Cameroun: Michel Thierry Atangana restera en prison !

Le pourvoi en cassation introduit par ses conseils a été rejeté ce mardi par les juges de la Cour Suprême à Yaoundé

Il aura fallu deux minutes aux juges de la Cour Suprême ce mardi pour solder l’affaire Atangana à Yaoundé. Ils ont rejeté le pourvoi en cassation introduit par les conseils du prisonnier. Pour ses soutiens, c’est une mascarade judiciaire : Tout était dessiné et la Cour Suprême attendait le retour de Paul Biya de la France. La première anomalie pour nous est l’extinction de voix du magistrat chargé de lire la décision, c’est du jamais entendu dans un tribunal. L’affaire a été ensuite renvoyée le lendemain. Le lendemain, à 10H au lieu de commencer par l’affaire Thierry Atangana, on démarre avec l’affaire Pierre Désiré Engo. Les proches de Michel Atangana y ont assisté jusqu’à 1H 30, sans repos. Les débats de son affaire sont allés jusqu’à 4H du matin. Pour nous, c’est une mascarade et c’est regrettable d’autant plus que le juge en question selon nos sources, refusait en réalité de lire une décision communiquée par le ministre de la justice réagit J.P Remy Ngono, membre du comité de soutien en France.

J.P Remy Ngono soutient la thèse du voyage de Paul Biya en France pour justifier les multiples renvois à la Cour Suprême : Nous ne nous attendions pas à une issue favorable. Si ça devait être le cas, on l’aurait jugé avant le départ de Paul Biya pour la France afin que ce dernier rappelle l’impartialité de la justice camerounaise. A partir du moment où il est venu, on a su que c’était les renvois étaient des parades pour que sa visite se passe dans de bonnes conditions et c’était donc un faux suspense. Ces derniers insistent aussi sur les conditions de détention qui se sont durcies : Il ne sort presque plus de sa cellule comme c’était le cas avant.

Michel Thierry Atangana avait introduit un recours le 04 octobre 2012 suite à la décision du Tribunal de Grande Instance de Yaoundé qui le condamnait à 20 ans de prison. Il est poursuivi pour des faits de détournements présumés de deniers publics. Condamné à 32 ans, il a déjà passé 15 ans en prison.

Michel Thierry Atangana restera en prison

Honorine Ewodo: « Au niveau du Cameroun, je pense qu’il n’y a pas grand espoir. Michel étant français, tout repose du côté de la France »

La s ur de Michel Atangana, franco-camerounais emprisonné depuis 16 ans, raconte comment la famille a vécu et vit la situation au quotidien

Votre frère est emprisonné depuis 15 ans, racontez nous comment la famille a vécu son arrestation à l’époque?
Presque 16 ans après c’est toujours très difficile, c’est comme si le ciel nous tombait dessus. Au départ on n’y a pas cru, on se disait que c’était un malentendu. On a toujours attendu son arrivée jusqu’aujourd’hui. Nous ne comprenons toujours pas, c’est dur, pas de mots pour définir la douleur qui est la notre. J’ai comme l’impression que c’est même plus difficile que lorsqu’on perd quelqu’un de très cher, parce que là au moins on peut faire le deuil. On sait qu’on ne verra plus le disparu, on prie pour que le Seigneur lui pardonne ses fautes et l’accepte auprès de lui. Avec le temps, on s’efforce d’oublier. Mais là, c’est le contraire une épine dans le pied qu’on ne peut enlever.

Racontez-nous le jour de son arrestation. Comment ça c’est passé ce jour là?
Ce jour là il est sorti pour aller à l’Église comme tous les dimanches, malheureusement il n’est jamais revenu. Sur le chemin du retour, au lieu dit carrefour Bastos, des hommes en tenue lourdement armés l’ont interpellé, lui ont demandé de se présenter et l’ont amené. Au niveau de la famille on ne savait pas ce qui se passait. On l’a cherché partout, même dans les hôpitaux. C’est après qu’il nous avait été rapporté qu’il a été interpellé et gardé à la Police Judiciaire pour dit-on « grand banditisme ». 51 jours de garde à vue à la Police Judiciaire au mépris de la loi, le motif de l’arrestation a muté en « détournement de fonds ». Je l’ai appris en France par téléphone.

Qu’est ce que vous avez dit à ses enfants à l’époque?
On ne pouvait rien leur dire puisqu’on ne savait pas exactement de quoi il s’agissait. On a essayé de les protéger au maximum. Mais au fil du temps on était obligé de leur dire la vérité, surtout à l’aîné Éric qui est âgé aujourd’hui de 22 ans. Il avait à peu près 11 ans quand on lui a donné les détails de l’affaire. Avant cela, étant donné que Michel voyageait beaucoup, il savait que son papa était au Cameroun et qu’il reviendrait d’un moment à l’autre.

Comment ses enfants, notamment Éric, vivent cette situation?
C’est compliqué, c’est tellement difficile pour Éric. Il y a des moments où il nous appelle nous qui sommes ses tantes, il discute avec nous, en émettant le v u d’aller voir son père au Cameroun. Une année on avait même organisé le voyage mais à la dernière minute nous avions dû annuler. Il aimerait quand même voir son papa malgré tout pour comprendre parce qu’il n’arrive toujours pas à comprendre. Il lui donne un visage sur la base des photos, il discute au téléphone quand c’est possible, des SMS aussi de temps à autres. Mais pour lui ce n’est pas suffisant. Il ne vit pas comme un jeune de son âge, il essaie autant que faire se peut, d’entreprendre des démarches pour obtenir la libération de son père. Il a écrit aux autorités françaises, aux hommes politiques. Les réponses sont toujours assez vagues. Il a crié et pleuré dans les médias. Tout cela est resté sans suite. C’est vraiment compliqué pour lui. Il n’est jamais encore allé voir son papa, il le veut vraiment mais c’est son papa qui ne veut pas.

Est-ce que vous l’avez personnellement revu après toutes ces années?
Je l’ai revu quelques fois, la dernière fois c’était en 2012.

Racontez-nous comment ça se passe lors des visites
Michel reste dans sa cellule dans un sous-sol du Secrétariat d’État à la Défense de 20h à 9h du matin. Il faut relever qu’il s’agit d’une cellule de moins de 5m2 de surface, sans lumière, non aérée, aux murs couverts de moisissure, une toilette turque en contre bas de son lit. Les gendarmes désignent eux-mêmes cette cellule « coffre » ou « fourgon ». Cette cave était prévue soit pour garder des munitions, soit pour punir des gendarmes récalcitrants pendant quelques heures. Vous comprenez qu’il y a passé bientôt 16 ans. Quand il peut, il reçoit des visites. En fait c’est dans une petite véranda qu’il reçoit et ça peut durer une heure de temps à peu près, sous haute surveillance des gendarmes.

De quoi parlez-vous?
On discute, on parle de tout et de rien, du passé, de ses enfants, de l’avenir si c’était possible. On essaye au mieux de ne pas parler de la situation. Et quand on sort de là c’est encore plus compliqué qu’autre chose, nous restons impuissants, la dernière fois ça me brûlait les lèvres de lui dire lève toi et sortons d’ici ! Mais comment ?

