Cameroun : les autorités en alerte contre des attaques de Boko Haram

Les autorités craignent une vague d’attentats kamikazes qui pourrait survenir bientôt dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord.

Bien qu’affaibli, Boko Haram garde une considérable capacité de nuisance. Dans le Logone et Chari, département de la région de l’Extrême-Nord le plus touchée par la guerre contre Boko Haram, les autorités craignent une vague d’attentats kamikazes qui pourrait survenir bientôt.

Le préfet de ce département a, dans une lettre du 23 mars dernier aux sous-préfets, alerté sur des attaques à venir. « Nous avons été alertés que des kamikazes en provenance du Nigeria se sont infiltrés dans certains villages des localités voisines et apparemment projetteraient à placer les engins explosifs », écrit le préfet Fombele Mathias Tayem.

Le département du Logone et Chari partage une frontière d’environ 400 km avec le Nigeria. De fait, les assaillants de Boko Haram mènent régulièrement des incursions en territoire camerounais. Ils attaquent des villages ou encore des postes de l’armée. Il y a un peu plus d’une semaine, des sources dans le département du Mayo Sava rapportaient qu’au moins 7 kamikazes s’étaient infiltrés dans des villages. À cela, il faut ajouter une attaque à l’engin explosif improvisé (EEI) le 21 mars dernier sur un véhicule du Bataillon d’intervention rapide. Une attaque qui a fait 4 blessés.

Comme mesure pour contrer ces attaques, le préfet demande aux sous-préfets d’« accentuer les réunions de sensibilisation et de rappeler aux populations de rester vigilantes, de réactiver les comités de vigilance et de multiplier les réunions de sécurité, intensifier les patrouilles et un renseignement prévisionnel pour un meilleur encadrement des populations ».

« Au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, l’État islamique du Grand Sahara, Boko Haram et sa faction dissidente islamique dite Etat islamique dans la province de l’Afrique de l’Ouest continuent de terroriser les populations locales et d’attaquer les forces de sécurité », a rappelé récemment Mme DiCarlo, un responsable de l’Onu.

 

Affaires : le nouveau PCA d’Orange Cameroun, en visite officielle à Yaoundé

Fabrice André rencontre depuis le 20 mars plusieurs autorités. Sa visite s’achève ce 24 mars année courante.

Le Premier Ministre chef du Gouvernement, La Ministre des Postes et Télécommunications, le Directeur Général de l’ART, le Président de la Fédération Camerounaise de Football. Sont entre autres les autorités que le PCA d’orange Cameroun a rencontré.

Avec le premier ministre Joseph Dion Ngute, Fabrice André a fait l’état des lieux du secteur des télécommunications, de ses enjeux et aussi, présenter quelques propositions fortes visant à accélérer la transformation numérique au Cameroun.

Lors de la rencontre avec Minette Libom LI Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, les deux parties ont abordé entre autres les problèmes de transmission et de sortie internationale, véritables domaines sensibles qui impactent fortement la qualité de service observée au Cameroun en ce moment.

A l’ART, les parties ont échangé sur la qualité de service, le PCA et sa délégation ont souligné la nécessité d’élargir le comité de concertation aux acteurs non télécoms, mais qui jouent également un rôle déterminant dans la production des services de communications électroniques au Cameroun. Des sujets stratégiques portant sur la réglementation, les câbles sous-marins, la gestion des liaisons interurbaines, etc., ont également fait l’objet d’échanges.

La rencontre avec Samuel ETO’O Fils Président de la FECAFOOT quant à elle a porté premièrement sur la revue globale des 20 années de partenariat et de soutien d’Orange Cameroun aux équipes nationales, à l’ANAFOOT et aux principaux championnats de vacances sous la bannière de la FECAFOOT. Les deux personnalités ont ensuite abordé les perspectives à court et moyen terme de ce partenariat.

Sénégal: l’enquête de «Jeune Afrique» sur Karim Wade fait réagir les autorités

L’article révèle que le fils de l’ancien president sénégalais a bénéficié d’un passeport diplomatique pour quitter le pays et que cette libération lui impose de garder le silence

Au Sénégal, la suite de l’affaire Karim Wade après que Jeune Afrique a publié cette semaine une enquête intitulée «L’énigme Karim Wade».

