerounais. Olivier Behle aura aussi l’opportunité de présenter les conclusions de l’assemblée générale du GICAM, qui s’est tenu le 24 juin dernier et dont le thème central tournait autour des risques et des opportunités des grands projets structurants du Cameroun. Très attendues aussi, les données sur l’environnement des affaires depuis le mois de mai, et les perspectives de l’économie camerounaise, tant sur le plan régional que sur une perspective plus globalisante. La rencontre de presse entre le président du GICAM et la presse est progressivement devenue une tradition. Elle est l’occasion pour la presse d’être informée de la situation globale de l’environnement et du cadre des affaires au cameroun.

Olivier Behle, président du GICAM
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Journaliste, consultant en communication, littéraire, conseiller d’affaires, poète… Thierry Mouelle II est un multicartes

Alors qu’il vient d’obtenir un International Executive MBA qui lui ouvre d’autres horizons, il a accepté de nous parler de lui. Entretien

Pendant longtemps journaliste et Conseiller en communication stratégique, on vous a retrouvé dans la peau d’un romancier avec « Le Pharaon Inattendu », un livre bien accueilli par les critiques. Aujourd’hui Consultant en Management International, vous êtes, entre autre, titulaire d’un International Executive MBA. Et si on vous demandait, qui est Thierry Mouelle II ?
Je suis né au Cameroun il y a une quarantaine d’années et je vis actuellement à Paris. J’ai commencé ma carrière professionnelle comme journaliste politique et économique même si j’ai toujours versé dans la sociologie, la sémiologie, la philosophie et la poésie. J’ai embrassé le journalisme par la passion du partage de la connaissance et de l’information. J’ai travaillé à la CRTV radio pendant trois ans. Ensuite, j’ai été recruté comme chef des services politique et économie à Génération, un hebdomadaire d’enquêtes et d’analyses qui paraissait à Yaoundé. Je travaillais aux côtés de feu Vianney Ombé Ndzana, Directeur de publication; Maurice Kamto, Administrateur délégué, feu Mongo Béti, Éditorialiste et Ambroise Ebonda, chef des services société et investigations. Je me suis assez vite rendu compte que la ligne éditoriale affichée contrastait profondément avec la réalité interne du journal.

Que s’est-il passé par la suite ?
J’y ai passé deux ans et je suis allé créer mon propre journal, Grands Horizons, un bimensuel. C’est à cette même époque qu’Ambroise Ebonda est également parti au journal Le Messager comme Rédacteur en Chef. Dans le contexte de remous sociopolitiques de l’époque et les sacrifices que cela demandait en termes de courage de positionnement, certaines grandes plumes du paysage médiatique camerounais, pour l’entretien de leur talent, d’autres pour m’apporter leur aide, ont contribué qualitativement au journal bien que ce fût essentiellement sous des pseudonymes. À ma satisfaction, ils estimaient que le ton et le format périodique de Grands Horizons étaient plus à même d’aller au fond des sujets. Quelques acteurs de la vie publique, ou du moins ceux qui souvent se présentaient comme tels, virent notre approche d’un mauvais il. Vous savez, beaucoup d’actes légalement ou moralement répréhensibles sont souvent posés par des individus zélés ou de moralité douteuse et qu’une certaine presse, par facilité, a tôt fait de mettre sur le dos personnel du Chef de l’État. J’en ai eu plus d’une preuve à l’époque. Ces acteurs politiques usaient de tout, y compris de la violence, pour que leurs abus ne soient pas rendus publics. Certains de ces acteurs sont aujourd’hui décédés ou ne sont plus au pouvoir par effet de renouvellement de l’élite gouvernante, d’autres sont en prison pour des actes que nous dénoncions déjà à l’époque.

