Cameroun, qui triche avec l’histoire se fait toujours rattraper par elle

Par l’Union des populations du Cameroun (UPC)

Réuni à Douala le 26 novembre 2016, le Bureau du Comité Directeur de l’Union des Populations du Cameroun (BCD de l’UPC), a suivi avec consternation, le déroulement des évènements survenus dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest de notre pays et en particulier à Bamenda.

Cette situation qui commence par des revendications corporatistes avec la marche de protestation des avocats des régions suscitées, puis par le mouvement d’humeur des enseignants d’expression anglaise etc.., s’est très rapidement transformée en grève générale ponctuée de revendications politiques, remettant en cause la forme et le contenu de ce qui a été pompeusement baptisé « unité nationale ».

Nos frères d’expression anglaise expriment le mal-être spécifique qu’ils vivent, au-delà de tous les problèmes communs auxquels tous les autres kamerunais sont confrontés, dans un pays où ils sont en permanence considérés comme des citoyens de seconde zone.
L’UPC a toujours proclamé que la réunification du 1er Octobre 1961 fut un bricolage et l’unification du 20 mai 1972, une filouterie politique.

En effet en 1961, nos concitoyens du Kamerun occidental dit « anglophone » firent les frais d’un gentleman agreement entre la France et l’Angleterre, qui leurs fera perdre une partie importante du territoire qu’ils occupaient au profit du Nigeria, les rendant encore plus minoritaires, et donc plus vulnérables, face au projet d’assimilation pure et simple dans le précarré français que projetait déjà le régime néocolonial d’Ahmadou Ahidjo dans un fédéralisme déséquilibré.

Le coup fatal sera assené en 1972 à travers un référendum folklorique où les dés étaient pipés au départ, après que le pétrole eut été découvert dans cette partie de notre pays.

Les ambitions étaient donc claires : intégrer son exploitation au volet « matières premières stratégiques » des accords néocoloniaux signés par Ahmadou Ahidjo en 1960 au bénéfice prioritaire de la France.

Ce fut le temps de l’Etat Unitaire et de la République Unie du Cameroun.

Le dernier tour de vis sera donné par Paul Biya qui en 1990, par un simple trait de plume, effacera la République Unie du Cameroun, pour revenir à la République du Cameroun comme avant la « réunification », ce qui s’apparente à une annexion de fait sans considération aucune pour les éléments se rapportant à la réalité du vécu historique.

Sur cette question comme sur bien d’autres, le régime néocolonial de Yaoundé ne fait que recevoir sur la figure ses crachats en l’air, confirmant la triste réalité du dicton selon lequel : « on ne saurait longtemps cacher un macchabé dans un océan ».

Comme à son habitude, le seul langage qu’il oppose aux revendications populaires, c’est celui du mépris, de l’arrogance et de la force barbare, pour imposer le silence aux aspirations du peuple profond. Et il appelle cela la paix et la stabilité.

Nous n’en serions pourtant jamais arrivés là, si la dynamique réunificatrice déclenchée à la conférence de Kumba en décembre 1951 par l’UPC, les nationalistes du Kamerun occidental dit « anglophone » du KUNC, sans oublier les assemblées traditionnelles comme le Ngondo, le Kumze., et présentée aux Nations Unies par Ruben UM Nyobe le 17 décembre 1952 n’avait pas été sabotée par les forces conservatrices et rétrogrades.

Mais il n’est pas trop tard, le chantier de l’Unité Nationale reste largement ouvert.

Le BCD de l’UPC :
* condamne la répression barbare dont sont victimes nos compatriotes d’expression anglaise de la part des forces de « l’ordre néocolonial » ;

* s’incline devant la mémoire des victimes des contestations de Bamenda ;

* déplore les débordements qui ont engendré des blessés graves, des pertes matérielles et en vies humaines ;

* dénonce l’opportunisme de la bourgeoisie anglophone qui veut profiter des légitimes revendications populaires pour faire de la surenchère politique en vue d’un positionnement personnel comme en 1961 et 1972.

Le BCD de l’UPC en appelle à la mobilisation de tout le peuple kamerunais pour l’ouverture d’une période de transition où les kamerunais assis autour d’une table se parleront pour jeter les bases d’une autre manière d’organiser et de gérer notre vivre ensemble.

« Un autre Kamerun est possible, d’autres choix sont nécessaires ».


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Cameroun, qui triche avec l’histoire se fait toujours rattraper par elle

Par l’Union des populations du Cameroun (UPC)

Réuni à Douala le 26 novembre 2016, le Bureau du Comité Directeur de l’Union des Populations du Cameroun (BCD de l’UPC), a suivi avec consternation, le déroulement des évènements survenus dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest de notre pays et en particulier à Bamenda.

Cette situation qui commence par des revendications corporatistes avec la marche de protestation des avocats des régions suscitées, puis par le mouvement d’humeur des enseignants d’expression anglaise etc.., s’est très rapidement transformée en grève générale ponctuée de revendications politiques, remettant en cause la forme et le contenu de ce qui a été pompeusement baptisé « unité nationale ».

Nos frères d’expression anglaise expriment le mal-être spécifique qu’ils vivent, au-delà de tous les problèmes communs auxquels tous les autres kamerunais sont confrontés, dans un pays où ils sont en permanence considérés comme des citoyens de seconde zone.
L’UPC a toujours proclamé que la réunification du 1er Octobre 1961 fut un bricolage et l’unification du 20 mai 1972, une filouterie politique.

En effet en 1961, nos concitoyens du Kamerun occidental dit « anglophone » firent les frais d’un gentleman agreement entre la France et l’Angleterre, qui leurs fera perdre une partie importante du territoire qu’ils occupaient au profit du Nigeria, les rendant encore plus minoritaires, et donc plus vulnérables, face au projet d’assimilation pure et simple dans le précarré français que projetait déjà le régime néocolonial d’Ahmadou Ahidjo dans un fédéralisme déséquilibré.

Le coup fatal sera assené en 1972 à travers un référendum folklorique où les dés étaient pipés au départ, après que le pétrole eut été découvert dans cette partie de notre pays.

Les ambitions étaient donc claires : intégrer son exploitation au volet « matières premières stratégiques » des accords néocoloniaux signés par Ahmadou Ahidjo en 1960 au bénéfice prioritaire de la France.

Ce fut le temps de l’Etat Unitaire et de la République Unie du Cameroun.

Le dernier tour de vis sera donné par Paul Biya qui en 1990, par un simple trait de plume, effacera la République Unie du Cameroun, pour revenir à la République du Cameroun comme avant la « réunification », ce qui s’apparente à une annexion de fait sans considération aucune pour les éléments se rapportant à la réalité du vécu historique.

Sur cette question comme sur bien d’autres, le régime néocolonial de Yaoundé ne fait que recevoir sur la figure ses crachats en l’air, confirmant la triste réalité du dicton selon lequel : « on ne saurait longtemps cacher un macchabé dans un océan ».

Comme à son habitude, le seul langage qu’il oppose aux revendications populaires, c’est celui du mépris, de l’arrogance et de la force barbare, pour imposer le silence aux aspirations du peuple profond. Et il appelle cela la paix et la stabilité.

