Cameroun : le MANIDEM soutient la junte au Niger

Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie dénonce les sanctions des dirigeants de l’Afrique de l’Ouest qui tentent selon lui de sauver la « France néocoloniale de la débâcle ».

Les événements qui se succèdent au Niger et dans sous-région Afrique de l’Ouest, suscitent de nombreuses réactions en Afrique et dans le monde. Le mercredi 26 juillet dernier, les militaires ont déclaré en soirée avoir pris le pouvoir des mains de Mohamed Bazoum élu en 2021.

Depuis lors, entre les soutiens de l’ordre constitutionnel dont la Cedeao, l’Uemoa, l’Union africaine, la France, et ceux des putschistes dont les gouvernements de transition du Mali et du Burkina Faso, la guerre des opinions et des positions bat son plein. Les institutions sous-régionales menacent de jouer la carte de force armée, les gouvernements de transition du Mali et du Burkina considèrent cette option comme une « déclaration de guerre.

Dans ce choc d’opinions et de positions contradictoires, « Le Manidem, mouvement progressiste et panafricaniste soutient totalement la junte militaire désormais au pouvoir au Niger », écrit le président du mouvement Anicet Ekane dans une déclaration en date du 1er août dernier.

Selon cette formation politique, les coups d’Etat des officiers progressistes et panafricanistes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée sont l’expression du ras le bol des peuples africains à l’encontre des gouvernements installés par les forces néocolonialistes auxquelles ils sont soumis. « Les coups d’Etat institutionnels (modification des constitutions, élections truquées, répression sauvage des opposants) ont enlevé toute légitimité démocratique à ces pouvoirs autocratiques », poursuit l’opposant camerounais.

Considérant la position de la Cedeao qui appelle la junte au pouvoir à rétablir l’ordre constitutionnel jusqu’à ce dimanche sous peine d’actionner l’intervention militaire, l’opposant prévient.

« Les autres dirigeants africains, et notamment ceux de la Cedeao, ne doivent pas, soit par un silence complice soit par des sanctions dictées, tenter de sauver la France néocoloniale de la débâcle (…) Cette interpellation s’adresse particulièrement aux dirigeants nigérians qui ont déjà explicitement manifesté leur participation au sauvetage des intérêts impérialistes ».

Pour terminer, Anicet Ekane interpelle les hommes politiques de gauche en France et l’opinion publique française « pour éviter qu’un intervention militaire française qui se dessine au Niger ne vienne creuser davantage le fossé entre les peules africains et la France ». Dans la mouvance, jusqu’à hier, la France a procédé à l’évacuation de ses ressortissants en terre nigérienne. Les jours qui viennent seront décisifs pour la communauté Ouest-africaine.

Le Camerounais Guy Laurent Fondjo, élu Président de l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest

C’est au terme d’une assemblée générale extraordianaire que le choix a été porté sur celui qui est l’administrateur directeur général d’Afriland First Bank Guinée.

Le banquier camerounais Guy Laurent Fondjo est le nouveau patron de l’association des banques de l’Afrique de l’Ouest. Comme tel, il assumera désormais aussi la présidence de l’Association des Banques de l’Afrique de l’Ouest (ABAO). Il a été porté à la tête de cette association au cours d’une assemblée générale extraordinaire. L’événement, qui s’est déroulé lundi 30 janvier 2023, avait pour objectif le renouvellement du comité exécutif de l’organisation.

Il aura la mission d’imposer le leadership de cette corporation dans la sous-région. En priorité, il devra amener l’institution à jouer un rôle clé dans le Programme de Monnaie Unique de la CEDEAO porté par les institutions régionales (Commission de l’UEMOA, AMAO, IMAO, WAIFEM et autres institutions sœurs). Il devra également faire peser le point de vue des banquiers de la CEDEAO dans le processus de mise en œuvre du système de paiement et de règlement de la CEDEAO (EPSS) et du système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS).

Il connaît bien l’ABAO, puisqu’il en a été le vice-président entre juillet 2021 et janvier 2023. Après avoir fait ses classes au sein de la filiale camerounaise du groupe bancaire panafricain Afriland First Bank, Guy Laurent Fondjo a été nommé administrateur directeur général de la filiale guinéenne en 2015. Il y a installé un réseau de plus de 100 microbanques de développement rural du modèle MC2/MUFFA sur l’ensemble du territoire guinéen.

Cette activité lui a inspiré des recherches de terrain qui ont conduit en 2020 à la soutenance publique d’une thèse de DBA (Doctorat en Business Administration) de l’institut d’administration des entreprises de l’Université Lyon III et du Business Science Institute du Luxembourg. En octobre 2022, Dr Fondjo a été désigné président du conseil d’administration d’Afriland First Holding, la première société d’investissement d’Afriland First Group sur le continent, basée à Lomé.

Cemac : les reformes du Franc CFA sur la table des États généraux de la sous-région

Le Gabon accueille depuis hier mardi 30 août 2022 la première édition des États généraux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

La monnaie coloniale qui unit les six Etats de la zone Cemac fait débat aux Etats généraux. les participants à ce conclave évoquent notamment la fusion entre la Cemac et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sans oublier la question du franc CFA, la monnaie commune dans six pays d’Afrique centrale (le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad).