Et comment cela se passait du côté de l’Opposition ?
À l’analyse, on avait du mal à cerner ses vraies motivations. En dehors d’une très forte agitation dans la rue, sa feuille de route politique manquait de clarté, comme si elle ne savait que faire du statut qui faisait d’elle, comme dans toute démocratie, l’incarnation « naturelle » de l’alternance. Beaucoup égrenaient une liste d’écarts politiques et socioéconomiques, qu’à leurs yeux, le Pouvoir ne cessait de creuser, ce qui était loin de les dédouaner des mêmes pratiques décriées. L’on avait l’impression qu’il s’agissait d’un règlement de compte entre princes d’une même famille, ou des leurres censés nous détourner de la priorité essentielle: la consolidation des frêles acquis démocratiques. Nous sortions à peine de longues années de censure administrative et de liberté sous contrôle! Directeur de journal, je rencontrais des décideurs au Pouvoir comme au sein de l’Opposition. S’il était clair pour le Pouvoir qu’on ne gère pas un État comme on gèrerait une épicerie, et que l’instabilité de la conjoncture économique internationale exigeait de réajuster constamment les plans de croissance de l’économie nationale et de redéfinir les priorités budgétaires, du côté de l’Opposition, j’avais fini par me lasser d’entendre le même slogan « Biya doit partir ». A la question de savoir ce qu’ils feraient à la place, vu la pertinence des arguments avancés par le Pouvoir pour justifier la flexibilité de ses actions, la réponse rendait perplexe : « Qu’il parte d’abord, ensuite on verra ».

A votre avis, quelles étaient les raisons d’une telle attitude ?
Peut-être une panne d’imagination ou l’Opposition manquait-elle de clairvoyance politique. Un troisième facteur y a sans doute joué un rôle clé: l’absence d’une vision stratégique à la fois globale et séquentielle dans l’esprit des décideurs. Tout le monde ne voyait pas demain comme un jour à construire, mais comme une fatalité. Demain sera là, quoiqu’on veuille. Peu importe son contenu. De même qu’il était de mon devoir d’analyser avec froideur ce que les faits me poussaient à relever comme sujets de dangerosité quant à la cohésion nationale, ce qui devait attirer l’attention des gouvernants, de même je ne faisais aucune concession au manque de responsabilité de certains membres de l’Opposition. Dans le cadre de mes missions de Consultant en Communication Stratégique, j’ai fait une série de propositions sur ce que devrait être la gestion stratégique de quelques dossiers conflictuels, et comment le marketing politique du Cameroun pourrait être envisagé sur le plan international pour donner de la voix au droit qui était déjà de notre côté sur ces sujets précis.

Comment ces propositions ont-elles été accueillies ?
Favorablement. Les politiques qui m’avaient approché me savaient conscient du caractère sensible de ces dossiers. Je partageais avec eux l’idée que lorsque le pays était attaqué dans son intégrité, il revenait à chacun de ses enfants de le défendre sans réserve, chacun avec ses armes, mais coordonnées par le décideur suprême, le Chef de l’État. J’appelle cette période, l’État d’Urgence Patriotique. Une fois la paix et la sécurité restaurées, chacun pouvait reprendre ses activités normales. En ce qui me concerne, il s’est toujours agi de séparer mes activités de Directeur de journal de celles de Consultant en Communication. Certaines personnes cernaient mal la différence, tant au sein du Pouvoir que de l’Opposition. Pour elles, un journal ne pouvait être indépendant que d’un bord et non de l’autre. Être indépendant des deux, était absurde. Le clivage informationnel était tel que pour beaucoup, on devait être soit du côté du Pouvoir, soit de celui de l’Opposition. Un peu comme devant un pavé mosaïque en noir et blanc, je quêtais perpétuellement la zone grise. Certains donnaient au mot « indépendance » le sens politique de sortie d’un système d’asservissement (ou de refus du futur asservissement qu’ils voyaient venir avec l’Opposition) et non celui d’absence de parti pris. L’indépendance journalistique se résumait à saper l’action du Gouvernement, ou celle de l’Opposition, peu importait sa pertinence. Certains journalistes dits « indépendants » se faisaient ainsi les principaux porte-voix du programme « Biya doit partir » imaginé par l’Opposition. Ou celui, simpliste, de « Fru Ndi est un illettré », imaginé par des universitaires proches du Pouvoir. À la suite de quoi, des directeurs de journaux « indépendants » se sont vu ministre des finances, du budget ou de Responsable de la Communication Présidentielle de l’après-Biya qu’on disait alors inéluctable. Certains journalistes « indépendants » eux aussi, mais travaillant pour le Pouvoir, se mirent à attendre les fruits de leur « indépendance » en traquant la moindre rumeur relative à leur nomination à la tête de la Sopécam, la CRTV, ou même, bonheur suprême, leur entrée au gouvernement. J’étais de ceux qui décriaient cette indépendance dépendante. Mais le Cameroun n’était pas prêt pour une information dépassionnée ; je ne sais pas s’il l’est déjà. Quelques professionnels comme Mutations ou Le Jour, montrent la voie. Le ministère de tutelle s’échine à clarifier le jeu, mais ce n’est pas facile. La course à la mangeoire n’a jamais épargné les milieux de la presse camerounaise.

