Libye: Le nouveau gouvernement contesté pour équilibre régional

A peine formé, le nouveau gouvernement d’Abdel Rahim Al-Kib est en proie à des contestations de la part du parlement et des tribus libyennes

Dans un communiqué, les Amazighs, une tribu berbère minoritaire persécutée sous le règne de Kadhafi, vivant dans l’ouest du pays, a dénoncé la marginalisation des siens lors de la formation du nouveau gouvernement. Se jugeant exclue des ministères importants. Pour les membres de ce groupe, leur représentativité dans le gouvernement ne correspond pas à leur présence et à leur contribution à la révolution. Ils demandent une plus grande reconnaissance de leur culture et de leur langue au sein de la nouvelle Libye. A Benghazi, c’est les tribus Aouagi et Maghariba qui ont exprimé leur rejet du gouvernement d’ Abdel Rahim Al-Kib, dénonçant, eux aussi, la mauvaise représentativité au sein du pouvoir exécutif des ressortissants de la ville, fer de lance de la contestation contre Mouammar Kadhafi. Ils ont déployé une affiche sur laquelle on pouvait lire « Non à un gouvernement d’étrangers! ». Les manifestants sont allés jusqu’ à appeler les Libyens, et les Amazighs en particulier, à geler provisoirement leur coopération avec le Conseil National de Transition (CNT) ainsi qu’avec le gouvernement tant que le CNT ne prêtera pas attention à leurs revendications.

L’autre pôle de contestation est celui des parlementaires. Ces derniers n’ont pas approuvé la composition du cabinet Abou Chagour le Premier ministre. Ce refus survient après qu’une centaine de contestataires eurent investi le Parlement. Les manifestants réclamaient que leur ville, Zaouiya, soit mieux représentée au sein du cabinet. Cette contestation illustre d’ailleurs la division entre groupes rivaux et tribus, qui exigent des sièges au sein du nouveau gouvernement libyen. Nous avons voté pour rejeter le gouvernement proposé par Abou Chagour et nous lui avons donné un délai, jusqu’à dimanche, pour proposer une nouvelle liste a déclaré Abdelali al-Dersi, un élu de la ville d’Al-Bayda, dans l’est de Libye. Le gouvernement ne représentait pas tous les secteurs de la société libyenne ni toutes les régions. Il a été constitué à la hâte de façon arbitraire et sur la base d’amitiés, a-t-il ajouté. La communauté internationale de son côté a félicité le Premier ministre pour la formation de ce premier gouvernement et a réitéré son soutien au pays.

Le nouveau gouvernement libyen contesté pour équilibre régional
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