Est-ce que vous avez espoir que les choses changent, c’est quoi votre sentiment pour la suite ?
C’est justement cet espoir là qui nous fait tenir parce que si nous avions perdu espoir je ne vous aurais pas rencontré. Nous espérons qu’à un certain moment la grande foi nous donnera raison. Le seigneur apportera une lumière à cette affaire le moment venu, quelque soit la souffrance il y aura une fin. Nous comptons aussi beaucoup sur les médias que vous êtes pour porter notre cri de détresse au devant de la scène pour atteindre le bout du tunnel que nous parcourons depuis 15 ans et 8 mois exactement avec le sentiment de prêcher dans le désert.

Et sur le plan juridique qu’est ce que les autorités disent?
Au niveau du Cameroun, je pense qu’il n’y a pas grand espoir. Étant donné que Michel est français, tout repose aujourd’hui du côté de la France. L’affaire est en cassation, nous attendons. Au Cameroun ils sont assez vicieux donc ça peut prendre six mois, un an, deux ans on ne sait pas. Je pense qu’à ce jour il a donné le meilleur de lui, il est assez fatigué, épuisé, il est vidé, il faut un relais. Au départ ils ont parlé de grand banditisme puis de détournement de deniers publics en coaction, tentative de détournement de deniers publics. C’est comme ça qu’il se retrouve en prison. Malheureusement même dans les rapports de la CONAC (Commission Nationale Anti-Corruption, Ndlr) nulle part le nom de Michel ne figure. Je ne suis pas avocate, je ne suis pas technicienne du domaine mais je dirais qu’il est détenu de manière arbitraire sans aucune preuve formelle de sa culpabilité. Michel est plus victime des décisions administratives que des décisions de justice. C’est un arrêté du préfet qui ordonne son arrestation en 1997. C’est une décision du Ministre de la Justice du Cameroun qui décompose la collégialité des juges qui a conduit au rabattement du délibéré le 18 juillet 2012. Les magistrats au Cameroun reçoivent des ordres de leur hiérarchie et ne peuvent pas dire le droit en leur âme et conscience comme le veut le serment qu’ils ont prêté. Ils attendent sans doute une autre décision administrative pour le libérer. Mais quand interviendra-t-elle ? La décision appartient au Chef de l’État du Cameroun, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Honorine Ewodo, s ur de Michel Atangana, franco-camerounais emprisonné depuis 16 ans (Janvier 2013)
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Racontez – nous votre journée du 04 octobre dernier
Ce jour là j’ai cru que tout allait s’arrêter pour tous les membres de la famille, certains ont même pensé au suicide. Parmis les sympathisants et les amis, c’était une totale consternation. Parce qu’on avait quand même gardé espoir que les 15 ans totalement purgés, coupable ou non ils devraient le libérer. Nous y avons cru, au regard de tout ce qu’il a déployé comme arguments et moyens pour sa défense. Pas moins de 300 pièces versées au dossier prouvant son innocence. Lui-même y a cru ce 4 octobre. Je ne sais pas pourquoi ça se passe toujours un 4 octobre. C’était le 4 octobre 1997 qu’il a été condamné la première fois, en 2012 c’était le même scénario, ils ont déclaré qu’il était coupable et 20 ans supplémentaires d’emprisonnement . Ils ne parlent même pas des 15 années déjà purgées, 20 ans supplémentaires ça lui fera au total 35 ans de détention.

Lors de sa visite au Cameroun, François Zimeray, ambassadeur français pour les droits de l’homme, a rencontré votre frère. Est-ce que vous en avez discuté avec lui avant ou après ?
On en a discuté avant et après. Quand il a été interdit d’accéder à la cellule il m’a envoyé tout de suite un SMS me signifiant l’incident qui venait de se produire au Sécrétariat d’Etat à la Défense.

Qu’est ce que vous vous êtes dit?
C’était quand même un espoir car il faut savoir que pendant 11 ans, rien n’a été fait à ce niveau et la visite du ministre ne pouvait que nous rassurer, de nous dire que l’affaire est quand même suivie à un haut niveau. Et le fait qu’il n’ait pas eu accès à la cellule montre tout simplement que les conditions de détention de Michel sont invivables. Le refus des autorités camerounaises de permettre à l’ambassadeur de visiter la cellule est bien la preuve qu’elles cachent quelque chose d’insoutenable dans le cadre du respect des droits de l’homme.

Quand il est revenu en France vous avez en discuté ?
Sachant que Michel m’avait donné son numéro je lui ai laissé des messages mais il n’y a pas eu de retour et même la décision de libérer mon frère ne viendra pas de Mr François ZIMERAY.

Finalement malgré la pression de la France votre frère est toujours en prison, est-ce que vous avez l’impression aujourd’hui d’être abandonnée?
Je dirais oui et non. Monsieur l’ambassadeur de France au Cameroun son excellence Mr Bruno GAIN fait le maximum sur place. C’est grâce à lui que la France peut aujourd’hui parler de cette affaire. Il faut savoir que pendant 11 ans rien n’avait été fait. Pas même une visite consulaire dans le cadre de l’assistance. En fait même sa nationalité à l’époque avait été contestée. C’est pourtant si facile de vérifier une nationalité ! Grâce à Bruno GAIN, les visites consulaires ont repris. La toute dernière date du 02 janvier 2013.

Vous avez sollicité l’ambassadeur de l’époque?
Oui nous l’avions fait. Il faut savoir qu’on était beaucoup plus jeunes et notre maman s’est battue comme elle pouvait, d’ailleurs, elle n’a pas pu tenir. 5 ans après elle nous a quitté et le droit de lui rendre un dernier hommage lui avait été refusé, de quoi briser complètement Michel car ils avaient une relation très fusionnelle maman et lui. Retenons que 15 ans c’est quand même long à un certain moment on se sent abandonné on ne veut plus se battre, on se pose des questions, on a usé de tout, on ne sait plus à quel saint se vouer. Il faut reconnaître que c’est Michel lui-même qui nous donne cette force de combattre parce qu’il espère il tient et n’arrête de cultiver la patience. Mais 15 ans ce n’est pas 15 jours, ce n’est pas 15 semaines, ce n’est pas 15 mois c’est long, très long, toute une vie. Quand on a se fatigue on prend de ses nouvelles, c’est lui qui nous demande de reprendre courage, le combat continue.

Est-ce que vous ne pensez pas que le fait qu’il soit français ou qu’il ait mis sa nationalité en avant l’a desservi?
Il le fallait, je le pense bien, sachant que le Cameroun ne reconnaît pas la double nationalité. Il fallait bien qu’on dise à un moment qu’il est français pour pouvoir jouir de ses droits.

Mais il s’occupait quand même des affaires publiques du Cameroun?
Oui c’est d’ailleurs un titre de séjour de dix ans qui lui avait été délivré au Cameroun pour qu’il puisse travailler.

