L’ancien international camerounais a reçu cette distinction lundi alors que son club Antalyaspor venait de gagner un but à zéro face au Fenerbahce
L’attaquant camerounais du club Antalyaspor Samuel Eto’o vient d’être honoré en Turquie. Lundi, 12 décembre 2016, il a été fait «citoyen d’honneur» de la ville d’Antalya où est basé ledit club évoluant en süper lig.
Adulé du public turc, Samuel Eto’o a reçu sa distinction, alors que son club remportait ce même jour la victoire (1-0) face au Fenerbahce, lors de la 14e journée du Championnat de Turquie. Le but enregistré à la 65e minute a été marqué après une passe du Camerounais.
«Je suis très reconnaissant envers la Turquie ainsi que mes frères turcs pour toute l’affection qu’ils me témoignent depuis le premier jour. Un merci particulier à Antalyaspor, à la ville d’Antalya et à notre maire Menderestürel. Je suis fier d’être citoyen honoraire!», a déclaré Samuel Eto’o dans un post publié sur son compte Instagram.
Cette rencontre rentre dans la cadre de la célébration des 10 ans de la Fundación Privada Samuel Eto’o. Elle se disputera à Antalya en Turquie
La Fundación Privada Samuel Eto’o fêtera ses 10 ans d’existence cette année 2016. A l’occasion, Samuel Eto’o, son président fondateur, organisera un match de charité le 16 juillet prochain à Antalya en Turquie.
En prélude à cette rencontre dénommée « Eto’o Charity match », le quadruple ballon d’or africain était face à la presse le samedi 14 mai dernier à Istanbul en Turquie.
Face aux plumitifs, l’attaquant d’Antalyaspor, club de première division en Turquie, a expliqué que cette rencontre fait partie d’un projet dont l’objectif principal est de lutter contre la misère.
Le match de gala du 16 juillet devra alors regrouper les amis de l’ancien joueur du FC Barcelone, des footballeurs en activités, des entraineurs et autres acteurs du football.
L’objectif de cette activité est de sensibiliser sur l’impérieuse nécessité d’offrir le sourire à la jeunesse du monde.
« La santé et l’éducation restent le plus gros héritage que nous puissions laisser à la jeunesse du monde. Ensemble, construisons un monde meilleur pour nos générations futures », a lancé Samuel Eto’o Fils.
Non content de voir des millions de jeunes, femmes, hommes et familles décimées par les ravages du Vih-Sida, du paludisme et de la tuberculose, l’ancien capitaine des Lions indomptable avait suivi la caravane des Nations Unies en sa qualité d’ambassadeur de cette organisation internationale dans la lutte contre ces maladies qui font chaque jour des ravages dans le monde entier.
Samuel Eto’o à la conférence le 14 mai 2016.Droits réservés)/n
Nommé au poste d’entraîneur d’Antalyaspor la semaine passée, le Camerounais Samuel Eto’o a parfaitement débuté sa nouvelle carrière. La star du football africain reste sur deux succès consécutifs
En août dernier, le choix de Samuel Eto’o de quitter la Sampdoria et la Serie A pour le championnat turc avait pour le moins surpris. À 34 ans, le buteur des Lions indomptables semblait avoir encore quelques belles années devant lui pour évoluer dans un championnat majeur.
Le choix de l’exil turc, à Antalyaspor, semble pourtant porter ses fruits pour Eto’o. L’ancien goleador de Chelsea, de l’Inter ou encore du Barça a trouvé les chemins des filets à 12 reprises en 15 rencontres depuis son arrivée. Et depuis peu, il a même ajouté une nouvelle corde à son arc, en devenant l’entraîneur-joueur de l’équipe.
Pas de projet à long terme
Eto’o, qui a accepté ce poste en qualité d’intérimaire après le limogeage de Yusuf Simsek, vit un début de carrière de technicien plus que satisfaisant : deux rencontres et deux victoires, alors que son club végète toujours en milieu de tableau en championnat.
Samedi 13 décembre 2015, les hommes de la star camerounaise l’ont emporté à domicile, face au Mersin Idman Yurdu (3-2), avant de prendre le meilleur sur Giresun Spur (2-1) en Coupe de Turquie, deux jours plus tard.
Samuel Eto’o, interrogé par la presse locale, n’a toutefois pas fait étalage de ses projets à long terme. S’il affirme que « ce qui se produit au stade » est « l’accomplissement de (sa) philosophie de jeu », il assure par ailleurs qu’il « aide l’équipe actuellement sans savoir ce qui se passera demain ».
Pas impossible toutefois, au vu de sa joie sur le banc de touche, qu’il souhaite prolonger ce petit « coup de main ».
Arrivé cet été en Turquie, l’attaquant camerounais a fait mentir ceux qui l’envoyaient déjà à la retraite, après une succession d’expériences ratées en Europe
Arrivé cet été en Turquie, Samuel Eto’o a fait mentir ceux qui l’envoyaient déjà à la retraite. À Antalya, l’attaquant camerounais enfile les buts et s’épanouit à nouveau, après une succession d’expériences ratées en Europe. Mais au pays du croissant et de l’étoile d’argent, « Fils » n’est pas seulement un joueur de football. C’est aussi un homme de combats et en mission.