Cette assise est organisée sous le thème « Consolidation des acquis et perspectives », ces travaux visent à faire un diagnostic complet sur le fonctionnement de la Communauté, après la mise en œuvre du Programme de Réformes Institutionnelles (PRI).

Il est par ailleurs, question pour les participants d’optimiser le système institutionnel face aux défis majeurs qui interpellent la CEMAC.

« Cette réforme est en cours, mais nous avons un mandat de confidentialité. Je ne dois pas vous dire ce qui se passe actuellement. Mais c’est une volonté de chefs d’États. Les gens contrairement à ce qu’on entend ici et là croient que les chefs d’États ne s’intéressent pas à la réforme. Mais c’est absolument faux. Nous avons eu mandat, la commission de la Cemac et la Banque centrale ont fait des conclusions aux chefs d’État sur la conduite à donner à l’évolution de franc CFA », a confié le président de la commission de la Cemac, le gabonais Daniel Ona Ondo.

Cette réforme est évoquée alors que, la fin du Franc CFA en Afrique de l’Ouest résulte de l’accord de coopération signé le 21 décembre 2019 entre Emmanuel Macron et les gouvernements des Etats membres de l’Union monétaire ouest africaine.

Pourtant, le président de la commission assure qu’il ne s’agit pas d’une imitation. « Je vous assure que ce n’est pas un copier-coller. L’Afrique centrale est l’Afrique centrale. L’Afrique de l’Ouest est l’Afrique de l’Ouest », a-t-il souligné.

Curiosité

Cette réforme du CFA intervient pourtant quelques semaines après l’annonce de la mise en circulation des nouveaux billets de banque.

Annoncé depuis octobre 2019, le projet d’injection d’une nouvelle gamme de billets et pièces dans la zone Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Guinée Équatoriale, Tchad) va enfin prendre corps. C’est tout au moins l’information qui ressort des travaux du comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale (Umac) qui se sont tenus ce 21 juillet à Douala.

Selon la Beac, la nouvelle gamme entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, mais le lancement et la présentation se feront au mois de novembre de l’année courante à N’Djamena à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la Beac.

À la banque centrale, les commandes de billets portant sur la gamme actuelle ont été interrompues en prélude à l’émission de la nouvelle gamme ce qui explique la rareté actuelle.

 

 

 

La Camerounaise Marie-Laure Akin-Olugbade, nouvelle vice-présidente par intérim de la BAD

Précédemment directrice générale du développement et de la prestation des services pour la région d’Afrique de l’Ouest, elle est depuis le 2 août 2022, la présidente par intérim du Groupe de la Banque africaine de développement.

Le Groupe de la Banque africaine de développement a annoncé, lundi 1er août 2022, la nomination de Marie-Laure Akin-Olugbade née Ndongo-Seh au poste de vice-présidente par intérim chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services.

« J’ai le plaisir de nommer madame Marie -Laure Akin-Olugbade au poste de vice-présidente par intérim du Complexe régional, Intégration et prestation de services », a déclaré le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina dans un communiqué le 1er août dernier.

De nationalité camerounaise, Akin-Olugbade était jusque-là directrice générale du Développement et de la Prestation des services pour la région Afrique de l’Ouest. À ces fonctions, responsable de la plus grande équipe de chefs de bureau pays de la Banque africaine de développement, elle a eu à gérer des opérations de prêt et hors-prêt complexes dans des pays à revenu intermédiaire et à faible revenu, des États en transition notamment, ainsi que des opérations transfrontalières innovantes et complexes.

« C’est avec beaucoup d’humilité et un insigne honneur que je reçois la confiance que me témoigne le président Adesina, qui m’a demandé d’occuper ce poste de direction essentiel, a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade ».

« Je me réjouis de travailler avec la formidable équipe des directeurs généraux, desdirecteurs chargés de l’Intégration régionale et des États en transition, des chefs de bureau pays, des complexes en charge des opérations de la Banque et de l’équipe de direction, pour renforcer l’efficacité, l’efficience et la réalisation d’opérations de qualité pour tous les bénéficiaires dans nos pays membres régionaux. En un mot, nous nous attacherons à faire plus, mieux et plus vite », a-t-elle indiqué.

Marie-Laure Akin-Olugbade est diplômée des universités françaises Paris-Dauphine et Panthéon-Sorbonne où elle obtient une maîtrise en économie appliquée et un diplôme d’études supérieures en Management. Elle intègre la Banque en 1991. En 31 ans, elle fait montre d’une riche carrière professionnelle. C’est une gestionnaire réputée au sein du Groupe de la BAD.

Elle a notamment partagé ses connaissances techniques, stratégiques et de leadership en matière de matches de capitaux, de trésorerie, de gestion d’actifs, d’élaboration des produits financiers et de politiques ainsi que la gestion des fêtes à la BAD.

Pour preuve, la Camerounaise a dirigé l’équipe ayant conçu et financé l’échangeur à 4 niveaux d’Accra au Ghana, lequel est entré dans l’histoire des infrastructures en Afrique. Bien plus, le portefeuille de l’Afrique de l’Ouest chiffré à une valeur 9 milliards de dollars a augmenté grâce à la contribution de Marie-Laure Akin-Olugbade.

En 2016, Marie-Laure est nommée directrice générale adjointe du développement et de la prestation de services pour l’Afrique de l’Ouest et en est devenue directrice générale deux ans plus tard.