Est-ce que vous savez quels rapport il entretien avec l’autre prisonnier, Titus Edzoa?
Aujourd’hui il n’y a plus de rapport entre les deux hommes. Ils sont un peu obligés de se voir puisque lors des audiences ils montent dans le même véhicule. Ce sont des adultes, ils ne vont pas se battre, ils se regardent, le respect demeure. Mon frère s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment peut-être avec la mauvaise personne et du coup on ne peut pas dissocier ces deux affaires. Titus Edzoa avait démissionné de son poste de ministre de la santé et s’est présenté comme candidat aux élections à la présidence de cette année (1997) et avait présenté Michel comme son directeur de campagne sans son consentement, c’est là le vrai n ud du problème.

Vous êtes en train de mettre en place un comité de soutien, qu’en est t-il ?
En France c’est un peu compliqué sachant que tout le monde vague à ses occupations. Ce n’est pas comme au Cameroun où les gens ont un peu plus de temps, mais on essaye. Nous avons contacté des personnes pour nous donner un coup de main, SOS racisme par ailleurs. Nous attendons des réponses des gens que nous avons sollicités, des députés des sénateurs… Dans cette attente, nous travaillons beaucoup avec le comité de Yaoundé qui est bien structuré. Nous allons user de tout s’il y a une possibilité d’aider Michel. Il faudrait qu’on le fasse que se soit au niveau du Cameroun ou au niveau de la France tant qu’il est en vie parce que ça ne vaut pas la peine de réagir quand la personne n’est plus là, quand il y a mort d’homme.

Michel Atangana

Cameroun: Le ministre de l’Eau et de l’Energie apporte un démenti à propos de l’absence d’eau au palais de l’unité

Intégralité du communiqué signé Basile Atangana Kouna

Dans son son édition N° 3742 du lundi 17 décembre 2012, le quotidien Le Messager a titré à sa une « Incurie: le palais d’Etoudi est en panne d’eau depuis six mois ». En vue de restituer l’information, le Ministre de l’Eau et de l’Énergie Basile Atangana Kouna porte à la connaissance de l’opinion publique qu’aucune perturbation majeure n’est à signaler sur la desserte d’eau de la Présidence de la République. Bien plus, le Ministre de l’Eau et de l’Énergie vient de réceptionner les études hydrogéologiques et géophysiques pour lesquelles il a commis l’entreprise China engineering Cameroon destinée à l’implantation de sources alternatives pour la sécurisation définitive de la fourniture continue d’eau potable au Palais de l’Unité.

En effet, la formule actuelle d’alimentation de la Présidence de la République repose sur un système technique et sécurisé opérant à partir d’une canalisation principale de 250ml qui dessert toute la Présidence de la République. Un branchement de 110ml dédié à la fourniture d’eau potable aux hommes de rang dont les résidences sont situées aux encablures du Palais de l’Unité et en hauteur par rapport au réservoir.

Aussi dans le cadre de la gestion en déficit de l’eau potable de la ville de Yaoundé accentuée par l’étiage en vue, la Camerounaise Des Eaux a mis en place sous l’autorité du Ministre de l’Eau et de l’Énergie, un programme de rationnement touchant la plupart des quartiers de Yaoundé dont parfois ces dernières résidences.

En somme, le Ministre de l’Eau et de l’Énergie en condamnant fermement les affirmations gratuites et sans fondement du quotidien Le Messager, qui participe de la désinformation a des fins inavouées, tient à préciser qu’un comité de veille chargé de suivre la continuité du service public dans le secteur de l’eau et de l’électricité en général, et de s’assurer de la soutenabilité du programme de rationnement d’eau arrêté par la CDE, fonctionne normalement au sein de son Département ministériel. Il compte enfin sur l’esprit citoyen et un comportement républicain de l’ensemble des camerounais dans le cadre de la gestion des problèmes d’eau et d’électricité pour lesquels le gouvernement s’emploie à y remédier de manière progressive.

Palais de l’Unité à Yaoundé
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Affaire Yves Michel Thierry Atangana: Le gouvernement réagit

Le ministre Issa Tchiroma de la communication a fait savoir que cette affaire relevait de la justice à l’exclusion de l’exécutif ou du politique

Selon le gouvernement camerounais, l’affaire qui a abouti à la condamnation du franco camerounais Yves Michel Thierry Atangana à 20 ans de prison, n’a rien à voir avec le pouvoir exécutif. « Cette affaire qui reste pendante devant les autorités judiciaires, relève de la compétence exclusive du pouvoir judiciaire, et se soustrait de ce fait à toute implication de l’exécutif. C’est pour cela qu’un certain nombre de précision s’avère nécessaire pour un décryptage et non un commentaire de la décision de justice rendue par le Tribunal de grande Instance du Mfoundi, rendue le 04 octobre 2012 », a fait savoir Issa Tchiroma le ministre en charge de la communication, lors d’une rencontre avec la presse mardi 09 octobre 2012. Le ministre a indiqué que cette décision ne sanctionne guère une affaire politique « contrairement à certains propos entendus çà et là à moins que le crime de détournement de deniers publics prévu et réprimé par l’article 184 du code pénal camerounais soit désormais qualifié d’infraction à caractère politique ». le ministre poursuit en argumentant que rien n’expliquerait un acharnement politique sur un homme qui n’est pas identifié comme un concurrent politique et surtout dans un contexte, selon le ministre Tchiroma, où « les pires pourfendeurs du régime en place sont libres de leurs propos, de leurs actes de leurs mouvements et en dépit de tout respectés ». Le ministre a aussi qualifié d’injustifiés les arguments parlant des lenteurs de procédure, avant d’expliquer dans le détail le déroulement de l’affaire.

La réaction du gouvernement est considérée par beaucoup de médias comme une réponse au commentaire de l’ambassadeur de France au Cameroun. Il y a quelques jours, un communiqué signé de Se. Bruno Gain faisait savoir sa « déception » sur le jugement rendu contre Michel Atangana. « Qu’il me soit néanmoins permis d’observer que la peine infligée à M. Atangana est particulièrement lourde. Ce dernier a déjà purgé une peine d’emprisonnement considérable. Cela fait plus de 5475 jours – 15 années déjà – qu’il est incarcéré. Une durée aussi longue est de nature à briser le plus résistant des hommes. Les autorités camerounaises disposent de bases juridiques qui leur permettraient de faire preuve de clémence à l’égard d’un justiciable qui a déjà largement payé sa dette vis-à-vis de la société. J’exprime ainsi le v u instant que Michel Thierry Atangana puisse dès que possible recouvrer la liberté », avait-il ajouté indiquant que des efforts se poursuivraient en vue d’obtenir la libération du Français. Issa Tchiroma a fait savoir qu’on ne pouvait vraiment dire que la peine était lourde. « De fait en limitant sa sanction à 20 ans, alors que le ministère public demandait la perpétuité, on ne peut pas dire que la justice n’a pas fait preuve de magnanimité », a-t-il indiqué. L’affaire est aujourd’hui en instance de recours, mais le ministre Tchiroma a tenu à y apporter des précisions. Il est revenu sur les faits évoqués par le gouvernement camerounais pour condamner Michel Atangana et son principal coaccusé Titus Edzoa. Des voix continuent de monter pour critiquer la condamnation du franco camerounais. Selon des documents fournis par un collectif soutenant sa libération en France, monsieur Atangana serait la victime d’un gouvernement qui se refuse à payer ses créances à son endroit. Dans une ambiance socio politique marquée par l’affairisme et le népotisme, il reste difficile de savoir où se trouve la vérité.