Par peur, on craignait de ne plus jamais le revoir sur un terrain. Parce que le temps passe beaucoup trop vite, on s’était aussi fait une raison. Mais ce sourire, ce large sourire si singulier qui le caractérise tant depuis des années, Samuel Eto’o l’a retrouvé. Pas sur les pelouses les plus prestigieuses des grands championnats. Pas, non plus lors des soirées enivrantes qui soufflent sur l’Europe et qu’il a autrefois connues. Non, c’est désormais loin des hauts sommets que l’attaquant âgé de trente-quatre ans s’est octroyé une nouvelle vie.
À Antalya, petit bout de paradis sur terre situé dans le Sud de la Turquie et l’une des stations balnéaires les plus fréquentées au monde, l’insaisissable Camerounais reverdit. Goûte à nouveau au plaisir de jouer, en toute quiétude. Au point, aujourd’hui, de truster le top des charts de la Süper Lig en étant le meilleur buteur avec onze buts en treize matchs. Parce qu’on l’avait également trop vite oublié, un lion ne cesse jamais de rugir. Et demeure toujours indomptable.
Buteur, capitaine et grand frère
Pourtant, depuis son départ de l’Inter Milan en 2011, on pensait avoir définitivement perdu Samuel Eto’o. Sa carrière semblait s’enliser. Inéluctablement. Son aventure en terre russe, à l’Anji Makhatchkala (2011-2013), s’est révélée être un voyage extrêmement lucratif (20 millions d’euros annuels comme salaire) plutôt qu’une expérience de choix sur le plan sportif. Ses pérégrinations suivantes sur le Vieux Continent l’ont été davantage, sans être escortées du succès espéré.
À Chelsea (2013-2014), ses prestations convenables (9 buts en 21 matchs de Premier League et 3 en 9 matchs de C1) ont été éclipsées par ses querelles avec José Mourinho. À Everton (août 2014-janvier 2015), « Fils » n’a pas su trouver sa place (3 buts en 14 matchs de PL). Tout comme à la Sampdoria (janvier-juillet 2015), où son retour en Italie a tourné court en raison d’un comportement de diva et de relations plus que tendues avec Sini a MihajloviÄ .
Malgré ses déconvenues répétées, le Camerounais n’était pas encore rassasié. Et c’est pourquoi, libre de tout contrat, il a répondu favorablement aux appels du pied d’Antalyaspor, club tout juste promu en première division. En plus de lui verser un salaire conséquent (4 millions d’euros), le club turc lui offre une véritable carte postale en guise de cadre de vie.
Dans une Süper Lig où certaines stars distillent leurs dernières bribes de talent (Sneijder, Van Persie, Podolski, Gómez), le vétéran camerounais n’a pas traîné pour faire parler la poudre. Dès son premier match, contre BaÅ akÅ ehir (2-3, 15 août), il a claqué un doublé. Et de quelle manière ! Une chevauchée personnelle et une reprise de volée, sans forcer. Depuis, Eto’o ne cesse de marcher sur l’eau avec six pions claqués lors de ses six dernières sorties et un assist en aile de pigeon contre Galatasaray (3-3, 21 novembre).
« Avant de rencontrer Antalyaspor, on avait fait pas mal d’analyses vidéo sur lui, car on sait que ça reste un joueur de grande classe, capable de marquer à tout moment et de gestes inattendus, révèle Olivier Veigneau, latéral gauche évoluant à KasimpaÅ a et qui l’a affronté début octobre (0-0). Pendant le match, on l’a bien muselé et il n’a pas marqué. Mais on a pu voir que c’est un joueur qui sent bien les coups, qui se place bien dans le dos de la défense. Le jeu d’Antalya (aligné en 4-4-2 ou 4-2-3-1, ndlr) est centré sur lui. C’est vraiment le joueur qu’ils recherchent en première intention. Et je peux vous dire qu’il a encore ce coup de rein pour faire la différence dans les appels. Puis il a toujours cette arme redoutable : sa frappe. Il frappe fort et c’est précis. Il a gardé cette qualité. »
Au-delà de son talent, celui qui a été nommé d’entrée capitaine apporte son expérience et son vécu à un groupe peu habitué à fréquenter des joueurs de ce standing. « Franchement, quand on le regarde, il dégage une telle confiance, confie pour sa part Teddy Chevalier, attaquant de Çaykur Rizespor qui a pu apprécier le phénomène en action en septembre dernier (5-1). Il porte vraiment l’équipe. Toute la rencontre, il gère les joueurs d’Antalya, leur parle, leur donne des conseils. On sent qu’il est là pour aider. Je l’ai vu impliqué et investi dans ce qu’il faisait. »
Eto’o continue de faire ses preuves en Turquie.Droits réservés)/n