Nous n’en serions pourtant jamais arrivés là, si la dynamique réunificatrice déclenchée à la conférence de Kumba en décembre 1951 par l’UPC, les nationalistes du Kamerun occidental dit « anglophone » du KUNC, sans oublier les assemblées traditionnelles comme le Ngondo, le Kumze., et présentée aux Nations Unies par Ruben UM Nyobe le 17 décembre 1952 n’avait pas été sabotée par les forces conservatrices et rétrogrades.

Mais il n’est pas trop tard, le chantier de l’Unité Nationale reste largement ouvert.

Le BCD de l’UPC :
* condamne la répression barbare dont sont victimes nos compatriotes d’expression anglaise de la part des forces de « l’ordre néocolonial » ;

* s’incline devant la mémoire des victimes des contestations de Bamenda ;

* déplore les débordements qui ont engendré des blessés graves, des pertes matérielles et en vies humaines ;

* dénonce l’opportunisme de la bourgeoisie anglophone qui veut profiter des légitimes revendications populaires pour faire de la surenchère politique en vue d’un positionnement personnel comme en 1961 et 1972.

Le BCD de l’UPC en appelle à la mobilisation de tout le peuple kamerunais pour l’ouverture d’une période de transition où les kamerunais assis autour d’une table se parleront pour jeter les bases d’une autre manière d’organiser et de gérer notre vivre ensemble.

« Un autre Kamerun est possible, d’autres choix sont nécessaires ».


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Can 2016: la culture camerounaise en vitrine au Stade Ahmadou Ahidjo

L’avant-goût de la cérémonie d’ouverture de la compétition féminine prévue samedi 19 novembre a été servi au grand public jeudi

Le Cameroun a mis les bouchées doubles pour conforter sa position d’Afrique en miniature. Démonstration en a été faite jeudi, 17 novembre 2016, au stade Ahmadou Ahidjo, au grand bonheur des huit délégations de la Can présentes au Cameroun et de tous les inconditionnels du football.

Une brochette d’artistes a déjà planté le décor de l’avant show sous le regard d’un public conquis. Entre autres, Beko Sadey, Njohreur, Nicole Mara, ont presté au cours du spectacle marqué par l’hymne de la Confédération africaine de football et l’hymne officiel de la compétition, chanté par Charlotte Dipanda et Richard Kings.

La cérémonie étalée sur presque une heure se présente en trois tableaux. Le premier, « Cameroun, Afrique en miniature sur la voie de l’émergence » pour dérouler l’histoire du Cameroun de l’époque précoloniale à aujourd’hui, en passant par les Indépendances. Le deuxième cliché rend hommage aux pays participants tandis que le dernier tableau honore la Fifa et la Caf.

1 000 jeunes sont mobilisés pour la circonstance, soit 1 400 au total avec les techniciens, fanfares et chorales. Pas de fausse note pour le Comité d’organisation qui a travaillé avec la société française Ekypag, présente au Cameroun depuis une dizaine de jours avec 110 000 tonnes de matériel et près de 70 personnes.

L’aire de jeu présente fière allure pour accueillir le match d’ouverture, Cameroun-Égypte dès 15h30 demain samedi.


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Election présidentielle au Cameroun: Qui peut fédérer le grand nord aujourd’hui?

Par Salihou Soule à Betchem

Depuis quelques années, le débat sur l’alternance au sommet de l’Etat semble ne pas vouloir quitter les devants de l’actualité nationale.

On dirait que des groupes occultes tapis dans l’ombre se sont donnés la mission de faire rebondir ledit débat à chaque fois que celui-ci semble vouloir s’estomper dans l’opinion nationale. Ces derniers jours, c’est l’hebdomadaire Jeune Afrique qui a remis (à l’instigation de qui?) ce débat sur la place publique. Toutefois, il convient de souligner que toute cette agitation sur la retraite du pouvoir du prince d’Etoudi semble ne pas concerner l’intelligentsia du Grand Nord qui serait plus préoccupé par d’autres priorités. A savoir par exemple, qui peut fédérer ces trois régions dans la perspective du retour du pouvoir ici.

En fait, une observation attentive de ce qui se passe dans le Triangle national laisse transparaitre une grande sérénité chez les compatriotes sus évoqués. Comme si ces derniers avaient la certitude que «fait quoi, fait quoi» le pouvoir va leur être retourné au terme du magistère du Président Paul Biya. Du Vice Premier ministre Amadou Ali aux opposants (présumés) tels Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakari, tous affichent humblement un profil bas et accomplissent efficacement, parfois avec un zèle surprenant, les missions que leur patron leur assigne. Ni l’insécurité installée par le groupe armée islamiste nigérian Boko Haram, ni l’arrestation et l’incarcération du ministre Marafa Hamidou Yaya, ni même le recul de Cavayé Yeguié au rang de 3e personnalité de la République ne semble ébranler cette certitude que le Grand Nord va récupérer le pouvoir que le premier président avait remis au Sud.

Si la certitude que le pouvoir va échoir au Grand Nord est établie, l’incertitude qui demeure est celle de savoir entre quelle main ce pouvoir sera remis. Il faut relever ici pour le souligner que deux camps antagonistes s’opposent ici. L’élite fidèle aux premiers présidents Ahmadou Ahidjo et les fidèles du président Paul Biya. Le moins que l’on puisse dire ici est la disqualification par les populations d’une bonne majorité de ceux qui clament à tue-tête «Paul Biya oyé!» au bénéfice des personnalités qui ont manifesté un certain loyalisme au «Père de la nation». En témoigne la facilité avec laquelle l’Undp sous la conduite de Badjika Ahidjo et les siens «casse la gueule» régulièrement au Rdpc lors des différentes consultations populaires dans le Nord.

L’arrestation et l’incarcération du Ministre Marafa avec la légion des leaders des trois régions septentrionales qui se sont déployés dans le grand Nord pour expliquer au populations que Marafa méritait son sort a fini par convaincre que les populations de céans que certaines soi-disant figures de proue ici étaient tout simplement des hypocrites prêts à renier frère, père et mère au non de leurs seuls intérêts égoïstes. Ajouté à cela le fait que la plupart de ce qui tient lieu de leaders ici sont déjà vieux et ont trempé la main dans de nombreuses compromissions les mettant à dos les populations. Aucune voix qui compte par exemple ici n’a élevé la voix, ni même initié la confection d’un mémorandum pour exiger le retour officiel de la dépouille du premier Chef de l’Etat dans la terre de ses ancêtres. Comme si sa brouille avec le régime de Yaoundé que l’illustre défunt a lui même mis en selle, en novembre 1982 avait annulé tout le travail abattu et tous les sacrifices qu’il a enduré en 25 ans de magistère aux commandes de la nation camerounaise.

Toutefois, la question reste posée. Qui peut fédérer le Grand Nord aujourd’hui ?


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Ernest Ouandié, de maquisard à Héros National

Par Horizons nouveaux magazine

Beaucoup de camerounais ne connaissent pas ce nationaliste de leur pays qui a payé de sa vie pour l’«indépendance immédiate et totale» de son pays.