Yves Michel Thierry Atangana, français d’origine camerounaise, a été condamné à 20 ans de prison, accusé de détournement.

Cameroun/Affaire Titus Edzoa et Thierry Atangana: 20 ans de prison

Les avocats de la défense crient à la manipulation judiciaire et annoncent leur pourvoi en cassation pour la suite de l’Affaire

Les avocats et les familles de Titus Edzoa ancien haut responsable du régime au pouvoir et de Thierry Michel Atangana homme d’affaire français d’origine camerounaise, ont dénoncé un procès politique, à l’issue du verdict rendu jeudi 04 octobre 2012. Selon eux, ce procès est étroitement lié aux ambitions présidentielles de l’ancien ministre camerounais. « Là je suis surprise parce que tout va à l’encontre des débats qu’on a suivi, moi je pensais qu’on pouvait simplement relaxer mon mari. Je pense que c’est une justice qui est téléguidée, c’est une mascarade, un acharnement même », a déclaré Géneviève, l’épouse de Titus Edzoa dans une interview réalisée par Radio France International (RFI). « Nous avons eu aujourd’hui la confirmation juridique et judiciaire que ce procès est le fruit d’une grande manipulation du système judiciaire camerounais, et c’est extrêmement grave », a déclaré pour sa part Maître Tchoungang, un des avocats des deux condamnés. Le juge ayant prononcé le verdict, a parlé d’une décision prise à la majorité des voix. Une situation qui conforte les avocats dans leurs positions. Le verdict a été reporté à plusieurs reprises, pour cause de maladie d’une des trois juges affectées au procès. « Nous avons demandé qu’on nous indique la position du juge dissident, pour que nous puissions démontrer au monde entier, que dans cette affaire, on a retiré deux juges qui étaient contre, pour condamner des innocents », a poursuivi maître Tchoungang. « Ils sont emprisonnés depuis 15 ans. Même s’il (Atangana) avait été condamné en 1997 dans le cadre d’une autre affaire, le mandat de détention provisoire pour la procédure au sujet de laquelle un jugement a été rendu ce jour (jeudi) date de 15 ans », a déclaré Me Patrice Mbuny, un des avocats de M. Atangana.

Les avocats de la défense annoncent déjà une deuxième phase de la bataille judiciaire. « Le fait que nous soyons condamnés ne signifie pas que nous acceptons d’être coupables. Nous allons nous pourvoir en cassation, pour poursuivre cette affaire », a déclaré Maître patrice Mbuny, un des avocats de Thierry Michel Atangana. Au terme d’un nouveau procès long de 4 ans, le tribunal de grande instance du Mfoundi a condamné Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la république et Thierry Michel Atangana à 20 ans de prison. Ils devront aussi payer ensemble plus d’un milliard de FCFA à l’Etat du Cameroun. Ils ont finalement été reconnus coupables de détournements et tentative de détournement de 59,4 milliards de FCFA. Un autre ancien ministre Isaac Njiemoun en charge des postes et télécommunications, a été condamné à 10 ans de prison et Dieudonné Mapouna ancien secrétaire particulier de Titus Edzoa a été acquitté, il bénéficie d’une prescription des faits qui avaient conduit à son arrestation. « Ils sont emprisonnés depuis 15 ans. Même s’il (Atangana) avait été condamné en 1997 dans le cadre d’une autre affaire, le mandat de détention provisoire pour la procédure au sujet de laquelle un jugement a été rendu ce jour (jeudi) date de 15 ans », a déclaré l’avocat.En France comme au Cameroun, un collectif de soutien à Thierry Michel Atangana a été mis en place. Selon des documents de ce collectif, le procès à l’encontre de leur proche est lié aux intérêts économiques. Des communications transmises par le collectif font savoir que le gouvernement étant devenu créancier du consortium dirigé par monsieur Atangana, a décidé de le poursuivre en guise de dilatoire. « Nous pensons que ce sont ces enjeux financiers si importants qui font problème aujourd’hui. L’Etat du Cameroun persiste dans la voie du dilatoire pour ne pas respecter ses engagements », peut-on lire dans un communiqué. Quant à Titus Edzoa, il est désormais notoire que c’est parce que cet ancien médecin personnel du président Biya a eu des ambitions de pouvoir qu’il se retrouve en prison. Une constance demeure cependant, peu de ministres du gouvernement du renouveau usent du pouvoir sans en abuser. Plusieurs d’entre eux clament leur innocence, mais avec le président ils sont d’accord au moins en acte, personne ne déclare ses biens conformément à l’article 66 de la constitution.

Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana ont été condamnés à 20 ans de prison
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Lettre au Président de la République française François Hollande au sujet de Michel Thierry Atangana

Par Philippe Missamou, avocat

Son excellence Monsieur le Président de la République

Monsieur le Président de la République,

J’ai l’honneur d’en référer à votre haute bienveillance afin de sauver la vie de Monsieur Michel Thierry ATANGANA, citoyen français en danger de mort violente dans une geôle située au sous sol du secrétariat à la défense du Cameroun.

En effet, Monsieur Michel Thierry ATANGANA considéré par le département d’Etat Américain comme un otage politique, est privé de liberté depuis plus de quinze ans à la suite d’un procès parodique organisé nuitamment au Tribunal de Grande Instance de Yaoundé, le 03 octobre 1997 à huis clos et sans l’assistance d’un avocat.

Ce faisant, les autorités judiciaires camerounaises n’ont de cesse de le citer à comparaitre en état de détention devant les juridictions d’instruction et de jugement pour l’entendre et le juger sur les mêmes faits et infractions que ceux ayant déjà donné lieu à sa condamnation à quinze années d’emprisonnement, aujourd’hui, exécutée entièrement .

Incontestablement, l’Etat camerounais n’entend pas lui offrir les garanties judiciaires requises tant dans l’ordre interne que dans l’ordre international, consistant dans le respect de la présomption d’innocence, du procès équitable et des droits de la défense.

Il apparaît que son état physique et mental est gravement altéré en raison de la dureté des conditions de détention et d’un défaut absolu de soins attentifs, consciencieux, appropriés et efficaces.

Force est de préciser que la peril de mort auquel Monsieur Michel Thierry ATANGANA est exposé requiert une prise en charge médicale immédiate et idoine que les autorités camerounaises n’ont pas cru devoir lui faire bénéficier jusqu’alors, fût ce à titre humanitaire.

