Pr. Mpoame Mbida: «Notre classement doit être vu comme quelque chose d’impressionnant»

Le vice-recteur de l’université de Dschang réagit au webometrics publié en août 2015, un classement sur la présence web des universités et dans lequel l’institution occupe la 1ère place en zone CEEAC

Prof. Mpoame Mbida, vice-recteur à l’Université de Dschang, chargé des Enseignements, de la Professionnalisation et des Technologies de l’information et de la communication. Il réagit au webometrics publié en août 2015, un classement sur la présence web des universités (Période allant de février à juillet 2015) et dans lequel cette institution occupe la 1ere place en zone CEEAC, la 62ème en Afrique et la 2972ème mondiale.

Comment est-ce qu’au plan institutionnel, vous avez accueilli la nouvelle de votre classement (1ere place en zone CEEAC) dans le webranking des universités publié au mois d’août 2015?
C’est un sentiment de fierté qui anime tous les intervenants au niveau de l’université. Je fais ainsi allusion au recteur (Prof. Anaclet Fomethe au moment de l’interview), animateur principal de tout ce qui se fait au sein de l’institution. Je parle aussi des enseignants, des étudiants et de notre service de l’information et des conférences.

Quelles sont les clés de ce succès?
Je pense que c’est une question d’organisation. Celle-ci vient du recteur (Prof. Anaclet Fomethe au moment de l’interview). Il a une compétence avérée dans le domaine des technologies de l’information et des conférences que, je crois, beaucoup de ses collègues ne pourraient pas contester. D’ailleurs, il a souvent été désigné par le ministre de l’Enseignement supérieur, pour animer des commissions travaillant sur les questions des TIC. Je crois que l’impulsion vient de là. Et à partir de cela, il s’agit de mettre les uns et les autres au travail et de les encourager. Et c’est cela le point fort.

Avez-vous des ressources humaines, qui soient au-dessus de celles des autres universités de la zone CEEAC, et qui puissent justifier votre web leadership dans cette aire géographique?
Je ne peux pas vous le dire avec certitude. Car, je ne maîtrise pas ce dont disposent les autres universités. Ce qui est certain, c’est que les ressources que nous avons ne sont pas forcément suffisantes. La réalité est que ceux qui travaillent dans le domaine sont une denrée assez rare. C’est sans doute une question de ressources humaines de qualité, pour celles qui sont en place. Mais j’insiste sur le feeling qui existe entre les plus hautes autorités de l’université et l’équipe en charge de ce travail.

L’Université de Dschang est 62ème en Afrique. Cela suppose qu’il y a encore du travail à abattre. A quels niveaux pensez-vous qu’il y aurait des réglages à faire?
Le classement n’est pas vraiment notre ultime objectif. La qualité et l’excellence dans nos activités constituent nos objectifs. Que l’on soit premier ou pas, il y a toujours des réglages à faire. Nous allons continuer de soutenir toutes les activités qui promeuvent notre présence sur le web. L’animateur du site web va, avec l’ensemble des parties prenantes, améliorer cette présence sur le cyberespace.

On constate qu’il n’y a toujours pas de catalogue de recherches des chercheurs de l’université de Dschang en ligne. Qu’est-ce qui est fait pour remédier à cette insuffisance?
Je sais que des instructions ont été données par la plus haute autorité de l’université de Dschang (Prof. Fomethe au moment de l’interview) pour que ce catalogue soit disponible, au moins pour les publications de 2010 à 2015. Et il y en a beaucoup. Il y a des établissements qui ont déjà mis à la disposition de l’administration centrale des documents dans ce sens. Mais il y en a aussi qui trainent encore le pied. Si l’on regarde les critères utilisés dans ce classement et dans d’autres, ce catalogue est important. Mais notons que les publications de notre université sont déjà disponibles sur d’autres espaces sur le web. Elles sont prises en compte.

On se rend également compte de ce que, malgré ces différents classements, les étudiants ont toujours des difficultés à accéder à Internet sur les différents campus de l’université de Dschang. Le problème est-il sur votre table?
Evidemment, c’est un problème qui est sur notre table. Nous sommes en train de multiplier des démarches. L’infrastructure internet demande des moyens. C’est en fonction des moyens disponibles que nous atteindrons l’objectif de l’accès à internet pas wifi sur nos différents campus. À ce propos, notre classement doit d’ailleurs être vu comme étant quelque chose d’impressionnant. Si on s’en tient à l’épaisseur de notre bande passante, laquelle est quand même très faible, il y a réellement de quoi se réjouir. Les universités qui ont une meilleure infrastructure en matière d’internet sont classées derrière nous.

Ce classement fait de l’UDS un modèle en matière de e-gouvernance. Quelles sont ses perspectives en la matière?
Il y a de nombreuses actions dans ce sens. En interne, nous avons conçu par nous-mêmes le «sigesonline», lequel est un logiciel de gestion de la scolarité des étudiants. Ainsi, les étudiants se préinscrivent et s’inscrivent en créant et en entrant dans leur compte via le site web. Nous avons également mis en place des outils sur les plans de la gestion financière, gestion administrative, etc. C’est donc une tendance qui va évoluer positivement. Dans le cadre de la gestion des grands effectifs, nous sommes en train de prospecter les solutions qui viennent des technologies de l’information et de la communication.

Quand est-ce qu’un étudiant pourra effectivement consulter ses résultats en ligne et qu’un usager se trouvant à Paris pourra télécharger des thèses produites à l’Université de Dschang?
Je répondrais simplement: le plus tôt possible. Tout cela fait partie de nos objectifs prioritaires.

Est-ce que les budgets accordés à ce secteur sont conséquents?
Nous dépendons en grande partie des subventions de l’Etat. Une fois que l’enveloppe est disponible, nous accordons aux secteurs prioritaires des financements privilégiés. Je crois que le secteur des TIC peut se targuer d’en être un.

Pr. Mpoame Mbida, vice-recteur à l’Université de Dschang, chargé des Enseignements, de la Professionnalisation et des Technologies de l’information et de la communication.
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