Et pour cause, son histoire n’est pas enseignée dans les écoles et universités du Cameroun alors qu’il trône sur la liste très sélective des héros du pays depuis le 16 Janvier 1991.
Comment expliquer pareil paradoxe? Qu’est-ce qui empêche nos historiens à se pencher sur la vie de cet homme comme sur celle de nombreux autres héros ou nationalistes Camerounais? Comment comprendre que de jeunes Camerounais puissent parler des Napoléon Bonaparte, Jeanne d’Arc, Charlemagne et ignorer tout ou presque des Douala manga Bell, Adolf Ngosso Din, Wilhem Madola, Ruben Um Nyobè et autres en plein 21ème siècle. Faut-il croire que les Camerounais ont honte de leurs héros ? Ces questions et bien d’autres restent sans réponses tant que dans nos écoles et nos universités, l’on n’apprendra pas à nos enfants, l’avenir du Cameroun, qu’ils ont eu de valeureux ancêtres qui ont combattu ou qui ont eu la témérité de s’opposer à l’occupant Occidental en dépit de leur faiblesse en armes de combat. Et Ernest Ouandié est de ceux-là.

Qui est Ernest Ouandié?
Né en 1914 à Ndumla dans l’arrondissement de Bana, actuel département du Haut-Nkam, il est le 5ème enfant du couple Djemo et Kapsu. Djemo son père, était polygame de trois femmes.

Ouandié signifierait «qui est dans la maison» ou «qui est en sécurité». Il n’a connu qu’une vie de frustrations et ce, depuis l’âge de 13 ans, lorsqu’en 1927, son père Djemo est déporté aux travaux forcés dans les plantations de café des colons français et renvoyé en 1929, soit près de 02 ans hors de sa famille en 1929 pour maladie. A son retour, Djemo s’installera à Bangou dans l’actuel département des Hauts-Plateaux dont on dit qu’il était originaire.

Après ses études primaires, Ernest Ouandié optera pour le métier d’enseignant et en même temps, entrera en politique. Cette entrée en politique lui vaudra de nombreuses mutations dans le pays, disciplinaires pour les uns mais surtout politiques pour les militants de l’Union des Populations du Cameroun (UPC).

Il aura enseigné et même dirigé des écoles publiques du pays.
Ernest Ouandié, le militant et l’enseignant De 1944 à 1948, alors qu’il enseigne à Edéa dans l’actuel chef-lieu du département de la Sanaga-Maritime, Ernest Ouandié adhère et milite au sein de l’Union des Syndicats Confédérés du Cameroun (USCC). En 1948, il rejoint les rangs de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) qui, à cette date, est toujours un syndicat mais alors un syndicat très fédérateur et par conséquent très populaire. Il demeurera militant de l’UPC jusqu’à sa mort en 1971 après en avoir été président à la mort de Félix Roland Moumié, assasiné par les services secrets français à Genève en Suisse le 03 Novembre 1960. C’est en Septembre 1952, lors du 2ème congrès de l’UPC tenu à Eséka dans l’actuel département du Nyong et Kellé qu’Ernest Ouandié est élu vice-président de l’UPC chargé de l’organisation et directeur de La voix du Cameroun, un organe de presse et de liaison de l’UPC.

Du 29 Juillet au 12 Septembre 1954, il effectue un voyage en Chine et du 09 au 15 Août 1954, il assiste au Congrès Mondial de la Jeunesse Démocratique puis séjourne à Paris et à Moscou.

Ernest Ouandié, connu de ses camarades militants sous le pseudonyme de «Camarade Emile» sera affecté le 07 Octobre 1948 à Dschang dans l’actuel département de la Menoua. Un mois plus tard, le 06 Novembre 1948, il est muté à Douala comme Directeur de l’Ecole Publique New-Bell Bamiléké.

En septembre 1953, il est à nouveau muté successivement à Doumé dans la région de l’Est puis à Yoko dans l’actuel Mbam et Kim dans la région du Centre. De Yoko, il implante l’UPC dans le Mbam. Un an plus tard, en Décembre 1954, il est affecté à Batouri puis à Bertoua dans la région de l’Est et le 29 Janvier 1955, il est à nouveau rappelé à Douala où le Haut-Commissaire Roland Pré entend avoir la main-mise sur les dirigeants de l’UPC en les regroupant dans la capitale économique. Cette idée ne lui sera pas favorable car elle contribuera à resserrer les rangs de l’UPC et à renforcer leur volonté d’obtenir une «indépendance totale et immédiate du Kamerun».

A Douala, Ernest Ouandié forcera l’admiration du public lorsque Léopold Sédar Senghor, l’agrégé de grammaire est envoyé par l’administration coloniale pour venir demander aux Camerounais d’abandonner la revendication de l’indépendance. A la Salle des Fêtes d’Akwa où avait lieu la rencontre, Ernest Ouandié fit part à l’illustre hôte de la volonté du peuple Camerounais d’accéder à la souveraineté et à l’autonomie et acculé littéralement ce dernier.
Face à cette intransigeance de l’UPC, le colon Français ne trouva d’autre mesure dissuasive que la dissolution de ce mouvement. Ce qui le fit entrer dans la clandestinité et il s’en suivit une vague quasi nationale de repression dans différentes villes du pays. L’on assista alors à un genocide qui ne dit pas son nom et que les autorités françaises se refusent encore de reconnaitre jusqu’à ce jour.

Combien de Camerounais sont morts au cours des différentes opérations de repression menée par l’armée coloniale? Des dizaines, des centaines de milliers? Difficile de répondre à cette question car, sous le prétexte de pourchasser des maquisards qui, au demeurant n’avaient pas d’armes mais avaient réussi à s’en procurer en tuant quelques militaires français avec des flèches et des lances lors des embuscades comme celle de Song-Mbenguè dans la Sanaga-Maritime, les militants de l’UPC réussissaient quelques coups d’éclat mais sans grande portée dans une guerre asymétrique. Les velléités des militants de l’UPC d’acquérir des armes n’avaient jamais porté de fruits à l’instar de Félix Roland moumié qui sera assassiné pendant qu’il négociait l’achat desdites armes.
Ernest Ouandié s’exilera par la suite à Kumba – ancien Cameroun Britannique- puis à Khartoum au Soudan, au Caire en Egypte, à Conakry en Guinée et à Accra au Ghana. Il aura été à la tête de l’Armée de Libération Nationale du Kamerun (ALNK) avec laquelle il avait organisé ds insurrections dans les régions de l’Ouest et du Littoral.

Monseigneur Albert Ndongmo tentera une médiation de réconciliation entre lui et l’administartion Ahidjo. Celle-ci promettait la vie sauve à Ernest Ouandié au cas où il se rendait. Ce qu’il fera le 19 Août 1970 en se rendant au commandant de brigade de Mbanga dans le Moungo et le 26 Décembre 1970, il sera jugé par un tribunal militaire pour atteinte à la sûreté de l’Etat et complot contre le Président Ahidjo dans une parodie de procès où ses avocats venant de France et de Grande-Bretagne avaient été interdits de séjour au Cameroun. Ce procès, retransmis en direct sur les ondes de Radio Cameroun, actuelle Cameroon radio and television corporation (CRTV), suscitera l’émoi des populations qui accepteront sans réchigner ni même protester la condamnation à mort des accusés. Ernest Ouandié sera fusillé pour ne pas dire assassiné le 15 Janvier 1971 à Bafoussam, sur la place publique et inhumé sur le terrain de l’Eglise Evangélique de Bafoussam Plateau où sa famille lui a érigé une tombe qui, malheureusement, avait été profanée comme celle de Félix Roland Moumié quelques années plus tôt, en 1999.