Dès lors, l’intercession du Président de la République française en vue du transfèrement de Monsieur Michel Thierry ATANGANA est d’une nécessité impérieuse et ce, d’autant que les dispositions des articles 728-2 et suivants du code de procédure pénale, de la convention sur le transfèrement des personnes condamnées en date du 21 mars 1983 et de la convention consulaire bilatérale franco- camerounaise du 21 févier 1974, reconnaissent à chaque Etat le droit de solliciter aux autorités d’un état étranger le transfèrement de l’un de ses ressortissants condamnés à une peine privative de liberté, sans porter atteinte aux principes de droit international édictant la souveraineté et l’indépendance des Etats et la non-ingérence dans les affaires internes des Etats.

Ainsi, l’exercice de la protection dite personnelle en faveur de Monsieur Michel Thierry ATANGANA est l’affirmation solennelle de la reconnaissance universelle de la France en tant que patrie des Droits de l’Homme.

Nul ne peut comprendre que la France ne prenne fait et cause pour l’un de ses nationaux, victimes de traitements inhumains et dégradants inhérents aux agissements arbitraires des autorités judiciaires et politiques d’un Etat étranger.

A cette fin, l’urgence impérieuse commande de porter aide et assistance à Monsieur Michel Thierry ATANGANA dont la santé et la vie sont abimées à l’extrême.

Dans ces conditions, la persistance d’une expectative encore plus longue est source de perspective effroyable quant aux chances de survie de Monsieur Michel Thierry ATANGANA.

En conséquence, je vous saurais gré de bien vouloir faire diligence auprès des autorités camerounaises afin que Monsieur Michel Thierry ATANGANA soit transféré en France dans les meilleurs délais pour des raisons humanitaires.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de ma considération distinguée.

Verdict attendu ce 18 juillet pour Titus Edzoa et Michel Atangana

En conclusion à un 2e procès à leur encontre, les tribunaux diront s’ils sont coupables des faits de détournement et de complicité qui leurs sont reprochés

Titus Edzoa, ancien secrétaire général à la présidence de la République (Sgpr) du Cameroun et l’homme d’affaire Franco-camerounais Thierry Atangana, devraient connaitre le verdict ce mercredi 18 juillet 2012 du deuxième procès intenté contre eux depuis leur mise en détention en 1997. En introduisant sa plaidoirie en faveur de Michel Thierry Atangana le 4 juillet 2012 dernier, Maitre Tchoungang a déclaré que le procès diligenté contre son client et ses coaccusés est le « procès de la dénonciation ». « C’est d’abord Ambassa Zang ancien ministre qui a été le premier à faire les dénonciations et sur la base desquelles la procédure a été initiée. Par la suite il a pris le chemin de l’exil. A son tour Mapouna a fait des dénonciations mettant en cause Titus Edzoa et Atangana Abega dans une affaire de pot de vin perçu de la Sonara et qui aurait versé 400 000 000 FCFA pour les récompenser d’avoir usé de leur influence auprès de la haute hiérarchie en vue d’obtenir la levée la suspension des travaux d’extension de cette société pétrolière. A cause de cette dénonciation Michel Atangana a été poursuivi avec Edzoa Titus pour « trafic d’influence ». Pour le dénonciateur sa part du butin (90 000 000 Fcfa) lui aurait permis d’acquérir une villa à Elig-Edzoa », a fait savoir l’avocat, démontrant au passage qu’à aucun moment une preuve formelle de décharge des sommes querellées dans le cadre de l’affaire, n’a été apportée. L’avocat estime que ses clients ont agi sur la base d’actes signés du Président de la République lui-même, et que si ces actes sont à l’origine de détournement, il revient à l’assemblée nationale de trancher d’une telle affaire. « La personne qui a exercé l’opportunité de poursuite dans cette affaire s’est trompée. Selon le conseil rien n’a été respecté dans cette procédure où son client a enduré 52 jours de garde à vue pour cause de grand banditisme, 4050 jours de détention préventive, 11 années d’instruction, 15 ans de prison sans cause », fait savoir maitre Tchoungang.

Le ministère public reproche aux deux principaux accusés en plus de certains autres, le trafic d’influence exercé sur les dirigeants de la Sonara pour obtenir de cette raffinerie, 400 millions dans le cadre des travaux d’extension de son usine en 1995. Le volet de ce procès concernant Titus Edzoa seul, l’accuse d’avoir détourné des véhicules de l’Etat. Une première décision de justice rendue en 2008, blanchissait totalement trois des quatre accusés et partiellement Titus Edzoa. Le juge Pascal Magnaguemabé avait pris une ordonnance de non-lieu partiel en faveur d’Atangana et les deux autres. Mais après appel introduit à la chambre d’instruction de la Cour d’appel, tous les quatre accusés ont été renvoyés devant le TGI. Réputé très proche de Paul Biya à l’époque où il était son medecin personnel, M. Edzoa avait démissionné du gouvernement en 1997 avant d’annoncer sa candidature à la présidentielle de la même année. Deux semaines après, il avait été arrêté puis inculpé de détournement de deniers publics. Au terme d’un procès jugé expéditif par ses défenseurs, il avait été condamné à 15 ans de prison, et purge sa peine dans une cellule de haute sécurité au Secrétariat général à la défense (SED), le siège de la gendarmerie à Yaoundé. Par la suite de nouvelles affaires se sont ajoutées, faisant dire à ses avocats que leur client était la victime d’une cabale. On en saura plus ce jour

Michel Thierry Atangana dans sa cellule à Yaoundé
Comité de soutien Michel ATANGANA)/n

Athlétisme: Deux ambassadeurs camerounais aux championnats du monde

Delphine Atangana et Hugo Mamba seront présents du 27 août au 4 septembre 2011 à Daegu en Corée du Sud

« Nous avons deux athlètes, Delphine Atangana qui s’entraîne au Canada. Elle est inscrite aux courses de vitesse, notamment les 100m et 200m. Hugo Mamba a suivi un stage à Rennes en France. Il va concourir au triple saut masculin », a déclaré dans un entretien avec Xinhua, l’entraîneur national des courses de vitesse, Germain Ndzana. Pour le coach camerounais, le choix n’a pas été fait par hasard, car c’est les seuls athlètes à avoir réalisé les minima, comme l’exige le règlement des Championnats du monde d’athlétisme. « Ces enfants ont fait leur preuve. Delphine Atangana a remporté la médaille de bronze Jeux du Commonwealth 2010 à New Dehli. Hugo Mamba a été médaillé d’argent avec 17,14m au triple saut, son record personnel et record du Cameroun. Ils sont assez bien partis pour accomplir de bonnes performances en Corée du Sud », a-t-il ajouté.

