Mission conduite par Elisabeth Thabathe, ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’Economie, du commerce et de l’industrie
Une délégation de 20 membres
C’est là tout le sens de la mission économique sud-africaine qui séjourne au Cameroun depuis le 22 janvier 2011. Conduite par Elisabeth Thabathe, ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’Economie, du commerce et de l’industrie, cette mission a démarré son travail de prospection ce lundi 24 janvier 2011, à travers un balai de discussion avec plusieurs opérateurs économiques camerounais. Avant les différents échanges, les représentants des deux gouvernements ont profité de l’occasion pour situer le cadre de la coopération qui lie les deux pays. Elisabeth Thabathe côté République Sud-Africaine. Chantal Elombat, côté Cameroun. C’est d’ailleurs la coordonatrice nationale du comité de suivi des accords de partenariats économiques et cadre au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT) qui a prononcé le discours d’ouverture, en lieu et place de Louis Paul Motaze, le MINEPAT. Après la phase protocolaire, les deux parties se sont vite mises au travail. Travaux en comités. Echanges. Et validations des propositions. La mission Sud-africaine compte séjourner au Cameroun jusqu’au 29 janvier 2011. Sa présence rentre dans le cadre du suivi des engagements pris lors de la mission économique effectuée par le gouvernement camerounais en Afrique du Sud du 23 octobre au 02 novembre 2010, et la recherche de nouveaux partenariats. Concrètement, il s’agit du prolongement de cette action menée par Louis Paul Motaze, le MINEPAT. Forte d’une vingtaine de membres, officiels et opérateurs économiques, la délégation Sud-africaine compte multiplier des partenariats dans dix secteurs d’activités.
Protocoles d’accord
A savoir la santé, les mines, les hydrocarbures, la foresterie, les logements sociaux, l’agro-industrie, l’industrie, les télécoms, les finances et les infrastructures. Après les échanges de Douala, la mission se rendra dès ce mardi 25 janvier 2011 à Limbé pour les autres contacts. et le tourisme. D’autres rencontres suivront à Yaoundé dès demain, mercredi 26 janvier 2011. A la fin du périple, il est prévu la signature de certains protocoles d’accord et de contrat entre les opérateurs économiques des deux pays. Un avant-goût desdits protocoles était déjà donné par Louis Paul Motaze en Afrique du Sud du 23 octobre au 2 novembre 2010, ceci, au cours de sa dernière mission de l’année dans ce pays. Au terme de cette mission économique, plusieurs domaines d’activités susceptibles de donner lieu à la signature des protocoles d’accord entre différents partenaires, avaient été identifiés : la réalisation d’un marché de vivres frais à Douala, la construction des logements sociaux à bas prix, la réparation et la maintenance des infrastructures navales et pétrolières, la recherche et la coopération universitaire, le jumelage entre les villes du Cameroun et celles d’Afrique du Sud. Le Cameroun et l’Afrique du Sud entretiennent une coopération dense et fructueuse. Celle-ci est matérialisée par la mise en place d’un cadre juridique, notamment par la signature de l’accord commercial signé le 22 septembre 2006, ratifié le 20 mai 2009 par Paul Biya, un mémorandum d’entente signé en octobre 2008 définissant les domaines de coopération entre les deux pays et un accord en matière de santé signé en septembre 2008. Pour la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA), cette mission commerciale est opportune pour le Cameroun. Car, explique la chambre consulaire, le commerce entre le Cameroun et l’Afrique du Sud est à La croisée des chemins.
Balance commerciale
On apprend ainsi que depuis 2005, la balance commerciale du Cameroun avec l’Afrique du Sud est en chute libre. Ce déficit qui s’est élevé à 58 milliards de Fcfa représente le volume des importations du Cameroun en Afrique du Sud. Les exportations du Cameroun vers l’Afrique du Sud à la même période s’élèvent à près d’un milliard de FCfa. Ce déficit, souligne la CCIMA est dû à une baisse des exportations de pétrole brut, qui au fil des ans est resté le principal produit du Cameroun sur le marché sud-africain. Au contraire, les importations en provenance d’Afrique du Sud sont plus diversifiées et ont continué d’augmenter en volume. Cela a grandement penché la balance commerciale en faveur de l’Afrique du Sud. Cette augmentation rapide du volume des exportations sud-africaines au Cameroun entre 2006 et 2009 était essentiellement due à une offensive de charme dont le gouvernement sud-africain a lancé en 2006. Ce pays a plus de gros intérêts au pays de Paul Biya. En effet, le Cameroun abrite la compagnie aérienne sud-africaine South African Airways, qui a quatre vols par semaine entre Johannesburg et à Douala. Une autre société sud-africaine connue, Tiger Brand, a repris la chocolaterie du Cameroun (CHOCOCAM), après sa mie en vente par Barry Callebaut. Avant ces deux sociétés, une autre société sud-africaine célèbre Mobile Telephone Network (Mtn) avait déjà pignon sur rue au Cameroun. La signature des contrats pourra permettre de renforcer cette présence au grand bonheur des opérateurs économiques camerounais. «Ces contrats vont permettre aux petits entrepreneurs camerounais d’avoir de partenaires techniques et financiers assez solides », présage Toussaint Mboka Tongo, secrétaire permanent du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (MECAM).