Ernest Ouandié est mort pour avoir fait confiance en un Ahidjo qui ne tenait pas toujours à sa parole et qui, malheureusement pour lui et comme pour expier ses péchés, est allé mourir loin de sa patrie et l’on est surpris aujourd’hui d’entendre des voix s’élever pour demander le rapatriement de sa dépouille, au mépris de tout le mal qu’il a fait au peuple Camerounais pour défendre les intérêts de ses «maîtres» Français.

Ernest Ouandié (au centre) a été fusillé le 15 Janvier 1971 à Bafoussam
peuplesawa.com)/n

Qu’est-ce qui nous prouve que le Cameroun était un paradis à l’époque de nos parents?

Par Ecclésiaste Deudjui

Vrai-vrai hein, je commence à être fatigué ! Tous les jours quand je rencontre un vieillard, il me dit comment au temps d’Ahidjo, le Cameroun était un petit paradis.

Que nous les jeunes on fasse quoi alors ? Qu’on retourne vivre dans le passé ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qui nous prouve même que c’était vraiment un paradis ?…

«Tout le monde était premier de sa classe»
Entre nous, comment ça peut être possible? Tous les vieux que je rencontre me disent qu’ils étaient premiers de leur classe, de la SIL jusqu’en Terminale. Donc ils étaient tous premiers ex-aequo ? Ça veut donc dire qu’ils étaient aussi derniers ex-aequo norr ?

«Il n’y avait pas les bandits comme aujourd’hui»
Ahn bon hein ? Donc le cambriolage est né en 1985 ! Comment les vieillards Camerounais-là exagèrent aussi comme ça ? C’est toujours pour noircir Paul Biya ?

«Toutes les rues étaient bien éclairées»
On était là ? N’est-ce pas quand nos vieillards disent qu’on voyait la nuit comme si c’était le matin, on accepte seulement ? Mais je me demande toujours où sont passés tous ces lampadaires, puisqu’il n’y avait pas les voleurs comme aujourd’hui.

«L’enfant de quelqu’un était l’enfant de tout le monde»
Donc c’étaient des bâtards ? Ou bien ! Ça veut dire que n’importe quel homme pouvait (ac)coucher avec n’importe quelle femme ? Ou je comprends mal!

«Avec 5 francs, tu achetais tout ce que tu veux»
Il y a alors quoi d’étrange là-dedans ? N’est-ce pas aujourd’hui avec 1 milliard tu achètes aussi tout ce que tu veux ?

«Les footballeurs étaient plus forts que Lionel Messi»
Je vous dis hein, si vous entendez un vieillard parler de notre football, vous allez croire que Pelé a d’abord joué dans Léopard de Douala avant de devenir champion du monde en 1970.
On te dit comment Mbappè-Leppé perçait les filets avec ses frappes lourdes, comment Milla Roger dribblait même ses propres joueurs, comment Omam-Biyick sautait et calait en l’air pendant plus de trente secondes.
Yess paapa !

«Le pays marchait comme sur des rails»
Mais alors ! Même le TGV ne déraille pas ? Arrêtez avec ces histoires que tout le monde avait des bourses, tous les jeunes avaient un emploi, toutes les sociétés étaient nationalisées.
Même si le Cameroun était plus développé que la Chine, c’est en nous disant ça que ça va faire quoi maintenant ?

Cameroun 2015-2015: A la recherche du temps perdu.
Donc moi je suis un futuriste, je ne regarde pas ce que les vieux-là nous disent. La vie c’est devant ! Même si leur époque a été plus nourricière que la nôtre, même s’ils ont pu fonder des familles et construire des maisons, c’était leur chance là-bas !
Moi je demande juste à la jeunesse camerounaise de travailler, car nous aussi nous pouvons avoir nos 30 glorieuses dans ce Cameroun du 21ème siècle. Et même (re)devenir plus développés que la Chine, pourquoi pas ?

Cameroun – Douala – Akwa Palace en 1960
carnets-voyage.com)/n

Dixiades 2014 : Déjà 36 médailles en athlétisme

Elles ont été glanées lors de la première journée de la compétition disputée le jeudi 18 décembre 2014 au stade Omnisports de Yaoundé

Le coup d’envoi des Dixiades 2014 a été donné le mercredi 17 novembre avec le sport collectif. Au deuxième jour de la compétition, les coureurs ont regagné la piste du stade Omnisports de Yaoundé pour les épreuves d’athlétisme où les premières médailles de la compétition ont été enregistrées. L’honneur est revenu à John Nkeng qui a décroché l’or au lancer de poids. Le représentant de la région du Centre a lancé la boule à 13,06 m, pour offrir à sa région sa première médaille dans la compétition. Et le Centre encore! puisque Edwige Angounougou Sanaga s’est également imposée chez les dames en projetant la boule sur 12m30.

Au 5000m dames, Carine Tatah de la région du Sud-ouest, vainqueur de la course populaire des -17 ans lors de l’édition 2014 de l’ascension du Mont Cameroun, a une fois de plus remporté la première place, avec un temps de 18’38 »9. Chez les hommes, Paterson Dzoa de la région de l’Ouest a couru plus vite que les autres, franchissant le premier la ligne d’arrivée en 15’08 »03.

L’or pour la Centrafrique et le Congo
La course de 100m a été remportée par la région du Littoral qui a vu son coureur William Feubah s’imposer au final avec un chrono de 10 »08 en messieurs. Chez les dames, la congolaise Bouele Bondo, qui se prépare aux Jeux africains de 2015, prévus au Congo Brazzaville, a perdu la finale face Marie Giselle Asseh Eleme de la région du centre qui va remporter la mise avec un temps de 12 »03. La congolaise est repartie avec la médaille d’argent.

La première médaille étrangère des Dixiades 2014 est tout de même revenu au Congo et a été décrochée par la même Bouele Bongo qui a sauté 5m80 devant la Camerounaise Soumey Mahama. La candidate de la région de l’Extrême-nord n’a pas sauté plus loin que 5m62, se consolant avec la médaille d’argent. Chez les hommes, Armand Tsoulé de la région du Centre s’est paré en or avec un bond de 7m16, juste devant Bidias Fréderic de la région de l’Adamaoua (7m07).

Le 800m messieurs a été remporté par le Congolais Franck Gaouri. Le champion du Congo en titre s’est imposé en 1’52 » devant Donald Nyamju, champion du Cameroun 2014 de la catégorie. Chez les dames, la Centrafricaine Victoire Mandanba a pris la première marche du podium en 2’15 ». La championne de Centrafrique a offert à son pays sa première médaille dans la compétition, gonflant la cagnotte étrangère à cinq médailles d’or et une d’argent.