L’hebdomadaire revient sur la libération du fils de l’ex-président il y a cinq mois. L’article révèle que Karim Wade a bénéficié d’un passeport diplomatique pour quitter le Sénégal et que cette libération impose à l’ex-«ministre du ciel et de la terre», comme on le surnomme, de garder le silence. Des révélations qui ont obligé les autorités à réagir.

A la présidence, El Hadj Kassé s’en tient à ses déclarations dans Jeune Afrique. Le ministre conseiller du chef de l’Etat Macky Sall a parlé de « spéculations fondées sur une fiction ».

C’est Seydou Gueye, le porte-parole du gouvernement, qui s’est donc exprimé. Il n’a pas confirmé la remise du passeport diplomatique, mais a expliqué que cela fait partie des avantages que peuvent avoir les anciens ministres. Il réfute également l’existence d’un accord.
Il y a cinq mois, Karim Wade avait été libéré à la suite d’une grâce présidentielle. Dans la foulée, le fils du président Abdoulaye Wade quittait le pays pour se rendre au Qatar.

Le porte-parole du gouvernement rappelle que Karim Wade reste condamné pour enrichissement illicite, mais qu’il est libre de ses mouvements. « Karim Wade est libre de tout mouvement comme tout Sénégalais jouit de la liberté d’aller et de venir, de la liberté de s’exprimer sur les questions qui l’intéressent et d’agir sur les questions qui l’intéressent », souligne-t-il.

Du côté du camp Wade, on confirme qu’il y a eu négociations contre libération.

Pour Seydou Diagne, avocat du fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, Karim Wade n’a pas le droit de s’exprimer. Il vit au Qatar dans un pays où la communauté sénégalaise est réduite. « C’est un exil forcé qui doit prendre quelques mois. Nous sommes dans ce délai, mais nous pensons que ce sera terminé lorsqu’on estimera que le nombre de mois qui lui est astreint a été atteint », explique-t-il.

Interrogé sur la date du retour de Karim Wade, son avocat n’a pas voulu réagir. On ne sait donc pas si le candidat désigné du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour la présidentielle de 2019 participera aux législatives de l’an prochain.

Karim Wade a été libéré suite à une grâce présidentielle, le 24 juin 2016 (photo d’archive).
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Drame d’Eseka: l’Asma, solidaire du peuple camerounais

Par Fabrice Njayou, Porte-parole de l’Action Solidaire pour Marafa (Asma)

Chers concitoyens c’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que nous (ASMA) avons pris connaissance vendredi 21 octobre 2016 du dramatique déraillement de train survenu à Eseka et qui a endeuillé le pays tout entier.

En ces heures d’une rare gravité pour notre pays, nous compatissons à la douleur de toutes les familles affligées par cette catastrophe d’une violence inouïe. De la survenue du drame à cet instant, nous n’avons jamais perdu de vue l’immensité de la peine, l’intensité de l’angoisse, du chagrin et de l’inquiétude qui nous a tous habité et qui nous lie tous à jamais dans le traumatisme collectif et individuel que nous avons subi suite à la perte, à la disparition ou aux blessures d’un proche.

Le bilan de cette journée du 21 octobre qui a débutée par l’effondrement d’une buse sur l’axe Douala-Yaoundé-Douala précisément à Matomb et qui s’achève par ce déraillement du train 152 à Eseka est très lourd.

Par ceci nous (ASMA) adressons nos sincères condoléances aux familles durement éprouvées, un message de courage et de réconfort aux blessés, et à toutes les personnes qui ont été de quelque manière que ce soit victime de cette tragédie.

Nous (ASMA) fustigeons l’attitude méprisante des autorités camerounaises vis-à-vis des victimes, déplorons la mauvaise gestion et la cacophonie qui ont entourées cette tragédie, la prise en charge sanitaire inadéquate et le manque de stratégie et d’une politique publique de gestion de crise.

Nous applaudissons au passage l’action courageuse et salutaire des riverains qui sont venus en aide aux sinistrés, invitons les autorités camerounaises et les dirigeants de Camrail à faire la lumière sur cet accident et que les victimes soient pris en charge et totalement indemnisés.

Nous (ASMA) interpellons nos concitoyens au-delà de cette catastrophe, à constater l’échec qui se dresse, le fiasco d’un régime, de celui d’un homme, d’un gouvernement incapable d’apporter une solution efficace et durable aux problèmes du Cameroun. Ce gouvernement et son chef Paul Biya n’ont plus rien à prouver si ce n’est de nous enfoncer un peu plus chaque jour dans l’abysse de la pauvreté et du sous-développement.