Thierry Mouelle II
Journalducameroun.com)/n

Et puis vous avez quitté le Cameroun. C’était en 1998. Voulez-vous revenir sur les circonstances de ce départ ?
Non, le passé, c’est le passé. Seul l’avenir m’importe et je compte y intégrer tout le monde de bonne volonté. Ce n’était pas facile de venir d’Afrique et se faire accepter dans le cercle élitiste de journalistes français. J’avais vingt-neuf ans. Mon parcours rapide faisait peser un soupçon de faux sur mon CV. Parfois, je me sentais presque coupable d’être ce que je suis. Je fais à peine quelques piges dans les journaux associatifs qui souvent « oublient » de payer. J’écris pour un grand quotidien pour une saison ; je vends du contenu aux groupes de presse et de l’audiovisuel. Exercer en tant que journaliste en France quand on est d’origine africaine est extrêmement difficile. Ce n’est pas déjà facile pour les nationaux qui peuvent rester des années simples pigistes ou intermittents de spectacle alors qu’ils sont de vrais professionnels.

Comment avez-vous réagi face à ces difficultés ?
Il fallait opter pour de nouvelles perspectives avec des références françaises. Je suis retourné à l’Université pour faire un Bac+5 en informatique, réseaux et gestion de projets. Cela m’a permis plus tard d’administrer et de diriger la rédaction du site www.Africafoot.com pendant quelques temps de même que celle de la chaîne de Télévision 3A Telesud, où j’ai travaillé à la refondation de la formule en tant que Rédacteur en Chef et éditorialiste.

Et puis, une rencontre va tout changer. Radicalement. Racontez-nous.
À l’occasion d’un dîner-débat dans lequel j’intervenais sur l’économie internationale, je fais la connaissance d’un haut responsable de la Société Générale. Mon parcours l’intéresse, et il me recrute comme analyste chez Groupama Banque, une joint-venture que la SG mettait sur pied avec le géant de l’assurance Groupama. C’était fin 2002, début 2003. Formé à l’ouvrage et suivant des stages appropriés, je suis référent dans une équipe d’analystes de crédits. Je passe ensuite responsable des crédits aux particuliers, aux PME agricoles et aux Travailleurs Non Salariés, dès lors que ces crédits franchissent le seuil de 21 500 euros ou que le profil du client s’avère atypique et requiert une analyse de risque plus approfondie. En 2004, j’ai pour mission d’étudier et de proposer à la banque les mécanismes de mise en place de nouvelles normes de gestion de risque telles qu’émises par le Comité de Bâle, notamment Basel II, volets I & II. Basell II contraint les établissements à réorganiser en profondeur les métiers, à créer de nouveaux services, et à élever le niveau de formation et de sensibilisation aux fraudes et blanchiments d’argent. La systématisation de la diffusion du savoir au sein de la banque devient un facteur de sécurité, de qualité et un sérieux gage de fidélisation de la clientèle.