Les résultats de la première journée d’Athlétisme

[B 100m Dames /Women]
1. Eleme Asse Marie Gisele 12 »3(25)
2. Bouele Bondo Cecilia 12 »3(27)
3. Ndoumbe Caroline Lt 12 »6(56)

[B 100m Messieurs/ Men]
1. Feubah William 10 »8(80)
2. Pentga Maxime 10 »9(81)
3. Tsaoule Armand 11 »2(17)

[B 400m Dames / Women]
1. Mandaba Victoire 0’57 »9(83)
2. Sante Vanessa Paradis 1’03 »0(94)
3. Passiaka Marie 1’03 »4(36)

[B 400m Messieurs/ Men]
1. Bobo Ousman 49 »7(63)
2. Yombi Bemelingue Luther 53 »3(23)
3. Zam Levis Junior 53’5(59)

[B 800m Dames / Women]
1. Manadaba Victoire 2’15 »9
2. Tawasna 2’24 »1
3. Lendjo Cristabelle 2’24 »3

[B 800m Messieurs/ Men]
1. Ngouari Mouissi Alex 1’52 »0

2. Doba Tchoumo 1’52 »2

3. Nyamdjua Donald Ndim 1’52 »6

[B 5000m Dames / Women]
1. Tatah Carine 18’38 »7
2. Nkanghebi Confidence 18’51 »6
3. Cezono Meli Angelle Ou 19’11 »3

[B 5000m Messieurs/ Men]
1. Dzoua Paterson 15’08 »3
2. Youssouf Adoum 15’24 »5
3. Voffo Momo Ernest Ou 15’33 »5

[B Longueur-Long Jump Dames/Women – Finale /Final]
1. Bouele Bondo 05m80
2. Soureya Mahamat 05m26
3. Sarwissi Delphine 05m23

[B Longueur – Long Jump Messieurs/Men – Finale /Final]
1. Bidias Frederic 07m07
2. Tsaoule Armand 07m06
3. Yimra Appolinaire En07m02

[B Poids – Shot Put Messieurs/Men – Finale /Final]
1. Nkeng John 13m06
2. Ewane Noema 12m95
3. Ndjodo Francois 12m90

[B Poids-Shot Put Dames/Women – Finale /Final]
1. Angounougou Sanama 12m30
2. Djikeussi Alida 12m28
3. Noyoum Madeleine 12m06



Une course du 800m
237sports.com)/n

Réaction aux déclarations du ministre de la Communication sur le retour de la dépouille de M. Ahmadou Ahidjo

Par Shanda Tonme

Malgré toutes les apparences de quiétude et malgré tous les efforts de banalisation, le rapatriement des restes du premier président de la République du Cameroun, Amadou Ahidjo, mort et enterré à Dakar, reste une préoccupation importante dans le champ politique du pays.
En réponse aux attentes exprimées à ce propos dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique » par sa veuve madame Germaine Ahidjo, monsieur Issa Tchiroma, ministre de la communication, en guise de réponse dans un autre entretien avec Radio France International, a fait un certain nombre d’affirmations dont deux principales ont retenu notre attention.
– La référence aux poubelles de l’histoire pour évoquer la mémoire de l’ancien président
– Le confinement de la question du rapatriement des restes de l’ancien président à la seule préoccupation, le seul intérêt, et la seule responsabilité de la famille de ce dernier.

Organisation citoyenne et républicaine profondément déterminée à lutter par tous les moyens légaux et pacifiques contre toutes les formes de marginalisation, et radicalement attaché à la promotion de la paix et de la justice, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination tient à faire la mise au point ci-après:

1) – Amadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun, considéré en homme d’Etat, en citoyen, en être humain, en acteur politique , en père de famille, en musulman et en compatriote avec tous ses états de services, ses qualités, ses fautes, ses succès, ses erreurs, ses jugements et ses ambitions, n’appartient pas et ne saurait point appartenir aux poubelles de l’histoire. L’homme dans toutes ses dimensions appartient à l’histoire du Cameroun tout court, une histoire inaltérable, inviolable et incontournable.
2) – Le rapatriement des restes de monsieur Amadou Ahidjo, premier président de la république du Cameroun, relève d’une préoccupation et d’une responsabilité collective de même que de l’intérêt de tous les citoyens et citoyennes du Cameroun. Il ne s’agit plus dès lors d’une affaire privée, il s’agit bien d’une affaire d’Etat, et les plus hautes autorités du pays devraient assumer, de la façon la plus officielle, la plus sérieuse et la plus protocolaire qui soit, et surtout sans détour ni travestissement sa résolution.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination juge inacceptables, regrettables, malheureuses et extraordinairement vexatoires les déclarations du ministre de la Communication. En effet cette sortie méritait et mérite toujours (il n’est pas tard), une correction du Premier ministre, dans la mesure où elle n’a fait qu’aggraver les tensions avec la famille du défunt chef de l’Etat, cultiver la fracture communautaire et projeter l’image d’une société d’ingratitude.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination saisit l’occasion, pour réitérer sa position selon laquelle, les préoccupations autour du rapatriement des restes du premier président du pays, devraient aller de paire, avec la réhabilitation complète des chefs nationalistes qui ont été sacrifiés dans la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Une loi a certes été votée par l’assemblée nationale, mais celle-ci n’a pas été accompagnée de tous les effets et conséquences logiques. La dépouille du Dr. Félix Roland Moumié devrait également être rapatriée; la dépouille du Dr. Ossendé Afana devrait tout autant être retrouvée et honorée; Les circonstances effectives de l’assassinat de Ruben Um Nyobè devraient être définitivement et officiellement clarifiées, et le tout figurer dans les programmes d’enseignement d’histoire de la maternelle à l’université.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination recommande vivement au chef de l’Etat, de prendre un décret pour créer une commission d’historiens de haut niveau pour les besoins de la cause./.

Fait à Yaoundé, le 28 novembre 2014

Shanda Tonme
DR)/n

Issa Tchiroma: «Madame Ahidjo fait preuve d’une petite amnésie»

Le porte-parole du gouvernement revient sur la récente sortie médiatique de l’ex-première dame.

Germaine Ahidjo a accordé une interview à Radio France internationale (RFI) lundi, 24 octobre 2014. La veuve de Ahmadou Ahidjo, le premier président de la République du Cameroun, inhumé à Dakar depuis 1989, a déclaré que l’Etat camerounais n’a rien fait pour le retour de la dépouille de l’ex-chef d’Etat depuis 25 ans. L’ex-Première dame a par ailleurs indiqué que Ahmadou Ahidjo devrait être réhabilité du fait d’une condamnation à mort par contumace survenue après le putsch manqué de 1984 contre l’actuel président, Paul Biya. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, a contesté de nombreuses déclarations de l’ex-Première dame, dans une interview accordée mercredi, 26 novembre, à la radio publique nationale. L’intégralité de cet entretien.