La solution se trouve en l’avenir dans l’avènement de la société de confiance promise par son excellence Marafa Hamidou Yaya qui nous mettra à l’abri du besoin, du danger, et qui fera sortir notre pays du sous-développement infrastructurel, socio-économique dans lequel nous sommes plongés, et nous permettra d’ici 2027, d’entrer dans le concert des nations modernes. C’est par notre détermination, et notre soutien que celle-ci se mettra rapidement en place, afin de transformer notre quotidien.

Par conséquent, nous vous invitons à tourner le dos à ce régime corrompu, inapte, et à vous mobiliser comme un seul homme, afin que le moment venu par l’exercice de notre devoir du citoyen, jaillisse comme une source bienfaisante la « société de confiance » que l’excellence Marafa Hamidou Yaya aura l’exaltante mission de conduire.

Tout en vous assurant de notre proximité en cette douloureuse circonstance, ASMA vous dit que vous n’êtes pas seuls et que nous partageons l’immensité de votre tristesse, de votre chagrin, et de votre douleur inextinguible.


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Comment contrer l’extrémisme violent au Cameroun

Les actions menées par les communes du Nord an partenariat avec la société civile doivent contribuer à reconstruire une relation de confiance entre les autorités et les populations

Situées entre le Nigeria et le Tchad, certaines communes camerounaises partagent des kilomètres de frontière avec le Borno-State, fief de Boko Haram au Nigeria. Les communes du Nord ont subi depuis 2013 des attaques répétées par Boko Haram et ont vu une partie de leur population fuir la région pour se réfugier dans le Sud et dans la capitale. Les autorités locales travaillent à la prévention de l’extrémisme violent sur leur territoire mais sont confrontées à un manque de recherche, d’expertise et de ressources matérielles. L’Extrême-Nord est avant tout une région marginalisée, isolée du reste du pays et du reste du monde, isolée face à Boko Haram. Il faut donner une voix à cette région et porter notre attention sur le cas du Cameroun pour le placer au c ur des réflexions sur les stratégies de prévention de l’extrémisme violent.

L’arrivée du groupe armé sur le territoire a entraîné la fermeture des frontières avec le Nigeria, principal partenaire commercial de l’Extrême-Nord, ce qui a conduit à un appauvrissement de la région ainsi qu’à l’augmentation du chômage chez les jeunes. Ainsi, si une partie des recrutements du groupe armé sont forcés, une plus grande partie des recrutements est volontaire et s’explique principalement par la misère.

Le tourisme est à l’abandon. Les attaques et enlèvements de locaux et de touristes ont fait la une à répétition. Enfin, l’année dernière, l’Unicef a recensé 120 écoles ayant fermé leurs portes, mettant en péril le futur d’une génération toute entière. Ironiquement, les conséquences de Boko Haram sur la région renforcent les conditions de vie qui augmentent l’adhésion au groupe armé. Ce sont ces différences culturelles, mais aussi l’urgence et l’ampleur du phénomène qui doivent être inclues dans l’élaboration de stratégies pour prévenir et contrer efficacement l’extrémisme violent dans la région.

Il existe un manque de confiance flagrant au Cameroun. Manque de confiance des populations envers les autorités, mais aussi du gouvernement central envers les communes du Nord. En 2013, lorsque les premières rumeurs de Boko Haram se font entendre, elles sont niées par le gouvernement qui croit discerner une tentative de coup d’Etat venant du Nord. Ce n’est que lorsque le maire de Kolofata, Dr Seiny Boukar Lamine, est enlevé que les maires des communes du Nord travaillent avec la société civile pour contrer Boko Haram.

Ce manque de confiance a peu à peu été comblé par des initiatives issues de la société civile, messager approprié pour mener une action efficace de prévention et construire une relation de confiance. C’est le cas de l’initiative Cameraction for Peace, créée en 2013 par ARK Jammers Connection, qui a été pionnière dans la région. Les jeunes venus du Nord ont reporté la présence de Boko Haram sur le territoire pour la première fois lors de leur concert. Aujourd’hui, elle travaille efficacement à l’unité et à l’intégrité nationale en partenariat avec les maires de la région et les jeunes, pour rassembler au-delà des divisions ethniques, religieuses et claniques.