Votre transition du journalisme à la banque semble donc définitive.
En effet. Les bases du projet Basel II posées, je suis chargé par le Directoire de créer une Unité de Management de la Connaissance, en 2006. Le projet exige une forte connaissance des métiers de la banque en général, la gestion des bases de données dynamiques, les réseaux informatiques, et un savoir-faire rédactionnel. À l’ouvrage, je réalise le degré d’interrelation conjoncturelle existant entre les métiers de la banque et les métiers de l’assurance des biens et des personnes. Dès la fin des années 1990, les banques avaient débordé de leur périmètre traditionnel d’établissements de crédit pour rogner dans le domaine réservé des assurances dans le but de saturer la clientèle. Ce nouveau modèle économique appelé bancassurance, très étendu au sud de l’Europe, et quasi inconnu aux États-Unis et au Japon, a fortement contribué à l’atténuation des effets du crash financier de 2008-2009 sur les banques françaises.

Comment la bancassurance a-t-elle pu amortir le choc du crash financier en France ?
Le fait d’avoir une réserve de liquidité décentralisée dans leurs Unités d’Affaires Stratégiques que sont les comptoirs d’assurance, a permis aux banques françaises de garder une main sur l’économie réelle, contre la volatilité de l’économie spéculative des fonds de pensions issue du model de Wall Street. Elles ont pu ainsi contrebalancer les pertes. Le revers de la médaille, c’est que la bancassurance, en empiétant dans le domaine réservé des assureurs classiques, a contraint ces derniers à réagir. C’est ce qui poussa Groupama Assurance à requérir un mandat IOB (Intermédiaire en Opérations Bancaires) et à imaginer la création d’une banque en 2001.

Cette fois, il s’agit de l’assureur qui se fait banquier ?
Oui, et cela s’appelle de l’assurbanking. Mais les assureurs supposés distribuer les produits bancaires dans leur réseau n’y connaissent rien ;

Cameroun: Journées économiques du Maroc à Douala

Elles s’inscrivent dans le cadre de la «2ème Caravane de l’Export en Afrique» organisée par l’Agence Maroc Export

Messe d’affaires entre investisseurs marocains et camerounais
Ce lundi 17 mai, une mission économique marocaine conduite par Abdellatif Maazouz, le ministre marocain au commerce extérieur, séjourne à Douala, la capitale économique du Cameroun. La première étape d’une des opérations de conquête de marché de Maroc Export, le Centre Marocain de Promotion des Exportations. Douala est la première étape de cette nouvelle caravane de l’export qui conduira la délégation marocaine dans trois villes d’Afrique Centrale (Douala, Libreville et Malabo). Selon Maroc Export, l’étendue des potentialités économiques dont recèlent le Cameroun, la Guinée Équatoriale et le Gabon font de cette mission un rendez- vous incontournable et qui devrait permettre aux hommes d’affaires marocains d’établir des contacts d’affaires et concrétiser les opportunités offertes par ces marchés. En guise de préparation à ces journées, un séminaire sur «l’Approche des Marchés de l’Afrique: Gabon-Cameroun-Guinée Équatoriale» a été organisé le Mardi 11 mai 2010 à Casablanca. Un séminaire qui visait à faire connaître les caractéristiques et les potentialités de ces marchés aux exportateurs marocains mais également à donner des éléments d’appréciation et d’évaluation pour une stratégie marketing appropriée et optimale. Deux experts internationaux étaient les principaux intervenants. Le Dr. Gohi BI DOUAHI, Professeur d’économie expert de la «zone Afrique Centrale» et M. Fréderic ELBAR, un expert spécialiste des marchés de l’Afrique disposant de compétences en environnement des affaires.

