Hier, le bus transportant les togolais en route pour la CAN a été mitraillé. Pas de report de la CAN envisagé pour l’heure
Bilan : Un mort et trois blessés
Le bilan est lourd pour une rencontre de football. Un mort, le chauffeur, et deux blessés, grave selon les affirmations des joueurs. Sur les circonstances de l’attaque, Thomas Dossevi, joueur togolais joint par téléphone par la radio RMC donne des précisions. « On venait de passer la frontière, on avait rempli les formalités. On était encadrés par la police. Tout était clean. Il y a eu un mitraillage puissant. Tout le monde s’est jeté sous les sièges. La police a riposté. On se serait cru à la guerre. On est choqués. Quand on sort du bus, on se dit : Pourquoi nous ? On n’a pas beaucoup envie de jouer la CAN. On pense aux copains, aux joueurs blessés » a-t-il déclaré. Mais jusqu’à présent, c’est la confusion totale. Selon d’autres informations les assaillants se seraient trompés de bus. « C’est le bus de bagages qui est passé avant nous et qui a pris des balles, car ils croyaient que nous étions dedans, ils ont tiré dans le chauffeur de ce bus et je pense qu’il ne s’en est pas sorti, le pare-brise était cassé », a déclaré Richmond Forson, joueur togolais de Thouars FC en France.
Un acte revendiqué par des séparatistes
Parmi les joueurs blessés, Dossevi a cité le gardien Kodjovi Obilalé de GSI Pontivy qui serait sérieusement touché et le défenseur Serge Akakpo du Vaslui FC, en Roumanie. L’attaque a été revendiquée après dans un communiqué des Forces de Libération de l’Etat Cabindais / Position Militaire (FLEC/PM). « Cette attaque vient de causer un mort et trois blessés graves, annonce le mouvement séparatiste avant de déclarer qu’il ne s’arrêtera pas là. Cette opération commando n’est que le début d’une série d’actions ciblées qui va se poursuivre sans arrêt sur l’ensemble du territoire du Cabinda ». Pourtant, Un ministre angolais et ancien dirigeant séparatiste du Cabinda a qualifié d’acte terroriste » le mitraillage du convoi togolais. « J’ai toujours associé ce genre d’acte à des actes terroristes, puisqu’ils visent des civils », a déclaré le ministre sans portefeuille chargé des droits de l’Homme, Angonio Bento Bembe. Mais il s’est dit persuadé que cet acte n’avait pas été commis par le Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC), qu’il a dirigé jusqu’à ce qu’il signe en 2006 un accord avec le gouvernement.
Pas de report de compétition envisagée
Les messages de soutien arrivent de partout. La FIFA par la voix de son président a fait savoir toute sa sympathie pour les éperviers, la France de même. Pourtant CAF tout comme le comité d’organisation ne semble pas proches de l’idée d’un report de la compétition, bien que Plusieurs joueurs de la délégation Togolaise se disent dans l’incapacité psychologique de faire la compétition. « Notre grande préoccupation concerne les joueurs, mais la Coupe va avoir lieu », a déclaré Souleymane Habuba, directeur de la communication de la Confédération africaine de football (CAF). D’après le règlement de la CAF sur cette coupe d’Afrique, obligation est faite à toutes les équipes participantes d’annoncer les dates de leur arrivée sur le territoire du lieu de compétition au moins une semaine avant le début (Article 16 – 13 du règlement). Il semble que la fédération Togolaise de football n’ait pas respecté cette règle. « Nous avions demandé à toutes les délégations de nous dire comment et quand elles viendraient. Le Togo est la seule équipe qui ne nous a pas répondu et il n’avait pas notifié au Comité organisateur qu’il viendrait par la route », a expliqué Virgilio Santos, du comité d’organisation.
Le management de la fédération togolaise critiqué
A la sympathie, se mêle tout d’un coup la consternation. Pourquoi les autorités togolaises ont-elles choisi de traverser la Cabinda par route, alors même que tout le monde connait les risques que cette zone représente. Malgré les accords de paix et de reddition, la branche armée des fractions séparatiste de cette zone, se considère comme autonome et une haine profonde aux angolais. Emmanuel Adebayor avait été interrogé sur les dangers potentiels de la présence de l’équipe dans le Cabinda. « Nous sommes nés en Afrique, donc nous savons de quoi il s’agit, avait-il affirmé face à la presse anglaise avec son assurance habituelle. Certaines personnes ont peut-être peur, ce que je peux comprendre. Mais moi, je retourne en Afrique (…) et je suis prêt pour le Cabinda. » Une délégation de la CAF et des autorités politiques angolaises est attendue ce jour sur les lieux