Hugo Mamba, âgé de 29 ans, a par ailleurs gagné la médaille d’or aux Jeux de la Francophonie 2009 à Beyrouth, il a été médaillé d’argent aux Championnats d’Afrique d’athlétisme 2008 à Addis- Abeba et aux Championnats d’Afrique d’athlétisme 2010 à Nairobi. « Le Cameroun excelle souvent en athlétisme », a indiqué le coach Germain Ndzana, en faisant allusion aux médailles d’argent remportées aux triple saut féminin par Françoise Mbango, aux Championnats du monde 2001 à Edmonton (Canada) avec 14m60 et en 2003 à Paris, suite à un bond de 15m05, sans oublier les Championnats du monde en salle de Birmingham (Royaume-Unis) en 2003, avec une performance de 14m88. De plus, Françoise Mbango, avant d’acquérir la nationalité française, a été double médaillée d’or olympique, en 2004 à Athènes avec 15,30m et en 2008 à Pékin avec 15,39m.

Quarante-sept épreuves (24 masculines et 23 féminines) figurent au programme de ces 13e Championnats du monde d’athlétisme qui se déroulent du 27 août au 4 septembre. 202 pays sur les 212 nations membres d’International Association of Athletics Federations (IAAF) participent aux compétitions.

Hugo Lucien Mamba Schlick a offert la médaille d’or au Cameroun à Beyrouth en 2009 (triple saut masculin)
www.jeux2009.org)/n

Affaire Mebara: Un ancien ministre témoigne en sa faveur

Selon Meva’a Meboutou ancien ministre des finances, l’ordre de payer la somme de 24 milliards venait d’un autre responsable

L’ordre de paiement n’était pas venu de Jean Marie Atangana Mebara
Les déclarations de Michel Meva’a Meboutou, ancien ministre des finances au Cameroun, ont eu un effet remarquable dans l’affaire opposant l’Etat du Cameroun à Jean Marie Atangana Mebara, ancien ministre et secrétaire général de la présidence de la république. Les personnes présentes,ont assisté à un véritable cours sur la dépense publique. Au centre des débats, le tribunal voulait savoir comment on engage la dépense publique : par une correspondance écrite ou oralement? L’ancien ministre a déclaré avoir signé en faveur de GIA International, le principal intermédiaire dans l’acquisition d’un avion présidentiel, un virement de 24 milliards de francs Cfa, sans avoir vu la moindre lettre-commande, simplement parce que l’ordre lui avait été donné de le faire, dans un délai de 72 heures, au cours d’une réunion présidée au palais de l’unité (présidence de la république) par le secrétaire général de l’époque, Marafa Hamidou Yaya. A la question du tribunal de savoir si les autorités camerounaises avaient été obligées de passer par un intermédiaire, monsieur Meva’a Meboutou a répondu qu’il n’avait pas été associé à ce débat. Ce témoignage semble remettre en cause l’implication de Jean Marie Atangana Mebara dans cette affaire dite de l’albatros, et rend encore plus difficile le procès. Ce témoignage de l’ancien ministre reste dans la même ligne que celui du directeur financier de la SNH lors de son passage dans une précédente séance. Mendim Meko’o dans son audition a confirmé le payement à Gia (la société intermédiaire chargée de l’achat de l’avion défectueux) de la somme de 29 millions de dollars et une somme de 2 millions de dollars à la CBC entre le 22 et le 26 août 2001. Or à cette époque, Monsieur Jean Marie Atangana Mebara n’était pas encore secrétaire général de la présidence de la république, tout comme l’a fait remarquer Meva’a Meboutou dans sa déposition.

Une affaire qui devient complexe
Au moins trois chefs d’accusation sont retenus contre Jean-Marie Atangana Mebara. Un concerne la somme de 15 milliards FCFA environ, versée en août 2001 à Gia International pour l’acquisition en faveur de l’Etat du Cameroun d’un aéronef neuf de marque Boeing Business Jet de deuxième génération (Bbj-2). L’ancien ministre d’Etat est accusé, d’une part, d’avoir fait rompre le « contrat » liant la Camair, qui menait l’opération pour le compte de l’Etat, et la société Gia International, le partenaire de la Camair ; et, d’autre part, d’avoir essayé de recouvrer la somme mise en jeu, « à des fins inavouées », par le truchement d’Assett Portfolio Management (APM). Le second chef d’accusation porte sur une somme de 4 milliards FCFA appartenant à l’Etat. Il est ici reproché à l’ancien secrétaire général de la Présidence et à « d’autres individus non encore identifiés » d’avoir essayé d’accaparer frauduleusement ladite somme en enjoignant la Société nationale des Hydrocarbures (Snh) de la transférer à la «Standard Chartered Bank Cameroun de New-York en remboursement des créances de Ansett sur la Camair». Le troisième chef met en cause, une nouvelle fois, Jean Marie Atangana Mebara, Patrick Marie Otele Essomba et « d’autres individus » et porte sur 1,5 milliard FCFA. Cette fois, les prévenus sont accusés d’avoir « obtenu frauduleusement » cette somme virée par la Snh dans le compte de la société APM. Il est indiqué qu’aucune trace de ce montant n’apparaît dans les livres comptables de la Camair, alors que son déblocage devait servir à payer des loyers de la Camair à Ansett. Il se pose le problème des traces de ces transactions. Plusieurs personnes sont impliquées dans cette affaire, dont Yves Michel Fotso ancien directeur de la Camair aujourd’hui en détention.

Jean Marie Atangana Mebara accusé dans l’affaire Albatros
Lurgent.net)/n

Cameroun: Interview du ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana

«Le gouvernement se réserve le droit de saisir la commission européenne. Et n’exclut pas d’appliquer le principe de réciprocité»

Qu’est ce qui vous emmène à Douala ce 09 janvier ?
Depuis le début de l’année la Commission européenne a décidé d’utiliser un nouveau système de contrôle des exportations dénommé Import Control Exportation (ICS), c’est un règlement qui accroît les coûts de transports pour des marchandises en provenance des ports étrangers à cette communauté et le Cameroun est concerné. En quelques mots cette mesure non seulement elle pèse sur les coûts des transports mais en plus les chargeurs doivent produire un ensemble de documents dont la réalisation se situe entre 25 dollars us pour certains et 40 dollars us pour d’autres. Le chef du gouvernement nous a donc demandé ainsi qu’a monsieur le ministre des transports de venir à Douala, pour rencontrer les armateurs locaux et étrangers dans le but de voir comment on peut alléger cette charge financière.

Par rapport à ce conflit est-ce la première démarche que le gouvernement entreprend ?
Permettez-moi d’abord de dire qu’il n’y a pas de conflit, la Commission européenne et de façon globale l’Union européenne sont des partenaires privilégiés de notre pays, seulement sur la question que j’ai évoqué plus haut nous avons des petites divergences de vue essentiellement sur la mise en uvre et non sur le fondement de la décision car le Cameroun reconnait la souveraineté de l’Union européennes. S’agissant de votre question, sur haute instruction du premier ministre chef du gouvernement nous avions en son temps adressé un courrier à nos partenaires européens, nous leur demandions de sursoir à la perception des frais liés à la mise en uvre du règlement de cette prescription en attendant l’issue de la concertation que nous entrevoyions avoir avec eux ; malheureusement notre demande n’a pas reçu de réponse, nous avons constaté simplement l’effectivité de la décision depuis le 1er janvier 2011.