Les experts sceptiques sur les avantages réels de cette coopération pour le Cameroun
Les autorités camerounaises ont présenté ces journées comme une manifestation positive de la coopération entre pays du sud. Olivier Behlé, président du Groupement inter-patronal camerounais (GICAM) a dans son discours de circonstance rappelé que le partenariat entre le Maroc, «premier pays arabe en termes de produits manufacturiers» et le Cameroun «locomotive de la CEMAC » devrait aller de l’avant. Des propos partagés par le ministre marocain du commerce extérieur, Abdellatif Maazouz. De nombreux observateurs, spécialistes des échanges internationaux, restent pourtant sceptiques sur les avantages tirés par le Cameroun d’une telle coopération. Ce qu’il convient de dire, c’est que ces journées économiques rentrent dans le cadre d’une vaste opération de charme internationale, initiée par le gouvernement marocain, en vue d’accroître la vente de ses produits à l’étranger, les opérateurs camerounais devraient rester vigilants, affirme un de ces observateurs camerounais.

Les dernières statistiques de la coopération économique entre le Maroc et le Cameroun semblent confirmer cet état de fait. Le Cameroun est seulement le 17e fournisseur du Maroc parmi les pays de l’Afrique sub-saharienne et le 4e parmi les 6 pays de la CEMAC. A l’inverse, Il est aussi le 15e client du Maroc au niveau de l’Afrique sub-saharienne et 3e sur le plan de la CEMAC. En 2009, le Cameroun a exporté au Maroc pour seulement 1,5 milliard de francs CFA, un chiffre en baisse par rapport à 2008 (2,8 milliards de Francs). A l’inverse le Cameroun a importé pour près de 10 milliards de francs CFA en 2009. Les économistes font remarquer que dans ce partenariat sud-sud, le Cameroun est perdant de près de 8 milliards de francs CFA, auxquels il faut ajouter près de 5 milliards d’investissements marocains au Cameroun contre zéro pour le Cameroun au Maroc.

Le Maroc en conquérant
Après avoir obtenu la gestion aujourd’hui contestée de la distribution de l’eau potable en zone urbaine, les entreprises marocaines montrent de plus en plus leur intérêt pour le Cameroun. Le pays a retrouvé la voie de la croissance et offre de nombreux chantiers dans des secteurs tels que le bâtiment, les logements sociaux, les autoroutes, les barrages. Les relations commerciales entre le Maroc et le Cameroun sont régies par l’accord commercial signé à Marrakech le 15 avril 1987. De nouveaux accords plus préférentiels sont en cours de discussion dans le cadre de la Communauté des États d’Afrique centrale (CEMAC). La mission commerciale d’hommes d’affaires qui a débuté hier à Douala a pour principal objectif d’explorer les opportunités d’affaires qu’offre le Cameroun mais aussi d’exposer au Camerounais les spécificités que présente le marché marocain. Cette mission voit la participation de plus de 70 exportateurs marocains relevant des secteurs de l’agroalimentaire, des produits de la mer, du bâtiment, de la pharmacie, de l’électrique, de l’électronique, des industries métallurgiques et mécaniques, des technologies de l’information et de la communication et des secteurs bancaires et financiers. Les principaux produits exportés par le Maroc durant les trois dernières années sont les conserves de poissons, divers produits alimentaires, produits finis d’équipement industriel, fils et câbles électriques, articles finis de consommation, chaussures et vêtements confectionnés. Le Maroc importe du Cameroun les produits d’origine animale, végétale et minérale, bois et bois préparés pour l’industrie et enfin les produits alimentaires.

Coopération Maroc – Cameroun gagnant gagnant?
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Alexandre Siewe : Quel indice de satisfaction de la clientèle?

Au sein d’AES Sonel Cameroun, ses nouvelles fonctions le propulsent plus que jamais au service de tout et de chacun

L’homme qu’il faut à la place qu’il faut
Pour ceux qui ont approché Alexandre Siewe trois impressions se dégagent à priori de sa personne: le pragmatisme, le pragmatisme et enfin le pragmatisme. Derrière son visage de jeune se cache un très grand sens des responsabilités et du travail bien fait. Si ça coince quelque part ce n’est que très rarement à son niveau. Dans le milieu des responsables de la communication au Cameroun, on reconnait volontiers qu’il fait partie de ceux-là qui méritent les responsabilités qui leurs sont attribuées. C’est en 2005 qu’il est recruté chez AES-SONEL, à la faveur du forum de recrutement «business Day » organisé par Africa search (premier cabinet international de recrutement pour l’Afrique) au poste de Sous-directeur communications, traduction et relations extérieures d’AES-SONEL. Aujourd’hui âgé de 38 ans cette solide expérience lui sera très utile dans ses futures fonctions.