Monsieur le ministre de la Communication, une querelle rebondit en surface depuis ces dernières heures, celle qui concerne le rapatriement des restes de l’ancien président du Cameroun: Ahmadou Ahidjo. Une interview accordée par sa veuve à RFI, à la veille du sommet de la Francophonie à Dakar, semble faire problème. Est-ce que le gouvernement ne se sent pas gêné aux entournures par le moment qui a été choisi pour cette interview ?
Le gouvernement est parfaitement à l’aise, on se demande si Madame Ahidjo ne fait pas preuve d’une petite amnésie parce que Madame Ahidjo est en train de défoncer des portes largement ouvertes. Je voudrais, avec le respect qui lui est dû, rappeler que c’est en 1991 que le président de la République, Monsieur Paul Biya, a promulgué une loi d’amnistie de portée générale et inconditionnelle et a gracié tous les héros nationaux de notre pays, ceux-là qui, à un moment donné ou à un autre de notre histoire, ont donné de leur sang, ont donné de leur vie, pour que nous accédions à l’indépendance. Tous ceux-là, qui, au lendemain des indépendances ont accédé aux affaires, et ont gouverné notre nation, tous ceux-là, qui à un moment donné ou à un autre de leur histoire se sont trouvés en porte à faux, se sont trouvés en rupture de ban avec les institutions de la nation ; à la faveur de cette loi d’amnistie, promulguée par le chef de l’Etat, leur mémoire a été réhabilitée et tous ont été graciés. Lorsque Madame Ahidjo demande qu’on réhabilite la mémoire du président Ahidjo, j’annonce, conformément à cette disposition de la loi, que le président Ahidjo, comme tous les autres, ont été graciés, amnistiés, ils ont donc été réhabilités. Ce discours de Madame Ahidjo ne gêne nullement le gouvernement, le gouvernement se sent parfaitement à l’aise parce que ce discours ne l’interpelle nullement à ce niveau.

Mais il se trouve que les restes du président Ahidjo, comme le dit sa veuve, ne sont toujours pas rentrées au Cameroun. Qu’est-ce qui fait problème ? Madame Ahidjo estime que le gouvernement fait obstruction, fait obstacle
C’est parce que Madame Ahidjo ne consulte pas l’histoire. Madame Ahidjo ne réalise pas que le président Biya est un homme d’Etat, un chef qui gère l’Etat sans états d’âmes. Le président Biya, en accédant au pouvoir en 1982, a hérité de l’histoire, il a hérité de l’histoire de ces Camerounais qui ont donné de leur vie et de leur sang pour qu’on accède à l’indépendance dont la mémoire a été disqualifiée et dont les corps, pour ceux qui sont tombés hors de nos frontières, se trouvent encore à l’extérieur. Je me rappelle qu’au lendemain de son accession à la magistrature suprême, il a invité les Upécistes à venir l’aider à construire la nation. Les Upécistes avaient répondu favorablement en posant une condition : la réhabilitation de la mémoire de ces héros, et le rapatriement des corps pour ceux qui sont aujourd’hui hors de nos frontières. Je voudrais donc vous rappeler que cette demande de réhabilitation de la mémoire et du rapatriement des corps avait été adressée effectivement aussi au président Ahidjo sauf que jusqu’à la fin de son règne, il n’a pas réhabilité leur mémoire, et les dépouilles n’ont pas été ramenées au Cameroun. Vous vous posez la question maintenant du corps du président Ahidjo, je voudrais également dire deux choses à ce sujet : A la faveur d’une interview que le président Biya a accordé à France 24 en 2007, le président Biya a dit que l’Etat camerounais était à l’écoute, était à la disposition de la famille du président Ahidjo, qui seule a le droit sur la dépouille. Il l’a dit et je pense que cette interview peut être consultée.

Donc, le gouvernement n’a pas de problème en tant que tel. La deuxième chose que je voudrais dire: mais tous ces gens-là qui ont donné de leur sang, le président Biya, héritier de cette histoire doit la gérer avec responsabilité et avec équité. C’est donc pour cette raison que nous disons, en suivant les propos du chef de l’Etat, que le rapatriement de la dépouille du président Ahidjo ne pose aucun problème. Sauf que le président Biya, héritier de l’histoire, doit gérer l’histoire avec équité. Et je vous disais tout à l’heure que : quand on veut consulter les pages de l’histoire, quand on veut ouvrir les pages de l’histoire, il faut faire attention, parce qu’il s’en dégage parfois des odeurs suffocantes.

L’ainé de la famille du président Ahidjo, Mohamadou Ahidjo, est aujourd’hui ambassadeur itinérant, président du Conseil d’administration d’un grand hôtel au Cameroun. Dr. Aminatou Ahidjo, la fille du président Ahidjo, la fille de Madame Ahidjo, est militante du RDPC. Voilà deux respectables dignes fils du président Ahidjo, qui sont aux côtés du président Biya, et qui au quotidien l’aident par leurs conseils, par leur sagacité intellectuelle, lui apportent ce dont il a besoin pour qu’il s’acquitte de sa mission avec maestria. Si vous avez affaire à des mineurs, ceux-là qui ne sont pas capables de faire la différence entre l’ivraie et la graine, on aurait compris.

Mohamadou Ahidjo appartient déjà au troisième âge ; Madame Aminatou est une femme mûre, ce sont des gens qu’on ne manipule pas, ils savent exactement ce qu’ils veulent. Peut-être que c’est mon commentaire : à un moment donné de l’existence, il faut avoir le courage de se remettre en cause, de mettre les idées en ordre. Tout homme politique qui ne se remet pas en cause devient donc une proie qui sera décorée par l’obsolescence et je présume que c’est fort de ces vérités politiques, que ces brillants camerounais ont accepté de se mettre aux côtés du président Biya et de lui apporter ce dont il a besoin, pour la bonne marche de notre nation.

Pour résumer vos propos : Pour le gouvernement camerounais, aujourd’hui comme hier, l’initiative revient à la famille Ahidjo pour le rapatriement du corps de l’ancien président ?
Non seulement vous avez raison, mais vous avez, à l’entame de notre propos, posé la question: «pourquoi RFI ?» RFI le fait de manière récurrente. Pourquoi RFI ne dit pas du bien de notre armée qui, au front, livre une bataille avec honneur, avec dignité ? Nous en sommes fiers. J’ai écouté RFI : on disait que deux chefs traditionnels très importants au Nigéria, avaient dénoncé le comportement de l’armée nigériane. Ça ne vient pas de moi, ça vient de RFI qui cite le sultan de Kano et le sultan de Sokoto. Mais, vous avez affaire au Cameroun à une armée, nos frères et s urs au front sont en train de sacrifier leur sang, leur vie pour que nous vivions dans des frontières sûres. Pourquoi est-ce que RFI n’en parle pas suffisamment ? Je ne voudrais pas ouvrir une polémique avec RFI, je dis simplement qu’à un moment donné, il faudrait qu’ils réalisent que le peuple camerounais est suffisamment mûr, pour découvrir ces stratagèmes tout à fait cousus de fil blanc et qui ne sauraient nullement induire notre nation, déterminée à soutenir son chef, dans une quelconque aventure ou une quelconque erreur.

Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication du Cameroun
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On reparle du retour de la dépouille du premier chef d’Etat camerounais

Germaine Ahidjo, l’ex-première dame, qui vit au Sénégal, estime toujours que les restes de Ahmadou Ahidjo doivent revenir au Cameroun officiellement, avec «honneur»

Germaine Ahidjo n’en démord pas. La veuve du premier chef d’Etat camerounais, Ahmadou Babatoura Ahidjo, veut une cérémonie officielle pour le retour des restes de feu son époux. Interviewée ce lundi matin sur Radio France Internationale, RFI, Germaine Ahidjo, au Sénégal depuis 1984, a déclaré que la dépouille de son époux fait partie du patrimoine national. Le 30 novembre prochain, cela fera le 25ème anniversaire du décès de Ahmadou Ahidjo, enterré depuis lors au cimetière de Yoff à Dakar. «Nous, sa famille, c’est-à-dire moi et ses enfants, nous sommes toujours là auprès de lui pour garder le patrimoine camerounais. J’attends que l’on réhabilite mon mari. J’ai entendu dire au Cameroun que je ne voulais pas rendre le corps de mon mari. Ce n’est pas que je ne voulais pas rendre, j’ai dit que je voudrais qu’on le réhabilite et que je le ramène officiellement avec sa dignité et son honneur. C’est tout ce que je demande, c’est tout ce que j’ai demandé», a-t-elle expliqué.