Ce n’est qu’en portant une réflexion plus inclusive que nous pouvons, dans un même mouvement, repenser notre manière d’aborder l’extrémisme, en tirant les leçons des partenariats menés dans cette région afin de recréer une relation de confiance entre populations et autorités.

Il nous faut élaborer une stratégie pour contrer l’extrémisme violent qui ronge le Nord du Cameroun. L’urgence et l’ampleur du phénomène posent un défi. Le cas de l’Extrême-Nord du Cameroun ne doit pas être considéré comme un cas isolé. Les conséquences concrètes des actions de Boko Haram ont des réverbérations profondes sur le reste du monde. Il faut, au contraire, inclure et soutenir les initiatives et partenariats avec la société civile pour renforcer le sentiment de confiance et d’unité afin de prévenir et contrer l’extrémisme violent efficacement dans le Nord du Cameroun.


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Côte d’Ivoire: les autorités actuelles veulent rester longtemps au pouvoir

Par Léon Tuam

Dans la vie des nations, l’une des pires choses qui arrivent à un peuple est la guerre qui finit par la victoire des forces du mal sur celles du bien. Alors, la répression et l’humiliation de la partie du peuple vaincue vont crescendo, et les intimidations et le musèlement plus ou moins maquillés sont féroces. C’est ce que vit la Côte d’Ivoire.

Ne fuyons pas ce qui appert comme une évidence. Où d’autre iraient vivre ces grands criminels ? Alassane Ouattara et sa bande veulent être au pouvoir pour longtemps et nombreux et éloquents sont les signes avant-coureurs :

* Le rouleau-compresseur continue autour des partisans du président Kidnappé et déporté à la Haye, Laurent Gbagbo.

* Le renforcement de la présence des forces armées d’occupation françaises et achats accrus d’armes.

* L’ethnicisation du pouvoir et la langue de bois des autorités actuelles sur les questions susceptibles de créer le vivre-ensemble chez les Ivoiriens.

* L’octroi de la nationalité ivoirienne à Blaise Compaoré.

* La volonté et la bonté excessive d’Alassane Ouattara et sa bande de s’assujettir au Maître de la Côte d’Ivoire tout en garantissant les beaux jours du FCFA et de la françafrique.

* Le procès kafkaïen de Gbagbo et son maintien à la CPI qui ruinent sa santé physique et morale, et qui ne relèvent que de la volonté de la France et Ouattara dans le seul but de préserver leurs intérêts.

* Le peuple ivoirien qui dans son ensemble porte les traumas de la rébellion et des massacres qui peuvent longtemps le tétaniser.

C’est par la guerre, les crimes et les élections volées qu’Alassane et sa bande sont arrivés au pouvoir. Croire qu’ils sont prêts à perdre des élections, croire qu’ils se retireront volontairement, c’est rester dans un esprit d’enfant. Ouattara et Compaoré n’entendent pas bouger. Toutefois, la libération du président légitime Gbagbo ou une grande crise dans le camp Ouattara, peut galvaniser et porter ce peuple à triompher de ces forces du mal au pouvoir.


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Burkina Faso: le point sur le coup d’Etat

Les putschistes du RSP, avec à leur tête le général Dienderé, ancien chef d’état-major de l’ex-président Compaoré, ont pris le pouvoir depuis mercredi, instituant un couvre-feu dans le pays jeudi soir

Un calme précaire régnait cette nuit de jeudi 17 à vendredi 18 septembre 2015, au Burkina Faso. Après l’annonce officielle, la veille, de la prise de pouvoir par les putschistes du régiment de sécurité présidentiel (RSP), constitués en un Conseil national pour la démocratie. A leur tête, le général Dienderé, ancien chef d’état-major particulier de l’ex-président Compaoré. Depuis, tentatives de mobilisation, couvre-feu, condamnations internationales s’enchaînent alors que l’ex-président Michel Kafando et le chef du gouvernement sont toujours retenus en otage.

La première raison invoquée par le nouvel homme fort pour justifier son coup d’Etat:
les élections programmée le 11 octobre «n’auraient pas été bien organisées». Alors que l’exécutif burkinabè, dont le président Kafando et son premier ministre, sont toujours détenus par les putschistes. Le président de l’Assemblée de transition, de nombreux partis politiques, la société civile et les syndicats ont appelé à la mobilisation populaire. Mais les militaires du RSP ont jusqu’à présent empêché tout rassemblement dans la capitale.