Une passion de longue date pour la communication
Alex pour ses nombreux amis, est titulaire de deux DESS (conception et management des projets et institutions culturelles à l’université de Paris 3 Sorbonne nouvelle ; et DESS en Communication des entreprises et des institutions à l’université Marne La Vallée) et d’un DEA obtenus en France. Sa carrière professionnelle, il la débute véritablement en 1996 lorsqu’il devient journaliste/ producteur au poste national de la CRTV. La même année, il part effectuer un stage de perfectionnement au centre de formation des journalistes de Paris (CFJ). En 1999, de retour au pays, il est chef de projets audiovisuels à l’agence marketing Régie Stars. Il repartira en France plus tard pour renforcer ses connaissances dans le domaine de la Communication. Durant ce deuxième séjour en France il interviendra pendant deux ans, comme intervenant-concepteur aux programmes à radio France internationale (RFI) puis journaliste à jeune Afrique l’intelligent. C’est durant ce séjour qu’il complètera sa formation. Avant de retourner finalement au Cameroun pour intégrer AES-SONEL en 2005.

Améliorer la relation avec la clientèle
D’après une récente enquête, l’indice de satisfaction des clients d’Aes-Sonel se situe seulement à 25%. La direction de la société d’électricité du Cameroun s’est promis d’inverser ces chiffres. A l’issue du conseil d’administration du 16 décembre dernier, Aes-Sonel a annoncé la réorganisation de sa Direction commerciale et de sa Direction des réseaux. Le Directeur commercial sera désormais assisté de deux directeurs commerciaux adjoint. Le premier sera en charge du service client « front office » et le second en charge de la facturation et de la réduction des pertes ou « back office ». C’est-à-dire qu’une équipe sera désormais disponible pour prendre en charge quotidiennement les attentes et les plaintes de la clientèle. Celui qui est le responsable de cette équipe est Alexandre Siewe. Le second directeur commercial adjoint est Juan Carlos Gutierrez Lareze, de l’assistance technique du groupe AES.

Alex déjà sur le vif du sujet
Pour Jean David Bilé le Directeur général, il faudrait désormais que «chaque fois qu’un client franchit le seuil de nos agences, il sente qu’on s’occupe de lui et que le service qu’on lui délivre est à la hauteur de ses attentes». Une mportante mesure que semble déjà avoir intégré Alexandre Siewe qui confirme à la suite de son Manager général que : Les problèmes sont connus et nous avons au sein de nos agences les compétences qu’il faut. Nos processus commerciaux ne sont pas toujours orientés client et nous allons les adapter tout en améliorant nos outils techniques. Tout ce que nos clients attendent de nous, on se pliera en quatre pour le leur servir. C’est jouable. Pour le moment, il cumule cette nouvelle tâche avec le poste de sous-directeur de la Communication.

Alexandre Siewe, plus que jamais au service des autres

Législations: Campagne de promotion pour l’OHADA au Caire

Une conférence a été organisée à la faculté de droit de l’Université du Caire dans le but de faire connaître l’OHADA

L’initiative est d’Alexandre Paulin de l’IDAI qui en présence des Ambassadeurs de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Niger Dr Alhousseini Mouloul, Vice-président de l’UNIDA, et d’autres délégations, a présenté le constat des avancées de l’OHADA. Mais malgré une avancée, dynamique et riche, favorisant les affaires sur le continent africain, on relèvera que l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) se heurte encore à des problèmes de différents ordres.