L’ex-première dame, dont le mari a été président de la République du Cameroun du 5 mai 1960 au 4 novembre 1982 – date de la passation de pouvoir avec Paul Biya, Premier ministre à l’époque – reconnait toutefois que les autorités camerounaises ne sont pas formellement opposées au retour des restes de feu Ahmadou Ahidjo. «Le président Biya ne nous a pas dit formellement qu’il refuse son retour mais il n’a rien fait pour qu’il rentre», déclare-t-elle.

Aujourd’hui âgée de près de 83 ans, Germaine Ahidjo dit exiger la réhabilitation de l’ex-président du fait d’une condamnation à mort par contumace survenue après le putsch manqué de 1984 contre l’actuel président. «Il paraît que, en 1991, on a gracié les Camerounais qui étaient responsables de je ne sais pas quoi, de leur faux procès, tout ça en 91 je crois, par l’Assemblée soit disant. Mais je n’ai pas entendu dire que Biya avait gracié Ahidjo parce que c’est Biya qui a condamné Ahidjo, lui à qui on a donné le pouvoir», a-t-elle indiqué.

«Il n’est pas question que je rentre au Cameroun sans que le corps de mon mari soit devant et moi derrière pour accompagner ces restes, comme lui-même l’a désiré», a-t-elle poursuivi. «Je sais que ça se fera, même d’ici des décennies après Biya peut-être. Quelqu’un qui viendra, qui comprendra, le fera. Fera ce que j’attends. Mais j’en suis persuadée. Je ne serai peut-être plus là pour le voir mais même si je ne suis pas là, lorsque que ça se fera, je suppose que parmi mes enfants qui sont là, qui ont vécu ce que nous avons vécu ici, l’un d’eux le fera ou mes petits-enfants, ou peut-être mes arrières petits-enfants. Mais je sais qu’un jour ça se fera, qu’Ahidjo rentrera dans son pays», assure l’ex-Première dame.

La position de Paul Biya
Interrogé sur ce sujet le 30 octobre 2007 sur la chaine de télévision France 24, l’actuel chef d’Etat avait répondu: «Il y a eu des événements malheureux, sur lesquels je ne reviendrais pas, en 1984, et l’Assemblée nationale, sur ma proposition, a voté une loi d’amnistie. Ceux qui ont vécu ces tristes événements ont retrouvé leurs droits, il y en a même qui sont au gouvernement. Le problème du rapatriement de la dépouille de l’ancien président, est, selon moi, un problème d’ordre familial».

Paul Biya avait relevé que les rapports avec la famille du premier président de la République du Cameroun étaient au beau fixe. «Je dois dire que le fils de mon prédécesseur est député. Je n’ai pas de problème avec la famille de mon prédécesseur. Ses filles et ses fils vont et viennent et personne ne les a jamais inquiétés. Si la famille de mon prédécesseur décide de faire transférer les restes du président, rapatrier Ahidjo, c’est une décision qui ne dépend que d’eaux. Je n’ai pas d’objection, ni d’observation à faire», avait déclaré Paul Biya.

Le fils ainé de l’ex-chef d’Etat, Mohamadou Badjika Ahidjo, a été député à l’Assemblée nationale du Cameroun sous les couleurs de l’Undp, un parti naguère de l’opposition aujourd’hui proche du pouvoir. En décembre 2011, Mohamadou Badjika Ahidjo a été nommé ambassadeur itinérant par un décret présidentiel et en janvier 2013, porté par un autre décret présidentiel à la tête du Conseil d’administration de la société hôtelière du Littoral (Sohli), propriétaire de l’hôtel Sawa à Douala.

On a même vu l’une des filles du couple Ahidjo, Aminatou Ahidjo, la cadette, battre campagne pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), actuel parti au pouvoir, à travers les différentes régions du Cameroun pour les dernières élections législatives et municipales tenues le 30 septembre 2013.

Ahmadou Ahidjo repose au cimetière de Yoff à Dakar depuis son décès survenu en 1989
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Paul Biya: « Je n’y faillirai point »

La prestation de serment faite par Paul Biya, le 06 novembre 1982, lors de son arrivée au pouvoir

Le 06 novembre 1982, deux jours après la démission d’Ahmadou Ahidjo du pouvoir, Paul Biya prêtait serment en tant que président de la République du Cameroun. Le 06 novembre 2014 marquera la 32e année de Paul Biya à la magistrature suprême du Cameroun. L’intégralité de sa première prestation de serment, le 06 novembre 1982.

«Monsieur le président de l’Assemblée Nationale»,
Monsieur le président de la Cour suprême,
Mes dames et messieurs les députés,
Messieurs les membres de la Cour suprême,

Au lendemain du message historique de Son Excellence Ahmadou Ahidjo, président de la République Unie du Cameroun et président national de l’Union nationale camerounaise, adressé avant-hier à la nation, et alors que le peuple camerounais, surpris, attentif et méditatif, cherche encore à comprendre l’évènement, je viens, au nom des exigences de la loi et du bon ordre des choses, et de la continuité de l’Etat, de prêter serment devant vous et, au-delà, devant la nation toute entière.

Vous le savez bien, à vrai dire, ce serment s’inscrit dans le droit fil de celui que le 5 mai 1980, le président Ahmadou Ahidjo, après tant d’autres serments, avait prêté devant vous.

En cette circonstance solennelle et émouvante, circonstance sans précédent dans l’histoire de notre jeune nation, l’heure est à l’hommage avant d’être à l’engagement et à l’expression de la fidélité. En effet, à mon illustre prédécesseur, mieux, à celui dont j’ai eu l’insigne honneur d’être pendant des années le collaborateur, je dois un grand et vibrant hommage, empreint de déférence et d’admiration. Digne et prestigieux fils de ce pays, père de la nation camerounaise, artisan de son unité et de son développement, le président Ahmadou Ahidjo se sera révélé à nos yeux comme un géant de l’histoire camerounaise, de l’histoire africaine, de l’histoire tout court.

A ce titre, sa brillante carrière d’homme d’Etat demeure, pour tous les Camerounais, un motif de fierté et un exemple d’engagement et de patriotisme. Devant vous et devant la nation, au moment où il quitte sa haute charge dans la dignité et l’honneur, je voudrais lui adresser, en mon nom personnel et au nom de la nation tout entière, les plus chaleureuses félicitations et l’assurer de notre loyalisme et de notre sympathie.

Mais, il n’y a sûrement pas meilleure manière de lui témoigner notre sympathie et notre loyalisme que de suivre son exemple, de suivre ses pas. Aussi, dans le cadre de ce serment, j’entends situer l’action des années à venir sous le double signe de l’engagement et de la fidélité.