Les principales déclarations de l’édition spéciale de RFI diffusée vendredi 18 septembre:
Saran Sérémé. Elle se présentait sous les couleurs du Parti pour le développement et le changement (PDC) pour les élections présidentielles prévues le 11 octobre prochain au Burkina Faso. «Il faut se battre pour son bien-être, pour la justice. Le peuple burkinabè est prêt à se défendre coûte que coûte. Nous déplorons cette situation. Nous ne sommes pas prêts à courber l’échine. Vous avez remarquez comment les jeunes sont sortis?»

Emile Kaboré. L’ancien membre fondateur du CDP est actuellement président d’un petit parti allié, le Rassemblement pour un sursaut républicain. Il soutient le coup d’Etat qu’il justifie ainsi: «Nous n’avons eu de cesse de dénoncer la pratique de l’exclusion qui s’est installée au départ et par la suite.» Il fait référence à l’exclusion des candidats du CDP pour l’élection présidentielle d’octobre. Pour lui, le gouvernement de transition a fait une erreur. Il rappelle que la communauté internationale avait stipulé sur la charte que «les élections devaient être inclusives.»

A cela, Saran Saramé lui a alors rétorqué: «L’inclusion ne signifie pas l’impunité. Nous avons des lois, un corpus juridique qui prévoient la gestion de l’Etat. Il faut remplir des conditions. Personne n’est au-dessus des lois.»

Dragoss Ouedraogo. Pour cet anthropologue burkinabè, spécialiste des luttes sociales, interviewé depuis Bordeaux, ce coup d’Etat était prévisible. «Il n’y a pas de surprise. Il y avait des signes avant-coureurs: comme empêcher la tenue des conseils des ministres,- le Premier ministre avait même dû fuir- ou encore les radios de la presse saccagées par le régiment de sécurité présidentiel.» Il ajoute que l’histoire et les antécédents de ce régiment ne pouvaient qu’alerter: «Ce régiment est tristement célèbre. Il est impliqué dans tous les crimes de sang connus du pays.»

Fadel Barro, du mouvement «Y’en en marre». En ligne de Dakar, il fait part de son exaspération et demande de la fermeté face aux putschistes. Il veut croire et soutenir la résistance du peuple burkinabè: «La société civile s’organise déjà. La jeunesse est en train de s’organiser. Elle n’acceptera pas cette énième forfaiture».

Pour Fadel Barro, le Burkina Faso vit la suite du premier soulèvement d’octobre 2014: «Nous avons les mêmes marges de man uvre qu’il y a à peu près un an. Ce régime était déjà là pendant la révolution et le peuple burkinabè avait fait face. J’ai l’impression que c’est une suite. C’est comme s’il avait décidé de poursuivre et sanctionner les manifestations d’octobre dernier. On va continuer la mobilisation, sans armes, on reste non violent. C’est une résistance pacifique. Si on ne le fait pas, tout ce qu’on a fait sera remis en cause.»

Ces dernières 24 heures, à de multiples reprises, des habitants ont tenté de se rassembler pour dénoncer le coup d’Etat, d’ériger des barricades pour bloquer les patrouilles du RSP. Mais les éléments putschistes ont traqué sans relâche tout contestataire potentiel.

De source médicale, au moins 6 personnes auraient été tuées, jeudi, et une soixantaine blessées dans la capitale. Les leaders des mouvements citoyens ont dû entrer dans la clandestinité. Plusieurs d’entre eux ont été menacés, à leur domicile, par d’éléments du RSP. Le studio de musique de Smockey, l’un des leaders du Balai citoyen a été attaqué.

En province en revanche, où l’armée et la police se sont faites discrètes, des mobilisations ont pu avoir lieu: manifestations à Bobo Dioulasso, opération ville morte à Pô, au sud du pays, barricades dressées à Banfora, près de la frontière ivoirienne. Une mobilisation globalement sans incident, excepté à Yako, la ville natale du général Diendéré, où plusieurs maisons dont celle du chef des putschistes ont été incendiées.