Historiquement, l’OHADA est née de la volonté des Etats membres de la zone franc, avec l’appui soutenu de la France, de vaincre l’insécurité juridico-judiciaire qui condamne aujourd’hui le continent africain à rester l’une des zones les moins courtisées par les investisseurs étrangers. Le projet remonte en fait à avril 1991, date à laquelle ces Etats décidèrent d’organiser une réflexion sur la faisabilité d’un projet de mise en place progressive d’un droit harmonisé des affaires afin de rationaliser l’environnement juridique des entreprises. Le traité OHADA fut ensuite signé à Port Louis (Ile Maurice) le 17 octobre 1993 par quatorze Etats africains membres de la zone franc (Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, République centrafricaine, Congo, Côte d’Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). La question de l’abandon de souveraineté a été, comme on peut l’imaginer, au c ur des procédures de ratification. Malgré cela, le traité a été ratifié par tous les Etats signataires et est entré en vigueur le 18 septembre 1995. En juillet 2002, les Comores et la Guinée ont rejoint l’OHADA qui reste, aujourd’hui, ouverte à tous les pays du continent pourvu qu’ils aient l’accord des Etats membres.

Concrètement, l’OHADA a pour objet l’harmonisation du droit des affaires par le truchement d’un droit communautaire et l’institution d’un système unique de contrôle et de règlement des différends. Trois institutions principales ont été créées pour atteindre ces objectifs: le législatif : un Conseil des Ministres, composé des Ministres de la Justice et des Finances des Etats membres, adopte les lois OHADA (dénommée Actes Uniformes, qui doivent être intégrées immédiatement au système juridique interne de chaque Etat. Le judiciaire : la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) est supposée régler les différends concernant l’application des lois OHADA en s’assurant que les textes sont appliqués de façon uniforme dans toute la région concernée. L’exécutif: il est représenté par un secrétariat permanent et sert le Conseil des ministres. En plus, une Ecole régionale supérieure de la magistrature a été mise en place afin d’assurer la formation des magistrats et auxiliaires de justice au droit OHADA.

Cependant, quatorze ans après la mise en place de cette organisation, son avancée dans l’intégration juridique de l’Afrique centrale et de l’Ouest reste bien timide. A en juger par les avis des avocats, notaires, ministres et dirigeants de banques internationales des Etats membres, on s’aperçoit que le droit communautaire OHADA est généralement considéré comme un droit foncièrement bon, mais peu adapté aux réalités du terrain. Normal car, calqué bien plus sur les avancées juridiques du droit français que sur la réalité locale des échanges. Aussi le traité supranational est constamment violé: la CCJA (Cour Commune de Justice et d’Arbitrage) est la plupart du temps court-circuitée par les Cours de justices nationales qui n’entendent pas se défaire de leurs compétences si facilement. Les problèmes de formation persistent, dans la mesure où peu de juristes sont familiarisés avec un droit souvent méconnu, créé par une organisation qui n’est pas médiatisée et qui reste très éloignée des populations. De plus, les textes juridiques sont souvent mal ou non traduits dans les langues officielles parlées dans les Etats parties (à savoir le français, l’anglais, l’espagnol et le portugais). Le système n’est donc pas assez compréhensible pour les Africains, ce qui a laissé dire à Henri Job, un avocat au barreau du Cameroun, ses limites poussées à leur extrémité qui pourraient devenir une entrave réelle au développement économique de la sous région.

Pourtant, l’OHADA reste un sujet d’encouragement et d’optimisme, qui a souvent obtenu le soutient de la banque mondiale. Celle-ci a en effet financé en 2005, une mission d’évaluation globale de l’application du droit OHADA dans les seize Etats parties afin de permettre à l’organisation africaine de pallier aux manques et défauts des Actes Uniformes et de porter le projet des Africains à maturité. L’OHADA constituant un mode d’association original, dans lequel l’idéal panafricain a un rôle à jouer. Selon Abdoullah Cissé, professeur de droit à l’Université Gaston Berger (Saint-Louis, Sénégal), le fédéralisme est l’avenir de l’Afrique. L’un des enjeux du Club OHADA du Caire est de convaincre le Gouvernement égyptien d’adhérer à cette organisation.


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