Qu’allez-vous faire à présent ?
Vous me donnez là l’occasion de rappeler un ou deux principes de base de la politique de l’état du Cameroun sous l’impulsion de monsieur le président de la république son excellence Paul Biya, ce principe est le dialogue, le partenariat secteur public / secteur privé, c’est la clé de voûte du système économique camerounais. Nous sommes des partenaires et nous pensons que la règle d’or dans le partenariat c’est le dialogue, le dialogue et la concertation, c’est dans ce cadre que le gouvernement s’est permis d’interpeller l’Union européenne à la suite de l’adoption par la Commission européenne de ce règlement qui fait débat. Qu’allons-nous faire ? Nous attendons avec impatiences les éléments de réponse qui vont être apportés.

Concrètement qu’est ce qui fait problème dans cette réglementation?
Il y a d’un coté en ce qui concerne les opérations à l’import naturellement le problème de la lutte contre la vie chère qui est un principe essentielle, voire même une discipline du gouvernement de la république, mais aussi fondamentalement puisqu’il s’agit des cargaisons à l’exportation simplement le problème de la compétitivité de nos produits, si on rajoute des coûts nous ne pourrons pas faire face à la concurrence, l’ambition qui est de voir notre pays devenir émergent pourrait être remise en cause et dans les affaires un sous est un sous, certains diront ce n’est que 25 dollars ou 40 si en plus il y a des pénalités c’est intenable.

Et si l’Union européenne ne s’exécute pas?
Nous sommes convaincus que nous trouverons une solution, au nom de l’équité et de la transparence il faut des concertations pour s’accorder sur le coût de la marchandise afin de trouver le juste prix, par conséquent le Cameroun demande la suspension immédiate de la perception supplémentaire, par ailleurs si le consensus n’était pas trouvé entre les deux parties le gouvernement se réserve le droit de saisir la commission européenne pour la mettre face à ses responsabilités et n’exclut pas d’appliquer le principe de réciprocité.

Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre camerounais du commerce
Journalducameroun.com)/n

USA: Martin Atangana, le plénipotentiaire de l’enseignement

Il voulait être diplomate, il s’est retrouvé dans les amphithéâtres américains!

Martin Atangana, comme il aime à le dire, a passé son enfance à virevolter au gré des affectations de son père, qui était un haut-fonctionnaire de l’administration camerounaise et qui travaillait dans le commandement. Il a donc été partout où a travaillé son père comme chef de district, sous-préfet, adjoint préfectoral, etc. Il se souvient, de manière non exhaustive, avoir passé son enfance à Minta, à Akom II, à Dibombari, à Sangmelima, à Bengbis, à Yabassi, et à Yaoundé, où il a par ailleurs fait ses études secondaires au lycée général Leclerc, puis un tour au collège Noa à Mbalmayo, puis retour à Yaoundé de nouveau, où il fréquente le séminaire Sainte-Thérèse, puis le lycée Leclerc encore, et la boucle est bouclée à Abong-Mbang où il passe son baccalauréat. Après l’obtention de son baccalauréat littéraire, il s’inscrit à l’unique université de l’époque, en faculté des lettres et des sciences humaines où il passe une licence en histoire en 1984. Son inscription dans cette filière se fait avec l’ambition d’entrer à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Au bout de trois tentatives, il ne parvient toujours pas à passer le concours d’entrée de cette école. Ne voulant pas rentrer dans le marché du travail au Cameroun, il se préparait à partir de son pays. Très actif dans la musique, il jouait dans plusieurs groupes, notamment le Yaounde University Music, dans les groupes scolaires, à la CNPS, à la police, etc.

Des échecs à la réussite
Martin Atangana aurait pu consentir à travailler à la Caisse nationale de prévoyance sociale du Cameroun pour atteindre son objectif de pouvoir se payer les études qu’il ambitionnait de poursuivre. Il ne parviendra donc pas à y être recruté, pour avoir refusé d’être embauché à un niveau inférieur, du probatoire notamment, avec sa licence en poche. Tous ces échecs cumulés, il décide de partir en France, après avoir obtenu des inscriptions dans plusieurs universités parisiennes. Il débarque à Paris en 1986 et s’inscrit à l’université de Paris X-Nanterre, où il fait une maîtrise d’histoire. Etudiant en maîtrise, il continue à penser à la diplomatie. Pour preuve, il tente le concours d’entrée à l’Institut des sciences politiques, sans succès non plus. Et, comme il s’est avéré que c’est plutôt dans l’enseignement qu’il trouvera chaussure à son pied, Martin Atangana s’est fixé l’objectif, et pas le moindre, d’enseigner uniquement dans le supérieur. Et le voilà inscrit à la Sorbonne, pour un doctorat d’histoire qu’il obtient en 1994, option histoire des relations internationales. Tout au long de la préparation de sa thèse de doctorat, il se trouve une vocation africaniste. Entouré d’européens qui travaillaient tous sur certains aspects des relations entre la France, l’Angleterre et l’Allemagne, il se souvient même que le seul camarade africain qu’il avait, et qui était congolais travaillait sur les échanges de technologies entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique! Il débarque aux Etats-Unis en 1994, pour démarrer une carrière d’enseignant-chercheur. Il arrive malheureusement après les recrutements et il doit attendre la rentrée de 1995 pour avoir son premier poste à Lehman College, dans le Bronx qui fait partie du City University of New York. Entre temps, il avait passé des entretiens à Baltimore, à New Orleans, etc. Ne souhaitant pas être hors de New York, il accepte le poste de vacataire à Lehman College et se contente de ce que cela lui procure comme revenu. Après une année de vacation, il obtient un poste à temps plein pour une durée de deux ans dans le Marist College, une université de l’état de New York, située à deux heures de la ville qu’il a adoptée à son arrivée aux Etats-Unis. Et c’est pendant ces années-là, qu’il est informé de la vacance d’un poste à York College. Il postule et y est engagé depuis 1998, jusqu’à ce jour. York College fait partie du City University of New York, une université urbaine en fait, qui a des campus disséminés à travers la ville et offre des enseignements jusqu’au niveau de licence, et parfois la maîtrise. Le Graduate Center est un centre d’études doctorales qui accueille les étudiants qui vont au-delà de la maîtrise. Martin Atangana est à cheval entre ces deux institutions où il y a des étudiants à tous les niveaux, jusqu’au doctorat d’histoire.