Le général Gilbert Diendéré, au palais présidentiel de Ouagadougou, ce jeudi 17 septembre.
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RSF s’inquiète du long interrogatoire de Xavier Messe

Par Reporters sans frontières (RSF)

Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la convocation et du long interrogatoire du directeur de publication du quotidien Mutations, Xavier Messe, dans un contexte où les autorités durcissent le ton contre les journalistes camerounais.

Xavier Messe, directeur de publication du quotidien Mutations, reconnu pour son professionnalisme, a été auditionné pendant plus de six heures à la police judiciaire à Yaoundé le 29 juillet 2015. A sa charge, un article rédigé par un des journalistes de sa rédaction, qui décrivait les tensions et heurts entre deux politiciens du parti de Paul Biya. Apparemment la phrase de conclusion affirmant que les élites s’affrontaient à travers le Cameroun sous le regard bienveillant de Paul Biya a été considérée comme un acte « anti-patriotique ».

« Nous sommes extrêmement préoccupés par le long interrogatoire du directeur d’un journal aussi établi, que Mutations, pour un commentaire aussi anodin, déclare Cléa Kahn-Sriber responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Nous interprétons cela comme un signe clair de durcissement des autorités camerounaises contre les médias du pays, d’autant plus que d’autres éléments corroborent cette évolution. Certes le contexte sécuritaire est compliqué mais il ne faut l’utiliser à tout bout de champs pour empêcher le moindre commentaire sur le président. »

Les autorités camerounaises ont brillé ces derniers mois par leur attitude répressive à l’encontre des médias du pays. Parmi les cas les plus parlant: Félix Cyriaque Ebole Bola et Rodrigue Tongue, respectivement journalistes pour les quotidiens Mutations et Le Messager, qui sont poursuivis en justice depuis octobre 2014 devant un tribunal militaire pour avoir simplement tenté de vérifier une information auprès de la police. Leur procès traîne en longueur et est toujours en instruction à ce jour.

Le directeur de publication du journal le Zénith, Zacharie Ndiomo, qui avait passé près de cinq mois en prison dans des conditions très difficiles sans avoir accès à ses médicaments, est à nouveau poursuivi en justice par la même personne et pour les mêmes faits que la fois passée.

Ceci est une claire violation du principe légal de base de non bis in idem, qui interdit toute nouvelle poursuite contre la même personne pour les mêmes faits.

En décembre 2014, le vote par le Parlement d’une loi anti-terroriste qui peut être appliquée contre les journalistes n’est pas pour rassurer, alors que le Cameroun n’a toujours pas dépénalisé les délits de presse, et continue d’envoyer régulièrement ses journalistes en prison.

Le Cameroun occupe la 134e place sur 180 dans l’édition 2015 du Classement de RSF sur la liberté de la presse.

Xavier Messe, directeur de publication du quotidien Mutations au Cameroun
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Cameroun: L’axe Douala-Yaoundé bloqué par un accident

Il y eu quatre morts et les autorités locales disent que la situation est sous contrôle

Une faute humaine mise en avant
C’est en début d’après-midi ce 8 septembre que l’axe lourd entre Yaoundé la capitale camerounaise et Douala la principale ville économique a été dégagé. Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, un double accident a provoqué l’obstruction de cette route, l’une des plus empruntées du Cameroun. Selon des témoignages receuillis sur place, l’incident serait le fait d’une négligence humaine. Un autobus transportant 70 personnes qui partait de Yaoundé est identifié comme étant à l’origine de l’accident. Les passagers survivants ont indiqué que la voiture semblait ne pas avoir de bons freins. A quelques kilomètre de Puma, une localité située à mi-chemin du parcours, le chauffeur de l’autobus aurait essayé un dépassement dangereux. Il s’est retrouvé en face d’un gros camion et n’a pu éviter le choc. Bilan 4 mort et de nombreux blessés. Quelques heures après, un autre camion qui ne s’était pas rendu compte de l’incident est lui aussi venu rentrer dans la collision, heureusement sans grand dégâts en vies humaines. Les autorités ont indiqué que la situation était sous contrôle. La situation est sous contrôle. Alerté par des informateurs occasionnels nous nous sommes mobilisés au niveau local et nous avons rassemblé les moyens à notre disposition pour venir sur les lieux. Nous avons demandé à nos collaborateurs de ne ménager aucun effort pour sauver les victimes et aussi pour rétablir la circulation a indiqué Dorien Sadjo, le tout nouveau préfet du département du lieu de l’accident. Ce mercredi 8, en milieu de journée, les secours ont pu sortir un bébé du bus accidenté, l’enfant était sain et sauf.

