Les travaux d’entretien, reliant deux capitales régionales, ont été entamés la semaine dernière grâce aux deux milliards de F débloqués par le gouvernement
Des ouvriers d’une compagnie locale de BTP sont à pied d’ uvre à Babadjou, localité de la région de l’Ouest située pratiquement à mi-parcours entre Bafoussam et Bamenda. Ils recouvrent peu à peu, depuis la semaine dernière, la boue de gravier, puis d’une fine couche de goudron.
Seulement, les usagers ne sont pas encore au bout de leurs peines. En venant de Bafoussam pour Bamenda, après le difficile tronçon de Babadjou, trois kilomètres, le mauvais état règne toujours en maître. Tous les chauffeurs, quel que soit le gabarit de leur voiture, sont obligés de ralentir et surtout, de se cramponner au volant. Les passagers. Malgré les ceintures de sécurité bien attachées, les têtes n’arrêtent pas de heurter les parois du véhicule de part et d’autre. Et les pluies qui sont de retour en ce mois de septembre ne sont pas pour arranger les choses. Les eaux de ruissellement, faute de caniveaux, se fraient un chemin sur la chaussée. Quand elles ne viennent pas simplement finir leur route dans les crevasses visibles un peu partout sur la chaussée.
Face à cette situation de dégradation avancée, le poste de péage de Santa a été suspendu par le gouverneur de la région du Nord-Ouest. A ce jour, les abris du personnel servent de magasin aux petits commerçants qui eux, n’ont pas quitté les lieux et continuent de proposer des casse-croûtes aux voyageurs.
Mais les grossistes de vivres frais produits en grande quantité dans cette partie du pays continuent de se battre sur ce trajet pour pouvoir écouler leurs marchandises à travers le pays. Ceux avec des véhicules robustes parcourent les 72 km qui séparent Bamenda de Bafoussam en deux heures. Pour les autres, il faut en compter trois, sur un trajet qui demandait il n’y a pas encore longtemps, une heure en moyenne.
Pour le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, la solution à cette situation est «la réhabilitation complète de cette route. Un simple entretien ne suffit pas», souligne-t-il en précisant que la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale (BM) ont pris l’engagement de financer les travaux y relatifs. Selon le gouverneur, «les options sont déjà prises et les procédures sont en cours pour que le marché soit lancé». En attendant, le gouvernement a débloqué deux milliards de F pour entretenir les zones les plus difficiles d’accès.