Martin Atangana
Christian Ngalle)/n

Son côté artistique
Quand il n’enseigne pas, il donne des conférences ou fait partie d’un jury de soutenance. Il se consacre également à la publication d’ouvrages et des résultats de ses recherches, à l’instar de ce livre dont la parution est annoncée pour les prochains mois et dont le titre est The end of French rule in Cameroon. Autrement dit, la fin de la tutelle française au Cameroun, qui sera édité par University Press of America. Martin Atangana est le nom de l’enseignant dans le monde artistique. Féru de guitare, il dirige l’African Blue Note, le groupe qu’il a formé à New York, et avec qui il a déjà enregistré deux albums solo. Il commence la musique quand il est élève au Collège Noa de Mbalmayo où il a côtoyé des personnes qui avaient un nom dans l’univers musical camerounais, tel que Jules Kamga, Brice Wassi, etc. Il a pris goût et démarre sa carrière musicale dans un petit groupe de Mvog-Mbi à Yaoundé qui s’appelait Les Petits Kisito. Au départ, le groupe jouait à l’église, et progressivement il a commencé à animer des fêtes de mariage, etc. Puis, Martino jouait dans plusieurs orchestres scolaires, même ceux dont il ne fréquentait pas l’établissement, puis au YUM, le Yaoundé University Music. Dans les années 80, il commence à accompagner les grands noms de la musique camerounaise, et une fois rendu en France, non seulement il continue à accompagner des artistes camerounais, mais il passe à un niveau international en accompagnant des artistes tels Paul Simon dont il participe à l’enregistrement des disques; ainsi que Jean-Luc Ponti avec lequel il fait des albums et des tournées. Depuis son arrivée aux Etats-Unis, Martin continue à jouer avec beaucoup de groupes. Il s’est produit plusieurs fois à Disneyworld à Orlando.

Martin Atangana et ses étudiants
Christian Ngalle)/n

Grande Bretagne: Mobilisation autour du rapatriement d’un journaliste camerounais

Plusieurs associations qui craignent que le renvoi au cameroun du journaliste Charles Atangana ne mette sa vie en péril manifestent contre son expulsion

L’expulsion repoussée
L’expulsion du journaliste Charles Atangana basé à Glasgow vers le Cameroun son pays d’origine, a été temporairement interrompu pour la deuxième fois, sous la pression de l’Union nationale des journalistes britanniques (NUJ). Charles Atangana qui est un membre actif de la branche NUJ de Glasgow, la capitale écossaise et y a vécu pendant plus de six ans a failli être enlevé de force en Grande Bretagne. L’union des journalistes britanniques soutient que si C. Atangana retournait au cameroun, sa vie serait en danger. La vie de Charles sera en grand danger s’il est forcé de retourner au Cameroun, nous souhaiterions que le ministre de l’intérieur comprenne clairement ce message, peut-on apprendre dans une déclaration d’un dirigeant de cette association. C. Atangana avait fait l’objet d’une ordonnance d’expulsion le premier juin dernier, mais s’était vu accordé un sursis de la haute cour. Dès la nouvelle de son arrestation, l’union des journalistes britanniques, a apporté son soutien au camerounais d’origine. Son rapatriement qui devait avoir lieu le 02 Août dernier, a une fois de plus été reporté.

Charles Atangana est arrivé en Ecosse en 2004, en provenance du Cameroun, en tant que demandeur d’asile. Les autorités britanniques depuis 2000 ont considérablement baissé le taux d’acceptation de demandeurs d’asile du Cameroun. Tous les indicateurs subjectifs et objectifs prouvent que le Cameroun n’est pas aussi dangereux que certains autres pays, et on sait qu’il existes des réseaux qui font voyager des personnes sous le couvert d’exil nous a déclaré un observateur proche des milieux de l’immigration. Pour l’instant, les motifs du rejet de la demande d’asile de Charles Atangana ne sont pas connus. Selon les associations britanniques, il aurait fui la persécution dont fait l’objet beaucoup d’autres journalistes Camerounais qui critiquent le régime. Ces associations font aussi un rapprochement entre le camerounais d’origine et le journaliste Bibi Ngota mort en prison cette année, que Charles Atangana aurait bien connu. Il est aussi dit que le camerounais lui-même a failli mourir après avoir été torturé et que les autorités camerounaises ne l’avaient conduit dans un hôpital que parce qu’elles voulaient obtenir les sources d’information du journaliste. Une fois arrivée en Ecosse, le camerounais a parfaitement intégré sa nouvelle communauté. Seulement après avoir examiné son cas, les autorités anglaises ne semblent pas convaincues de la version de l’histoire du journaliste. Sa demande d’asile a été refusée et son expulsion décidé.

Au cameroun, ce fait n’a pas suscité de réaction particulière. L’image du Cameroun présentée par les associations britanniques pour soutenir un de leur confrère camerounais, reste assez spéciale. Au Cameroun effectivement, la profession de journaliste est fortement encadré, mais les cas d’assassinats de journaliste pour raison de pratique de leur métier restent exceptionnels, depuis la fin de la répression contre la subversion de 1972. D’un autre côté, ces associations font un lien particulier entre Charles Atangana qui a quitté le cameroun en 2004, et Bibi Ngota qui à cette époque-là n’avait pas encore connu les problèmes qui ont conduit à sa détention puis à son décès. Le journaliste sera bientôt fixé sur son sort.

Charles Atangana

Cameroun: La statue de Charles Atangana retrouve sa tête

La tête de la statue située au coeur de Yaoundé est tombée il y’a quelques jours!

Depuis vendredi 28 août 2009, La tête de la statue du chef supérieur des Ewondo et des Béné construite en 1979 par le sculpteur camerounais Gédéon Mpando était tombée. Mais mercredi 2 septembre, la Communauté urbaine de Yaoundé a décidé d’arranger les dégâts.

La statue de Charles Atangana dont la tête était tombée il y a plusieurs jours est en cours de réaménagement depuis ce matin. M. Joseph est tenu sur un escabeau artificiel qu’il a lui-même conçu. Il passe des couches de ciment sur la tête de la statue enfin sur le corps qui lui revient. Il s’attèle à remettre la tête en place. A ses pieds deux seaux : un d’eau et l’autre avec du ciment. « C’est M. Arnaud, le directeur du service technique qui m’a envoyé », dit -il tout content. « Je vais à la retraite dans quelques jours donc c’est l’un de mes derniers travaux au service de la communauté ». Après 32 ans de genie civil, il va se retirer. Son compagnon le contemple et nous sourit. Les deux se disent ravis que la statue soit rétablie.
Les suspects ne sont toujours pas découverts. D’aucuns attribuent cet incident aux pluies qui se sont abattues les derniers jours dans la ville.

M. Joseph s’occupe de remettre la tête en place
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Charles Atangana est le dernier chef supérieur des Ewondo et Bene décédé le 1er septembre 1943 à l’âge de 60 ans. Le 24 Mars 1914, lorsque l’administrateur allemand lui remet la chaise, les galons et les épaulettes de chef Supérieur des Ewondos, Charles Atangana a déjà une idée de ce qu’il fera de son pouvoir. Faire évoluer le peuple béti et moderniser Yaoundé. Méthodique, le roi commence par le spirituel. Il convainc les Pères Pallotins de partir de Douala pour s’installer à Yaoundé où « les population sont plus hospitalières ». Il demande aux siens de leur donner du terrain pour y créer une mission dans le village de son père, sur la colline de Mvolyé.

Les nombreux évènements malheureux que la ville de Yaoundé a connu ont laissé passé inaperçu ce détail qui n’était pas des moindres. Mais tout est désormais arrangé et Père Atangana trône à nouveau entier sur l’une des petites collines de Yaoundé.


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