L’engagement, d’ordre constitutionnel, est la réaffirmation du serment que je viens de prêter. J’entends alors, avec l’aide de toutes les Camerounaises et de tous les Camerounais, et en ma qualité de président de la République, chef de l’Etat et chef du gouvernement, m’acquitter de ce devoir sacré que m’impose la Constitution à savoir, veiller à son respect, comme à l’indépendance, à la souveraineté, à la sécurité et à l’unité de l’Etat, assurer la conduite des affaires de la République, mon illustre prédécesseur n’a jamais failli à ce devoir, je n’y faillirai point.

Quant à la fidélité d’ordre politique, elle est celle à un homme, Son Excellence Ahmadou Ahidjo, celle à un peuple, le peuple camerounais, celle à des options.

S’agissant en particulier des options qui sont celles de l’Unc depuis sa naissance, et dont l’application et les résultats font du Cameroun un îlot de paix, d’unité, de stabilité, de Justice et de progrès dans un monde aux prises avec les affres de l’instabilité, de la violence et de la pénurie, ces options, dis-je, je les rappelle parce que les circonstances l’exigent, et pour _ m’en porter garant.

Ces options sont et demeurent, à l’intérieur, l’indépendance et l’unité nationale, la paix, le développement économique, social et culturel à travers nos choix de libéralisme planifié, de développement autocentré, de justice sociale et de maîtrise.

Elles sont, en Afrique, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le respect de leur souveraineté et de leur intégrité territoriale, l’unité et la solidarité africaines, la lutte résolue et irréversible contre les derniers bastions du colonialisme et les méfaits de l’apartheid en Afrique australe, le développement du continent.

Elles sont, sur le plan international, la paix entre les nations, le non-alignement-j’entends un non-alignement authentique et la coopération-j’entends une coopération rénovée- dans la perspective d’un nouvel ordre économique mondial, plus juste et plus stable.

Dans le cadre de ses options de politique extérieure, le respect de nos engagements et notre attachement aux organisations internationales- je pense notamment à l’Udeac, à l’Oua, au mouvement des pays non-alignés et à l’Onu-ce respect et cet attachement demeurent constants.

Voilà, Mesdames et Messieurs les députés, messieurs les membres de la Cour suprême, les orientations qui doivent continuer à guider l’action du gouvernement de la République tout au long du mandat en cours.

La grande et longue uvre de construction nationale, si bien conçue et si bien menée par Son Excellence Ahmadou Ahidjo, est une uvre de tous et pour tous. Elle doit demeurer telle. Elle implique, dans les temps durs que nous vivons, à la fois la rigueur dans la gestion, la persévérance dans l’effort, la vigilance vis-à-vis des man uvres et actions internes ou externes de démocratisation, de démobilisation et de stabilisation.

J’invite alors de manière solennelle, toutes les Camerounaises et tous les Camerounais à réaffirmer dans les faits leur attachement à cette grande uvre d’unité, de paix et de progrès, et à s’y maintenir résolument avec la légitime ambition de demeurer un grand peuple, un peuple uni et travailleur, un peuple aspirant à la prospérité et à la Justice, un peuple ayant foi en son avenir, un peuple enfin jaloux d’être maître de son destin à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. En ce qui me concerne, avec la confiance et la collaboration de tous, je puis assurer que je m’y emploierai, avec toute la force de mon patriotisme et de mon engagement.
Vive le Cameroun !»

Paul Biya à sa prestation de serment, le 06 novembre 1982
DR)/n

Le discours de démission de M. Ahmadou Ahidjo, le 04 novembre 1982

Par Ahmadou Ahidjo, ex-président de la République du Cameroun

Le 4 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo, le tout premier président de la République du Cameroun, démissionnait du pouvoir, dans un discours lu sur les antennes de Radio Cameroun au journal de 20h. L’intégralité de ce discours qui a vu l’arrivée au pouvoir de Paul Biya, successeur constitutionnel de Ahmadou Ahidjo et Premier ministre de la République unie du Cameroun à cette époque.

«Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes,

J’ai décidé de démissionner de mes fonctions de Président de la République du Cameroun. Cette décision prendra effet le samedi 6 novembre à 10 h. En cette circonstance capitale, je voudrais du fond du c ur remercier toutes celles et tous ceux qui, depuis bientôt 25 ans, m’ont accordé leur confiance et apporté leur aide dans l’accomplissement de mes lourdes tâches à la tête de l’Etat.

Je voudrais tout particulièrement remercier les militantes et les militants de notre grand Parti national, l’U.N.C. de leur soutien total, constant et inébranlable.

S’il reste beaucoup à faire dans la grande et longue uvre de construction de notre cher et beau pays, nous avons ensemble accompli après l’indépendance, la Réunification et l’Unification, des progrès considérables dans tous les domaines.

Notre pays dispose d’atouts importants. L’unité nationale consolidée, des ressources nombreuses, variées et complémentaires, une économie en expansion continue, des finances saines, une justice sociale en amélioration, une population laborieuse et une jeunesse dynamique, de solides et fructueuses relations d’amitié et de coopération en Afrique et dans le monde.

J’invite toutes les Camerounaises et tous les Camerounais à accorder, sans réserve, leur confiance et à apporter leur concours à mon successeur constitutionnel M. Paul Biya. Il mérite la confiance de tous, à l’intérieur et à l’extérieur. Je vous exhorte à demeurer un peuple uni, patriote, travailleur, digne et respecté. Je prie Dieu Tout-puissant afin qu’il continue à assurer au peuple camerounais la protection et l’aide nécessaires à son développement dans la paix, l’unité et la Justice. Vive le Cameroun».


DR)/n

«J’ai décidé de démissionner.»

Le 4 Novembre 1982 au journal de 20 heures, le « père de la Nation » s’adressait à son Peuple.

« Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes. J’ai décidé de démissionner de mes fonctions de président de la République du Cameroun. Cette décision prendra effet le samedi 6 Novembre 1982 à 10 heures. En cette circonstance capitale, je voudrais du fond du c ur remercier toutes celles et tous ceux qui, depuis bientôt 25 ans m’ont accordé leur confiance et accordé leur soutien dans l’accomplissement de mes lourdes tâches à la tête de l’Etat. Je voudrais tout particulièrement remercier les militantes et les militants de notre grand Parti national, l’U.N.C de leur soutien total, constant et inébranlable.

S’il reste beaucoup à faire dans la grande et longue uvre de construction de notre cher et beau pays, nous avons ensemble accompli après l’indépendance, la réunification et l’unification, les progrès considérables dans tous les domaines. Notre pays dispose d’atouts importants : l’unité nationale consolidée, des ressources importantes, variées et complémentaires, une économie en expansion continue, des finances saines, une justice sociale en amélioration, une population laborieuse et une jeunesse dynamique, de solides et fructueuses relations d’amitié et de coopération en Afrique et dans le monde.

J’invite toutes les Camerounaises et tous les camerounais à accorder sans réserve leur confiance, et à apporter leur concours à mon successeur constitutionnel M. Paul Biya. Il mérite la confiance de tous, à l’intérieur et à l’extérieur. Je vous exhorte à demeurer un peuple uni, patriote, travailleur, digne et respecté. Je prie Dieu Tout-Puissant afin qu’il continue à assurer au peuple camerounais la protection et l’aide nécessaires à son développement dans la paix, l’unité et la Justice. »
Vive le Cameroun. »


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