Les accidents demeurent un casse-tête pour les autorités
La circulation reprend progressivement son cours entre Douala et Yaoundé. Cet accident intervient alors que vient d’être lancée une campagne de prévention routière, en vue de limiter les accidents sur les axes lourds camerounais, en cette période de rentrée scolaire. Le préfet Dorien Sadjo a profité de cette situation pour rappeler les consignes de sécurité aux usagers des routes camerounaises. Cet incident survient parce qu’un chauffeur a effectué un dépassement au mépris de l’interdiction de doubler dans cette zone, ce n’est pas la route qui tue, mais c’est la façon dont on s’y comporte qui peut causer notre mort, a-t-il indiqué. Il reste difficile d’établir les responsabilités dans les accidents de la route au cameroun, en l’absence d’un bureau d’enquêtes et d’analyses sur les accidents de la route. La police routière est en sous-effectif et il reste très difficile d’appliquer les directives du ministère en matière de prévention routière. Mais de l’avis de nombreuses personnes les secours ont mis du temps pour arriver. Une situation que reconnait le Préfet Sadjo. Nous voulons attirer l’attention de la haute hiérarchie que, en raison du volume de voiture qui traversent nos localités, nous sommes une zone accidentogène et malheureusement nous ne possédons pas toujours des capacités d’intervention d’urgence. Ce qui parfois nous empêche d’arriver sur les lieux des accidents dans les meilleurs délais a-t-il fait savoir. Entre 100 et 200 personnes meurent sur les routes camerounaises chaque année.

Les conséquences d’un accident
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Cameroun : Paul Gérémie BIKIDIK fustige les délestages

Le Président du Réseau Associatif des consommateurs de l’Energie s’exprime au sujet des nouvelles coupures d’électricité

Quelles sont vos impressions sur la nouvelle série de coupures d’électricité que viennent de connaître plusieurs localités du Cameroun, notamment celle intervenue dans la nuit du 16 au 17 mars 2009?
C’est depuis plusieurs années que le Réseau Associatif des consommateurs de l’Energie (RACE) essaie d’attirer l’attention des autorités sur les manquements liés à la disponibilité de l’énergie électrique.Depuis la privatisation du secteur le 18 juillet 2001, AES Sonel,bénéficiaire de la concession,n’arrive pas véritablement assurer la mission de service public de l’électricité clairement fixée dans la cadre du contrat de concession signé avec l’Etat du Cameroun.

Grâce à une action de votre association, un Règlement du service d’électricité vient d’être adopté par le gouvernement. Que prévoit ce texte en cas de délestages, de coupures prolongées comme ce fut le cas mardi dernier?
Hélas, le Règlement du service d’électricité qui vient d’être sorti des tiroirs ministériels et officialisé, sous la pression du RACE, a été taillé sur mesure. C’est une longue liste des obligations pour les consommateurs et un sévère rappel des droits de l’opérateur. Bref,ce texte réglementaire n’offre aucune garantie de protection des droits des consommateurs. Par exemple, il ne prévoit aucune réparation ni sanction à l’encontre de l’opérateur en cas de coupure intempestive de l’énergie électrique. Le RACE va, dans les prochains jours,saisir le Ministre de l’Energie et l’Eau d’un Recours gracieux préalable aux fins de rectification de ce texte. Cette démarche est la première étape avant la saisine de la Chambre administrative de la Cour suprême sur ce dossier.


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Certains responsables de l’entreprise AES Sonel auraient été interpellés suite à cette coupure généralisée. Qu’en pensez-vous?
Ces interpellations ne suffiront pas à compenser le préjudice subi par des milliers de consommateurs. Ce qu’il faut,c’est des sanctions plus sévères et des mesures coercitives qui pourraient avoir pour effet d’empêcher la récidive.

Que peuvent faire les usagers pour demander réparation après les coupures prolongées d’électricité ?
La mobilisation des usagers reste la seule arme efficace. Ils doivent saisir les tribunaux en groupe par des recours collectifs. De même, à l’instar des populations d’Abong-Mbang en septembre 2007, il faut que les usagers donnent de la voix à travers des manifestations de rue. Ce n’est qu’à ce prix que nous allons sauvegarder nos intérêts et forcer le respect de nos droits fondamentaux.


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